vendredi 12 décembre 2008

Italie : « Payez-la vous-même votre crise »

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé vendredi sous la pluie en Italie dans le cadre d'une grève nationale pour condamner la politique économique du gouvernement de Silvio Berlusconi face à la crise, à l'appel du principal syndicat, la CGIL (gauche).
A Bologne, où a eu lieu la plus importante manifestation, environ 200.000 personnes étaient rassemblées dans le centre ville, selon les organisateurs. « Malgré la pluie, il y a un climat extraordinaire », a déclaré Guglielmo Epifani, secrétaire général de la CGIL.
« Il y a trop de chômage et trop de personnes dans des situations précaires, les revenus des employés sont trop taxés et rien n’est fait pour aider les retraités », a-t-il déploré, se félicitant par ailleurs que la grève soit « bien » suivie, en particulier dans les usines du nord de l’Italie.
Environ 50 % des ouvriers ont fait grève dans la principale usine de Fiat à Mirafiori, près de Turin, où les transports en commun étaient très perturbés par la grève et où 30.000 personnes ont manifesté, selon l’Ansa.
A Milan, 50.000 personnes ont manifesté, tandis qu’ils étaient 40.000 à Naples et 10.000 à Gênes, selon l’Ansa, qui n’a pas fait état de perturbations majeures dans les transports.
Le syndicat avait suspendu son appel à la grève dans les chemins de fer et les transports à Rome et à Venise afin de ne pas ajouter aux désagréments subis par les Italiens en raison de la vague de mauvais temps qui s’est abattue sur le pays.
Dans la capitale, plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont des étudiants, des retraités, des ouvriers, ont défilé avec des banderoles où l’on pouvait lire « Payez-la vous-même votre crise ». (AFP - 12/12/08-)

"Les pierres peuvent ricocher elles aussi",

"Nombre de Grecs sont furieux de voir que le policier auteur du tir n'a pas fait montre de remords. Ce policier de 37 ans, Epaminondas Korkoneas, a témoigné avoir tiré des coups de semonce, en situation d'autodéfense, et dit que les balles ont ricoché.
Des professeurs ont formé vendredi une chaîne humaine autour du principal bâtiment de l'université d'Athènes, pour la préserver de nouveaux dégâts. "Les pierres peuvent ricocher elles aussi", ont scandé des manifestants face aux policiers antiémeutes."
Reuters 12/12/08

vendredi 5 décembre 2008

Ca se passe près de chez vous...

Crise à la Carte
J'avais trouvé un exemple sur un site français, je vous livre une première version, mise à jour quotidiennement, de la carte des dégats que la crise va occasionner aux travailleurs et à leur famille.


Agrandir le plan

samedi 29 novembre 2008

Voila qui a le mérite d'être clair...

C'est sur le site du "Journal des Finances", un lecteur s'interroge... "Comment peut-on expliquer que le titre Trigano se soit envolé de près de 10 % mercredi dernier alors que le groupe a annoncé un résultat net divisé par deux et des restructurations ? La réaction des investisseurs reste un mystère pour moi."

Dans le cas de Trigano, ce n'est pas l'annonce d'un résultat net divisé par deux qui a été saluée par les investisseurs mais le plan d'ajustement de la production. Sans tomber dans le raccourci, trop souvent utilisé, selon lequel la Bourse applaudit les suppressions d'emploi, il faut comprendre que les investisseurs ont horreur de la passivité. Une entreprise qui subit la baisse de son marché sans réagir est une entreprise morte à moyen terme. Aussi, dès l'annonce d'un plan de restructuration conséquent, les investisseurs sont soulagés. Ils l'interprètent comme le signe que la direction a pris la mesure du ralentissement et s'adapte en conséquence. C'est un signal fort pour les investisseurs, qui se traduit souvent par un rebond du titre. En décidant d'ajuster ses capacités de production à la nouvelle donne, la direction de Trigano a dissipé de nombreuses inquiétudes sur la valeur... d'où ce rebond, aussi étonnant qu'il puisse paraître.

Travailleurs pauvres


Selon le BIT, le nombre de travailleurs pauvres vivant avec moins de un dollar par jour pourrait croitre de 40 millions et ceux de moins de deux dollars de 100 millions entre 2007 et 2009. Pour le BIT, les secteurs les plus touchés seraient le bâtiment, la finance, la construction et le tourisme.

jeudi 20 novembre 2008

Dans 100 jours (-4)…


La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! A. EINSTEIN.


Nicolas Sarkozy : " Je veux le dire aux Français : l’anticapitalisme n’offre aucune solution à la crise actuelle (...) La crise actuelle doit nous inciter à refonder le capitalisme sur une base éthique " (à Toulon, le 25 septembre 08). Il demande des "propositions concrètes" pour solutionner la crise et réformer le système financier. Il laisse cent jours après la réunion du G20 (= 23 février 2009) à Washington aux dirigeants européens pour travailler sur la refonte totale du système. (dans le Nouvel Obs)
George W.Bush, jeudi 13 novembre 2008 (J-102). "La crise n'était pas un échec du système de l'économie de marché. Et la réponse n'est pas d'essayer de réinventer ce système".
Le G20 « Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 s'en sont cependant largement tenus à Washington à des déclarations de principe. Ils s'en sont remis à leurs ministres des finances pour mettre au point des mesures concrètes avant le 31 mars 2009 (J+36), notamment en matière de régulation des marchés financiers. »
Jorma Ollila Président de la Table Ronde Européenne des Industriels (ERT) "Nous acceptons et soutenons les stratégies présentées au cours du week-end par les dirigeants du G20. Mais l'urgence de la situation appelle des mesures précises et allant beaucoup plus loin", écrivent, dans un communiqué, les grandes entreprises rassemblées dans la Table ronde européenne des industriels. Elles demandent en particulier "plus d'impulsions budgétaires, notamment de la part de la première économie européenne, l'Allemagne", via des programmes massifs d'investissement et des baisses d'impôt, mais aussi de nouvelles baisses de taux d'intérêt des banques centrales, des dispositifs garantissant l'accès au crédit, ou encore des progrès dans les négociations internationales pour la libéralisation des échanges. Dans le communiqué, l’ERT met en garde « contre une "sur-régulation" qui mettrait en danger les prospectives de croissances économiques. » Par ailleurs, Jorma Ollila son Président a critiqué les plans de relance favorisant des secteurs d'activité ciblés, notamment le secteur automobile, favorisé par l'effort politique.Les 47 membres de l'ERT, dont Renault, Saint Gobain, Nokia SAP, ou encore Siemens entre autres, représentent 5 millions d'emplois.
Juan Somavia, directeur général du Bureau Internaional du Travail (BIT). La crise financière «ne s'arrêtera pas à Wall Street, mais descendra aussi dans la rue», a alerté lundi le Bureau international du travail (BIT). En raison de la crise financière, le nombre de chômeurs dans le monde risque ainsi d'augmenter de 20 millions, passant de «190 millions en 2007 à 210 millions fin 2009», prévient Juan Somavia, directeur général du BIT. «C'est la première fois dans l'histoire que l'on dépassera les 210 millions de chômeurs», s'alarme Juan Somavia. Ce chiffre record, estimé à partir de données de l'ONU et du Fonds monétaire international (FMI), pourrait même s'aggraver en fonction de l'impact de la crise sur l'économie réelle. Le directeur général du BIT évoque ainsi une crise sociale «sévère, longue et globale». (Sur le site de l’OIT)
Nicolas Sarkozy a évoqué un «sommet historique» au cours duquel des «pays très différents» sont tombés d'accord pour «une nouvelle régulation des marchés afin qu'une telle crise ne puisse plus se reproduire». Il a également souligné que le G20 était d'accord sur l'établissement «d'une nouvelle gouvernance économique mondiale».
Les syndicats livrent leur propre «déclaration de Washington» Les représentants du monde syndical ont adopté ce week-end, dans la capitale américaine, leur propre «déclaration de Washington», qui reprend leurs propositions pour faire face à la crise économique et financière. Luc Cortebeeck, président de la CSC, a participé aux discussions en sa qualité de vice-président de la Confédération syndicale internationale (CSI). Les syndicats plaident pour une baisse des taux d'intérêt, pour des investissements dans les grandes infrastructures - notamment celles qui permettraient de créer des emplois dans les secteurs écologiques - et pour le soutien de l'enseignement, de la formation et des soins de santé, selon un communiqué diffusé par Luc Cortebeeck. Sur le plan fiscal, ils demandent que l'imposition des classes moyennes et des personnes défavorisées soient atténuée, afin de soutenir la consommation. Dans le domaine financier, les syndicats prônent une régulation accrue, ainsi qu'un renforcement de la supervision et des règles prudentielles. Les fonds à effet de levier, qui ont, selon eux, causé des dégâts à l'économie réelle en cherchant le profit à court terme, devraient aussi être mieux contrôlés. (sur la RTBF)
Fidel Castro Ruz « Langage technocratique, inaccessible aux masses. Hommage à l’Empire qui n’essuie pas la moindre critique pour ses méthodes abusives. Louanges au FMI, à la Banque mondiale et aux organisations de crédit multilatérales, qui ont engendré des dettes, des dépenses bureaucratiques fabuleuses et des investissements visant à fournir des matières premières aux grandes transnationales, lesquels sont en plus responsables de la crise.
Et ainsi à l’avenant, jusqu’au dernier paragraphe. Elle est ennuyeuse, bourrée de lieux communs. Elle ne dit absolument rien. Elle a été souscrite par Bush, champion de néolibéralisme, responsable de massacres et de guerres génocidaires, qui a investi dans ses aventures sanguinaires tout l’argent qui aurait suffi à changer la face économique du monde.
Le document ne dit pas un mot de l’absurdité de la politique consistant à convertir les aliments en carburants que prônent les Etats-Unis, de l’échange inégal dont nous sommes victimes, nous les peuples du Tiers-monde, ni de la course aux armements stérile, de la production et du commerce des armes, de la rupture de l’équilibre écologique et des gravissimes menaces à la paix qui mettent le monde à deux doigts de l’extermination.
Quiconque a assez de patience pour lire la Déclaration de bout en bout se rendra compte qu’il ne s’agit que d’un pieux appel lancé au pays le plus puissant de la planète, sur les plans technologique et militaire, à une étape de mondialisation de l’économie, pour qu’il fasse preuve d’éthique… C’est un peu comme si on priait le Grand Méchant Loup de ne pas dévorer le Petit Chaperon rouge ! »
(la traduction du Texte de Gramma ICI)
Damien MILLET et Éric TOUSSAINT, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) : « Dans les films policiers, il est assez rare que les clés du palais de justice soient confiées aux coupables d’un crime abominable. C’est pourtant ce que le G20 est en train d’organiser… » (Le Soir)

vendredi 31 octobre 2008

APPEL ANTICAPITALISTE

« Comme un enfant dans un magasin de bonbons »

