lundi 29 juin 2009

[les banquiers]

[Etats-Unis] A l’automne, les banques américaines étaient à l’agonie. Au point que l’Etat fédéral avait dû injecter près de 200 milliards de dollars dans 600 banques. Et voilà que dix d’entre-elles – les plus importantes – décident de rembourser les 68 milliards de dollars dont elles avaient bénéficié. Pourquoi tiennent-elles à rembourser ? Elles souhaitent retrouver leur entière liberté, loin de la tutelle de l’Etat, même si cette « tutelle » est tout à fait supportable. En fait, les banques américaines veulent surtout pouvoir remettre en place le plus vite possible les extravagants systèmes de rémunération de leurs dirigeants et de leurs « traders », sans avoir de comptes à rendre à quiconque. Comment peuvent-elles rembourser ? Mais parce qu’elles font d’énormes profits ! Avec la baisse des taux d’intérêts, elles empruntent à moins de 1 % et prêtent à 4 ou 5 % : le capitalisme,c’est bête comme chou ! [TEAN n° 13 – 18 juin 09]

vendredi 26 juin 2009

[chiens de garde…]

[Ah ! les ouvriers de Bridgestone] Ils énervent Jacqueline Galant. Un communiqué et une interpellation à la Chambre des représentants, la présidente d’arrondissement du MR est indisposée. Elle « déplore les actions entamées par les ouvriers depuis deux semaines, à la suite de l'annonce du licenciement de huit agents du magasin, délocalisé à Zeebruges. « Quelle belle image notre région donne encore d'elle… Le noyau dur des grévistes a-t-il conscience des conséquences irrémédiables que ces événements pourraient générer ? » Elle ajoute : « Le MR de l'arrondissement espère que les ouvriers retrouveront la raison et reprendront le travail dans les plus brefs délais pour sauver le site de Frameries.».
[Les ouvriers de Bridgestone ont-ils perdu la raison ?] Récemment, j’évoquais déjà cette fâcheuse tendance à inverser les rôles : « voici les coupables (coupables, notamment, d’une violence sociale qui considère les travailleurs comme de vulgaires objets jetables) qui se transforment en victimes… Et ceux qui se battent pour défendre leur droit à vivre dans la dignité, transformés en voyous ! » (1)
Les voici maintenant devenus fous. Oui la solidarité est une forme de folie. Contre laquelle Jacqueline Gala est immunisée, elle est tombée dans une autre marmite dès sa plus tendre enfance. Mais la potion magique ne semble pas avoir eu d’autres effets, elle parle visiblement de choses qu’elle ne connait pas.
Quelques exemples :
1. Dans son interpellation de la Ministre Milquet, elle s’insurge : « on me parle de huit personnes et vous en évoquez neuf, (…) les huit personnes concernées se sont vu octroyer des indemnités de rupture plus correctes puisque dépassant de un ou deux mois le minimum légal…Je ne suis donc pas d'accord de parler de licenciements secs. ».
Que disent les travailleurs ?
« Ce mouvement de solidarité a démarré suite au licenciement brutal et injustifié de 8 ouvriers décidé le jour même par la Direction de Bridgestone. En agissant de la sorte, cette direction a "renié" sa signature puisqu'elle ne respecte pas la dernière convention collective de travail conclue sur le plan de l'entreprise pour les années 2007-2008 et 2009. En effet, cette CCT prévoit dans son article 1 intitulé "sécurité d'emploi" que : « l’entreprise mettra tout en œuvre en vue d'éviter des licenciements pour raisons économiques et techniques. Si des difficultés surviennent en la matière, il est préalablement instauré un régime de chômage partiel, si possible par roulement »(…) Pas de reclassement possible au sein de ce service a décrété le Sieur Clarinval! Pourtant, il y a 24 prépensionnables dans le service "production" et ce dans les 12 mois qui viennent, il y a une quinzaine de CDD dont le contrat se termine prochainement, on pourrait faire du crédit-temps, et bien entendu organiser le chômage partiel comme exigé par la CTT d'entreprise. »
Il s’agit bien de licenciements secs puisque qu’aucune des alternatives évoquées par la Convention n’a été acceptée par la Direction. Et c’est bien de 9 licenciements dont il est question puisque qu’au delà des 8 licenciements « secs », il y a aussi celui d’un « travailleur protégé », Secrétaire du Conseil d’Entreprise, membre du CPPT, délégué syndical de la FGTB (licenciement qui nécessite une procédure particulière, visiblement Mme Gland ne sait rien de cette procédure…)
2. « depuis le 12 juin, un piquet de grève est organisé devant l'usine, qui bloque tout et qui empêche tout travailleur de pénétrer dans les installations (…) je peux vous dire que la direction est démoralisée en raison de la violence et de l'agressivité dont il est fait preuve à son égard. »
Mme J. Galante est à nouveau à côté de la plaque : la grève a éclaté le 11 juin après-midi, le 12 au soir, une intervention policière démesurée a écarté le piquet « pacifique » et « libéré » la direction : depuis lors on ne l’a plus revue à Frameries (pas plus que Mme J. Argent), on ne voit pas très bien quand et comment elle aurait pu être victime d’une telle « agressivité », d’une telle « violence »…
[Image] Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, Mme J. Galant n’aime pas les ouvriers qui ne sont pas « sages comme des images », elle n’aime pas les « fous » qui sont révoltés par l’injustice. Elle est libérale (mon petit doigt me dit que, plus petite encore, elle aurait voulu être n’importe quoi, mais que personne n’a voulu d’elle – ouf !-).
Je n’ai qu’un conseil à lui donner : à propos d’IMAGE, occupez-vous de la vôtre, y’a encore du boulot.
fRED

