mercredi 30 décembre 2009

[Marche Pour Gaza - Le Caire 29/12]


Mardi 29 décembre 2009
[Compte rendu de la journée du mardi 29 décembre]
Journée riche et remplie d’émotions contradictoires. Après la réunion quotidienne de briefing et la nouvelle réservation de chambres pour les 60 belgo-luxembourgeois (l’hôtel était réservé jusqu’au 28), nous sommes partis vers 11h30 pour les deux activités programmées pour cette journée du 29.
La première activité était une manifestation pacifique et non violente(non autorisée) ; elle avait pour objectif d’aller soutenir les marcheurs qui avaient commencé une grève de de la faim : des marcheurs de divers pays, dont Madame Epstein, vieille dame juive de 85 ans, rescapée du judéocide et membre de CodePink vieille dame en rose, sur les photos, et en coopération avec le syndicat des journalistes.

samedi 26 décembre 2009

[La "Marche Pour Gaza" bloquée au Caire par les autorités Egyptiennes]

Depuis 3 jours les militants de la Marche Pour Gaza sont bloqués au Caire. Et il leur est interdit non seulement d'entrer à Gaza pour y manifester et rejoindre des manifestants israéliens pour la Paix, mais aussi de s'exprimer en Égypte...
Le point avec le coordinateur des marcheurs français.

mercredi 23 décembre 2009

[Copenhague : déroute au sommet, victoire à la base]


[Par Daniel Tanuro]

