dimanche 29 mars 2009

G20

Manifestations à Londres, Berlin, Paris, Francfort, Bruxelles, Rome, Viennes, Genève

jeudi 26 mars 2009

Le mouvement syndical européen lance une campagne de mobilisation marquée par quatre manifestations européennes du 14 au 16 mai prochains – le 14 mai à Madrid, le 15 mai à Bruxelles et le 16 mai à Prague et Berlin. Cette vaste campagne de mobilisation sera l’occasion de rappeler aux différents gouvernements qu’ils doivent apporter des réponses européennes pour régler cette crise et non pas prendre des mesures au cas par cas. La Confédération européenne des syndicats (CES) comprend actuellement 82 organisations membres, issues de 36 pays de l’Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est, et 12 fédérations syndicales. La CES représente les intérêts de 60 millions de syndicalistes au niveau européen. La CES appelle à « un nouveau Deal social donnant la priorité aux travailleurs et citoyens. Cet agenda social devra garder le cap sur les principales préoccupations des citoyens européens : l’emploi, le pouvoir d’achat et leurs droits fondamentaux ».

60 millions de syndicalistes, c’est un chiffre qui fait rêver… Et combien la CES compte t’elle en mettre dans la rue en mai? 60.000 ? 100.000 ? C’est en tout cas ce que semble « espérer » les dirigeants de la CES.

Car encore une fois, ce sont des manifestations « contingentées » qui sont mises sur pied. Contingenter - limiter - rationner - borner - circonscrire - restreindre - délimiter - démarquer - arrêter - réduire - localiser - plafonner - entourer - cerner - cantonner… Prenons l’exemple de la manifestation de Bruxelles, elle reposera essentiellement sur les syndicats belges et hollandais. On connaît déjà les quotas : 6000 pour la CSC, 6000 pour la FGTB, 6000 pour les libéraux… Et ainsi de suite jusqu’au niveau régional de chaque syndicat. Les syndicats des pays voisins seront eux-mêmes limités par les difficultés de transports (coûts, distances,…).

Ce type de « mobilisation » aboutit à écraser la réelle mobilisation à la base, on crée une couche de « manifestants professionnels » (au bout de la 12ème, une casquette gratuite), dont la sincérité n’est pas à mettre en cause, mais qui ne s’ancre pas dans aucune conscientisation des autres 59,900 millions de syndicalistes qui n’ont pas eu « la chance » de gagner le voyage, à Bruxelles, Madrid, Berlin ou Prague. Les « autres » militants ne sauront peut-être même pas qu’il ya une manif… Tout au plus les différentes organisations se « mesurent » entre-elles au nombre de drapeaux, quand elles prennent la peine de se déplacer. Et on est bien loin des 10 millions de manifestants qui sont descendus dans les rues de France, Espagne, Italie, Grèce ces six derniers mois.

Dans le même temps les principales organisations nationales programment des actions à leur niveau. Pourquoi l’Exécutif de la CES dans lequel elles siègent n’est-il pas capable de décider une date commune de mobilisation pour (au moins) un paquet significatif de pays ? Pourquoi ne pas avoir tenté de synchroniser les mouvements en Espagne (éparpillés sur tout le mois de mars), en Grèce (grève Générale le 2 avril), en Italie (grèves régionales en mars et big manif le 4 avril à Rome), en France ? Pourquoi la CES ne répercute t’elle pas des échos des mobilisations en cours dans différents pays ? Alors qu’ils les critiquent souvent les dirigeants de la CES font tout pareil à leurs gouvernements nationaux qui ne sont jamais responsables des décisions européennes qu’ils prennent pourtant ensemble dans différents sommets, l’Europe sert alors d’éteignoir aux revendications.

Et pourtant nous avons besoin d’un syndicalisme de combat au niveau européen, un syndicalisme de réseaux qui enrichit les luttes d’entreprises dont les contours dépassent tellement souvent les frontières nationales. Les « nouveaux » pays européens ont besoin de l’expérience des grandes organisations, les plus « faibles » ont besoin de la force des plus « forts ».

Un vrai contre-pouvoir syndical européen reste à construire dans les luttes car toutes les politiques de recul social sont élaborées au niveau européen, ce n’est pas pour rien que ces 30 dernières années, celles de la dérégulation, sont aussi celles de l’approfondissement de l’Europe du capital, celle qui écrase les petites gens.

Pour empêcher la destruction de millions d’emplois à cause de la crise capitaliste qui elle s’est propagée à travers toute la planète, il faut bâtir un front des luttes au niveau européen.

fRED

mercredi 25 mars 2009

Bureaucrates de tous les pays, réunissez-vous !