[Iran: la répression se poursuit]


Bruxelles, le 25 juin 2009 : La CSI, l’IE, l’ITF et l’UITA ont exprimé aujourd’hui leur solidarité avec les nombreux travailleurs/euses iranien(ne)s qui ont rejoint les manifestations dans les rues pour réclamer le respect de leurs droits démocratiques fondamentaux. Les protestations en faveur de la démocratie en Iran, organisées par les syndicats, auront lieu demain à l’échelle nationale aux quatre coins du monde. « La violence contre ceux et celles qui manifestent pour la démocratie s’est soldée par la mort de nombreuses personnes et plusieurs centaines de blessés. Cette répression brutale des manifestations pacifiques et le manque de respect des droits humains sont entièrement inacceptables », a affirmé Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. Les syndicats dans le monde entier ont été consternés par les attaques des autorités iraniennes contre les actions syndicales indépendantes au cours des dernières années, notamment des agressions à l’encontre de travailleurs et leur arrestation pour avoir manifesté pacifiquement pour les droits des travailleurs, dernièrement le 1er mai alors qu’ils tentaient d’organiser un rassemblement pacifique à l’occasion du Premier mai au parc Laleh à Téhéran. La répression des droits fondamentaux s’est à présent intensifiée et étendue, notamment la réaction particulièrement violente par les forces de la sécurité aux nombreuses manifestations dans la foulée de l’élection, et l’arrestation de centaines de personnes. Dans une lettre adressée au Guide suprême de l’Iran, la CSI, conjointement avec l’IE, l’ITF et l’UITA, appelle aux droits démocratiques pleins de tous les Iraniens, notamment la liberté syndicale et la liberté de réunion, à la fin de l’ensemble de la répression violente, à la libération de tous les syndicalistes emprisonnés, à la reconnaissance de toutes les organisations de travailleurs indépendantes en Iran, au respect des normes fondamentales du travail et à la ratification de toutes les Conventions fondamentales de l’OIT, en particulier celles concernant la liberté syndicale et la négociation collective, à la fin de l’ensemble de la répression antisyndicale, et à la réintégration de tous les travailleurs licenciés abusivement.
Les manifestations seront organisées auprès des ambassades/consulats iraniens, notamment à Ankara, Bangkok, Bruxelles, Canberra, Genève, Jakarta, La Haye, Londres, Madrid, New Delhi, Oslo, Ottawa, Paris, Tokyo et Wellington. Parallèlement à ces événements, les syndicats dans d’autres pays mènent également différentes actions de solidarité. Voir l’appel commun (en anglais) lancé par la CSI, l’IE, l’ITF et l’UITA à une journée d’action
Pour de plus amples informations sur la journée d’action et la situation des travailleurs iraniens, veuillez consulter le site web suivant : www.justiceforiranianworkers.org

mardi 23 juin 2009

[On a retrouvé la boîte noire...]