On savait que le sommet des Nations Unies à Copenhague ne déboucherait pas sur un nouveau traité international mais sur une simple déclaration d’intention – une de plus. Mais le texte adopté au terme de la rencontre est pire que tout ce qu’on pouvait imaginer : pas d’objectifs chiffrés de réduction des émissions, pas d’année de référence pour les mesurer, pas d’échéance, pas de date ! Le texte comporte une vague promesse de cent milliards de dollars par an pour l’adaptation dans les pays en développement, mais les formules utilisées et divers commentaires font craindre des prêts administrés par les grandes institutions financières plutôt que de vraies réparations payées par les responsables du gâchis.
L’incohérence du document est totale. Les chefs d’Etat et de gouvernement reconnaissent que « le changement climatique constitue un des plus grands défis de notre époque » mais, à l’issue de la quinzième conférence de ce type, ils sont toujours incapables de prendre la moindre mesure concrète pour y faire face. Ils admettent – c’est une première!- la nécessité de rester «  au-dessous de 2°C » de hausse de la température, donc la nécessité de « réductions drastiques » (deep cuts) des émissions « conformément au quatrième rapport du GIEC », mais sont incapables d’endosser les conclusions chiffrées par les climatologues : au moins 40% de réduction en 2020 et 95% de réduction en 2050 dans les pays développés. Ils soulignent avec emphase leur « forte volonté politique » de « collaborer à la réalisation de cet objectif » (moins de 2°C de hausse de la température), mais n’ont rien d’autre à proposer qu’une auberge espagnole où chaque pays, d’ici le 1er février 2010, communiquera aux autres ce qu’il compte faire.
Piégés par l’hyper-médiatisation qu’ils ont eux-mêmes orchestrée, les grands de ce monde se sont retrouvés sous les feux de la rampe, sans rien d’autre à montrer que leurs rivalités sordides. Alors, les représentants de 26 grands pays ont viré les ONG, écarté les petits Etats et pondu en catastrophe un texte dont le but principal est de faire croire qu’il y a un pilote politique dans l’avion. Mais il n’y a pas de pilote. Ou plutôt, le seul pilote est automatique : c’est la course au profit des groupes capitalistes lancés dans la guerre de concurrence pour les marchés mondiaux. Le candidat Obama et l’Union Européenne avaient juré leurs grands dieux que les entreprises devraient payer leurs droits d’émissions. Bernique : en fin de compte, la plupart d’entre elles les ont reçu gratuitement et font du profit avec, en les revendant et en les facturant au consommateur ! Tout le reste est à l’avenant. Touche pas au grisbi, telle est la consigne.
Ce soi-disant accord sue l’impuissance par tous les pores. Rester au-dessous de 2°C, cela ne se décrète pas. Pour peu que ce soit encore possible, il y a des conditions drastiques à remplir. Elles impliquent en définitive de consommer moins d’énergie, donc de transformer et de transporter moins de matière. Il faut produire moins pour la demande solvable et satisfaire en même temps les besoins humains, notamment dans les pays pauvres. Comment faire ? C’est la question clé. Elle n’est pas si difficile à résoudre. On pourrait supprimer la production d’armes, abolir les dépenses de publicité, renoncer à quantité de fabrications, d’activités et de transports inutiles. Mais cela irait à l’encontre du productivisme capitaliste, de la course au profit qui nécessite la croissance. Sacrilège ! Tabou ! Résultat des courses ? Alors que les émissions mondiales doivent diminuer de 80% au moins d’ici 2050, alors que les pays développés sont responsables de plus de 70% du réchauffement, la seule mesure concrète épinglée dans l’accord est l’arrêt de la déforestation… qui ne concerne que le Sud et représente 17% des émissions. Avancée écologique ? Que nenni ! « Protéger » les forêts tropicales (en chassant les populations qui y vivent !) est pour les pollueurs le moyen le moins cher d’acheter le droit de continuer à produire (des armes, de la publicité, etc) et à polluer … donc de continuer à détruire les forêts par le réchauffement. C’est ainsi que la loi du profit pourrit tout ce qu’elle touche et transforme tout en son contraire.
Heureusement, face à la déroute au sommet, Copenhague est une magnifique victoire à la base. La manifestation internationale du samedi 12 décembre a rassemblé quelque 100.000 personnes. Le seul précédent de mobilisation aussi massive sur cette thématique est celui des cortèges qui ont regroupé 200.000 citoyens australiens dans plusieurs villes simultanément, en novembre 2007. Mais il s’agissait d’une mobilisation nationale et l’Australie subit de plein fouet les impacts du réchauffement : ce n’est (encore) pas le cas des pays européens d’où sont venus la plupart des manifestants qui, en dépit d’une répression policière féroce, ont investi la capitale nordique au cri de « Planet first, people first ». Face à l’incapacité totale des gouvernements, face aux lobbies économiques qui empêchent de prendre les mesures pour stabiliser le climat dans la justice sociale, de plus en plus d’habitants de la planète comprennent que les catastrophes annoncées par les spécialistes ne pourront être évitées qu’en changeant radicalement de politique.
Copenhague symbolise cette prise de conscience. Elle s’exprime par la participation d’acteurs sociaux qui, il y a peu encore, se tenaient à l’écart des questions écologiques, voire les envisageaient avec méfiance : organisations de femmes, mouvements paysans, syndicats, associations de solidarité Nord-Sud, mouvement de la paix, groupements altermondialistes, etc. Un rôle clé est joué par les peuples indigènes qui, en luttant contre la destruction des forêts (dans un rapport de forces digne de David affrontant Goliath !), symbolisent à la fois la résistance à la dictature du profit et la possibilité d’une autre relation entre l’humanité et la nature. Or, ces forces ont en commun de miser davantage sur l’action collective que sur le lobbying, cher aux grandes associations environnementales. Leur entrée en scène déplace radicalement le centre de gravité. Désormais, la lutte pour un traité international écologiquement efficace et socialement juste se jouera dans la rue - plus dans les couloirs des sommets - et ce sera une bataille sociale - plus un débat entre experts.
Tandis que le sommet officiel accouchait d’un chiffon de papier, la mobilisation sociale et le sommet alternatif ont jeté les bases politiques de l’action à mener à la base dans les prochains mois : « Change the system, not the climate », « Planet not profit », « bla bla bla Act Now », « Nature doesn’t compromise », « « Change the Politics, not the climate », « There is no PLANet B ». En dépit de ses limites (concernant le rôle des Nations Unies, notamment) la déclaration du Klimaforum09 est un bon document, qui rejette le marché du carbone, le néocolonialisme climatique et la compensation (« offsetting ») des émissions par des plantations d’arbres, ou d’autres techniques bidon. De plus en plus de gens le comprennent : la dégradation du climat n’est pas le fait de « l’activité humaine » en général mais bien d’un mode de production et de consommation insoutenable. Et ils en tirent la conclusion logique : le sauvetage du climat ne saurait découler seulement d’une modification des comportements individuels, il requiert au contraire des changements structurels profonds. Il s’agit de mettre en accusation la course au profit, car celle-ci entraîne fatalement la croissance exponentielle de la production, du gaspillage et du transport de matière, donc des émissions.
Catastrophe, l’échec du sommet ? Excellente nouvelle au contraire. Excellente nouvelle car il est temps que s’arrête ce chantage qui impose que, en échange de moins d’émissions, il faudrait plus de néolibéralisme, plus de marché. Excellente nouvelle car le traité que les gouvernements pourraient conclure aujourd’hui serait écologiquement insuffisant, socialement criminel et technologiquement dangereux : il impliquerait une hausse de température entre 3,2 et 4,9°C, une montée du niveau des océans de 60cm à 2,9 mètres (au moins), et une fuite en avant dans des technologies d’apprenti-sorcier (nucléaire, agrocarburants, OGM et « charbon propre » avec stockage géologique de milliards de tonnes de CO2). Des centaines de millions de pauvres en seraient les principales victimes. . Excellente nouvelle car cet échec dissipe l’illusion que la « société civile mondiale » pourrait, par « la bonne gouvernance », en associant tous les « stakeholders », trouver un consensus climatique entre des intérêts sociaux antagoniques. Il est grand temps de voir qu’il n’y a, pour sortir des combustibles fossiles, que deux logiques totalement opposées : celle d’une transition pilotée à l’aveugle par le profit et la concurrence, qui nous mène droit dans le mur ; et celle d’une transition planifiée consciemment et démocratiquement en fonction des besoins sociaux et écologiques, indépendamment des coûts, donc en recourant au secteur public et en partageant les richesses. Cette voie alternative est la seule qui permette d’éviter la catastrophe.
Le roi est nu. Le système est incapable de répondre au gigantesque problème qu’il a créé autrement qu’en infligeant des dégâts irréparables à l’humanité et à la nature. Pour l’éviter, l’heure est à la mobilisation la plus large. Nous sommes toutes et tous concerné(e)s. Le réchauffement de la planète est bien plus qu’une question « environnementale » : une énorme menace sociale, économique, humaine et écologique, qui nécessite objectivement une alternative écosocialiste. Le fond de l’affaire : le capitalisme, en tant que système, a dépassé ses limites. Sa capacité de destruction sociale et écologique l’emporte clairement sur son potentiel de progrès. Puisse ce constat aider à faire converger les combats en faveur d’une autre société. Les manifestants de Copenhague ont ouvert la voie. Ils nous invitent à les rejoindre dans l’action : « Act now. Planet, not profit. Nature doesn’t compromise ».
Daniel Tanuro, 19/12/09

dimanche 6 décembre 2009

[Lettre des amis d’Alexandros distribuée pendant ses funérailles (10 déc 2008)]