Pour donner une suite au 19 mars, la colère et une certitude nous motivent.
Colère face aux licenciements annoncés par Total, malgré ses 14 milliards de profits, ou par Continental, qui avait imposé de travailler plus «pour sauver l’emploi» ; colère face à la vie chère ; colère face à la santé ou à l’éducation bradées ; colère face aux expulsions de sans-papiers, à la répression, aux libertés menacées… La certitude nous est offerte par
le peuple guadeloupéen, qui nous montre que ce gouvernement de «profiteurs» n’est pas invincible.
Il est possible de gagner en s’en donnant les moyens, mais il faudra pour cela plus qu’une journée de grève tous les deux mois. Nous y mettons, à chaque fois, toutes nos forces, nous sommes déterminés et nombreux, mais si elles restent sans lendemain, les journées d’action, aussi réussies soient-elles, finissent par épuiser et démoraliser. Alors, pour ne pas nous retrouver demain avec un goût amer de « Tout ça pour quoi ? », nous pouvons apprendre de ce qui a permis à tout un peuple de rester uni et mobilisé dans la grève générale pendant six semaines aux Antilles.
Mais visiblement les Top Manager des syndicats n’en n’ont pas tiré les leçons.
Au lendemain d’une journée d’action et de mobilisation de très haute intensité la stratégie des leaders syndicaux a de quoi déconcerter. Au bout d’une journée presque entière de réunion le vendredi 20, la réponse syndicale à l’intransigeance du Gouvernement, réaffirmée par Fillon la veille au soir, pourrait tenir en deux mots : attendre, réfléchir.
«Nous montrons que nous sommes des organisations responsables, qui prenons le temps de la réflexion», tout en étant «très fermes» face au gouvernement, a expliqué Chérèque à la presse. «On continue la méthode intersyndicale, mais on ne prend pas de décision aujourd’hui», une nouvelle réunion étant convoquée le 30 mars. « Face aux intransigeances » du gouvernement et du patronat, les syndicats annoncent vouloir se donner un peu de temps pour « rechercher les modalités les plus adaptées pour donner encore plus d'efficacité aux prochaines mobilisations ». Pour l'heure, les organisations syndicales « mettent en débat l'étape importante que constitue le 1er Mai », et annoncent qu'elles « se retrouveront le 30 mars pour décider (...) des prolongements au 29 janvier et au 19 mars ».

Décortiquons
>
…prenons le temps de la réflexion
Ainsi donc avant le 29 janvier et entre le 29 janvier et le 19 mars, les Etats-majors syndicaux n’ont pas eu le temps de réfléchir. Les travailleurs sont en droit d’attendre de leurs « dirigeants » qu’ils ne les engagent pas dans des actions « irréfléchies ». S’ils se sont dits « très fermes » c’était donc du pipo ? Car fondamentalement qu’est-ce qui a changé entre ces deux dates qui nécessiterait une aussi longue réflexion ? Une seule chose a changé : la mobilisation s’est amplifiée, l’inquiétude se transforme en colère et en combativité. Mais normalement, une telle situation devrait réjouir et conforter les camarades dirigeants et les conduire à accélérer et amplifier le mouvement…
Mais c’est à tout autre chose qu’on assiste : rien que sur les chiffres de la mobilisation, qu’on lit de telle sorte qu’on masque en partie la progression du mouvement (1). La temporisation décrétée le 20, à mots couverts il est vrai, démontre à quel point les dirigeants syndicaux manquent de perspective.

> …donner encore plus d'efficacité aux mobilisations…
Au point qu’on peut se demander s’ils croient réellement trouver le temps de se donner « plus d’efficacité ». Pour réussir à infléchir le gouvernement et le patronat le mouvement social doit se durcir et radicaliser ses revendications. En face, c’est ce qui se joue aujourd’hui, la droite fait feu de tout bois pour dénigrer le mouvement. « Si chacun cède à la peur des adaptations au lieu de s’en saisir, alors la France affrontera de grands périls », dit le premier ministre. Le peuple n’a pas peur des adaptations prêchées, il n’en veut simplement pas. Car il sait qu’elles renvoient à des mesures injustes comme le bouclier fiscal, grâce auquel les 834 contribuables les plus aisés ont touché chacun un chèque moyen de 368.261€ du fisc, soit l'équivalent de 30 années de Smic, en 2008. Mais on essaie aussi de « criminaliser» les mécontents parfois acculés à des actions radicales sous forme de séquestrations ou occupations d’usine.
Qu’il y ait de l’angoisse dans la population qui subit l’aggravation du chômage et de la précarité est une évidence. Mais cette angoisse, cette colère, si elles s’expriment en revendications claires et en mouvements de masse auront bien plus de poids.

> …l'étape importante que constitue le 1er Mai
Renouer avec des 1er mai combattifs n’est pas pour nous déplaire, mais avouons qu’à cette cadence-là, on n’est pas prêts de voir le bout du tunnel ! Une « étape » tous les 45 jours, le « tour de France des mécontents » ne verra pas les Champs-Elysées avant longtemps. Et puis c’est une étape importante vers quoi ? Les euromanifestations de la CES (14, 15 et 16 mai) ? Et on se rapprochera des Elections européennes, et puis il y aura les vacances, la rentrée, et bientôt noël…
Après le 19/03, on fait quoi ? Vous avez une idée ?