On nous l'annonce par petites touches : il va falloir la payer l'ardoise de la crise! 500 millions par-ci, 1,5 milliard par là et de 7 à 10 par ailleurs, les caisses sont subitement vides! Et dans tous les pays qui ont trouvé des dizaines de milliards en un tour de main le dimanche soir pour sauver le capitalisme et ses banques de la déroute, c'est la même rengaine.
La crise avait disparu des écrans le temps du scrutin européen, elle est de nouveau là avec sa vague de licenciements, de restructurations (prétextes ou pas), ses exigences de précarité accrue...
On fait quoi?
Chacun son tour? A la queue, comme tout le monde?
fRED

jeudi 18 juin 2009

[le chiffre de la semaine]

1
[Un an], c’est la durée d’inéligibilité à laquelle a été condamné l’industriel milliardaire Serge Dassault, maire UMP de Corbeil-Essonnes (Essonne), par le Conseil d’Etat pour avoir acheté les voix de certains de ses électeurs. L’élection municipale de mars 2008 mise en cause a été invalidée. Il est accusé « de pratiques de dons en argent d’une ampleur significative à destination des habitants de la commune […] pouvant affecter la libre détermination des électeurs » et de « vicier les résultats ». Le milliardaire a acheté des voix en payant des caddies au supermarché, en faisant des prêts, en finançant une mosquée. Son opposant, Bruno Piriou (PCF), a également été condamné à la même peine, mais pour simplement avoir omis de déclarer la location d’une salle !

samedi 13 juin 2009

[Bridgestone Frameries II]

Soirée agitée devant l’usine de Frameries : les grévistes souhaitaient que la direction sorte en osant affronter leur regard et avaient donné la garantie de n’exercer aucune violence, une centaine de policiers sont intervenus pour écarter le piquet d’une trentaine d’ouvriers.
Ce matin au piquet, les travailleurs commentaient l’intervention démesurée de la police pour « libérer » la Direction de l’entreprise. Tout le monde est d’accord pour dire que toute cette affaire a été montée pour occulter la sauvagerie des licenciements sans aucune concertation, sans recherche de solutions alternatives (prépensions, reclassements,…). Avec la complicité d’une presse toujours empressée de « faire du sensationnel » voici les coupables (coupables, notamment, d’une violence sociale qui considère les travailleurs comme de vulgaires objets jetables) qui se transforment en victimes… Et ceux qui se battent pour défendre leur droit à vivre dans la dignité, transformés en voyous !
Rappelons une fois de plus les motifs du mouvement social chez Bridgestone à Frameries : tenter de contester la délocalisation à Zeebruges d’une division de l’entreprise (magasin-pneus) et les 9 licenciements que cela provoque (dont le délégué de la FGTB, Secrétaire du Conseil d’Entreprise). Aucune concertation sérieuse n’a eu lieu, la Direction, conseillée par un bureau d’avocats et la fédération patronale (Essenscia) à rejeté toutes les objections. « Nous étions dès le départ dans un entonnoir » nous raconte le délégué, « chaque étape du scénario était écrite à l’avance par les conseillers de la Direction, il fallait nous proposer tellement peu de marges de manœuvre, que la négociation échoue et qu’ils puissent décider de licenciements secs. Et pourtant des marges il y en a, des reclassements sont possibles et il y a 23 personnes qui seront prépensionnables en 2010». Le directeur administratif et financier du site de Frameries avoue d’ailleurs le but de la manœuvre : « Notre résultat net de 5,1 millions € en 2008 (en progression de 2,6% par rapport à 2007) devrait diminuer de moitié cette année ». Vous avez bien lu, on ne parle pas d’entreprise en difficulté… Simplement les travailleurs doivent servir de variable d’ajustement pour restaurer les taux de profit.
Elio Di Rupo a déclaré que « le PS soutient le mouvement des travailleurs partis en grève afin de marquer leur solidarité à l’égard de leurs collègues licenciés sans ménagement, et demande à la direction de l’usine de faire preuve de considération à l’égard de la situation personnelle des travailleurs concernés… » Et si le PS mettait au cœur des tractations gouvernementales une proposition d’interdiction des licenciements et le remboursement des aides publiques (wallonnes et européennes), des réductions de charges, des intérêts notionnels, pour les entreprises qui licencient ?
fRED