Nous voulons un monde meilleur.
Aidez-nous.
Nous ne sommes pas des terroristes,
des « cagoulés »,
des « connus-inconnus ».
NOUS SOMMES VOS ENFANTS.
Ces « connus-inconnus » …


Nous avons des rêves.
Ne tuez pas nos rêves.
Nous avons de l’élan.
Ne stoppez pas notre élan.
SOUVENEZ-VOUS.
Un temps, vous étiez jeunes aussi.
Maintenant vous cherchez de l’argent, vous n’êtes intéressés qu’à la vitrine, vous avez pris du poids, vous avez perdu vos cheveux.
ET VOUS AVEZ OUBLIE.
Nous attendions votre soutien.
Nous attendions votre attention,
nous pensions que nous allions être fiers de vous - pour une fois.
EN VAIN.
Vous vivez des vies fausses, la tête penchée, vous êtes aliénés, rendus au système…
Vous avez jeté l’éponge et vous attendez le jour de votre mort.
Vous n’avez plus d’imagination, vous ne tombez plus amoureux, vous ne créez pas.
Vous vendez seulement et vous achetez.
De la marchandise partout.
L’AMOUR ET LA VERITE ? NULLE PART.
Où sont les parents ?
Où sont les artistes ?
Pourquoi ne sortent-ils pas dans les rues ?
AIDEZ NOUS, NOUS LES ENFANTS.


P.S. : Et arrêtez les bombes lacrymogènes. NOUS, nous pleurons tout seuls.


απλά χωρίς σχόλιο!
ΘΕΛΟΥΜΕ ΕΝΑΝ ΚΑΛΥΤΕΡΟ ΚΟΣΜΟ.ΒΟΗΘΗΣΤΕ ΜΑΣ
Δεν είμαστε τρομοκράτες, «κουκουλοφόροι», «γνωστοί-άγνωστοι».
ΕΙΜΑΣΤΕ ΤΑ ΠΑΙΔΙΑ ΣΑΣ.
Αυτοί, οι γνωστοί-άγνωστοι....
Κάνουμε όνειρα - μη σκοτώνετε τα όνειρά μας.
Έχουμε ορμή - μη σταματάτε την ορμή μας.

ΘΥΜΗΘΕΙΤΕ.Κάποτε ήσασταν νέοι κι εσείς.
Τώρα κυνηγάτε το χρήμα, νοιάζεστε μόνογια τη «βιτρίνα», παχύνατε, καραφλιάσατε,ΞΕΧΑΣΑΤΕ.
Περιμέναμε να μας υποστηρίξετε,Περιμέναμε να ενδιαφερθείτε,να μας κάνετε μια φορά κι εσείς περήφανους.ΜΑΤΑΙΑ.
Ζείτε ψεύτικες ζωές, έχετε σκύψει το κεφάλι,έχετε κατεβάσει τα παντελόνια και
περιμένετε τη μέρα που θα πεθάνετε.
Δε φαντάζεστε, δεν ερωτεύεστε, δεν δημιουργείτε.
Μόνο πουλάτε κι αγοράζετε.
ΥΛΗ ΠΑΝΤΟΥΑΓΑΠΗ ΠΟΥΘΕΝΑ – ΑΛΗΘΕΙΑ ΠΟΥΘΕΝΑ
Πού είναι οι γονείς;
Πού είναι οι καλλιτέχνες;
Γιατί δε βγαίνουν έξω:
ΒΟΗΘΗΣΤΕ ΜΑΣΤΑ ΠΑΙΔΙΑ

Υ.Γ.: Μη μας ρίχνετε άλλα δακρυγόνα.ΕΜΕΙΣ κλαίμε κι από μόνοι μας.

jeudi 5 novembre 2009

lundi 2 novembre 2009

[Appel : faire payer ceux qui ont provoqué la crise]