(1) Tout en faisant mine de se réjouir du succès du 29 janvier, les leaders syndicaux ont, dans un premier temps, gonflé le nombre des manifestants. Bernard Thibault (CGT) annonce 2,5 millions pour le 29 janvier : les décomptes les plus optimistes de la CGT arrivent légèrement en dessous de 2 millions. Rebelote le 19 mars, cette fois c’est François Chérèque qui annonce 3 millions assez tôt dans la soirée : mais en utilisant les mêmes sources que pour le 29 janvier, tout semble indiquer 3,3 millions de manifestants ! Ce qui revient à diminuer l’ampleur réelle de la mobilisation (+20% de manifestants au lieu de +65%). Peut-être certains avaient-ils espéré que la violence économique qui s’abat sur les travailleurs sous forme de milliers de licenciements aurait calmé les ardeurs entre le 29 janvier et le 19 mars. Ce ne fut pas le cas, on remet cela…

dimanche 22 mars 2009

La Belgique offre 2% de son PIB au FMI discrédité

Par Eric Toussaint
Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a annoncé en marge de la réunion du G20 que "La Belgique contribuera à hauteur de 4 milliards d'euros » au plan concocté par les grandes puissances industrielles pour doter le FMI de nouveaux moyens. Il s’agit de renflouer le FMI avec au moins 250 milliards. L’effort de la Belgique, selon Didier Reynders, représente « 2% de son PIB ». Cet argent viendra des réserves de la Banque nationale. Cette décision est inacceptable.
Avec la crise internationale déclenchée à l'été 2008, tous les dogmes néolibéraux ont été battus en brèche et la supercherie qu'ils représentaient a été mise à jour. Ne pouvant nier son échec, le Fonds monétaire international (FMI) prétend avoir abandonné les politiques néolibérales connues sous le nom de « consensus de Washington ». Bien que discréditée, cette institution profite pourtant de la crise internationale pour revenir sur le devant de la scène.
Alors que la situation économique se détériore rapidement, les grands argentiers du monde s'efforcent de garder la main et de donner à un FMI délégitimé le rôle du chevalier blanc qui va aider les pauvres à faire face aux ravages de cette crise. Or c'est tout le contraire qui se passe. Les principes défendus par le FMI depuis les années 1980 et combattus par le CADTM depuis sa création sont toujours de mise. Les gouvernements qui signent un accord avec le FMI pour se voir prêter des fonds, doivent appliquer toujours les mêmes recettes frelatées qui aggravent la dégradation des conditions de vie des populations.
Sous la pression du FMI dirigé par Dominique Strauss-Kahn, plusieurs pays confrontés aux effets de la crise s’en sont pris aux revenus des salariés et des allocataires sociaux. La Lettonie a imposé une baisse de 15% des revenus des fonctionnaires, la Hongrie leur a supprimé le 13e mois (après avoir réduit les retraites dans le cadre d’un accord antérieur) et la Roumanie est sur le point de s’engager aussi dans cette voie. La potion est tellement amère que certains gouvernements hésitent. C’est ainsi que l'Ukraine a récemment jugé « inacceptables » les conditions imposées par le FMI, notamment le relèvement progressif de l'âge de mise à la retraite et la hausse des tarifs du logement.
Il est temps de dénoncer le double langage du FMI et de Dominique Strauss-Kahn, qui, d’une part, demandent à la communauté internationale d’augmenter les efforts pour atteindre des objectifs de développement du millénaire déjà bien tièdes et, d’autre part, forcent les gouvernements ayant recours à leurs services à baisser les salaires dans la fonction publique. Il s'agit là de l'exact opposé d'une politique destinée à faire véritablement face à la crise en défendant l'intérêt de ceux qui en sont victimes.
Le soutien apporté à cette politique par Didier Reynders, néolibéral impénitent, au nom du gouvernement belge, privera encore plus l’Etat belge des moyens nécessaires pour combattre la crise. Après avoir dilapidé les caisses de l’Etat pour venir en aide aux banquiers voyous et faillis, Didier Reynders veut renforcer les moyens du FMI qui préconise au gouvernement belge de s’attaquer à l’indexation des salaires et des allocations sociales à l’évolution du coût de la vie[1]. En réalité, Didier Reynders est heureux de voir le FMI apporter de l’eau au moulin de la droite qui souhaite depuis des années mettre fin à l’index alors que celui-ci constitue un rempart social très important pour protéger une large majorité de la population. Il se frotte aussi les mains de voir le FMI féliciter le gouvernement belge pour la manière dont il a sauvé les banquiers en octobre 2008. A l’heure où Didier Reynders est de plus en plus mis en cause sur la scène nationale, ce coup de pouce du FMI tombe à pic.