Alors que, parallèlement aux faillites, se profile une vaste recomposition du secteur bancaire, des attaques spéculatives ont pour objectif de faire s’effondrer le cours d’actions de certaines banques déjà affaiblies pour permettre leur rachat à des prix bradés. Avec un cynisme à peine croyable, le président de la Wells Fargo déclarait récemment dans la presse que, devant tant de cibles « délabrées », il se sentait comme un « enfant dans un magasin de bonbons ».(*)

Le capitalisme est en crise.
Hier si arrogant, si suffisant, si grandiloquent, le voici coincé dans ses contradictions. Incapable de s’autoréguler, il montre son vrai visage: la recherche du profit maximum, la loi de la jungle, la concurrence sans limite, la guerre économique permanente. Au mépris de la survie de la planète.
Pendant 30 ans on a assisté à un matraquage idéologique sur la « faillite de l’Etat et de sa bureaucratie » et la glorification du « libre jeu du marché ». On voit où cela nous a mené…
Des montages sophistiqués ont transformé la société en vaste casino où quelques « experts » branchés jouent avec l’argent et la vie des gens. Cette grave crise financière sera payée par les contribuables (impôts, taxes,...) et par les pays en développement qui verront toutes leurs factures s'envoler (nourriture, médicaments, pièces de rechange, biens d'équipement,...) dans les prochains mois.
Qui produit la richesse?
L’humanité n’a jamais produit autant de richesse, mais jamais la pauvreté n’a été aussi répandue. Le problème principal est donc qui s'approprie la richesse produite, car elle sert plus que jamais à « rémunérer » les actionnaires et de moins en moins à satisfaire les besoins sociaux. C’est le travail de tous, et lui seul, qui produit la richesse, le capital n’en produit pas. Dès lors il n’est ni archaïque, ni immoral de revendiquer que cette richesse produite collectivement serve à l’amélioration des conditions de vie de tous.
Qui est responsable de la crise?
Les banques, les compagnies d’assurances, les sociétés de crédit, les fonds de pension ou d’investissement, le patronat sont responsables de la crise actuelle. En injectant des centaines de milliards de dollars dans le système financier, États et banques centrales ne font que renflouer ceux-là mêmes qui sont responsables de la crise.
Bien plus qu’une vague «commission d’enquête», la levée du secret bancaire est indispensable pour faire toute la lumière sur les mouvements spéculatifs.
Comment en sortir?
Ce n’est pas aux salariés de payer la crise alimentée par la spéculation financière.
Il faut un plan d’urgence qui s’attaque à la racine de la crise. La recette traditionnelle des capitalistes, à savoir la nationalisation des pertes aujourd’hui et la privatisation des bénéfices demain, nous replongera au prochain cycle dans le même marasme. Toujours plus profond pour des millions de citoyens du monde.
Des mesures radicales s’imposent
La crise que nous traversons n’est pas un accident du capitalisme, un excès, un dérapage momentané. Elle est au cœur même de sa logique et c’est là qu’il faut tailler.
1. Nationaliser (= rendre à la nation) tous les organismes financiers, les banques et les assurances.
2. Instaurer une réglementation financière à l'échelle mondiale et de forts mécanismes de contrôle démocratiques.
3. Créer un système bancaire mutualisé qui drainera l’épargne, et se chargera du crédit. Un service bancaire public très largement décentralisé, accessible à tous, dans tous les quartiers et les villages.
4. Mettre fin à tous les privilèges, « parachutes dorés », et rémunérations « hors normes » qui incitent les « responsables » à emballer la machine.
5. Investir largement dans des services publics performants (enseignement, poste et télécommunications, transports publics,…) et des initiatives de développement durable.
6. Créer une Sécurité Sociale étendue, plutôt que de spéculer avec l'argent des travailleurs à travers les fonds de pension. Renforcer la pension légale, arrêter de défiscaliser les pensions privées. Rétablir le caractère d’assurance des allocations de chômage plutôt que faire la chasse aux chômeurs.
7. Relever les salaires et les allocations sociales grâce à un retour à une négociation collective salariale libre, un renforcement du système d'indexation salariale et de liaison des allocations au bien-être, la restauration d'une fiscalité directe réellement progressive et fortement redistributive vers les rémunérations basses et moyennes.


Premiers signataires
Raouf Ben Ammar (BE - UAG - CAP – FSBx), Marc Beugin (FR – syndicaliste CGT), Aline Bingen, Didier Brissa (BE - UAG), Freddy Bouchez (BE – accompagnateur syndical FGTB/Centre), Yannick Bovy (BE - militant syndical et altermondialiste), Anne Carlier, Céline Caudron (BE - LCR), Nico Cué (BE - secrétaire général MWB-FGTB), Michèle De Deken (BE – syndicaliste), Anne-Marie Delsaut (BE – syndicaliste), Vincent Demonty (BE – FGTB-CGSP enseignement - Président de la délégation de Chaudfontaine), Pierre Denoël, Marie-Claire Depas (citoyenne du Monde), Gaëlle Derede, Jean-Claude Deroubaix (BE – sociologue), Freddy Dewille (BE - Conseiller communal du groupe "Gauche" Anderlues), Didier Dirix (BE - Syndicaliste), Julien Dohet (BE - historien du mouvement ouvrier), Pascal Durand (BE - professeur d'université), Guy Fays (BE – syndicaliste FGTB Namur), Marie-Anne Fourneaux, Cristina Gay (BE - porte-parole, pour Une Autre Gauche), Aoued Gherbi, Corinne GOBIN (BE - politologue ULB), Léon Gosselain (BE – Climat et Justice Sociale), Christian Guilmot (BE – syndicaliste), Nancy Hardy, Denis Horman (BE – LCR), Alba Izzo, Paul Lootens (BE – syndicaliste FGTB), Freddy Mathieu (BE – syndicaliste), Peter Mertens (BE – PTB), Georget Mourin, Anne Mycinski, Georges Peeters (BE – syndicaliste), Angelo Pitzus, Isabelle Ponet (BE - LCR-Liège), Jean-François Ramquet (BE – syndicaliste), Daniel Richard (syndicaliste wallon), Ataulfo Riera (BE – LCR), Gille Smedts (BE – Parti Humaniste), Olivier Starquit (membre du collectif Le Ressort), Théâtre du Copion (BE), Roger Vander Cammen (BE - Délégué syndical MWB-FGTB), Alain Van Praet (BE - Délégué principal CSC-Transcom), Hendrik Vermeersch (BE – Secrétaire BBTK/SETCa BHV), Bernard Wauthy (citoyen du Monde)

Pour vous associer à ce texte signez en ligne ici
ou envoyez un mail à : criseducapitalisme@gmail.com

(*)http://www.capital.fr/Actualite/Default.asp?interview=N&source=FI&numero=70448&Cat=MAR

lundi 27 octobre 2008

Ils connaissent la musique…

Bruno Beausir, alias Doc Gyneco, a été condamné pour ne pas avoir payé un peu plus de 356.000 euros d’impôts entre 1999 et 2000.
Pour sa défense, le chanteur avait avancé lors de l’audience qu’à l’époque il était « mal renseigné » et ne « savait pas » qu’il devait payer cet impôt, d’ailleurs, en 2001 déjà sur son album Quality Street, il annonçait la couleur avec son titre Je sais pas remplir ma feuille d'impôts.
Doc Gyneco sort le 17 novembre un nouvel album intitulé « Peace Maker », produit par Pierre Sarkozy, fils du président Nicolas Sarkozy. Le chanteur avait apporté un soutien appuyé à Nicolas Sarkozy lors de sa campagne électorale, participant à certains de ses meetings.
L’intention affichée par un autre soutien de Nicolas Sarkozy – le chanteur de rock Johnny Halliday – de s’installer en Suisse et ensuite en Belgique pour échapper au fisc français, avait suscité une polémique à l’époque. L’ex-ministre des Finances, alors ministre de l’Intérieur, avait estimé que la démarche du chanteur montrait qu’il y avait un problème en France en matière d’imposition des hauts revenus.
Le petit Nico devrait nettoyer sa chaîne Hi-fi au Karcher…

fRED

jeudi 23 octobre 2008

Berlusconi va envoyer la police et l’armée à l’école

«Nous ne permettrons pas que les écoles et universités soient occupées car l'occupation des lieux publics n'est absolument pas démocratique et constitue une violence faite aux autres étudiants, aux familles et à l'Etat»
M. Berlusconi a annoncé qu'il allait appeler le ministre de l'intérieur Roberto Maroni pour lui «donner des instructions détaillées sur les modalités d'intervention de la police».
Réforme de l’école et de l’université en Italie : la contestation est en marche
Depuis un mois à présent descendent sur les places élèves, parents, instituteurs, professeurs, personnel technique et administratif, précaires de l’enseignement. La mobilisation est forte également dans les universités : la protestation d’étudiants, doctorants, précaires de la recherche, s’étend de Turin à Palerme, en passant par Milan, Gênes, Pise, Florence, Bologne, Rome (et bientôt Bergame, Parme, Venise, Padoue, Ferrare, Pérouse, Bari, Salerne, Cagliari, Reggio Calabria, Catane)... Certaines facultés sont occupées, dans d’autres les cours ont été interrompus, l’année suspendue.

