jeudi 15 mai 2014

[Calottes glaciaires : « Le point de non-retour est franchi »]

  • Par Daniel Tanuro
 http://cdn.lcr-lagauche.org/wp-content/uploads/2014/05/West-Antarctic.gif

« Nos observations apportent aujourd’hui la preuve qu’une large secteur de la calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest est entré dans une phase de recul irréversible. Le point de non-retour est franchi ». Voilà ce qu’a déclaré récemment le glaciologue Eric Rignot, Professeur à l’Université de Californie, Irvine, dont les propos sont rapportés par le New York Times (1).
Le Professeur Rignot  coordonne un programme de recherche sur l’évolution de six glaciers qui se jettent dans la Mer d’Amundsen (rive occidentale du continent antarctique). La région a la forme d’un bol, ouvert du côté de l’océan. Le socle rocheux sur lequel les glaciers avancent est situé sous le niveau de la mer et ne présente pas d’aspérités significatives, susceptibles de les freiner. Du fait du réchauffement des eaux, la couche de glace s’amincit au niveau du bord du bol. De ce fait, les masses de glace située en aval accélèrent leur glissement vers les eaux plus profondes, ce qui accélère leur fonte et augmente les risques de rupture (voir le schéma).

De 1,2 à 4 mètres
La calotte glaciaire de l’Antarctique Ouest atteint jusqu’à quatre kilomètres d’épaisseur par endroits. Les volumes de glace impliqués sont donc énormes. Selon l’équipe du Professeur Rignot, à elle seule, la disparition des six glaciers étudiés fera monter le niveau des océans de quatre pieds (1,20 mètres) en quelques siècles. Ce n’est pas tout : cette disparition déstabilisera plus que probablement (most likely) les secteurs adjacents de la calotte, de sorte que le niveau des mers pourrait au final s’élever de près de quatre mètres.
Ces conclusions sont confirmées par une autre étude, dont les résultats ont été dévoilés simultanément. Dirigée par le Professeur Ian Joughin de l’Université de Washington, elle porte sur un des six glaciers de la région, Thwaites, l’un des plus importants. Selon cette équipe de chercheurs, la disparition lente de Thwaites est inévitable et irréversible. Même si les eaux chaudes se dispersaient d’une manière ou d’une autre , ce serait “trop peu, trop tard pour stabiliser la calotte glaciaire”, selon Ian Joughin. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de mécanisme de stabilisation ».
En effet, comme j’ai eu l’occasion de l’expliquer un jour à peine avant la sortie de ces études (1), le seul mécanisme susceptible de stabiliser la situation, et même de renverser la tendance, serait une nouvelle glaciation. Or, selon les astrophysiciens, celle-ci n’interviendra pas avant 30.000 ans…

35 ans de mises en garde
Les observations de Rignot et Joughin viennent corroborer les mises en garde lancées depuis plusieurs décennies par d’autres spécialistes. Les auteurs de l’article du New York Times rapportent ainsi qu’un premier avertissement quant à la fragilité de la calotte avait été lancé dès 1978 par John H. Mercer, glaciologue à l’Université d’Etat de l’Ohio. Selon Mercer, le réchauffement dû aux émissions de gaz à effet de serre faisait planer une « menace de désastre ».
Ce pronostic avait été très contesté à l’époque. Mais dix ans plus tard, et un an après le décès de Mercer, le climatologue en chef de la NASA, James Hansen, lançait le même avertissement devant une Commission du Congrès des Etats-Unis. Et encore dix ans plus tard, en 2008, Hansen et huit autres scientifiques publiaient dans Science un article décortiquant en détail la menace évoquée pour la première fois par Mercer.
Mercer arrivait à sa conclusion par un raisonnement théorique couplé à une connaissance fine des caractéristiques de l’Antactique Ouest. Hansen et ses collègues y arrivaient en interrogeant les paléoclimats. Leur démonstration était impressionnante : il y a 65 millions d’années, la Terre était sans glace ; la glaciation de l’Antarctique s’est produite il y a trente-cinq millions d’années environ ; à ce moment, un seuil fut franchi, caractérisé par des paramètres précis en termes de rayonnement solaire, d’albédo et de concentration atmosphérique en gaz à effet de serre ; en comparant les valeurs estimées de ces paramètres aujourd’hui et dans le passé, les auteurs concluaient que nous étions probablement en train de franchir le seuil dans l’autre sens…

