lundi 16 septembre 2013

[...moi je plaide pour la révolution]



"Si vous regardez le différentiel entre la part des salaires et celle des capitaux dans le PIB, vous constaterez que le conflit de classes et de castes, il est plus réel que jamais, même s’il est moins visible, plus feutré. Tôt ou tard, les citoyens ne supporteront plus cette humiliation, ce stress qu’on leur impose. La force du désespoir, cela a du sens. Quand on ne sait plus que faire, qu’on a une famille à nourrir, une maison à rembourser, les études des enfants à payer, on a juste le choix entre la révolution ou le suicide. Et moi je plaide pour la révolution."

Elio Di Rupo in revue « Politique », décembre 2009 - http://politique.eu.org/spip.php?article997


总是说真话,即使它有什么可说的。它更加智能化。毛泽
[Il faut toujours dire la vérité, même quand on n'a rien à dire. C'est plus intelligent. Mao Tsé Toung]

« Le Premier ministre Elio Di Rupo a tiré un bilan "très positif" de sa courte visite en Chine, couronnée par l'annonce du prêt, pour une durée exceptionnelle de 15 ans, de deux pandas géants au parc animalier de Pairi Daiza et celle de l'autorisation accordée à Umicore pour construire une nouvelle usine à Changsha (province de Henan), lors d'un entretien avec l'Agence Belga.
Les rencontres avec les dirigeants d'entreprises chinois du Dalian Wanda Group et de Huawei ont également été l'occasion de mettre en exergue les entreprises belges et le climat propice aux affaires en Belgique. Ainsi, le Premier ministre a évoqué la société Barco, leader dans la technologie audiovisuelle, avec le patron du Dalian Wanda Group, actif dans le divertissement et l'hôtellerie notamment.
Le patron de Huawei a annoncé son intention de renforcer sa présence en Belgique, par le rachat d'une entreprise à Gand.
Lors d'une réception jeudi midi en présence d'investisseurs belges et chinois, Elio Di Rupo a rappelé le fonds de 100 millions d'euros mis en place par la China Investment Corporation, en collaboration avec la Belgique, pour favoriser les investissements chinois en Belgique. »

vendredi 13 septembre 2013

[le Quotidien du Peuple en ligne]

La Chine est deuxième au classement du nombre de milliardaires dans le monde

( le Quotidien du Peuple en ligne )

La liste des personnes les plus riches 2013 de Forbes compte 122 milliardaires sur la partie continentale de Chine, 39 à Hong Kong et 26 à Taïwan.
Le géant des boissons Zong Qinghou, directeur de Hangzhou Wahaha Group Co Ltd, a repris le titre de l'homme le plus riche du continent chinois. Il est classé à la 86e position sur la liste de Forbes avec une fortune nette de 11,6 milliards de dollars, en hausse de 60 places par rapport à l'année dernière. Il est le seul milliardaire de la partie continentale de Chine dont la valeur nette dépasse 10 milliards de dollars cette année.
M. Zong, qui est également député à l'Assemblée populaire nationale (APN, la législature suprême de Chine), semblait imperturbable face à son statut.
«Je suis un homme qui gagne de l'argent en vendant de l'eau, et tout ce qui concerne mon entreprise et moi-même est transparent, donc je ne me sens pas du tout de pression», a déclaré Zong lors d'une conférence de presse avant l'ouverture de la session annuelle de l'APN à Beijing.


vendredi 30 août 2013

La Syrie, la gauche et le piège des alternatives infernales

La Syrie, la gauche et le piège des alternatives infernales
Par Mauro Gasparini et Daniel Tanuro 
le Vendredi, 30 Août 2013 