[Fermetures, restructurations, chômage…] Voici les mots que l’on entend tous les jours : Fermeture de Vesuvius à Tertre, 64 emplois perdus - IAC (Fiat, Bruxelles) 24 licenciements dont 12 délégués syndicaux - Faillite de l’entreprise Preiss/Daimler Saint-Ghislain, 173 emplois perdus – restructurations dans l'imprimerie à Charleroi (BD Land, Graphing, Hélio, ...) - Depuis l’introduction de Géoroute en 2002, la Poste a perdu 2500 emplois - Le groupe de transport Ferrari (quatre filiales réparties sur Liège et Charleroi) a annoncé son intention de licencier 46 personnes – DAF à Oevel : 400 jobs en péril - Plan de restructuration à la KBC - Touring Secours veut sous-traiter le remorquage : 64 personnes concernées - Dexia va supprimer 445 postes en Belgique - chez Monsanto à Anvers : 80 - chez Borealis à Beringen :120 - à Keramo Hasselt : 117 – chez BASF Feluy :134. Fermeture progressive de l’usine Opel d’Anvers (2.500 personnes concernées). Mastercard confirme son intention de supprimer 134 emplois à Waterloo. Ajoutez à cela les non-renouvellements de CDD, d’Intérims, les licenciements individuels, le non-remplacement des départs naturels…
[800.000 chômeurs en Belgique en 2011]
C’est ce qu’annonce le Bureau du Plan. Le Conseil supérieur de l’Emploi a estimé à 110 % la croissance du chômage temporaire en un an. Le BIT annonce 52 millions de pertes d’emplois dans le monde en 2009. Depuis 10 mois, chaque semaine nous avons perdu 150.000 emplois en Europe : 1.000 en Belgique, 7.000 en France, 20.000 en Espagne,…

[Précarité à tous les étages
]
Il n’y a pas que le chômage qui grimpe, il y a aussi la précarité qui s’amplifie. Dans les entreprises, il n’est pas rare d’alterner le chômage technique et les heures supplémentaires. Les intérimaires, les CDD, se crèvent car ils savent qu’ils sont les premiers sur la liste des gens à virer, cela crée une concurrence entre tous et pousse les con
ditions de travail et de rémunération vers le bas. Les allocations sociales et les pensions prennent le même chemin. Et pourtant partout les entreprises ont empoché des aides publiques, des incitants, des réductions de charges sociales,…Et les « bonus », les « parachutes dorés », les spéculations, les taux de profits à deux chiffres, sont de nouveau de mise… Difficultés réelles ou supposées, les patrons présentent l’addition aux travailleurs. La crise est utilisée pour « remettre de l’ordre » dans l’économie capitaliste, encore et toujours plus au détriment des travailleurs.

Ils veulent nous faire payer la crise qu’ils ont provoquée
La crise économique et financière touche des familles entières. Aujourd’hui, c’est notre voisin qui est touché, demain ce sera peut-être vous, peut-être nous… Quel avenir pour les jeunes? Les jeunes, les travailleurs et les demandeurs d’emploi autour de nous ont besoin de réponses. Comment vont-ils réussir à trouver
un travail ? Les perspectives d’emploi de millions de jeunes et d’adultes sont menacées. Le prétexte est connu : la Crise. Les causes aussi : le système capitaliste ne se maintient qu’au prix de crises répétées qui engendrent chômage, misère et guerres. Cette crise est une des plus profondes qu’ait connu ce mode de production. Patronats et gouvernements n’ont qu’une seule solution : détruire les emplois, écraser toujours plus les salaires, augmenter la productivité, c’est-à-dire dégrader nos conditions de travail Avec les licenciements et le chômage de masse, c'est toute la société qui est en train de reculer. Qu’attendons-nous pour bouger et pour crier notre colère???
  • [Qu'on soit mécano chez IAC, sidérurgiste, postier ou producteur de lait, on est tous piétinés par les mêmes logiques. On est tous victimes de la même crise, du même système. Ce qu'il faut, désormais, c'est se mobiliser ensemble, tous secteurs confondus. La délégation MWB-FGTB d'IAC]
Les conséquences de la crise ne risquent pas de s’estomper de si tôt. Il ne peut plus être question de faire le gros dos et d’attendre que ça passe. Les travailleurs réagissent car ils comprennent que rester sur la défensive, c’est la certitude d’aller de reculs en défaites : Saint-Gobain à Auvelais : 2 manifs et 1 semaine de grève contre 241 pertes d'emplois; 9 semaines de grève à Bridgestone contre la fermeture du magasin « pneus », 8 licenciements; Grève et occupation à Fiat; Occupation d'usine chez Boch La Louvière après la faillite jusqu'à la reprise; manif de 12.000 à Charleroi après les annonces de 440 licenciements chez Sonaca, 800 CDD non-renouvelés chez Caterpillar, 204 licenciements chez AGC Automotive à Fleurus et Seneffe.