Pour répondre à la crise des années 1930, le président états-unien Franklin Roosevelt avait été amené par la mobilisation sociale à réduire le temps de travail tout en augmentant les salaires, les allocations sociales et les droits des travailleurs, notamment en garantissant le droit de syndicalisation. Avec le New Deal, Roosevelt avait mis en place une réforme fiscale qui augmentait les prélèvements sur le capital. Le libéral Didier Reynders et le socialiste Dominique Strauss-Kahn sont bien loin d’avoir la carrure de Franklin Roosevelt et continuent coûte que coûte de s’attaquer aux victimes de la crise.
Pourtant depuis sa création en 1944, l’obligation de favoriser le plein emploi figure explicitement dans les missions du FMI qui agit donc en violation de ses propres statuts.
Le FMI et Didier Reynders démontrent qu’ils sont des instruments dociles au service de ceux-là mêmes qui ont provoqué la crise financière actuelle. Dans cette période de grande déstabilisation monétaire (comme les variations énormes de parité entre le dollar et l’euro depuis un an), le FMI se révèle incapable de proposer la mise en œuvre d’une taxe de type Tobin-Spahn qui réduirait les variations des cours de change en combattant la spéculation et qui permettrait de réunir enfin les fonds nécessaires pour éradiquer la pauvreté et libérer le développement. Alors que le parlement belge a adopté en juillet 2004 une loi favorable à l’instauration d’une telle taxe, Didier Reynders ne met pas cette question à l’ordre du jour des réunions du FMI ou d’Ecofin car, en réalité, il est opposé à ce type de mesure.
La crise financière et économique mondiale souligne la faillite de la déréglementation des marchés financiers et de l’abandon du contrôle sur les mouvements de capitaux, prônés par le FMI et activement soutenus par Didier Reynders.
Tournant le dos à la politique symbolisée par Didier Reynders, l’Etat doit mettre en œuvre un vaste plan de création d’emplois : rénovation et construction de logements, transports publics, enseignement, santé… Il faut nationaliser Fortis (voire Dexia également) et récupérer le coût du sauvetage effectué en 2008 sur le patrimoine des grands actionnaires et des administrateurs. Nous aurions ainsi un instrument public pour financer des projets socialement utiles, respectueux de la nature, générateurs d’emplois et de revenus, tout en garantissant l’épargne des particuliers. L’Etat doit aussi entamer des poursuites légales notamment contre les grands actionnaires et les administrateurs responsables du désastre financier, afin d’obtenir à la fois des réparations financières (qui vont au-delà du coût immédiat du sauvetage) et des condamnations à des peines de prison si la culpabilité est démontrée. Il faut une nouvelle discipline financière. Il faut ouvrir les livres de compte des entreprises à des audits externes (notamment aux délégations syndicales) et lever le secret bancaire. Il faut règlementer tous les produits financiers. Il faut interdire aux particuliers et aux entreprises d’avoir quelque actif ou transaction que ce soit avec ou dans un paradis fiscal. Il est nécessaire de lever un impôt de crise sur les grandes fortunes. Alors que le capital s’est taillé la part du lion dans le revenu national au cours des 25 dernières années, il faut augmenter fortement la part qui revient aux salaires. L’aggravation de la crise remet à l’ordre du jour des propositions écartées durant la longue nuit néolibérale:
- l’arrêt des privatisations et de la déréglementation pour, au contraire, promouvoir les biens et services publics;
- le transfert d’entreprises privées vers le secteur public, comme la production et la distribution de l’énergie en Belgique, ce qui permettrait de favoriser les énergies renouvelables et de sortir du nucléaire;
- la réduction radicale du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire. Cela permettrait d’améliorer les conditions de travail, de créer de l’emploi de qualité et d’assurer le financement des retraites en augmentant le nombre de cotisants sans allonger l’âge du départ à la retraite.