On partira de cette citation, lue dans La Libre Belgique: "Le pouvoir syrien est en butte à une révolte populaire déclenchée début 2011. Cette dernière s'est militarisée et a dégénéré en guerre civile qui a fait plus de 100.000 morts selon l'ONU" (28/8/2013).
A propos de "médiamensonges", en voici un beau! En effet, ce n'est pas la révolte populaire qui s'est militarisée, mais la dictature qui a tenté -et tente toujours- d'écraser la révolte populaire - pacifique au départ -avec ses tanks, ses avions de combat, ses missiles et ses armes chimiques, et en jouant la carte confessionnelle. Elle est déjà responsable directement de plus de 80% des victimes du conflit, des centaines de milliers de prisonniers, de blessés, et de 1,5 à 2,5 millions de réfugiés et quatre millions de déplacés (chiffres du HCR) dont un tiers est en situation critique pour sa survie.
La nuance est plus qu'importante. Car parler d'une "révolte populaire qui se militarise" d'elle-même pour déboucher quasi naturellement sur une "guerre civile" contribue à disqualifier les luttes des peuples contre leurs despotes, à présenter ces luttes comme une menace, et en fin de compte à renforcer des préjugés racistes sur "les Arabes  (ou les musulmans) violents". Tellement "violents" et "sauvages" qu'il faudrait des dictatures pour les mater… Cette lecture néo-orientaliste a d'autant plus d'écho que l’Occident est soumis depuis deux décennies à une déferlante politique et médiatique raciste et islamophobe.

mercredi 21 août 2013

[Trotsky, un passeur du siècle]

Le 20 août 1940, l’agent stalinien Ramón Mercader assénait un coup mortel à Léon Trotsky dans son refuge mexicain de Coyoacán. À l’occasion de cet anniversaire, il faut repenser l’horizon de notre lutte socialiste et sauvegarder la mémoire que l’infamie prétend parfois inhumer. L’article de Daniel Bensaïd ci-dessous a été écrit il y a dix ans pour l’hebdomadaire Rouge. Sa lecture garde toute sa validité.

Trotsky, un passeur du siècle
Pourquoi cet assassinat ? Si on laisse de côté la personnalité perverse de Staline, il faut repartir des derniers combats de Trotsky, c’est-à-dire, toute la période mexicaine durant laquelle il mène principalement trois grandes luttes dans une phase d’effondrement de l’espérance.
Il veut d’abord empêcher toute confusion possible entre révolution et contre-révolution, entre la phase initiale d’Octobre 1917 et le Thermidor stalinien. Il le fait notamment en organisant dès son arrivée au Mexique (janvier 1937), au moment du deuxième procès de Moscou, la commission d’enquête internationale présidée par le philosophe américain John Dewey. Cinq cents pages de documents démontent le mécanisme de la falsification, des amalgames politiques. Le deuxième combat est la compréhension des enchaînements vers une nouvelle guerre, dans une phase où allaient s’exacerber les chauvinismes et s’obscurcir les enjeux de classe. Enfin, le troisième combat, lié aux précédents, c’est celui de la fondation d’une nouvelle internationale, – proclamée en 1938, mais projetée au moins cinq ans auparavant, dès la victoire d’Hitler en Allemagne – qu’il ne concevait pas comme le rassemblement des seuls marxistes-révolutionnaires, mais comme un outil tourné vers les tâches du moment. C’est dans ce travail que Trotsky a pu, à ce moment, se vivre comme « irremplaçable ».