Chacun va devoir faire le choix : la lutte ou la résignation Nous, nous avons fait notre choix.
Nous pensons que c'est à nos organisations syndicales d'organiser, d’amplifier, de coordonner les réactions et la résistance, chaque fois que le patronat nous attaque. Il est temps de se lancer à la contre-attaque : Pour faire payer la crise par ceux qui en sont responsables et qui s’en servent pour faire régresser les droits des travailleurs.
  • Pour une fiscalité juste : lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, lever le secret bancaire.
  • Taxer normalement les revenus du capital, à commencer par les plus-values boursières aujourd’hui exemptées d’impôt. Pour une taxe progressive sur la fortune à partir de 1 million€
  • Supprimer les cadeaux fiscaux inutiles à l’économie et à l’emploi comme les intérêts notionnels
  • Nationaliser (= rendre à la nation) tous les organismes financiers, les banques et les assurances pour créer un système bancaire mutualisé qui drainera l’épargne, et se chargera du crédit. Un service bancaire public très largement décentralisé, accessible à tous, dans tous les quartiers et les villages.
  • • Pour l'arrêt des licenciements et une nouvelle législation sociale qui rende le droit à l'emploi effectif et soit fondée sur la continuité des droits (contrat de travail, obligation de reclassement,…) et financée par un fonds patronal mutualisé.
  • Dans tous les cas, par-delà les aléas de telle ou telle entreprise, ce Fonds garantira le revenu des travailleurs et financera un ensemble de mécanismes de protection des travailleurs contre les pertes d’emplois (formation, reconversion, reclassement,…)
  • Pour que les entreprises qui licencient y remboursent toutes les aides publiques et diminutions de charges indument perçues.
  • • Pour la réduction du temps de travail sans perte salariale et la répartition du travail disponible.
  • • Pour la limitation drastique des contrats précaires sous le contrôle des travailleurs (CDD, Intérims,.. utilisés comme variables d’ajustement afin de garantir le maximum de profits).
  • • Pour des Services Publics de qualité permettant la satisfaction des besoins du plus grand nombre. Cela implique de mettre un terme aux privatisations et aux plans de restructuration.
  • Pour des pensions dignes : le paquet sur le premier pilier ! Il est urgent de revaloriser et renforcer la pension légale, c’est-à-dire le premier pilier de pension, constitué et organisé au sein de la sécurité sociale. Il faut en finir avec les systèmes de pension par capitalisation. Un nombre croissant de pensionnés vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté. Les pensions légales ne représentent plus que 32% du salaire moyen, et 27% des pensionnés vivent avec moins de 868 €/mois pour un isolé et 1.302 €/mois pour un ménage sans enfant !
Mobilisons-nous tous ensemble pour stopper les licenciements
Tout le monde comprend bien que nous ne trouverons pas de réponse à cette crise et à ces attaques globales entreprise par entreprise, secteur par secteur, catégorie par catégorie. Voilà pourquoi nous nous prononçons pour une mobilisation générale qui passe par le soutien et le renforcement des luttes en cours, de leur coordination pour aller vers un vaste mouvement qui sera seul à même d’inverser la tendance et de faire payer ceux qui ont provoqué la crise.


pour obtenir le texte en [néerlandais]

lundi 26 octobre 2009

[La colère monte en Italie]

La grande manifestation des métallurgistes organisée le 9 octobre par la CGIL et sa branche métallurgie, la FIOM (sur des positions de lutte de classe plus affirmées que sa maison-mère) a été un franc succès: 250 000 manifestants réunis en 5 cortèges – 100 000 à Milan, 70 000 à Florence, 50 000 à Naples, 30 000 à Rome et 10 000 à Palerme – et des taux de grévistes estimés par la FIOM à plus de 70%. La raison majeure de cette mobilisation est la menace d'accord séparé sur la re-négociation des conventions collectives que vont signer prochainement les deux syndicats minoritaires et réformistes que sont la Fim (dépendant de la Cisl – syndicat chrétien-démocrate) et l'Uilm (dépendant de l'Uil – syndicat social-démocrate). La pratique des accords séparés vise à court-circuiter le syndicat majoritaire et de classe qu'est la CGIL-FIOM en laissant le patron (ou la fédération patronale qu'est la Federmeccanica) choisir pour les salariés les syndicats qui les représentent. La CGIL-FIOM conteste un déni de démocratie, elle exige que l'on mette des pratiques d'accords séparés, et que la question des conventions collectives soient traités avec les organisations réellement représentatives des travailleurs. Dans l'appel à la grève, la CGIL-FIOM lie la question du refus de l'accord séparé à la défense de l'emploi et à la lutte contre la crise qui doit reposer sur l'extension des « amortisseurs sociaux » et plus largement sur une politique de relance industrielle.
Toutefois, l'élément marquant de cette journée du 9 octobre restera la rencontre des métallurgistes et des étudiants dans la rue. Les débuts d'une convergence des luttes. Selon les syndicats étudiants, 150 000 étudiants ont défilé dans 60 villes, remettant en cause l'école à deux vitesses et la privatisation de fait du système éducatif italien contenue dans la réforme Gelmini. Si on ajoute à ces manifestations du 9 octobre, la manifestation géante bien que symbolique à Rome pour la défense de la liberté de presse qui a réuni 350 000 manifestants au début du mois, au moment même où Berlusconi tente le coup de force par des attaques réitérées contre les pouvoirs constitutionnels (Présidence de la République, Cour Constitutionnelle), on se pose la question, que manque-t-il à ces luttes?

vendredi 16 octobre 2009

[La solidarité face à la faillite]


Plusieurs de centaines de personnes ont manifesté leur solidarité avec les 173 travailleurs de Preiss Daimler (ex Belref), usine mise en faillite le 29 septembre. Parmi les manifestants, une présence très symbolique, celle de la délégation syndicale de Bridgestone Frameries en Front Commun. De nombreuses entreprises de la région étaient représentées et tous ont fortement manifesté leur volonté d'unification, de radicalisation des réactions contre les "patrons voyous" qui ne reculent devant rien pour assouvir leur soif de profits.

jeudi 15 octobre 2009

[Conflit chez IAC: vous avez dit « procès politique » ?]