Voilà ce que prévoit la loi Tremonti-Gelmini (selon les DOCTORANTS ET CHERCHEURS DES UNIVERSITÉS DE NAPLES) qui mobilise tant de gens en Italie…
Blocage des recrutements : dans les trois prochaines années est prévue une seule embauche pour cinq départs en retraite. Ce qui signifie une réduction dramatique du « turn over » et un conséquent vieillissement de la classe enseignante, déjà aujourd’hui parmi les plus vieilles d’Europe. Ceci marquera l’impossibilité pour les plus jeunes d’accéder à la recherche et à l’enseignement, en allongeant de façon insoutenable les échéances de recrutement. Seront intégrés seuls ceux qui peuvent patienter sur de longues et fastidieuses « listes d’attente » : pour les autres qui ne viennent pas d’une famille aisée c’est la résignation ou l’exil. Un abandon qui appauvrit toute la société, étant donné que l’instruction et la recherche ne sont pas des dépenses superflues, mais ce sur quoi se joue le futur d’un pays.
Coupe claire dans le budget ordinaire : Jusqu’en 2013 est prévue une suppression de 1441 millions d’euros, soit 20% en moins du bilan budgétaire de 2008. Bilan du reste dérisoire, étant donné que 90% des universités sont déjà contraintes de dépasser les plafonds de dépense. Ces coupes aboutiront à une augmentation des frais et du nombre d’étudiants par enseignant, et à une ultérieure dégradation de la qualité de la pédagogie, de la recherche et de tous les services, avec la réduction des bourses d’étude, dégradation ou fermeture de cantines, bibliothèques, laboratoire, secrétariats, résidences universitaires...
Possibilité de transformer les Universités en Fondations de droit privé : pour se financer et jouir au mieux de leur « autonomie » (mais autonomie de quoi ? des liens sociaux que la collectivité abandonne aux intérêts sans limites du marché !), les universités ouvriront à des sujets privés, comme des mécènes particuliers ou des entreprises, l’accès aux instances de direction des Facultés. Personne n’offre gratuitement, et ainsi ce qui appartenait à tous sera aliéné. Conséquences : adéquation des programmes aux intérêts des entreprises, contrôle majeur de la recherche (seront en effet financés seulement les programmes qui entrent dans des critères déterminés par le gouvernement ou l’UE), jusqu’à la revente matérielle du patrimoine immobilier pour récupérer des fonds.
En tant que doctorants, boursiers, précaires de la recherche, chercheurs contractuels, à temps partiel, « à discrétion », et toujours « à disposition », nous jugeons cette réforme, plus encore que les précédentes, comme une véritable sauvagerie. En consonance avec la restructuration néo-libérale du marché du travail, nous sommes fragmentés en une myriade de contrats et statuts divers, sous-payés ou sans aucune rétribution, sans droits ni reconnaissance d’aucun type, assimilés à des logiques baronales et de cooptation.
fRED

lundi 20 octobre 2008

Crise ou Krisis ?

Roger est un ami. L’autre jour j’ai eu une très intéressante discussion avec lui, quoique bien brève.
Il me disait à quel point il n’était pas d’accord avec moi.
Je sortais de discussions assez virulentes avec d’autres proches et c’est peut-être ce qui m’a poussé à me remettre en question (les mauvaises langues sont déjà en train de dire que « c’est bien la première fois »…). Sa douce critique sonnait comme une invitation au dialogue.
J’ai consulté une autre de mes connaissances, Lepetit Robert, qui n’a pas dissipé mes doutes. S’agissant de plusieurs millions de milliards de dollars, vous comprendrez que j’essaie de savoir si le capitalisme est en crise (en gros c’est mon opinion –mais elle ne se limite pas là, je n’ai pas le fétichisme des mots-) ou si c’est « krisis » qui dicte sa loi. Car Lepetit Robert prétend que le mot « Crise » vient du grec « Krisis » qui veut dire « décision ». Or Roger me disait justement que je me trompais en employant le mot « Crise » car, selon lui, les graves perturbations que connaît aujourd’hui le système sont la conséquence de « décisions », d’une Décision/Krisis.
Comme je ne saurais rester en crise longtemps avec des camarades, j’ai bafouillé quelque peu, j’ai expliqué à Roger qu’il avait en partie raison et que c’était pour simplifier les choses que j’employais le terme « Crise », car il parle mieux « aux gens ». Roger, lui aussi poli et compréhensif, me parlais des dégâts de la décision et là-dessus nous étions d’accord : la crise va faire des dégâts. « 210 millions de chômeurs dans le monde fin 2009 », a indiqué le directeur général du BIT Juan Somavia, soit 20 millions de plus qu’en 2007.
Comme vous le voyez notre désaccord n’est pas aussi profond que ça : dire « crise de régime » ou « régime de crise », l’essentiel n’est-il pas de nous mettre d’accord pour riposter tous ensemble ?
fRED

P.S. : ce n’était pas Roger…

jeudi 16 octobre 2008

22,2 MILLIARDS D'EUROS PAR AN POUR ÉRADIQUER LA FAIM

La FAO, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et pour l'agriculture, compte 925 millions de malnutris à travers la planète, soit 75 millions de plus qu'avant la crise alimentaire du printemps dernier. Elle demande 30 milliards de dollars (22,2 milliards d'euros) par an pour mettre fin durablement au problème de la malnutrition.

mercredi 15 octobre 2008

50 fois le produit mondial brut !

p a r D a n i e l R i c h a r d
Comment expliquer que le monde financier puisse s’écrouler aussi sûrement que deux tours un 11 septembre ?

En soulignant d’abord la mesure de sa démesure.
Les banques du monde se sont échangées, en 2005, des valeurs pour un montant équivalent à 50 fois le produit mondial brut (la somme des richesses créées cette même année par l’ensemble des pays). Soit quelque 2,02 millions de milliards de dollars. Vertige…
L’actuelle méfiance entre les acteurs a tendance à ralentir, à figer ces transactions et à asphyxier progressivement l’activité économique sur le marché des biens et des services.
Et que représente cette économie réelle face à l’infinie étendue de pognon ? Environ… 2% ! Arrêtons-nous deux secondes. Une taxe sur ces transactions interbancaires de 0,01% ramènerait assez de moyens pour solutionner dix fois le problème de la faim dans le monde. En le réglant une fois, on serait déjà content !

Un capitalisme d’endettés
L’activité financière (immatérielle, irréelle ?) se déploie sur trois « marchés » : celui des bourses (5%), celui des changes (27% environ) et celui des produits dérivés (…63%).
Les bourses, on voit bien. Les échanges de monnaies aussi. Mais les produits dérivés, c’est quoi ? De « nouveaux » instruments financiers qui se sont développés et multipliés au départ de la libéralisation des marchés financiers (merci Reagan, merci Thatcher !). Ils ont trois caractéristiques : leur valeur varie en fonction de l’évolution d’un produit (dit « sous-jacent »), il ne requiert pratiquement aucun investissement réel au départ de la transaction et son paiement (sa « réalisation ») s’effectue à une date ultérieure. Pour le dire autrement, les produits dérivés sont les nouveaux outils des nouvelles spéculations. Ils sont des contrats passés entre vendeurs et acheteurs qui fixent à un moment le prix d’une valeur à payer plus tard. Cette valeur peut être de la matière première ou plus souvent des actions, des obligations, des bons d’Etat, des contrats à terme, des indices boursiers, des titres…
C’est sur ce marché que se développent les bulles dont l’éclatement (l’adéquation entre les fantasmes financiers et la réalité économique) produit une crise. Nous en avons traversé des dizaines au cours des dernières décennies. L’actuelle semble atypique : structurelle, globale et durable. Son origine est double : une surproduction de capital et les contradictions internes du moteur de la mondialisation, l’économie américaine.
Aux USA, le recul du pouvoir d’achat des travailleurs a été compensé par un endettement généralisé des ménages (notamment…). En vivant à crédit, les Américains ont soutenu la consommation et donc la croissance de l’économie chinoise caractérisée par l’exportation de produits manufacturés bon marché et… l’exploitation des travailleurs chinois. Les Etats-Unis sont la seule économie à pouvoir vivre indéfiniment à crédit grâce à l’épargne du reste du monde (Japon, Chine, pays pétroliers du Golfe). Simplement parce que le dollar reste la monnaie dominante des échanges internationaux.