Eric Toussaint, docteur en sciences politiques, est président du CADTM Belgique (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, http://www.cadtm.org/). Il est coauteur avec Damien Millet du livre 60 Questions 60 Réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, CADTM/Syllepse, novembre 2008.

mercredi 11 mars 2009

Appel unitaire pour le 19 mars : la victoire des Guadeloupéen-ne-s en appelle d’autres. Face à Sarkozy et au MEDEF amplifions la mobilisation!

90.000 chômeurs de plus le mois dernier, 350.000 supplémentaires déjà pronostiqués par les statistiques officielles, pas une semaine sans l’annonce de nouveaux plans de licenciements…
Chaque jour qui passe confirme l'ampleur et la gravité de la crise qui pèsent sur la population à commencer par les salariés du public et du privé, les chômeurs et les retraités.
Chaque jour qui passe confirme aussi le danger qu'il y aurait à laisser se poursuivre la mise en œuvre des choix du gouvernement actuel qui, loin de combattre les racines de cette crise, continue au contraire de l'alimenter, continue de nous la faire payer et s'enfonce dans une dérive autoritaire pour imposer ses choix !
L'argent, par milliards d'euros, continue de circuler à sens unique : tout pour les financiers et les grands patrons, les miettes pour le monde du travail !
Les robinets sont grands ouverts pour éponger les pertes des Caisses d'Epargne et des Banques populaires sur les marchés financiers spéculatifs et financer leur fusion en nommant un PDG sous contrôle de l'Elysée. Ils le sont encore pour renflouer les groupes automobiles en les laissant continuer à licencier et à développer le chômage partiel (20 000 suppressions d’emplois annoncées !). Mais ils sont fermés pour l'université et la recherche, l'hôpital et la santé, le logement social, les salaires et les retraites, l’ensemble des services publics
Cela suffit! C'est socialement intolérable, économiquement inefficace et politiquement inadmissible.
Ce n'est pas au monde du travail, à la population de payer la crise! La journée du 29 janvier comme le mouvement aux Antilles, en Guyane et à la Réunion portent clairement ce message et l'exigence d'un changement de cap, notamment sur les questions des salaires, de l'emploi et des services publics.
Les mobilisations imposent de premiers reculs au gouvernement.
Nous saluons la victoire des Guadeloupéens notamment sur l'augmentation de 200 euros pour les bas salaires et sur les mesures contre la vie chère. Nous saluons le mouvement à l'université qui a obtenu le gel, pour deux ans, des suppressions de postes d'enseignants-chercheurs.
Plus légitime que jamais, l'exigence de choix politiques, économiques, écologiques et sociaux différents grandit dans le pays, en Europe et dans le monde. Elle conteste et combat les logiques de la mondialisation capitaliste, les appétits de profits et de rendements financiers exorbitants et la mise en concurrence basée sur le dumping social et fiscal.
Des mobilisations importantes continuent de se déployer et de se renforcer. C’est vrai dans l'université, la recherche, la santé, la poste et d’autres secteurs publics. C’est vrai dans de très nombreuses entreprises privées où les plans de licenciement, de chômage partiel et de compression salariale frappent quotidiennement. Tout cela confirme le besoin d’unité pour construire le rapport de force le plus large.
Si la grève en Guadeloupe a fini par être entendue, la surdité du Président de la République, du gouvernement et du Medef à l’égard des revendications que la journée d'action unitaire du 29 janvier et les grèves dans l’ensemble des Antilles et à l’ile de la Réunion ont portées, continue.
Dans ces conditions, les organisations syndicales ont unanimement confirmé la tenue d'une grande journée de grèves et de manifestations le 19 mars prochain.
Conscientes que l'unité est une force essentielle face à l'obstination gouvernementale et patronale, comme le montre le mouvement des Antilles, les organisations de gauche signataires de ce texte appellent à soutenir et à amplifier ces mobilisations, à réussir le 19 mars une très grande journée de protestation et de propositions, plus forte encore que celle du 29 janvier.
Elles souhaitent contribuer, dans la diversité de leurs positions, à amplifier dans ces mouvements, le débat et l'action sur les nouveaux choix politiques alternatifs aux logiques actuelles nécessaires et utiles pour répondre aux mobilisations sociales.
Cela concerne notamment l’opposition aux suppressions d’emplois et à la précarisation, dans le privé comme dans le secteur public, l'augmentation des salaires, du SMIC, des minimas sociaux et des retraites. La défense et le développement des services et de l'emploi publics ; la réorientation des richesses du pays vers le développement de productions et de services susceptibles d'engager notre pays dans un tout autre mode de développement fondé sur la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.

Signataires : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le PG, le PS, le MRC La Fédération, la CNCU, ADS, Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire .

lundi 9 mars 2009

Manif anti-crise à la Bourse

Selon la police et les syndicats, quelque 2.000 militants CSC, CGSLB et FGTB se sont réunis lundi en fin de matinée sur la Place de la Bourse à Bruxelles dans le cadre d'une action dénonçant les conséquences de la crise."Nous ne sommes pas responsables de la crise et pourtant nous l'avons payée. Maintenant nous avons aussi notre mot à dire", a déclaré Rudy De Leeuw, président de la FGTB.
Au niveau européen, les syndicats plaident notamment pour l'introduction d'une taxe sur la spéculation financière, une meilleure harmonisation de la fiscalité européenne et un plan de relance européen.L'action de lundi à Bruxelles consistait surtout "à lancer un message en vue des prochaines manifestations qui sont à l'agenda, notamment celle de Londres le 28 mars et celle de Bruxelles le 15 mai". (Belga)

dimanche 8 mars 2009

Royaume-Uni : la grande peur de la lutte des classes

En préparation d’une série d’article sur les mouvements sociaux en Europe, je voudrais revenir sur des grèves au Royaume-Uni début février qui ont été présentées comme des manifestations de racisme. Je vous livre l’analyse de Philippe Marlière qui contredit cette interprétation.