Temps des défaites
Il se trompe dans ses pronostics, lorsqu’il fait un parallèle entre les évènements qui ont suivi la Première Guerre mondiale et ceux qui pourraient résulter de la deuxième. L’erreur réside dans le fait que les mouvements ouvriers se trouvent alors dans des situations très différentes. Dans la Seconde Guerre mondiale se cumulent beaucoup de facteurs ; mais ce qui est majeur, c’est sans doute, la contre-révolution bureaucratique en URSS dans les années 1930. Avec un effet de contamination sur l’ensemble du mouvement ouvrier et sa composante la plus révolutionnaire. Il y a une sorte de quiproquo, dont la désorientation de beaucoup de communistes français devant le pacte germano-soviétique est la plus parfaite illustration. Mais se rajoutent des défaites majeures, comme la victoire du nazisme en Allemagne et du fascisme en Italie, la défaite de la guerre civile espagnole, l’écrasement de la deuxième révolution chinoise. Une accumulation de défaites sociales, morales et même physiques, que nous avons du mal à imaginer. Mais on ne peut jamais considérer que tout est joué d’avance.
Une des erreurs importantes de Trotsky, c’est d’avoir imaginé que la guerre signifierait de manière inéluctable la chute du stalinisme, comme la guerre franco-allemande de 1870 avait signifié l’arrêt de mort du régime bonapartiste en France. Nous sommes en 1945 au moment du stalinisme triomphant, avec ses aspects contradictoires. Tout cela est très bien illustré dans le livre de Vassili Grossman, Vie et destin, autour de la bataille de Stalingrad. À travers les combats, on y voit la société s’éveiller, et même échapper en partie à l’emprise bureaucratique. On peut envisager l’hypothèse d’une relance de la dynamique d’Octobre. Les vingt ans écoulés depuis les années 1920 sont un intervalle court. Mais ce que dit le livre de Grossman ensuite est imparable. Staline a été sauvé par la victoire ! On ne demande pas de comptes aux vainqueurs. C’est le gros problème pour l’intelligence de cette époque.
Les implications théoriques sont importantes. Dans sa critique du totalitarisme bureaucratique, si Trotsky voit très bien la part de coercition policière, il sous-estime le consensus populaire lié à la dynamique pharaonique, même au prix fort, conduite par le régime stalinien. C’est là un point obscur qui mériterait d’être repris.
Cela dit, après la guerre, il y a des responsabilités spécifiques des partis. Dans le cadre du partage du monde – la fameuse rencontre Staline Churchill, où ils se partagent l’Europe au crayon bleu –, il y a eu des poussées sociales importantes, ou pré-révolutionnaires ; en France, avec des forces en partie exsangues, mais davantage en Italie et en Grèce. Et là, on peut franchement parler de trahison, de subordination des mouvements sociaux aux intérêts d’appareils. Cela ne veut pas dire automatiquement une révolution victorieuse, mais une dynamique de développement et une culture politique du mouvement ouvrier à coup sûr différentes. Ce qui ménage d’autres possibilités. Il faut quand même rappeler le fameux « il faut savoir terminer une grève » du secrétaire général du PCF Maurice Thorez, où l’attitude du PC italien au moment de l’attentat contre Togliatti. Mais le pire et le plus tragique ont été la défaite de la révolution espagnole et le désarmement de la résistance et de la révolution grecque. Puis, le vote stalinien au projet de fédération balkanique, pourtant la seule solution politique, et qui le demeure, face à la question des nationalités dans les Balkans.

Le nécessaire et le possible
Au total, le destin tragique de Trotsky illustre la tension entre le nécessaire et le possible. Entre la transformation sociale répondant aux effets d’un capitalisme pourrissant, et les possibilités immédiates. On trouve cela déjà en lisant la correspondance de Marx. Quant à l’apport théorique et stratégique, il est considérable. Notamment dans l’analyse du développement inégal et combiné des sociétés, en commençant par la Russie dès 1905, ou la perception des modalités actuelles de l’impérialisme. Mais là où il est irremplaçable, malgré des lacunes, c’est dans l’analyse du phénomène inédit à l’époque, et difficilement compréhensible, de la contre-révolution stalinienne. De ce point de vue, Trotsky est un passeur. Ce qui ne signifie pas une référence pieuse ni exclusive. Nous avons au contraire pour tâche de transmettre une mémoire pluraliste du mouvement ouvrier et des débats stratégiques qui l’ont traversé. Mais dans ce paysage et ce passage périlleux, Trotsky fournit un point d’appui indispensable.
Daniel Bensaïd (1946-2010)

lundi 15 juillet 2013

[Ils ne verront pas les beaux chapeaux]