Explosion des profits privés
Depuis les années 80, la part du capital dans les richesses produites croît au détriment des revenus du travail. Les profits augmentent plus rapidement que la croissance économique. Dans le même temps, les investissements dans la modernisation des outils, dans la recherche et le développement, dans la formation se sont stabilisés. L’écart avec l’évolution des bénéfices alimente les marchés financiers avec une masse croissante de capitaux. En 2001, quand la baudruche des nouvelles technologies s’est brutalement dégonflée, une autre masse de capitaux a dû trouver de nouveaux débouchés. L’immobilier américain s’est avéré un oasis profitable. Des sommes folles ont été prêtées à de pauvres diables par des banquiers véreux qui savaient pertinemment qu’ils n’étaient pas solvables. Pas graves ? Quand les propriétaires pauvres ne pourraient plus faire face au remboursement de leurs emprunts à taux variable, la revente de leur toit rembourserait la mise et plus encore puisque l’immobilier était à la hausse. Et ceci n’était qu’une partie du calcul. En effet, ces emprunts pourris ont ensuite fait l’objet d’une titrisation : une technique qui permet aux organismes de crédits de transformer les créances en titres négociables sur le marché financier. L’objectif était de répartir les risques entre différents agents économiques. Leur dissémination a renforcé l’opacité du processus. Si bien qu’aujourd’hui, personne ne sait précisément où ces bombes à retardement se trouvent. Et comme le marché immobilier s’est retourné, les bonnes affaires sont devenues des crédits pourris.
La crise de solvabilité des établissements de crédits hypothécaires a ainsi migré vers le secteur bancaire. Les banques ne parvenant plus à se refinancer sur le marché interbancaire, une crise de liquidité d’abord a produit une crise du crédit qui infecte l’économie réelle, handicapant les entreprises, suscitant une récession et aggravant le chômage.

Pourquoi les Etats ont-ils été appelés à la rescousse ?
Ils n’ont pas joué au « valet noir ». Ils n’ont pas dans leurs avoirs de titres vérolés. Leur intervention restaure une forme de confiance en garantissant le sauvetage des banques menacées et permet ainsi aux capitaux de circuler à nouveau. Les pertes seront ainsi socialisées.

Daniel Richard

dimanche 12 octobre 2008

Wikipedia avait prédit l’accident…


« L'accident est dû à une vitesse excessive. Jörg Haider roulait à 142 km/h, au lieu de 70 km/h autorisés. Le véhicule, une Volkswagen Phaéton V6 de fonction, était neuf et en parfait état et "toute spéculation sur une autre cause d'accident est caduque", a déclaré dimanche le procureur Gottfried Kranz à l'agence APA. » (Télévision Suisse Romande)

Voici ce que dit Wikipedia à propos de Phaéton : « Présomptueux, il aimait se vanter de ses origines divines. Il rejoignit donc la Porte du Soleil pour y retrouver son père. Celui-ci lui promit d'exaucer n'importe lequel de ses vœux. Il lui demanda alors de le laisser conduire son char pour une journée. Lié par la promesse faite au nom du Styx, Hélios ne put que l'honorer. Mais le char, tiré par de fougueux chevaux ne pouvait, en théorie, être maîtrisé par un mortel. Hélios tenta, en vain, de dissuader son fils de le conduire.
Phaéton prit les rênes mais, effrayé par les animaux représentant les signes du zodiaque, il perdit la maîtrise de l'attelage qui sema un désordre indescriptible, menaçant de détruire la planète. Zeus le foudroya et il mourut sur le coup.
A force de pleurer sa mort, ses sœurs, les Héliades, furent transformées en peupliers et son frère de sang Cycnos métamorphosé en cygne. »


vendredi 10 octobre 2008

Etienne de Callataÿ, l’expert ami-ami

La météo des affaires c’est « soleil le matin - faillite l’après-midi ». Banquiers responsables à 9h30, parachutistes après le déjeuner.
Côté « experts » les télés ne savent plus qui interviewer. Finalement elles en ont trouvé un : Etienne de Callataÿ. RTL à 13h05, RTBF à 13h35.
Il y a quelques jours j’ai entendu un de ses commentaires sur RTL-TV à propos de la récession.
Ahurissant !
« Il faut voir que les coûts de cette récession ne seront pas répartis de manière uniforme sur l’ensemble de la population. Il est logique que quand ça va mal, les personnes qui ont des revenus plus variables, mais souvent plus élevés, souffrent davantage et que l’allocataire social qui a des rémunérations ou des revenus plus faibles souffre moins de cette diminution d’activités. »
Attention « l’expert » ne parle pas de solidarité mais constate que les riches risquent de souffrir (les pauvres !).
J’ai retrouvé d’autres perles du bonhomme. Comparant l’évolution économique de l’Italie et de l’Allemagne, il déclarait au site PME/KMO Business : « lequel de ces deux pays vous semble le mieux tourner aujourd’hui ? L’Allemagne bien sûr. Et cette situation, l’Allemagne la doit à la politique de rigueur qu’elle a maintenue au niveau du Deutsche Mark. Que va faire l’entreprise exportatrice allemande si elle découvre que taux de change s’apprécie ? Et bien, elle rejettera tout simplement les revendications des syndicats jusqu’à l’année suivante… »
Et à l’Echo il livrait en avril une autre de ses expertes et clairvoyantes réponses : « La question en or reste: quand les marchés vont-ils remonter? S'il préfère rester prudent, Etienne de Callataÿ reconnaît que le tournant sera le 3ème trimestre de cette année, car c'est à ce moment que, du fait de l'échéance des contrats, les dernières difficultés liées à la crise du subprime seront levées. »
fRED

L'économie belge est officiellement en récession. sur RTL

mercredi 8 octobre 2008

Economie réelle ou capitalisme financier ?

"Ce n'est pas par générosité de cœur que le boulanger vend son pain à la ménagère à un prix que celle-ci peut supporter, mais parce que tel est son intérêt". Adam Smith, celui qui a avancé l'idée de la main invisible et considéré comme l'auteur emblématique du libéralisme et le père fondateur de l'économie, en particulier au travers de son oeuvre fondatrice : l'Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)
Dans les débats engendrés par la crise financière, on a entendu à de multiples reprises opposer les concepts «d’économie réelle» et de «capitalisme financier». A l’un l’on concède un sens moral, tandis qu’on condamne l’autre pour son égoïsme forcené. Ainsi par exemple les responsables de l’Internationale Socialiste réunis à New York «...ont aussi plaidé pour un retour de la finance à l'économie réelle, une économie qui doit œuvrer à un développement durable et solidaire, qui doit produire des investissements et créer de l'emploi ».
Une note de l’Institut Emile Vandervelde va dans le même sens : « Pour le PS, l’économie a d’abord et avant tout pour but de produire des biens et des services en vue de satisfaire les besoins des GENS, des entreprises et des pouvoirs publics. Cette économie productive, à travers la répartition des richesses produites et le financement des protections sociales, permet l’élévation du niveau de vie et du bien être des populations. (…)En ce sens, l’économie financière doit être au service de l’économie réelle. » [1]
A première vue le raisonnement semble séduisant. Il « suffirait » que le capitalisme redevienne industriel, de production (de biens, de services,…) et de discipliner son aile financière pour lui rendre sa morale.
Elio Di Rupo a beau se fâcher tout rouge contre les « spéculateurs voyous », et promettre qu’après la crise on mettra sur pied une commission d’enquête, son analyse des responsabilités fondamentales semble un peu courte. En tout cas elle n’est pas bien différente de celle de Charles Michel qui se fâche tout bleu sur les « spéculateurs qui ont dépassé les limites »
Il me semble que les questions auxquelles il faut répondre sont : la « virtualité », la spéculation, la recherche du profit rapide, sont-elles des accidents ou des caractéristiques du système capitaliste ?
Le capitalisme réel a-t’il pour vocation de « permettre l’élévation du niveau de vie et du bien être des populations » ?
Pour illustrer les réponses possibles à ces questions, je vais vous résumer l’histoire récente de deux grands groupes industriels : Halliburton et Eternit.
HALLIBURTON
Halliburton est passée du 19e rang des fournisseurs de l'armée américaine en 2002 au premier en 2003 après avoir bénéficié de juteux contrats dans des conditions douteuses, notamment pendant la guerre d'Irak.
Le président de la commission de contrôle du gouvernement à la Chambre des représentants, Henry Waxman, dénonça ces marchés attribués sans appels d'offres à l'entreprise Halliburton et sa filiale KBR. Le directeur de KBR de l'époque, Al Neffgen, a comparu devant la Chambre des représentants en 2004 pour défendre les surfacturations effectuées par Halliburton sur les services fournis à l'armée.
En février 2007, le scandale de l'hôpital Walter Reed se développa à propos des conditions d'accueil des blessés de la guerre d'Irak. Or, une lettre de septembre 2006 par laquelle l'adjoint du général Weightman évoquait "un risque de défaillance des services de soins" en raison de la pénurie de personnel consécutive à une privatisation des services généraux de l'hôpital.
Cette privatisation a été réalisée par un contrat de 120 millions de dollars sur cinq ans pour assurer les services non médicaux et la maintenance des locaux. Ce contrat a été octroyé à l'entreprise IAP, dirigée par Al Neffgen, ancien responsable de KBR, filiale d'Halliburton.
Halliburton a aussi obtenu des contrats de reconstruction à La Nouvelle-Orléans après le passage du cyclone Katrina en 2005. Et tout le monde sait que la reconstruction a donné lieu à un vaste remembrement tout au profit des grands groupes et des habitants les plus riches.
ETERNIT
Début de cette année s’est ouvert en Italie le procès des responsables de la société. Au terme d’une instruction qui aura duré cinq ans, le procureur de Turin a demandé la mise en examen des propriétaires et actionnaires d’Eternit, responsables du drame de l’amiante en Italie : le Suisse Stephan Schmidheiny (Stephan Schmidheiny, qui vit au Costa Rica, est la cinquième fortune suisse. Un staff d’une dizaine d’avocats travaille à plein temps pour lui) et le baron belge Louis de Cartier de Marchienne. Ils risquent douze ans de prison et des amendes de plusieurs milliards d’euros. Trouvé dans la presse, cette déclaration de Me Sergio Bonetto, avocat des victimes italiennes de l’amiante « Par le nombre impressionnant de plaintes reçues, ce procès rend lisible l’ampleur du drame de l’amiante. Pour la première fois, ce sont de hauts dirigeants qui comparaîtront, et non plus des directeurs italiens ou suisses. Enfin, ce procès a également une dimension internationale : Eternit, c’était 72 centres de production, répartis dans le monde entier, que s’étaient partagés ces grandes familles suisse, belge et française !
(…) Pour leur malchance, les industriels suisses sont des gens méticuleux : tout était noté, centralisé. Par exemple, nous avons les preuves que, en Suisse, tous les échantillons d’amiante étaient contrôlés et que les productions étaient paramétrées en fonction des normes d’empoussièrement, variables selon les pays. »
De 1906 à sa liquidation en 1976, l’usine Eternit de Casale Monferrato (qui utilisait l’amiante bleue) a employé plus de 30.000 personnes. A peine 300 ont été indemnisées...
Le panorama complet des maladies dues à l’amiante est connu depuis 1960, en particulier en ce qui concerne son caractère cancérogène. Les scientifiques prévoient pourtant près de 500.000 décès dans les 30 années à venir en Europe occidentale et plus d’1 million dans le tiers-monde car la consommation d’amiante dans le monde n’a jamais été aussi forte.
Les milliers de pages accusatrices des nombreux rapports, officiels ou indépendants, les manifestations, procès, règlements, directives, fonds divers d’indemnisation des victimes, tout cela n’est pas parvenu à « réguler » cette branche industrielle. Tant qu’on peut faire des profits le « crime lucratif » doit continuer.