[A Frameries on ne parle pas que de Didier Donfut]

La direction de Bridgestone à Frameries libérée

vendredi 12.06.2009, 21:47
La direction de la multinationale japonaise Bridgestone, retenue dans les bâtiments du site de Frameries (Bridgestone Aircraft Tire Europe), a été libérée aux environs de 20h40. Les responsables étaient retenus depuis le matin par les 180 travailleurs en grève depuis jeudi pour protester contre le licenciement de 9 collègues. Au cours de la journée, la direction a tenté de sortir à plusieurs reprises mais a été repoussée par les travailleurs. Finalement, une vingtaine de policiers ont permis aux dix personnes encore retenues dans l’enceinte de quitter les lieux sous escorte. Si l’évacuation s’est faite dans le vacarme, aucun incident n’est à déplorer. Vendredi soir, des piquets de grèves restaient sur place, l’intention des employés étant de continuer à bloquer le site. Des policiers étaient eux aussi toujours présents, pour des raisons de sécurité.
(Belga)

lundi 8 juin 2009

[L’arbre qui cache l’olivier]

Il est tard. Samedi à la même heure je me (vous) questionnais : « Alors dès lundi, le PS va t’il agir et s’empresser de mettre la question sur la table du gouvernement ? » Visiblement, non. Le président Elio Di Rupo a rappelé « que le projet du parti socialiste était connu, et il a répété qu’il ne reviendrait pas sur sa volonté de ne pas entrer en coalition avec le MR ». Ça c’est pour les prochaines coalitions régionales.
Au fédéral, je l’ai entendu dire qu’il « ne fallait pas ajouter des difficultés aux difficultés institutionnelles » ; l’heure est donc à la fidélité du mariage à trois (à 5) avec les libéraux et les chrétiens-démocrates. Concrètement cela veut dire que le blue-flowers-cactus fédéral fera beaucoup d’ombre aux pseudoliviers à Bruxelles et Namur. Et que bientôt on nous concoctera les épines qui vont avec : un super-budget « de crise » qui va nous faire payer « la crise ».

fRED

samedi 6 juin 2009

[Le dire ou le faire ?]