La confirmation par l’observation
La nouveauté des études qui sortent aujourd’hui est qu’elles se basent sur des observations et des mesures, pas sur des raisonnements. Eric Rignot a eu recours à des observations par satellite, tandis qu’Ian Joughin a conçu un modèle mathématique de l’évolution du glacier Thwaites. Le fait que ces méthodes différentes aboutissent à des résultats concordants avec les explications théoriques ne laisse aucun doute sérieux sur l’extrême gravité de la situation. Rien ne permet cependant d’espérer que les décideurs en tireront les conclusions.
Quant aux causes, Rignot et Joughin confirment le mécanisme déjà mis en lumière par d’autres chercheurs avant eux : ce n’est pas le réchauffement de l’air mais celui de l’eau qui provoque la dislocation de la calotte. Les négationnistes climatiques à la solde des lobbies pétroliers et charbonniers se saisiront évidemment de cet élément pour clamer haut et fort que le changement climatique n’est pour rien dans l’affaire. Les chercheurs, pour leur part, lient les deux phénomènes de la façon suivante : l’atmosphère au-dessus de l’Antarctique est maintenue à une température très basse par des vents violents tournant autour du continent ; du fait du réchauffement, la violence de ces vents s’accroît, parce que le différentiel de température entre l’Antarctique et le reste du globe augmente ; et la force du vent provoque un mouvement des eaux qui « tire » pour ainsi dire les eaux plus chaudes des grands fonds vers la surface.

Ecosocialisme ou barbarie: c’est vrai!
Il convient de préciser que les projections avancées ci-dessus pour ce qui concerne l’élévation du niveau des mers (1,2 m. et près de 4 m. en quelques siècles) ne concernent que les six glaciers étudiés et la zone environnante de l’Antarctique Ouest. Or, la fragilisation des calottes affecte aussi d’autres régions, en particulier le Groenland et la péninsule antarctique – la région du monde où le réchauffement (et ici il s’agit bien de réchauffement de l’air) est le plus rapide (0,5°C par décennie). Les glaces accumulées dans ces régions, si elles devaient disparaître totalement, équivaudraient respectivement à six et cinq mètres de hausse du niveau des océans.
Il convient de rappeler aussi que, selon le Professeur Kevin Anderson, directeur d’un des plus prestigieux centres d’étude du changement climatique (Tyndall Center on Climate Change Research), le rythme actuel d’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 nous met sur la voie d’un réchauffement de 6°C d’ici la fin du siècle. Selon Anders Levermann, un des « lead authors » du GIEC, cela correspondrait à une élévation du niveau des mers d’une douzaine de mètres dans les mille à deux mille ans à venir (3).
Il convient enfin et surtout de rappeler que les mécanismes capitalistes imaginés depuis plus de vingt ans (Rio, 1992) par les néolibéraux (primes, quotas, droits d’émissions échangeables, taxes, et autres « internalisations des externalités » – qui servent de prétexte à une gigantesque vague d’appropriation des ressources) ont été et sont impuissants à infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre : au contraire, elles augmentent plus vite depuis le tournant du siècle!
Cette impuissance ne peut qu’augmenter à l’avenir. Pour faire face à la situation d’urgence absolue dont la réalité vient d’être confirmée par les chercheurs, il faudrait 1°) que les émissions des pays développés diminuent tout de suite d’au moins 11% par an ; 2°) que les responsables capitalistes du désastre soient contraints de financer un gigantesque plan mondial d’adaptation, incluant notamment la protection des zones côtières.
Il est insensé de croire que des objectifs aussi ambitieux puissent être atteints dans le cadre du marché. Ils ne peuvent être atteints que par la remise en cause fondamentale de l’accumulation capitaliste et la planification de la transition écologique. Réussir celle-ci démocratiquement et dans la justice sociale nécessite à tout le moins l’appropriation collective du secteur de l’énergie, l’expropriation du secteur du crédit, la suppression des productions nuisibles et inutiles, la localisation des productions (en priorité agricoles), le libre accès aux technologies vertes, une nouvelle organisation de l’espace et de la mobilité, ainsi que la réduction radicale du temps de travail, sans perte de salaire, avec embauche compensatoire et baisse des rythmes de travail.