LE CRIME LUCRATIF
A travers ces deux exemples, on voit apparaitre plusieurs traits caractéristiques du capitalisme moderne, et non arriéré. Dans les deux cas on peut en effet douter que ces entreprises fonctionnent pour le bien être des populations… C’est le profit qui guide toutes les décisions, à n’importe quel prix.
Et le prix du profit peut aussi bien être une guerre (très lucratif quand on vend des armes ou du matériel militaire), une catastrophe écologique (le capitalisme n’aime pas plus les règles environnementales que les règles sociales) ou la famine sur un continent.
On peut aussi voir que ces entreprises ont tissé, à tous les niveaux de la société et en particulier dans la sphère financière et le monde politique qui gèrent les Etats, une toile, un réseau d’affaires et d’influences qui obéit à leurs demandes et impulsions.
La mondialisation a remplacé les Etats régulateurs par une grande toile aussi virtuelle que sa capacité à se discipliner. Certains appellent ça le « capitalisme cognitif » ou « troisième espèce de capitalisme »…
C’est ce modèle « moderne » qu’une vaste imposture idéologique a préparé et glorifié pendant les 30 dernières années. Mais la crise actuelle fait voler le modèle en éclats. Voila la raison pour laquelle les libéraux doivent eux aussi se montrer « outrés » par les excès pour mieux « refonder » le capitalisme.
Cette période a aussi sonné le glas des tendances sociale-démocrates, désormais incapables de mobiliser les « miettes » du festin capitaliste pour financer quelques réformettes. C’était fini le temps où « cette économie productive, à travers la répartition des richesses produites et le financement des protections sociales, permet[tait ] l’élévation du niveau de vie et du bien être des populations ». Dans toutes les phrases des discours on mit les entreprises sur le même pied que les travailleurs, on râpa la Charte de Quaregnon, on caressa les classes moyennes dans le sens du poil, on s’encanailla dans les Conseils d’Administration, on prit des mesures de droite qu’on nomma de titres pompeux (consolidation stratégique pour les Services Publics, revenu d’insertion pour le minimex, activation du comportement de recherche pour la chasse aux chômeurs), on imposa le pacte des générations, on donna l’absolution aux fraudeurs fiscaux, on ouvrit des Centres Fermés, on instaura les « intérêts notionnels » qui exonèrent les bénéfices des entreprises de la solidarité, et certains finirent même par se nicolasarcozier.
Cette époque fit douter que certains socialistes étaient encore de gauche…
Car pour reprendre les mots de Christian Arnsperge : « nominalement, on peut effectivement être de gauche sans développer une critique radicale du capitalisme. Dire le contraire serait contredire les faits de notre vie politique de tous les jours. Une autre chose est de savoir s’il est cohérent de se dire de gauche et de ne pas être anticapitaliste. Là je suis nettement plus sceptique. L’anticapitalisme est la racine même de la gauche » [2]

fRED

[1] In : CRISE MONDIALE DES MARCHES FINANCIERS - POUR UN RETOUR À L’ÉCONOMIE REELLE - RESTAURER L’ÉCONOMIE RÉELLE POUR RESTAURER LA CONFIANCE - ANALYSE ET PROPOSITIONS DU PS (http://www.ps.be/)
[2] L’AVENIR DE LA GAUCHE. S'ARRACHER A L'EMPRISE DE LA GAUCHE PRO-CAPITALISTE. Entretien avec Christian Arnsperger in Démocratie n°21 du 1er novembre 2007, p.6

dimanche 5 octobre 2008


L’anarchie économique de la société capitaliste, telle qu’elle existe aujourd’hui, est, à mon avis, la source réelle du mal. Nous voyons devant nous une immense société de producteurs dont les membres cherchent sans cesse à se priver mutuellement du fruit de leur travail collectif — non pas par la force, mais, en somme, conformément aux règles légalement établies.


Albert Einstein
Le texte original en anglais fut publié dans le premier numéro de Monthly Review (Mai 1949).

mardi 30 septembre 2008


Le Premier ministre, le ministre des Finances et la direction de l'autorité de contrôle belge (CBFA) ont aussi souligné que les institutions financières belges étaient stables, solvables et liquides. Ceci a une nouvelle fois été confirmé vendredi par les membres du conseil d'administration de la Febelfin »,conclut celle-ci. « Le bancassureur belgo-néerlandais Fortis ne vas pas tomber en faillite », a redit, pour sa part, son CEO Herman Verwilst. « Il n'y a pas de doute là-dessus ». La diminution de 3 pc, depuis le début de l'année, du montant des dépôts effectués par les clients de Fortis représente en fait près de 5 milliards d'euros. Herman Verwilst évoque à ce sujet une « perte limitée », étant donné le contexte économique et financier délicat actuel.
Site de Trends - 26/09/2008 17:48

« Herman Verwilst a quitté vendredi (26/09/2008) son poste de CEO de Fortis, quelques mois à peine après y avoir accédé. Sa prime de départ anticipé pourrait pourtant atteindre jusqu'à 5 millions d'euros, malgré ses maigres résultats ».
RTL Info - 30/09/2008

« Dexia fait partie des 10 banques les plus sûres du monde »
19/09/2008 (Encore sur le site Dexia.be -news)

« C'est un groupe très solide au niveau du capital »,
a assuré une porte-parole (de Dexia), « mais la situation est tellement exceptionnelle (sur les marchés) qu'il faut suivre l'évolution à tout moment »
La Gazette.fr 29/09/2008

« Grâce à sa structure de funding, le groupe est beaucoup moins sensible que ses compétiteurs à la crise de liquidité qui secoue actuellement le secteur bancaire. »
Fortuneo.be 18/09/2008

10 h 59 : démission des deux dirigeants de la banque franco-belge Dexia Les deux dirigeants de la banque franco-belge en difficulté Dexia, Pierre Richard et Axel Miller, démissionnent de leurs fonctions, annonce le groupe dans un communiqué.
Le Monde.fr 30/09/2008

« Je ne voudrais pas que les Français s'inquiètent » Christine Lagarde a de nouveau tenu à rassurer les Français quant à la solvabilité des établissements bancaires nationaux.
Boursier.com - 29 sep 2008

Sarkozy convoque les banquiers pour une réunion de crise à l'Élysée
Sarkozy qui disait, il y a 18 mois, que le système des "subprimes" avait du bon et qu'on devrait l'introduire en France...
Le Point.fr 30/09/2008 à 09:29

« Vous avez annoncé une loi contre les «parachutes dorés». Comment va-t-elle fonctionner ?
Le dispositif, très simple, consistera à lier l'existence de primes de départ - qui devront être votées par l'assemblée générale des actionnaires - à la performance du dirigeant remercié. Pas de performance, pas de prime. » Interview de Nicolas Sarkozy au Figaro 20/11/2007

lundi 29 septembre 2008

Humeurs (du verbe humer)