En cette période électorale, on est habitué à voir se parer les candidats des plus beaux discours. Ils répondent généralement « oui » à la moindre de vos demandes… Ainsi par exemple, je reçois du MOC, un grand dépliant qui reprend toutes les réponses des 4 partis traditionnels à ses 23 questions. Vous avez déjà calculé, cela fait 92 réponses… et bien il y a 78 réponses positives. Dès lors je m'interroge : est-ce que tous les partis ont la même ligne politique (avec quelques nuances mineures) ? Et quand certains se fâchent (tout rouge) est-ce sincérité ou faux-semblant ? Je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute sur les choix du MR même s’il fête le 1er mai et s’est accolé un petit « social »…
Mais les autres, là ? Pour illustrer mes doutes sur leur volonté d’agir, je vais prendre quelques exemples.
[Secret bancaire et Paradis Fiscaux et Juridiques…] Suite aux recommandations de la Commission d'enquête sur la grande fraude fiscale, les socialistes déposent une proposition de loi pour lever le secret bancaire en Belgique. « Aujourd'hui, l'administration fiscale ne peut forcer une banque à dévoiler ses informations que dans des conditions tellement strictes qu'on peut parler sans crainte d'un véritable secret bancaire. En 2007 par exemple, seules 11 demandes de levée du secret bancaire en matière d'impôts sur le revenu ont été adressées aux directeurs régionaux de l'AFER (Administration de la Fiscalité des entreprises et des revenus). L'ISI, l'inspection spéciale des impôts, quant à elle n'a eu aucune levée du secret bancaire. » argumente assez justement le PS.
Voilà pour ce qui est du domaine du « dire ». Mais dans le domaine du « faire » ? Le PS est aujourd’hui dans le gouvernement, et à ce titre a participé à ses décisions concernant Fortis, cédée à BNP-Paribas. L'Etat belge a obtenu 121 millions d'actions BNP Paribas en échange de l'apport d'environ 75% de Fortis Banque, ancienne filiale bancaire belge du géant belgo-néerlandais de la bancassurance Fortis, démantelé après avoir frôlé la faillite à l'automne. Le résultat de cette opération c’est que l’Etat belge (et donc son gouvernement) détient une « minorité de blocage » dans le groupe français. L'Etat belge détient 9,83% du capital de BNP Paribas et 11,59% des droits de vote au terme de l'acquisition de Fortis Banque par l'établissement français, selon l'Autorité des marchés financiers (AMF). Or BNP-Paribas a créé pas moins de 189 filiales dans des paradis fiscaux (23% du total). Devinez pour faire quoi… De même pour le groupe Dexia : sur les 6,5 milliards d’augmentation de capital, 3 sont à la Charge des Belges, 3 des Français et 0,5 du Luxembourg. Effectuée à travers une augmentation de capital, cette aide passera par une nationalisation de fait, les pouvoirs publics belges et français détenant désormais plus de la moitié du capital de Dexia. Or pour le groupe Dexia, ce sont 33% des filiales (15) qui ont été créées dans des paradis fiscaux… La présence de la Belgique sur la liste grise de l’OCDE des pays non coopératifs en matière d’échange de renseignements, interpelle le PS : « Outre l’image désastreuse que cela donne de notre pays, la Belgique apparait ainsi comme à la traîne de la lutte mondiale contre les paradis fiscaux. Les paradis fiscaux sont un fléau pour l’économie réelle et les finances publiques, déjà durement touchées par les effets de la crise libérale. La lutte contre les paradis fiscaux suppose une volonté politique forte qui semble faire défaut en Belgique. Pour le PS, la Belgique doit donner l’exemple plutôt que d’être à la traîne. » Alors dès lundi, le PS va t’il agir et s’empresser de mettre la question sur la table du gouvernement ? Avec un tel niveau de pouvoir dans le Capital de ces deux banques (on verra pour les autres après), en principe il ne devrait pas être trop difficile d’exiger de faire toute la lumière sur les fabuleux montants d’argent douteux qui circulent dans ces 200 filiales de groupes renfloués avec nos sous. (1)
[Les Sans-papiers] Ecolo, le PS, le CDH se plaignent souvent de ne pouvoir régler cette question de manière humaine à cause de la droite… Le 18 juin 2008 le Parlement Européen a accepté, à la majorité, la proposition de Directive « Retour ». Ce jour-là, notre valeureuse euro-députée, Giovanna Corda, fit une brillante intervention devant le Parlement Européen à propos de … « l'avenir de la filière ovine et caprine en Europe ».
Rappel sur les dispositions scandaleuses de cette directive :

