samedi 13 juin 2009

[Bridgestone Frameries II]

Soirée agitée devant l’usine de Frameries : les grévistes souhaitaient que la direction sorte en osant affronter leur regard et avaient donné la garantie de n’exercer aucune violence, une centaine de policiers sont intervenus pour écarter le piquet d’une trentaine d’ouvriers.
Ce matin au piquet, les travailleurs commentaient l’intervention démesurée de la police pour « libérer » la Direction de l’entreprise. Tout le monde est d’accord pour dire que toute cette affaire a été montée pour occulter la sauvagerie des licenciements sans aucune concertation, sans recherche de solutions alternatives (prépensions, reclassements,…). Avec la complicité d’une presse toujours empressée de « faire du sensationnel » voici les coupables (coupables, notamment, d’une violence sociale qui considère les travailleurs comme de vulgaires objets jetables) qui se transforment en victimes… Et ceux qui se battent pour défendre leur droit à vivre dans la dignité, transformés en voyous !
Rappelons une fois de plus les motifs du mouvement social chez Bridgestone à Frameries : tenter de contester la délocalisation à Zeebruges d’une division de l’entreprise (magasin-pneus) et les 9 licenciements que cela provoque (dont le délégué de la FGTB, Secrétaire du Conseil d’Entreprise). Aucune concertation sérieuse n’a eu lieu, la Direction, conseillée par un bureau d’avocats et la fédération patronale (Essenscia) à rejeté toutes les objections. « Nous étions dès le départ dans un entonnoir » nous raconte le délégué, « chaque étape du scénario était écrite à l’avance par les conseillers de la Direction, il fallait nous proposer tellement peu de marges de manœuvre, que la négociation échoue et qu’ils puissent décider de licenciements secs. Et pourtant des marges il y en a, des reclassements sont possibles et il y a 23 personnes qui seront prépensionnables en 2010». Le directeur administratif et financier du site de Frameries avoue d’ailleurs le but de la manœuvre : « Notre résultat net de 5,1 millions € en 2008 (en progression de 2,6% par rapport à 2007) devrait diminuer de moitié cette année ». Vous avez bien lu, on ne parle pas d’entreprise en difficulté… Simplement les travailleurs doivent servir de variable d’ajustement pour restaurer les taux de profit.
Elio Di Rupo a déclaré que « le PS soutient le mouvement des travailleurs partis en grève afin de marquer leur solidarité à l’égard de leurs collègues licenciés sans ménagement, et demande à la direction de l’usine de faire preuve de considération à l’égard de la situation personnelle des travailleurs concernés… » Et si le PS mettait au cœur des tractations gouvernementales une proposition d’interdiction des licenciements et le remboursement des aides publiques (wallonnes et européennes), des réductions de charges, des intérêts notionnels, pour les entreprises qui licencient ?
fRED

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