La ville de Mons mène campagne. Contre la crasse parait-il.
Mode d’emploi. Vous sortez tous les p’tits sachets d’ordures (pas très règlementaires) des poubelles publiques, vous les étalez au soleil en ayant eu soin de coller un grand autocollant rouge. Tant que l’autocollant ne vire pas de couleur, vous laissez moisir. Vérifiez chaque jour si l’un ou l’autre petit malin n’est pas venu ajouter d’autres crasses (dans la poubelle ou juste à côté), étalez de nouveau et remettez éventuellement un autocollant sur les récalcitrants.
A la fin vous obtenez une délicieuse Sauce Napolitaine.
Je n’aime pas cette pseudo Sauce Napolitaine. Me voici à nouveau de mauvaise humeur.
Campagne de quoi ? « De propreté » dit l’autocollant. Soit dit en passant pour aller lire ça il faut se pencher et respirer des choses pas ragoutantes… Je trouve que c’est tout le contraire d’une campagne de propreté. « De sensibilisation » dit une gazette locale : elle sensibilise qui ?
Il ne suffit pas d’étaler la crasse, fut-elle celle « des autres » et « pas très règlementaire », pour « sensibiliser » les in civilisés.
Ne parlons pas de l’autocollant en plastique qui ne fait qu’accroître la montagne d’ordure que nous étalons sur toute la planète.
L’efficacité de cette campagne ? Vous allez me dire que si je passe mon temps à en parler (alors qu’on est en pleine crise financière !), c’est que ça marche au moins un peu…
Ouais, vu sous cet angle…
Bon, si ça marche pourquoi Elio n’a pas refilé le truc de l’autocollant à Didier ? Cela nous aurait fait économiser près de 5 milliards d’Euros ! Et on aurait même pu faire sponsoriser l’autocollant par ING.

fRED

jeudi 25 septembre 2008

Alitalia : vol au dessus d’un nid de rapaces.

Que la compagnie aérienne italienne aille mal, ce n’est pas neuf. Que des rapaces se pressent autour de sa (future) dépouille, finalement non plus. Mais il y a pourtant beaucoup d’innovation dans la manière qu’utilise le cartel Berlusconi/grands patrons pour ce qui pourrait s’avérer (pour eux seulement) « l’affaire du siècle »…

Un peu d’histoire
Point de départ : fin des années 1920, Alitalia fut créée par la société Fiat et, connue sous le nom de « Società Area Avio-Linee Italiane » avant de devenir, après la Seconde Guerre mondiale, Alitalia grâce au soutien de British European Airways, Trans World Airlines et les appareils d'aviation Fiat de l'armée de l'air italienne. C'est donc plus tard, en 1957 qu'Alitalia devint la compagne aérienne nationale italienne Aujourd’hui, l'État italien détient 49,9% d'Alitalia. La compagnie n'a pas gagné d'argent depuis 1999 et croulait en juillet sous une dette de près de 1,2 milliard d'euros.
Alitalia emploie 11.100 personnes dans le transport aérien, tandis que 8.300 autres travaillent dans les services de maintenance. Cette scission en deux sociétés est le résultat des restructurations antérieures, au cours des gouvernements Berlusconi. En 2004 les syndicats étaient parvenus à limiter la casse à 3.500 pertes d’emplois (1/3 de personnel navigant et 2/3 de personnel au sol) au lieu des 5.000 prévues.
Aujourd’hui, toute la presse, largement aux mains du « Cavaliere », se déchaine contre les syndicats et en particulier la CGIL (gauche), accusés de précipiter la faillite de la société par leur intransigeance.
Il suffit pourtant de recoller les fragments d’informations que livrent chaque jour cette même presse pour comprendre que ce sont les milieux d’affaires proches de Berlusconi qui ont minutieusement préparé la mise en coupe d’Alitalia.

1er acte : en avril, une offre de rachat d'Alitalia par Air France-KLM, qui avait la bénédiction du gouvernement de centre-gauche au pouvoir à l'époque, avait échoué faute d’accord avec les syndicats sur le nombre de pertes d’emplois. Silvio Berlusconi, alors dans l'opposition, avait clairement annoncé qu’il bloquerait ce scénario s'il gagnait les élections.

2ème acte : fin août, Berlusconi fait sa rentrée politique. Le 27 août La Stampa, quotidien du groupe Fiat, titre «Berlusconi est aux anges. L'opération nouvelle Alitalia, qui sera approuvée par le Conseil des ministres demain, est prête. Finalement, le groupe d'entrepreneurs de chez nous, sur lequel le centre gauche a ironisé pendant des mois, est prêt».
Au même moment sort le projet, baptisé "Phénix" qui prévoit de scinder Alitalia en deux sociétés. L'une viable intégrerait les activités rentables, et l'autre, lestée de toutes les dettes, (car Les nouveaux investisseurs ont refusé de prendre en charge la dette d'environ 1,2 milliard d'euros d'Alitalia qui devra être assumée par l'Etat –c’est le tiers des coupes dans le budget de l'école prévues par la loi de finance-) serait mise en faillite. C’est de nouveau près de 7.000 emplois qui pourraient disparaître si on tient compte des 4.000 contrats précaires/temporaires qui ne seront pas renouvelés.
Ce scénario contrevient à la loi Marzano sur la restructuration des grandes entreprises en crise. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a tout prévu : le jeudi 28 août, il prend un décret-loi pour lever cet obstacle et ouvrir la voie à la CAI.
Dans ce pool d'investisseurs, on retrouve les grands noms de la finance et de l'industrie italiennes (les groupes industriels Piaggio, Air One, Benetton, Ligresti, Riva, Aponte, les fonds d'investissement -Findim, Clessidra, Equinox). Ils ont répondu présents à l'appel patriotique de M. Berlusconi qui, en pleine campagne électorale, avait refusé, pour des motifs plus politiques qu'économiques, le scénario d'une reprise du transporteur transalpin par Air France-KLM, sur laquelle travaillait le précédent gouvernement Prodi.
Le consortium envisage également une fusion avec Air One puis la recherche d’un partenaire étranger. Air France KLM s’était déjà identifié comme actionnaire minoritaire potentiel « si la profitabilité de la nouvelle compagnie était assurée ».
Ce plan de redressement concocté par Intesa Sanpaolo (dont les accointances avec Berlusconi sont évidentes, San Paolo appartient à la famille Agnelli) prévoit que la nouvelle Alitalia devrait renouer avec les bénéfices en 2011, c’est la principale condition émise par ses 16 nouveaux actionnaires qui ne pourraient se désengager de la société avant 2013. Un risque, sans doute, mais savamment calculé. . .
Et pour cela il faut frapper fort : le décret-loi du 28 août définit le cadre permettant aux grandes entreprises en difficulté placées sous administration extraordinaire d'accélérer certaines procédures, telles que les cessions d'actifs, de contrats et les suppressions de personnel. C’est une version très nettement améliorée de « la faillite assistée » inventée en Belgique au moment des problèmes de Verlica. En gros on purge tout le passif social et on socialise les pertes afin de mettre un tremplin sous les investissements des repreneurs, favorisant ainsi des plans sans lendemains. Ce scénario était fort bien résumé par un pilote « la Cai voleva fare l’affare del secolo, fare cassa sulle spalle dei lavoratori e su quelle dei contribuenti italiani » (La CAI veut faire l’affaire du siècle sur le dos des travailleurs et des contribuables italiens).

3ème acte : mi septembre, il faut faire passer la pilule. D’abord tenter d’obliger les syndicats à accepter un maximum de pertes d’emplois sous la menace de la faillite totale et aussi convaincre l’Union Européenne que la couverture par l’Etat Italien de la dette de 1,2 milliards n’est pas une aide déguisée à l’entreprise. Une nouvelle fois la presse se déchaine contre les syndicats (la CGIL en particulier, étant donné que la Cisl et la Uil avaient déjà accepté le plan), accusés d’être manipulés par la gauche dans l’opposition et de défendre les intérêts de « privilégiés » du système…

Il faut bien reconnaître que ce battage médiatique réussit partiellement et il est clair aussi que dans une société de l’envergure d’Alitalia (près de 20.000 employés) certaines catégories de personnel se positionnent sur des avantages corporatistes au détriment de l’intérêt de tous.
Mais peut-on reprocher à un syndicat de travailleurs d’avoir comme principale préoccupation de sauver le maximum d’emplois, les meilleures conditions de travail et de salaires pour ses adhérents? Que font-ils d’autre les nouveaux actionnaires quand ils montent des plans pour se garantir les meilleurs retours sur investissements ?
Et en matière d’avantages exorbitants, les proches de Berlusconi feraient bien de se taire. Ce n’est sans doute que quelques gouttes d’eau dans l’océan alitalien, mais les exemples cités par la presse italienne laissent rêveurs…
Les responsables politiques se sont toujours sentis chez eux chez Alitalia. Pilote à ses heures perdues, le député Luigi Martini –ancien footballeur de la Lazio dont le nom fut cité dans les scandales des paris truqués- (Alleanza Nazionale, droite extrême alliée de Berlusconi) avait besoin de faire 3 décollages et 3 atterrissages tous les 90 jours pour conserver sa licence. Alitalia le lui consentit... et lui paya un salaire par la même occasion.
Ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Berlusconi, Claudio Scajola a obtenu la création d'une ligne Rome-Villanova D'Albenga, son collège électoral, qui se caractérise par le taux de remplissage le plus bas d’Europe!
Plus fondamentalement, la compagnie souffre d’une taille trop petite, d’une situation excentrée de l’Italie pour les lignes transatlantiques et de l’éclatement de ses activités sur deux plates-formes principales, Milan-Malpensa et Rome-Fiumicino, cette bipolarisation d’Alitalia à laquelle tiennent farouchement les milieux d’affaires milanais et la Ligue du Nord, alliée de Berlusconi.
Le plan de gestion de toute l’affaire est aux mains de Mediobanca. La fille de Berlusconi vient d’entrer dans son Conseil d’Administration !
Bref l’Italie, et pas seulement sa société d’aviation, est aujourd’hui dans la panade et va (ré)apprendre dans la douleur ce que donner une majorité à Berlusconi veut dire.
D’autant plus que la gauche semble s’être dissoute, émiettée, évaporée, envolée. Elle ne se rappelle même plus son nom, pensant qu’en diluant ses couleurs elle ramasserait les miettes que la droite arrogante lui laisserait. Mais la droite ne partage pas. Elle vole (au dessus de tout ça).