. la détention peut atteindre 18 mois (32 jours au maximum en France actuellement),
. l’interdiction de retourner sur le territoire européen pendant cinq ans est systématique,
. les migrants illégaux peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine mais aussi vers un pays de transit même s’ils n’ont aucun lien avec ce pays,
. la détention et l’éloignement des mineurs accompagnés ou isolés est permise,
. l’obligation de délivrer des titres de séjour aux personnes gravement malades est supprimée.
Comment ont voté les députés européens du CDH ? Pour la directive ! Dans le groupe PPE, il n’y a eu qu’un seul vote négatif et ce n’était pas un belge. Côté socialiste on estimait ceci : « En l'état, la proposition de directive de la Commission européenne comporte donc toujours un important volet répressif qui vient d'être confirmé et même, à certains égards, durci par les Ministres européens majoritairement de droite. La présence des socialistes belges au gouvernement fédéral a toutefois permis que la Belgique résiste au rouleau compresseur de cette droite européenne soudée dans un mouvement de rejet de l'autre et de repli sur soi consternant, en émettant de sérieuses réserves sur cette proposition de directive ». Au nom du groupe PSE Martine Roure déclarait « le groupe socialiste a déposé un nombre limité d'amendements visant à établir le volet humain de ce texte »… Et pourtant dans le groupe PSE, 82 des 184 présents n’ont pas voté contre la « directive de la honte » (33 pour, 49 abstentions)… Le groupe des verts ne fit guère mieux, peu d’amendements et un vote résigné : à 95% contre, presqu’à regret, la porte-parole des verts déclarant « bien que nous ne soyons pas opposés en théorie à une telle directive, il est certain qu'elle ne répond pas aux normes que nous avions fixées au départ. Et pourquoi n’est-ce pas le cas? Parce que, pour nous, elle empiète sur bon nombre des problèmes avec lesquels nous sommes aux prises dans nos propres pays. »
Voilà bien où est le problème : les différents partis invoquent souvent les « obligations européennes » pour expliquer leurs renoncemens. Sur cette question des Sans-papiers, faut-il rappeler que socialistes, écolos et cathos ont participé à des gouvernements qui ont construit les camps de rétention pour enfermer des hommes, des femmes et des enfants qui n’ont commis aucun délit… Et si sur cette problématique ils ont voté négativement au Parlement Européen, dans la majorité des cas les tenants de la social-démocratie (rouge, orange ou verte) ont voté avec la droite des textes qu’on traduit en lois nationales, régionales, … qu’ils regrettent ne pas pouvoir contredire « à cause de l’Europe ».
[Quelle Europe ?] C’est l’Europe du Capital, du libre marché, de la dérégulation, du nivellement par le bas. « L’Union européenne que nous subissons, qui généralise les emplois précaires, qui organise la concurrence de tous contre tous, qui favorise le tout nucléaire, le tout camion, le tout OGM, l’agrobusiness, l’atlantisme, c’est autant l’Europe de la social-démocratie que l’Europe de la droite, UMP et Modem confondus. C’est aussi l’Europe des Verts qui ont défendu avec vous le traité constitutionnel et qui approuvent comme vous le traité de Lisbonne, un traité qui rassemble toutes les causes des souffrances présentes. Un traité dont le PS a permis qu’il s’inscrive dans la Constitution de la République si par malheur il est ratifié par les 27. » écrit Raoul Marc Jennar à Martine Aubry. Petit rappel pas inutile pourtant, au Parlement européen, la droite, UMP et Modem, CDH, MR réunis, le PS et les Verts, soutiennent sans réserve la Commission européenne et le Conseil des Ministres en ce qui concerne les politiques de l’OMC et les négociations qui s’y déroulent. Une récente résolution a confirmé ce soutien. Et le PS promet (encore !) l’Europe sociale, en tentant de minimiser sa coresponsabilité dans la construction de cette Europe libérale et capitaliste ? En difficulté sur le terrain européen, il reprend donc la vieille antienne du vote utile (contre Sarkozy en France, contre le MR en Belgique), avec le succès que lui prédisent les sondages. Mais quelle est l’utilité de voter pour un PS dont les votes au Parlement européen en 2008 sont à 97% communs avec la droite ? On comprend mieux pourquoi tous les partis occultent les débats européens au cours de cette campagne.
Changer de cap implique aussi de combattre résolument l’Europe du capital. Pour cela nous devons refonder l’anti-capitalisme radical au niveau européen.
fRED

(1) 50% des flux financiers internationaux transitent par les paradis fiscaux et judiciaires (PFJ), parmi eux des capitaux licites ou illicites qui représentent une véritable hémorragie financière pour les économies des pays en développement. Cette fuite des capitaux n’est pas nouvelle : selon les Nations unies, dans les pays africains de 1960 à 1990 elle a représenté près de deux fois le montant de la dette du continent. Pour chaque euro d’aide au développement versé au continent africain, environ 5 euros en provenance du continent s’abritent sur des comptes off-shore. [voir http://www.argentsale.org/]

[il y a 6 mois, à Athènes...]

UN GAMIN DE 15 ANS SE FAISAIT ASSASSINER PAR LA POLICE

[CLIP...]


Le 7 juin : Votez NPA (2eme clip des européennes), hébergé par Radio Rouge