Ils ne verront pas les beaux chapeaux

En deux semaines 400.000 enfants sont morts de faim dans le monde
Depuis le 2 juillet, les médias ont investi les environs de St Mary, l'hôpital londonien où doit accoucher Kate Middleton.
Des dizaines de journalistes, leurs assistants, leur matériel et toute la logistique nécessaire pour couvrir un évènement planétaire : la naissance d’un(e) « Royal Baby »…
Ca se passe en Angleterre mais la fièvre de monarquolâtrie a traversé la Manche et envahi aussi notre plat pays en vue de l’accession au trône d’un grand adolescent.
Heureusement car en juillet il n’y a jamais rien à la télé, à part le Tour de France…
Mais savez-vous que depuis le 2 juillet, plus de 400.000 enfants sont morts de faim ou de soif dans le monde ?

fRED

mercredi 12 juin 2013

[Grèce : Pour que l’ERT reste grande ouverte !]

  • Le gouvernement grec vient d’annoncer la fermeture immédiate de l’organisme de l’audiovisuel public (ERT) sous prétexte d’«assainissement et de restructuration». Toute émission devrait cesser ce soir, mardi 11 juin, à minuit. Cette décision prise en catimini et appliquée par simple décret ministériel entraine le licenciement direct de 2 656 travailleurs et la suppression de presque 4 000 postes au total. L’assemblée générale des travailleurs d’ERT a décidé l’occupation du siège et des studios de l’organisme, ainsi que la poursuite du programme afin d’en informer la population. Ils appellent au soutien et à la solidarité. Voici leur appel. 

Pour que l’ERT reste grande ouverte !

par l’Assemblée Générale des journalistes d’ERT

L’ERT doit rester ouverte à la société ; aux contradictions, aux problèmes, aux angoisses, aux idées et aux actions de la société.
L’ERT doit rester ouverte à la culture ; aux gens, aux différentes tendances, aux aspirations et à la dynamique de la culture.
L’ERT doit rester ouverte à tous les citoyens du monde, en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, en Australie.
Les employés de la Radio et la Télévision publique ont le pouvoir et la volonté de préserver le bien commun de l’information, de la culture, du sport. Ils ont l’audace et la volonté de se battre pour que l’ERT cesse d’être manipulée par le ou les partis politiques au pouvoir.
Nous, les travailleurs, nous sommes encore debout et nous serons à la hauteur des circonstances. Nous allons nous battre pour un cadre institutionnel de fonctionnement de l’ERT qui établira et garantira l’indépendance de l’audiovisuel public et qui coupera, enfin, le cordon ombilical avec tout gouvernement et tout centre de décisions et d’interventions politiques ou clientélistes.
ERT doit rester ouverte en tant que bien public et propriété de tous les citoyens grecs. Ceux qui élaborent les plans de fermeture d’ERT ne font que servir d’autres intérêts. Ils sont dangereux.
Nous, journalistes de l’audiovisuel public, affirmons de la manière la plus catégorique que nous allons maintenir l’ERT ouverte par tous les moyens.
Nous appelons tous les citoyens, de Gavdos à Evros, à annuler ce plan cauchemardesque. À annuler toute tentative ayant comme but d’étouffer l’organisme d’audiovisuel public du pays.
Ceux qui font des cauchemars, qu’ils restent dans la béatitude de l’histoire à la méchante sorcière ou qu’ils se réveillent avant qu’il ne soit pas trop tard.
Quant à nous, nous restons éveillés.
Nous sommes en Assemblée Générale permanente et nous invitons tous les citoyens, les acteurs sociaux et politiques, les scientifiques, les hommes de lettres et les artistes au siège d’ERT à Agia Paraskevi.
Nous ne reculons pas. L’ERT est ouvert et le restera.

L’Assemblée Générale des journalistes d’ERT
Agia Paraskevi, le 11 juin 2013