La BBC est sans aucun doute la meilleure télévision au monde. Ses programmes sont dans l’ensemble de qualité et sa ligne éditoriale est plutôt pluraliste et centriste. C’est un fait rarissime dans un monde de médias bêtifiants et de droite. Cependant, trois sujets échappent à ce modus operandi. Sur les ondes de la BBC, il n’est guère permis de critiquer la famille royale, la politique étrangère de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis ou la marche capitaliste du monde. Des événements récents ont concerné le troisième de ces interdits majeurs.
Début février, des "grèves sauvages" (Wildcat strikes) ont éclaté dans les raffineries Total et dans des centrales électriques à travers le pays. Les travailleurs britanniques protestaient contre le recours à une main-d’œuvre italienne et portugaise (employée à des salaires inférieurs aux normes locales), qui entraînait leur mise au chômage, puisque les emplois étaient réservés aux travailleurs étrangers.
Gordon Brown et Peter Mandelson sont montés au créneau pour dénoncer la nature "xénophobe" de ces grèves.
Une interview tronquée
La BBC, toujours servile en pareil cas, leur a emboîté le pas. Une interview de gréviste diffusée sur la BBC1 a été tronquée. On pouvait succinctement entendre un gréviste affirmer: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens." Le même reportage a été retransmis en intégralité sur la BBC2. Cette fois-ci, on pouvait entendre: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens; on est complètement séparés d’eux, ils viennent avec leurs propres compagnies." Les éditeurs du programme de la BBC ont tronqué une réponse de gréviste pour en altérer radicalement le sens. Dans le premier cas, la réponse apparaît motivée par le rejet de l’étranger et la fermeture à l’immigration. Dans la vraie version, il n’en est rien: le gréviste rapporte des faits, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible de côtoyer les travailleurs étrangers, car ils arrivent avec l’entreprise qui les emploie et qu’on les tient volontairement à l’écart de la main-d’œuvre locale. La BBC, confrontée à une question politiquement sensible, est devenue le porte-parole d’un gouvernement hostile aux droits des travailleurs. Car ce que craint Gordon Brown, c’est le renouveau de la combativité salariale et syndicale.
Tony Blair et Gordon Brown n’ont en effet pas défait la législation du travail thatchérienne. Dans le monde occidental, la Grande-Bretagne est le pays qui restreint toujours le plus sévèrement le droit de grève.
Derek Simpson, le coleader du syndicat Unite, a dit les choses clairement : "Ces grèves n’ont rien à voir avec le racisme ou l’immigration. C’est une question de classe."
Il est tentant de préciser le propos : ces grèves britanniques sont une question de lutte des classes. Karl Marx considérait que la lutte des classes s’organisait autour d’une classe capitaliste qui détenait le capital, dirigeait et gérait la production et, enfin, s’appropriait la plus-value correspondant à l’exploitation du labeur des travailleurs. Depuis l’époque victorienne, rien de nouveau sous le soleil de l’exploitation capitaliste! En décembre 2007, la Cour européenne de justice (CEJ) avait abondé dans ce sens avec deux arrêts qui avaient fait beaucoup de bruit. L’arrêt Laval avait interdit aux syndicats d’agir contre les entreprises qui refusent d’appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays communautaire, les conventions collectives applicables dans ce pays. L’arrêt Viking avait estimé que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté d’établissement garantie par le droit européen. La CEJ en avait conclu que la lutte des syndicats contre ces pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale.
De la xénophobie imaginaire
"Les emplois britanniques aux travailleurs britanniques": c’est un vieux slogan du British National Party (BNP), une formation d’extrême droite. Il a récemment été repris par Gordon Brown, le très néolibéral Premier ministre, jamais à court de promesses démagogiques. Ces mots empoisonnés ont été lancés au visage du démagogue par les grévistes qui ont demandé avec ironie qu’il tienne sa promesse! La xénophobie dénoncée par le New Labour et la BBC était imaginaire. Les grévistes n’ont exercé aucun chantage sur les travailleurs italiens et portugais non-syndiqués, sous-contractés, sous-payés, ni n’ont exigé leur rapatriement. Les cibles de leurs critiques ont été les employeurs et leur course au dumping social, ainsi que le gouvernement qui les soutient dans cette entreprise. Les militants du BNP qui avaient tenté d’infiltrer les grèves à la raffinerie de Lindsey dans le Lincolnshire ont été éconduits et on a même vu une affiche portant l’inscription suivante: "Travailleurs dans le monde, unissez-vous!" Dans la centrale électrique de Plymouth, les grévistes ont revendiqué les mêmes droits pour tous les travailleurs –britanniques et étrangers– dénoncé l’exploitation d’une main-d’œuvre étrangère, et exigé que les travailleurs britanniques ne soient pas écartés du marché du travail. Gordon Brown, dont la politique économique a amené le pays au bord de la faillite, a répété le mot d’une interview à une autre: "Protectionnisme!" Une majorité de Britanniques considèrera que c’est la parade désespérée d’un gouvernement incapable de raisonner en dehors des mots d’ordre des années 80 et 90: "Dérégulation! Libre entreprise! Flexibilité!"
Le New Labour agonise, mais ces travailleurs en lutte ont décidé de prendre leur destin en main. Bien leur en a pris. A Lindsey, les grévistes se sont vus accorder le double du nombre d’emplois que Total avait initialement offert; ceci sans qu’aucun travailleur italien ne soit renvoyé.
Philippe Marlière Maître de conférences à Londres 11/02/2009

samedi 7 mars 2009

Crise : la fête aux femmes...