carte blanche à la délégation MWB - FGTB d'IAC (FIAT)

Se débarrasser de « gêneurs », briser la résistance des travailleurs et remettre en cause les procédures de concertation et de négociation sociales en vigueur: voilà les objectifs poursuivis depuis près d'un an par la direction d'IAC (Fiat, Bruxelles). Excusez du peu... Bref retour en arrière: depuis décembre 2008, nous nous opposons à la restructuration décidée par la direction et au licenciement de 24 travailleurs... dont 12 protégés par un mandat syndical. La direction veut fermer l'atelier de Meiser (Schaerbeek) et le magasin de Delta (Auderghem), deux de ses cinq sites à Bruxelles. Raison invoquée ? « Limiter les pertes ». Argument peu crédible: selon les chiffres dont nous disposons, ces pertes ne constituent qu'environ 7% du passif total des cinq sites.
[Et la voiture de la Reine, bordel ?]
Nous avons proposé de négocier un plan social. Refusé, au motif que les syndicats ont rejeté la levée préalable des protections syndicales. Pire: depuis le 18 juin, la direction a licencié 12 travailleurs. Parmi eux, pour l'anecdote, il y avait notamment le technicien qui s'occupe de la voiture de la Reine, ainsi que le meilleur technicien du Benelux et des mécaniciens et garnisseurs reconnus par l'importateur. Alors que d'autres personnes étaient prêtes à quitter l'entreprise ou à partir en prépension ! Que se passe-t-il en réalité ? La direction veut fractionner l'entreprise en 16 « divisions » pour pouvoir contourner la loi Renault et se débarrasser sans contraintes de ceux qui lui résistent. Elle a ainsi transféré les « gêneurs » d'un site à l'autre, pour les regrouper et les virer d'un bloc. Nous ne pouvions évidemment pas accepter cela. Nous avons donc décidé en mai dernier d'occuper l'atelier de Meiser. La direction nous a envoyé les huissiers, et nous avons été cités à comparaître devant le tribunal de première instance de Bruxelles. On a été délogés par la police, et la direction a décidé dans la foulée de licencier cinq d'entre nous pour « faute grave ». C'est monté de toutes pièces, mais c'est clair: action collective syndicale = faute grave... Depuis lors, la direction nous traîne en justice. Elle veut à tout prix faire sauter notre protection syndicale, en court-circuitant la Commission paritaire, seule compétente normalement pour lever éventuellement cette protection en cas de restructuration, après qu'un plan social ait été négocié. Ici, pas de négociation, pas de plan social: la direction veut passer en force. Elle remet ainsi fondamentalement en cause le rôle de la Commission paritaire et s'assied sur la législation en vigueur. Vous l'aurez compris: c'est un danger majeur pour la concertation sociale en Belgique, pour les droits syndicaux, pour les organisations syndicales et pour tous les travailleurs. C'est pour cela que nous parlons de « procès politique ». Demain, si la justice donne raison à la direction, c'est la protection des délégués contre les licenciements abusifs pour raisons économiques qui disparaît. Et les commissions paritaires que l'on transforme, désavouées, en coquilles vides. En créant un précédent pour une petite entreprise, on pourrait ainsi faire jurisprudence pour toutes les autres !
[Après Carrefour, Bridgestone, UCB…]
Au-delà de notre cas à nous, c'est la logique des astreintes, des huissiers, des attaques contre le droit de grève qui, aujourd'hui, tente de s'imposer partout. Rappelez-vous Carrefour, Bridgestone, UCB... Pas de hasard: l'avocat qui défend la direction d'IAC est le même que celui qui avait introduit les requêtes visant à lever les piquets de grève chez Carrefour... De plus en plus, on traîne les délégués devant les tribunaux, on veut faire d'eux des délinquants, des terroristes. On personnalise les attaques, on criminalise celles et ceux qui osent résister et se battre, et on s'assure ainsi la peur et la docilité des autres... Aujourd'hui, 10 mois après le début du conflit, on vit dans l'attente. L'atelier de Meiser est à l'arrêt, et 12 travailleurs se rongent les ongles. Toute l'activité de l'entreprise s'en ressent, à l'intérieur comme pour les clients. On est suspendus à la décision du tribunal du Travail, qui devrait tomber vers la fin octobre. On n'en serait pas là si la direction avait accepté de négocier un accord social. C'est une fuite en avant dangereuse pour tout le monde. D'autant plus qu'on se rapproche de la fin de l'année, et du Salon de l'auto. Pas terrible, pour l'image d'une marque, de tenir salon en faisant ouvertement la guerre à ses propres travailleurs...
[Appel à soutien !]
Jusqu'ici, nous avons été utilement soutenus par des camarades d'autres entreprises de garage, d'autres secteurs, et par l'organisation syndicale. Des délégations de Caterpillar, d’Opel Anvers et de la sidérurgie de Liège sont venues nous témoigner leur soutien. Mais il ne faut pas relâcher la pression. Nous sommes face à une injustice criante et un risque majeur. Si on accepte ça, alors il faut arrêter le syndicalisme.