fRED

lundi 1 septembre 2008

On ne peut pas escorter toute la misère du monde…

Va t’il se trouver des parlementaires pour questionner la Ministre Turtle sur le coût de «l’affaire» Rothman Salazar ? Car enfin voici une Ministre, un parti, un gouvernement qui ne jugent les « étrangers » qu’à leur valeur économique. Alors nous sommes bien en droit de savoir si le pays a fait un bon investissement en rejetant ce hors-la-loi.
Combien ont coûté l’arrestation, l’enfermement au 127bis, les différentes procédures judiciaires, les tentatives d’expulsions, les communiqués de l’Office des étrangers, les escortes policières (et en particulier vers Schiphol), le billet d’avion (et le supplément fuel) ?
Alors combien ? 1.000€, 2.000€, 5.000€, 20.000€ ou 100.000€ ?
Afin de vous éclairer sur ce que ces sommes peuvent représenter, voici, à titre tout-à-fait indicatif, quelques coûts que pourraient engendrer des actions, utiles pour tous, et qui pourraient peut-être inverser les désespérances qui provoquent les exodes…
10.000€ c’est :
o 43.478 baguettes de pain à Dakar (Sénégal) (150fcfa=0,23€)
o 13.157 préservatifs en RDC (50fcfa=0,76€)
o ­10.638 litres de super à Bamako (Mali) (615fcfa=0,94€)
o 1.000 heures/stagiaire en formation (OISP) en Région Wallonne
o 262 sacs de 50 kilos de riz au Burkina (0,762€ le kg)
o 81 primes « mazout » (124€ en moyenne en 2007)
o 49 malades du SIDA soignés pendant un an en Afrique du Sud (204€/an)
o 1,25 Journée du nouveau salaire de Didier Bellens : (2.000.000€/an = +/- 8.000€/j)

Faire de la politique c’est faire des choix économiques, politiques, humains…

fRED

si vous aimez les histoires de Turtle allez voir


lundi 25 août 2008

Toi ma petite phobie

De toutes parts on me presse de terminer mes vacances et de reprendre mes billets d’humeurs.
Je tiens à préciser que je ne suis pas en vacances (ni en retraite, seulement un peu en retrait) : je participe à un stage intensif de rienfoutisme.
D’autres étaient moins tristes de mon (relatif) silence car ils souffrent d’une maladie contagieuse : la blogophobie (et certains d’une variante encore plus aigüe, la fredditcelablogophobie). Ils n’aiment pas mes articles. D’ailleurs ils ne les lisent pas, convaincus qu’ils sont que ça risque de leur refiler le bourdon. C’est un peu comme ces gens, par ailleurs bien portants, mais qui font une crise d’angoisse chaque fois qu’ils lisent une notice de médicament ou suivent une émission télé sur une maladie rare. Ils se retrouvent dans tous les effets secondaires et dans tous les symptômes décrits.
Ils sont soulagés d’être en congé (chaque année du 21 juillet au 15 août).
Je ne voudrais pas gâcher leur retour à la vie normale, je leur indique donc quelques pistes de réflexion pour sortir de leurs angoisses.
« Une phobie est une peur déraisonnée et excessive, déclenchée en présence d’un élément spécifique, ou dans une situation donnée, sans qu’il y ait de danger immédiat. Les personnes sujettes à une phobie savent leur peur déraisonnable mais ne peuvent pas la contrôler. Généralement, les phobies ne gênent que modérément et disparaissent avec le temps. Elles s’avèrent plus perturbantes lorsqu’elles sont décuplées par l’angoisse de rencontrer l’objet de la peur et le souci de dissimuler celle-ci. Elles déclenchent des stratégies compliquées d’évitement et influent sur la vie sociale comme l’agoraphobie, peur des lieux publics, ou la claustrophobie, peur des lieux clos. » in
http://bloglouglou.wordpress.com/2008/05/04/blogophobie/
Voilà le décor de cette vie gâchée par les clics, les http, les www, les blogs, les facebook et les puces qui infectent leur matelas de bonne conscience.
Mais je tiens à les rassurer : il y a des gens encore plus atteints qu’eux. Pensez un instant à ces Éreutophobes, qui ont peur de rougir en public, ces Apopathodiaphulatophobes qui craignent d’être constipés et ces Hexakosioihexekontahexaphobes qui ont peur du nombre 666.
Voilà pourquoi je tenais à leur offrir cette merveilleuse chanson de Line Renaud : Toi ma petite phobie.
FRED



dimanche 22 juin 2008

Gouvernement de classe




► ► ► « Ils avaient prié, d’abord, mais ils n’avaient pas été exaucés, puis ils avaient timidement réclamé mais ils n’avaient pas été entendus. Ils avaient supplié, en vain.
Et voilà qu’ils s’étaient mis à exiger. »


Daniel Pennac « Le dictateur et le hamac » 2003


Les deux dernières semaines ont été marquées par des manifestations contre la baisse du pouvoir d’achat. Mais qu’on ne s’y trompe pas derrière la similitude des thèmes (« le mazout ») il y a de bien grandes différences à la fois entre les intérêts en jeu et la manière dont les gouvernants y ont réagi.
Visiblement, camions, taxis et tracteurs d’un côté et colossales manifestations syndicales de l’autre, n’ont pas eu le même écho…
"Le gouvernement accepte de prendre à bras le corps les coûts du carburant", a déclaré Olivier Neirynck, secrétaire général de la Brafco. Selon ce dernier, "des pistes intéressantes" ont été avancées par les différents ministres concernés par le dossier. Parmi ces idées, figure notamment l'octroi d'une réduction immédiate pour tout changement d'"outils de chauffe", une revendication de la Brafco. Les ministres Reynders et Laruelle ont également apporté leur soutien à certaines revendications fiscales proposées par les fédérations. » (18.06.08 - Belga)

A part la « compréhension » d’Yves Leterme au soir des manifs, on attend encore une ébauche de fifrelin d’ombre de réaction gouvernementale aux dizaines de milliers de travailleurs qui sont descendus dans la rue entre le 9 et le 12 juin ! Voilà qui démontre bien où sont ses centres d’intérêts sociaux et économiques. Rien de nouveau sous le soleil : les libéraux ont bien senti qui est qui dans les manifestations : les routiers c’est quand même des potes, ils manifestent avec leurs patrons et eux, ils ne sont pas machos, buveurs et « limités » comme cette racaille qui a déferlé sur les pavés de Wallonie…
On se demande seulement : où était la gôche? Au Gouvernement...

FRED

dimanche 15 juin 2008

Après le non irlandais


Banderolle de remerciement à L'Irlande pour son "NON" au traité de Lisbonne. A Quimper lors de la manifestation le 14 juin 2008 contre la fermeture de services dans les hôpitaux du Finistère. - Photothèque Rouge/esteban




"Si les Irlandais votent non, il n'y a plus de Traité de Lisbonne, c'est clair"

François Fillon, premier ministre français, la veille du référendum

« C’est un revers pour l’Europe mais ce résultat souligne le besoin urgent d’introduire un volet plus social et plus populaire dans les politiques européennes. Depuis beaucoup trop longtemps, l’Europe n’accorde pas assez d’importance aux attentes et aux droits des travailleurs et des autres citoyens qui se sentent menacés par la mondialisation et la rapidité des changements. Ce message lancé par l’Irlande tout comme celui lancé par la France et par les Pays-Bas il y a quelque temps, doit être pris en compte de façon urgente » a déclaré le Secrétaire Général de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), John Monks.
Dès le non irlandais on a entendu beaucoup de commentateurs discourir sur le fait « qu’une petite minorité » bloquerait le processus européen. Il n’en reste pas moins que chaque fois que les projets de Traité Constitutionnel (le TCE, ou le Traité de Lisbonne) ont été soumis à un peuple par référendum, ils ont été rejetés… Et il y a gros à parier que si d’autres pays avaient consulté leur population, le non aurait aussi obtenu de forts résultats. Il y a de quoi se poser des questions en haut lieu !
Au lieu de cela, ces gouvernements, dont la Belgique, ont préféré consulter une autre « petite minorité » en limitant le débat aux parlementaires : si vénérables et représentatives soient les assemblées parlementaires, cela réduit considérablement le débat. Et le risque de « désinformation » évoqué une nouvelle fois dans le référendum irlandais, argument qu’on ne sert d’ailleurs qu’aux partisans du non, ne peut pas être contourné en supprimant toute information…
Déjà en mars, je publiais dans ce blog une lettre ouverte de Georges Debunne et ses amis, aux parlementaires qui disait notamment : « Une Constitution n’est pas un document de plus que l’on peut facilement jeter à la poubelle. Par ailleurs, dans notre démocratie, le citoyen pouvait s’attendre à ce que le gouvernement ait assuré une large diffusion de ce texte fondamental et que les autorités politiques aient organisé des débats politiques à grande échelle. Or, non seulement il n’a jamais été question d’une consultation populaire mais, de plus, le débat politique est en dessous de tout. Le débat parlementaire lui même risque d’être au niveau zéro à en croire la discussion hâtive et sans esprit critique qui a eu lieu au Sénat, la chambre de réflexion de notre pouvoir législatif.»
En l’absence de débat sérieux, approfondi, identifiant les enjeux, la démocratie se vide et il ne faut pas s’étonner de l’éloignement des populations de la chose politique. A force de se passer de leur avis, car pas assez intelligentes pour comprendre les briques qu’on leur sert (volontairement illisibles ?), on en revient à une sorte de vote censitaire(1) qui ne dirait pas son nom : une minorité de gens riches et instruits a plus de poids et de valeur que tout le peuple.
Cette nouvelle situation de blocage pour l’Europe appelle de nouvelles initiatives pour le monde du travail : d’abord un grand débat démocratique sur l’Europe que nous voulons, la définition d’objectifs sociaux, environnementaux et de démocratie mais aussi des avancées concrètes pour les travailleurs (un salaire minimum européen, un recours contre les restructurations et délocalisations et un socle commun de droits pour les travailleurs qui en sont victimes,…)
A cette sauce-là on redonnera envie aux populations européennes de construire notre Europe.
FRED