Alors que le chômage monte en flèche partout dans le monde, la question de l'égalité professionnelle semble être reléguée au placard. Mais la Journée mondiale de la Femme du 8 mars replace le sujet sous les projecteurs. Un rapport du BIT (Bureau international du travail) publié à cette occasion tire la sonnette d'alarme. "L'impact de la crise économique mondiale (...) en termes de taux de chômage risque d'être plus néfaste pour les femmes que les hommes dans la plupart des régions du monde", indique l'étude. L'organisation chiffre à 22 millions le nombre de femmes qui pourraient perdre leur emploi en 2009 sur les 52 millions de chômeurs supplémentaires attendus. Le taux de chômage des femmes est passé de 6% en 2007 à 6,3% en 2008. Il devrait atteindre "au moins 6,5% selon le scénario le plus optimiste, et 7,4% pour le plus pessimiste", et même 7,8% dans les pays développés, détaille le rapport consacré aux tendances globales de l'emploi des femmes 2009. Le scénario "le plus optimiste" repose sur les prévisions de croissance mondiale de 0,5% formulées par le Fond monétaire international (FMI) en janvier.

mercredi 4 mars 2009

Guadeloupe - LKP - Au 43eme jour de la grève, Rosan Mounien fait le point....

Jodila kanmawad, certains d’entre nous se posent La question : Où en sommes-nous ? Pourquoi ne sommes-nous pas encore parvenus à signer un protocole ? Ne faisons-nous pas trop traîner les choses ? Ne faisons-nous pas trop durer le plaisir ? Nous répondons non.
Comme nous l’avons toujours dit dans le cadre de ce mouvement (LKP), si l’Etat et si les responsables de l’Etat au plus haut niveau s’étaient hissés au niveau de leurs responsabilités, cette grève aurait été suspendue dès le 9 février et le travail aurait repris le 10 février.
Si les négociations ont échoué, c’est parce qu’ils ont tenté de nous faire des crocs en jambe, de glisser des peaux de bananes sous nos pieds... Et chaque fois que l’on pensait avoir trouvé un point d’accord avec eux, le lendemain ils changeaient ou pratiquaient la chaise vide.
Ils ont cru que le mouvement aurait faibli, que le peuple se serait démobilisé. Ils ont cherché par tous les moyens à affaiblir le mouvement et à nous provoquer : Ils ont tenté de nous frapper : nous n’avons pas répondu... Ils ont tenté de nous emprisonné : mais ils se sont rendu compte que leurs geôles étaient trop petites pour contenir 60, 70000, 100000 personnes... ils se sont organisé pour que, comme tout au long de l’histoire de notre peuple, arrivé à un certain niveau de notre mouvement, que nous perdions un de nos un fils, une de nos filles, par le sang. Ils ont cru que le décès de Jacques BINO aurait été un moyen susceptible d’arrêter le mouvement de grève.
Mais ce qu’ils ignorent c’est que lorsqu’un peuple se lève, lorsqu’il prend conscience, lorsqu’il sait qu’il a raison dans ses actions... il n’y a rien qui puisse l’arrêter. Il balaye tous les obstacles placés sur sa route, comme un cyclone charrie et nettoie toutes les malpropretés d’un pays.
C’est pourquoi camarades, nous avons mené ces négociations avec méthode. Et à chaque fois que par leur propagande ils tentaient de faire croire que nous ne voulions pas sortir de ce conflit, nous tous pouvions constater que les seuls à vouloir sortir de ce conflit, c’est précisément nous. Vous voyez bien que dans toutes nos réunions et rencontres, nous avons mis en place un secrétariat. Une camarade chargée de prendre des notes et de transcrire tout ce qui se dit et fait sur un ordinateur portable. Et vous constatez que dans toutes les réunions, le seul ordinateur portable observable sur la table des négociations, c’était celui du LKP. Pour noter point par point ce qui sortait des échanges.
A notre arrivée aux négociations, le samedi 28 février dernier, nous leur avons demandé de mettre en place un secrétariat : parce qu’il s’agissait d’acter un certain nombre de points. L’Etat français, un pays de 56 millions d’habitants, sinon plus, un grand pays, qui se fait passer pour une puissance mondiale, était incapable de mettre en place un secrétariat en mesure de produire à la fin d’une réunion un texte reprenant tous les points d’accord. Il n’était pas capable de faire cette simple chose!
Et quand à 4 heures du matin, nous leur avons dit : voilà, nous sommes prêts, où est donc le protocole qu’ils proposaient ? Nous avons alors eu à constater leurs mines défaites par 10 heures de négociations. Alors que nous nous étions préparés pour négocier durant 3 jours, non stop, si nécessaire [1] . Parce que nous avons été missionné par un peuple en lutte et que nous ne pouvions faillir à nos responsabilités. Eh bien, non seulement ils n’avaient aucun projet de protocole d’accord à proposer à la fin de la réunion, mais en plus, dimanche dernier, où étaient-ils donc ? Nous, nous travaillions ! Nous, nous nous préparions. Nous leur avons redemandé le projet de protocole.