Qu'on soit mécano chez IAC, sidérurgiste, postier ou producteur de lait, on est tous piétinés par les mêmes logiques. On est tous victimes de la même crise, du même système. Ce qu'il faut, désormais, c'est se mobiliser ensemble, tous secteurs confondus. Pour démontrer de manière éclatante la force de la FGTB, des travailleurs, et leur détermination à ne pas reculer.

mercredi 7 octobre 2009

[PREISS DAIMLER SAINT-GHISLAIN (ex BELREF) - appel à la solidarité]


le vendredi 16 octobre à 10h
manif pour l'emploi
FACE A L’USINE BELREF DE SAINT-GHISLAIN

[PREISS DAIMLER SAINT-GHISLAIN] (ex BELREF) a été déclarée en faillite le 29 septembre 2009.
Il est à souligner que seule l’usine belge est mise en faillite par la maison mère allemande P.D. GROUP avec ses 12 millions € de profit dégagé en 2008.
Celle-ci va poursuivre ses activités en Allemagne, Tchéquie, Chine et ailleurs dans le monde.
PREISS DAIMLER s’est comporté comme un « patron voyou » en ne respectant pas ses obligations légales et conventionnelles (non paiement des salaires de septembre, préavis,….).
Il s’agit d’une véritable catastrophe pour l’emploi régional : 173 emplois directs sont perdus sans compter les emplois indirects.
En fait c’est toute l’industrie de la céramique boraine qui est en train de disparaître de la carte.
NGK BAUDOUR (ex CERABEL), RNI, VESUVIUS HAUTRAGE, BELREF SAINT-GHISLAIN ont cessé de vivre en quelques mois.
L’épine dorsale du Borinage industriel est en train de passer de vie à trépas.

C’est pourquoi, la FGTB réclame des Pouvoirs Publics que tout soit mis en œuvre pour qu’un repreneur se manifeste rapidement en vue d’une poursuite des activités de BELREF qui est présente à SAINT-GHISLAIN depuis 1831.

Nous vous remercions déjà pour votre présence le
VENDREDI 16 OCTOBRE 2009 à 10h00

lundi 5 octobre 2009

[Votation sur la Poste : plus de 2 millions de participants]


Ce qui vient d’avoir lieu avec cette consultation est énorme. A cette heure (5 oct. 2009) 2.123.717 personnes, résultats comptabilisés et validés par les comités locaux et départementaux se sont rendues aux urnes pour donner leur avis dans une dizaine de milliers de points de vote. Le résultat du vote est sans appel. Plus de 90% des électeurs disent NON au changement de statut de la Poste et à l'ouverture de son capital et donc à sa privatisation. Cette initiative inédite, à l'échelle du pays, témoigne de l'attachement profond de la population au service public de la Poste qui au-delà de son rôle économique joue un rôle de lien social indispensable et irremplaçable. Le comité national remercie les 2 millions de votants et tient à saluer les milliers de bénévoles qui se sont mobilisés pour assurer l'immense succès de cette votation. Ils ont réalisé quelque chose d'incroyable. Ce succès est aussi le résultat de l'unité des 62 organisations syndicales, politiques et associatives. Ce rassemblement historique réalisé autour de la défense du service public a démontré sa force et sa légitimité. Cette unité au sein du comité national et des comités locaux doit se poursuivre. La mobilisation conjuguée des postiers, des usagers et des élus conditionne la mise en échec du projet gouvernemental. Le président de la République et son gouvernement doivent entendre ce verdict sans appel et renoncer définitivement à cette loi. La Poste appartient à toutes et tous, aucune modification du statut de la Poste ne peut se faire sans l'organisation d'un référendum. Forte de ce succès, la mobilisation se poursuit pour l'organisation d'un véritable débat public pour l'amélioration et le développement du service public. Le comité national appelle les comités locaux à : - rencontrer immédiatement les sénateurs et les députés de leur département et circonscription pour exiger du gouvernement le retrait du projet de loi. - prendre des initiatives en direction des préfectures pour communiquer les résultats de cette votation. Le comité national demande à être reçu par le président de la République ainsi que par les présidents du Sénat et de l'Assemblée Nationale. Le comité national met immédiatement en débat dans les comités locaux avec la population les suites à donner à la votation : forum citoyen, journée nationale de manifestations, nouvelle votation et il fera connaître dans les jours qui viennent les initiatives nationales qu'il compte prendre contre la privatisation et pour la défense du service public.
Paris, le 5 octobre 2009

http://www.appelpourlaposte.fr

mardi 29 septembre 2009

[France : Déclaration unitaire]

A l’initiative du Nouveau Parti Anticapitaliste s’est tenue lundi 28 septembre une première réunion de la gauche antilibérale et anticapitaliste en vue des régionales. L’ensemble des partis et des mouvements présents ont rappelé que face à l’offensive accélérée du pouvoir contre l’ensemble des droits sociaux et démocratiques de la population, il y avait urgence de soutenir et de contribuer aux mobilisations et aux luttes les plus larges et les plus unitaires possible dans la perspective d’une confrontation politique et sociale avec le pouvoir et le patronat Dans cette même logique, l’ensemble des partis et mouvement de la gauche radicale confirme qu’il y a aussi urgence de construire une alternative au système capitaliste et productiviste, de battre la droite et de mettre en œuvre un programme alternatif dans les régions. C’est pourquoi, face à la constitution d’un bloc de centre gauche Modem/PS/Verts, le NPA a réaffirmé sa proposition d’un accord national pour des listes communes de toute la gauche radicale dans les 21 régions. A l’issue de cette première réunion, un cadre national de discussion commun s’est constitué et une prochaine réunion aura lieu le mercredi 7 octobre.