(1) En 1830, le vote est censitaire : ne peuvent dès lors voter que les hommes qui pourront payer le cens, ou 'quota d'impôt'. Réservé à une élite qui plus est exclusivement masculine, car on considérait que seuls les individus ayant les capacités (intelligence, niveau économique) d'exercer cette activité peuvent l'exercer : selon cette théorie seuls « les actionnaires de la grande société » seraient suffisamment légitimes pour exercer l'activité de vote. Moins d'un Belge sur cent pouvait voter à cette date.

jeudi 12 juin 2008

Sayshitforme.con


Le progrès, c’est oublier d’éteindre son GSM et de se faire réveiller en pleine nuit par un BipBipBip, « Vous avez reçu un message de… ». Vous ne vous affolez pas tout de suite, « ce n’est que » votre collègue qui va vous annoncer, vous le savez, que sa femme le quitte. Et bien non, c’est lui mais il a seulement égaré le numéro d’un autre collègue qui devait lui remettre une note importante et dont il n’a pas de nouvelles…
Version courriel, on a les mêmes qui ne vous réveillent pas mais vous envoient à 3h17 du matin, quand même, un message angoissé qui commence invariablement par « Que penses-tu de… ». A cette heure-là, leur mail sent la fin de nuit ou la dernière goutte de café tiédi dans le creux d’une môlaire cariée. Bref voilà les prévisions météo qui changent de camp, votre soleil promis se mue en crachin pour toute la journée.
D’autant qu’à 8h15 ils vous attendent (et LEUR réponse) et mordent tous ceux qui s’approchent de la machine à café, vous traitent (mentalement) de « connard » et retrouvent la boulette de papier qui a échappé à la lessiveuse, 04.8 ..7Y Ω… Ils engueulent (mentalement) leur femme « pour une fois qu’elle ne me fait pas les poches, connasse ! ». Re-mail à l’heure de l’apéro : « tu n’as pas reçu mon message ? » ça sent la boulette mora, sur lit de boursin (ail et fines herbes).

La machine révolutionnaire est arrivée.
Et vous voudriez vous abaisser à répondre à ce genre d’individus ? N’en faites rien. Nous venons d’inventer pour vous la machine à répondre intelligemment dans toutes sortes de situations. En fait ce n’est pas une machine mais une machination. Un effroyable complot qui va vous procurer beaucoup de plaisir, à vous et vos complices.
Car avant tout il vous faut des complices : sitôt réveillé et lu le message angoissant, sortez une bonne bouteille de votre cave et faites-vous inviter chez un copain (une copine, ça marche aussi) pour un déjeuner sympa. Amenez un troisième pote, et un quatrième si le « Que penses-tu de ? » est trop lourd à porter (ou son auteur). Faites gaffe quand même vous n’avez qu’une bouteille.
Le menu n’est pas important, vous pouvez manger des nouilles, des poires, de la citrouille.
Ce qu’il vous faut c’est, si possible, une belle bibliothèque, ou, au minimum, une quarantaine de bouquins entassés sur une chaise. Le premier complice ferme les yeux en goûtant le vin. Le (la) deuxième lui demande de choisir un livre à l’aveuglette. Et, en fermant les yeux, l’ouvre arbitrairement.
La réponse à la question du jour se trouve sur la page de droite, en 27ème et 28ème lignes. Vous les recopiez. Ne les envoyez pas immédiatement, pensez d’abord à vider la bouteille et surtout à tout le bien que cela va vous faire quand vous allez cliquer sur l’icône « envoyer ». Vous serez soulagé, joyeux et surtout plus intelligent car avec vos compères vous venez de découvrir un livre dont vous vous souviendrez. Il ne vous reste plus qu’à convaincre votre hôte de vous le prêter à tour de rôle et à lui laisser faire la vaisselle.
FRED
Merci à Nath pour l'illustration : http://www.messousvetementssontpropres.blogspot.com/

Ceci n'est pas un message codé

Les dingues du parkingue
Depuis qu’les gens n’roulent plus,
ça c’est l’ faute au mazout,
les parkings sont en déroute.
Ils sont d’venus superflus

D’puis lors on fait tout
Sul’parking du Brico
Apprendre à conduire s’nauto
Racket, brocantes et rendez-vous.

Nous autres on est les gardes
On surveille les djambots
On a tiré l’jackpot
En faisant régner l’ordre.

Hommage à PPDP, gardiens du grand parking des idées, juin 2008

mercredi 11 juin 2008

18 heures après la manif

Une nuit plus tard, je reviens sur mes impressions d’après-manif.
Plus précisément sur ce sentiment que quelque chose est en train de changer dans la conscience des gens. C’est confus, discret, un peu comme une odeur de fin d’après-midi chaud, juste avant l’orage. Ce n’est plus l’après-midi, ce n’est pas encore l’orage. Mais déjà le rythme à changé, l’air et les oiseaux ont déjà pris parti…
Je disais c’est « tâtonnant » et qu’il n’y avait pas que le « pouvoir d’achat » dans l’air. J’explique un peu ce que je ressens : les gens qui manifestent, pris individuellement, ont 36 raisons différentes d’y être. Ils se reconnaissent assez bien derrière les mots d’ordre syndicaux pas tellement pour leur contenu mais parce qu’ils sont (enfin) en rupture avec le train-train politique habituel. Ils n’ont donc pas tous des fins de mois difficiles. Mais ils se disent qu’il y en a marre de toujours être dénigrés, ils sentent qu’il y a la nécessité de mettre un stop à la longue période d’offensive patronale contre les acquis. Mais quand la manif démarre, pleine de sève, un petit déclic s’est opéré : ils ne sont plus « 20.000 x 36 bonnes raisons » mais UNE force.
Et quand se virus-là est dans la tête des gens, il faut que tous ceux qui pensent plus loin que le bout de leur nez, se désemberlificotent rapido. Il faut qu’ils pensent à ce qu’on fera après l’orage, et que des propositions concrètes, des revendications justes, des expériences, viennent nourrir le mouvement. Voilà ce que j’appelais « s’occuper de l’accélérateur ». Pour débloquer la société, nous avons besoin d’un mouvement syndical fort et indépendant mais aussi d’une nouvelle capacité politique. Il y a urgence si nous voulons que le soufflet ne retombe pas et que les « gens » ne retombent pas avec.
FRED

mardi 10 juin 2008

Un parfum de « ça va venir »…

Deuxième manif syndicale de la semaine d’action du Front Commun Syndical, pour le pouvoir d’achat et la solidarité. Et pour la deuxième fois, une évidence, la mobilisation dépasse, non pas les espérances, mais ce que, raisonnablement, l’appareil syndical s’était donné les moyens d’espérer.
L’appareil je le connais bien, j’en ai testé toutes les limites mais aussi toutes les frustrations de responsables honnêtes, dévoués et décidés qui trop souvent, pendant de longues périodes de creux, se désespèrent des « gens difficiles à mobiliser »… Mais quand vient le printemps, quand les bourgeons percent l’écorce, ils ne parviennent pas à croire que l’été sera là dans quelques semaines et que la nature n’attendra pas qu’ils se décident à y croire.
Et là, ce soir je sens, quelques vérifications effectuées – un coup téléphone avec P., une rencontre dans la rue avec L., et un petit topo de Fl., …- que ce n’est pas 20.000 mais 30.000 voire 40.000 que l’on aurait pu mobiliser si… Aucun reproche ici mais un amer regret de ces rythmes mal synchronisés, ces articulations bureaucratisées (certains n’ont même pas reçu un tract d’info alors que j’en vois trainer un paquet chez Mr Untel…), de ces responsables en décalage, en retard d’une guerre.
Et bien je ne vais même pas vous parler d’eux, car leur inefficacité n’a d’égal que leur peu d’avenir. Laissons-les s’accrocher les médailles du « plus beau combat du 20ème siècle » pour préparer les 91,5 années que nous réserve le 21ème. Laissons-les regarder dans leur rétroviseur, et occupons nous plutôt de l’accélérateur.
Car ce que j’ai respiré, observé, vu, entendu au cours de ces dernières heures, c’est que les gens –j’utilise volontairement cette vague formule- ont envie de (se) bouger. Plus en tout cas que le cadre étroit, que « l’appareil » ne leur avait concédé. Et pas que pour le pouvoir d’achat. Ils pensent cha-cha-cha, tango renversant, c’est un peu tâtonnant, mais ça a le parfum du « ça va venir »
FRED