Or pendant que les négociations se poursuivaient le préfet glissait une nouvelle fois par une porte dérobée... Pour faire une conférence de presse pour annoncer la fin d’un mouvement ! Comme si c’est lui qui avait lancé le mouvement et que c’est lui qui décidait de sa fin ! Nous voyons là aussi l’incompétence, l’irresponsabilité et la méchanceté dans le comportement dans leur comportement.
Dimanche donc, rien. Pas de document. Nous avons alors pensé que lundi matin un document nous aurait été transmis : nous les avons appelé. Pas de document. Nous avons attendu. Nous avons reçu le document à trois heures de l’après-midi. En parallèle des camarades chargés des négociations sectorielles ayant débuté le lundi 02 mars, nous avons mis en place une équipe et travaillé sur le projet de protocole qui nous a été adressé et qui comporte 10 pages, et 125 articles.
Nous l’avons lu en long et en large puis avons travaillé dessus article par article de 3 heures de l’après-midi à 9 heures du soir.
Qu’avons-nous constaté ?
Un : qu’il est rédigé dans un mauvais français. Deux : qu’ils y ont fait figurer ce que bon leur semblait, tout en oubliant plus de 50 articles. Trois : qu’ils y ont inclu des centaines de clous rouillés destinés, si l’un venait à vous piquer, à vous fourguer le tétanos.
Nous avons alors pris le protocole pour le dépoussiérer, le nettoyer, le désinfecter et nous leur avons fait une contre-proposition : de 125, nous sommes passés à 177 articles. Pourquoi ? Parce que pour chaque réunion, nous avons les relevés de décisions ; nous avons tout ce qui a été dit par chacun des participants ; et ce qui a été arrêté dans les réunions.
A 21 heures 30 nous avons renvoyé le document au préfet. Mis en difficulté par ce notre document exhaustif, il a alors proposé la mise en place d’une commission de lecture et d’harmonisation. C’est ainsi que nous avons envoyé en préfecture une délégation à Basse-Terre composée de Elie DOMOTA et de Gaby CLAVIER, accompagnées de la secrétaire du LKP, Nathalie. En parallèle, un groupe d’experts a été chargé de travailler ici même sur le protocole pour effectuer les dernières corrections, en lien avec les trois camarades présents à la préfecture.
Et pas à pas, nous avançons... Ce travail, camarades se poursuit et devrait s’achever ce soir. Et demain, quand nous arriverons à 11 heures au port autonome de Pointe à Pitre, (où nous proposons que les négociations se poursuivent, puisqu’elles y ont commencé), ce sera pour une seule chose : signer !
Sortis d’on ne sait où, ces messieurs on cru, parce que nous étions des petits nègres, parce nous parlons créole, qu’ils pourraient faire ce qu’ils veulent de nous. Nous avons dit non ! Notre force c’est le liyannaj, cette union qu’il y a entre nous et le peuple. Car ce peuple, notre peuple a déjà trop souffert, il a déjà trop porté et supporté des profitants. Et lorsqu’on observe ceux à qui il confie les rênes du pouvoir, ceux-ci ne font pas face aux responsabilités confiées par le peuple.
Nous disons que pour une fois, pour une fois dans un pays comme la Guadeloupe où tout le peuple est debout, mobilisé et sait ce qu’il veut, il faut qu’il trouve en face de lui des hommes et des femmes capables de le guider dans le combat ; mais de ne pas prendre sa place et surtout de ne pas faire n’importe quoi lorsqu’on prétend parler en son nom !
C’est pourquoi camarades, toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que nous remportions une grande victoire dans ce combat. Et faisons en sorte, de la même manière que le combat mené par Obama aux Etats-Unis a servi d’exemple pour tous les Noirs de la planète, que le combat mené par le peuple de Guadeloupe serve d’exemple pour tous les travailleurs et tous les peuples de la Terre luttant contre les pwofitasyon.
Ce n’est pas un hasard : si pendant un mois la presse internationale s’est rendue en Guadeloupe, c’est qu’elle s’est rendue compte qu’il y avait quelque chose qui s’y produisait, et qui ne ressemblait à rien de ce qui s’est déjà produit en quelque autre point de la planète.
Aujourd’hui, nous devons avoir la fierté d’être Guadeloupéen. Le peuple guadeloupéen est un peuple debout ! Ils cesseront de nous mépriser et de nous tourner en bourrique ! Et ceux qui croyaient pouvoir nous mener où bon leur semble, et bien aujourd’hui, il faudra qu’ils aillent se cacher. Car lorsque le peuple se lèvera ils auront des comptes à lui rendre !
Désormais, plus rien ne se fera comme avant ! C’est fini ! Nous nous sommes rendu compte que lorsque nous sommes ensemble, nous sommes plus forts ! Alors il ne nous reste qu’une chose à faire : rester ensemble !
Jou nou ké mété a jounou, péké vwè jou !
Nou ké gannyé konba !

mardi 03 mars 2009