[Déclaration unitaire FASE, GU, Alternatifs, NPA, PCF, PCOF, PG]
Les partis et mouvements réunis ce jour, lundi 28 septembre, dans le cadre d’un groupe de travail sur les Régionales ont fait la déclaration suivante :
Dans une situation marquée par une offensive accélérée de la droite et du patronat contre l’ensemble des droits sociaux et des droits démocratiques, nous appelons à soutenir et à contribuer aux mobilisations et aux luttes de façon les plus larges et les plus unitaires possible dans la perspective d'une confrontation politique et sociale avec le pouvoir et le patronat. L’enjeu est de faire subir, enfin, une défaite à ce pouvoir réactionnaire. Les sujets ne manquent pas : la privatisation de la Poste, la multiplication des plans de licenciements, le travail du dimanche, la précarisation du travail et des conditions de vie, la remise en cause du droit aux études pour tous et toutes, l’augmentation du forfait hospitalier, la mise au pas des libertés publiques, les expulsions massives de travailleurs immigrés… Beaucoup de manifestations, d’initiatives sociales et politiques, se mettent en place en cette rentrée. Nous les soutenons ensemble comme la votation citoyenne contre le changement de statut de la Poste, la manifestation pour le droit des femmes du 17 octobre, les marches pour l’emploi, contre la précarité et les licenciements ou les initiatives en riposte au sommet « climat » de Copenhague…
La crise du capitalisme, économique et écologique, continue ses ravages démentant les discours trompeurs sur la reprise et la moralisation de celui-ci. Les États ont distribué des centaines de milliards d’euros ou de dollars aux responsables de la crise financière. Ils demandent maintenant à la population et au monde du travail de payer cette facture, de payer l’addition pour les banques, de payer à la place des pollueurs. La crise écologique s'accentue, alimentée par la logique productiviste du capitalisme : réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles et des terres cultivables, pollutions. Cette crise conduit à la mise en danger des moyens d'existence de millions d'être humains et menace gravement la biodiversité. Il y a urgence et les belles déclarations des gouvernants ne sont pas suivies d'actes conséquents. Nous voulons rompre avec cette logique toujours plus folle du capitalisme productiviste. Nous voulons une politique qui remette en cause la logique du profit pour satisfaire les besoins élémentaires et durables de la population.
Face à un capitalisme de plus en plus brutal et sauvage et à un gouvernement bien décidé à accélérer le rythme de ses attaques, rien ne doit détourner de la nécessaire construction d’une alternative à logique du système capitaliste et productiviste. Sur cette base, il faut œuvrer à gagner la majorité des travailleurs et des citoyens aux perspectives ouvertes par une gauche de combat. Voilà nos priorités.
Or, face à la détermination du pouvoir Sarkozyste, nous assistons au contraire à un nouveau glissement à droite de la gauche d’accompagnement avec la tentative de construction d’une coalition de centre-gauche PS/MODEM/Europe Ecologie et le projet de primaires. C’est à dire d’une gauche qui va toujours plus vers la droite et risque de favoriser ainsi les futures victoires électorales de cette dernière comme le prouve malheureusement la situation italienne.
Dans ce contexte, les forces qui composent la gauche antilibérale et anticapitaliste ont le devoir de tout faire pour battre la droite et offrir une autre voie : un débouché politique qui permette de mettre en œuvre un programme traduisant dans les régions les exigences populaires issues des mobilisations, un programme régional véritablement alternatif au libéralisme et au productivisme.
Il s’agit, ensemble, non seulement de contrecarrer l’offensive politique de la droite et du libéralisme pour défendre les exigences du monde du travail, encourager les résistances mais plus fortement inverser le rapport de forces dans les urnes et dans les luttes.
A ce stade, nous savons que des approches différentes existent entre nous sur plusieurs points. Ils sont connus et nous n’avons pas cherché à les esquiver au cours de notre rencontre.
Nous ne pouvons préjuger des décisions souveraines de chacun de nos partis.
Mais nous décidons de constituer un cadre politique national de discussion commun en vue de vérifier la possibilité d'aller ensemble aux régionales.
C’est pourquoi les partis et courants politiques réunis ce jour se sont mis d’accord pour une prochaine réunion de notre groupe de travail sur les Régionales le mercredi 7 octobre. Il aura pour première tache d’élaborer un calendrier qui permettra d'organiser les discussions sur tous les points à régler afin de trouver un accord
C’est un premier pas mais il est important car les enjeux de ces élections sont non seulement régionaux mais nationaux. Ensemble, nous pouvons contribuer à inverser le rapport de force entre la droite, le patronat et les classes populaires dans les luttes et dans les urnes.

[Signataires] Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), Gauche unitaire, Les Alternatifs, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de gauche (PG).
Ont également assisté à cette réunion au titre d'observateurs, des délégations du Forum social des quartiers populaires (FSQP) et de Lutte ouvrière (LO).
Paris le 28 septembre 2009.