Frères humains qui après nous vivez…
Il n’est pas facile de conclure cet article sans verser dans l’eschatologie catastrophiste. Car la catastrophe est là en vérité. Elle est en marche, inexorable. Si Rignot et Joughin ont raison – et croire qu’ils ont tort serait le comble de la déraison ! – rien ne peut l’arrêter et elle est irréversible… pour 30.000 ans au moins. Pour la limiter au maximum, tirons les conclusions qui s’imposent. Refusons le nihilisme misanthropique des crétins pour qui la vraie nature, c’est la nature sans l’être humain. Dénonçons le cynisme criminel de celles et ceux qui préfèrent imaginer la fin du genre humain que la disparition du capitalisme. Interpellons les scientifiques pour qu’ils sortent de leur tour d’ivoire et descendent dans l’arène sociale. Sonnons le tocsin sans trêve ni repos, dans nos associations, dans nos syndicats, partout.
L’alternative anticapitaliste, écosocialiste, n’est pas une posture « idéologique » mais une nécessité objective, impérieuse, incontournable. Agissons ensemble pour transformer cette nécessité en conscience avant qu’il ne soit trop tard. Sinon, il ne nous restera vraiment plus qu’à implorer le pardon de nos descendants et descendantes, à la façon de François Villon: « Frères humains qui après nous vivez/ N’ayez le cœur contre nous endurci/ Car si pitié de nous pauvres avez/ Dieu en aura plutôt de vous merci ».   

paru sur www.lcr-lagauche.org
  1. « Scientists Warn of Rising Oceans from Polar Melt », New York Times, May 12. http://www.nytimes.com/2014/05/13/science/earth/collapse-of-parts-of-west-antarctica-ice-sheet-has-begun-scientists-say.html?_r=1
  2. Discours au meeting de la LCR, 11 mai. http://www.youtube.com/watch?v=TzR6GkfTBYQ&list=PLWrLel4u0C80hJ8izacfzwrZcNEes0irH
  3. http://www.lcr-lagauche.org/plus-de-renouvelables-ou-moins-demissions/

samedi 10 mai 2014

[On lâche rien... au Béguinage]

Manifête
Hier soir, un moment émouvant dans l'église du Béguinage où les réfugié-e-s afghan-e-s continuent à résister contre la politique scandaleuse du tandem Di Rupo/De Block.

dimanche 4 mai 2014

[Compromis historique]

Je dois bien l'avouer, moi aussi je fais des compromis. Ainsi ce matin, plutôt que d'aller battre campagne avec des camarades, je me suis laissé aller au repassage! Vous voyez la hauteur du tas, là? La manne fait plus que déborder... Et en plus avant ça, on avait fait une vaisselle de trois repas car hier soir on est allés voir une victoire (pas facile) de notre équipe de basket. Bon, des compromis comme ceux-là, j'espère que ça ne pèsera pas trop quand je vais recevoir mon bulletin de militant.
Mais je me demande si c'est un bon argument pour convaincre les gens de voter pour moi.
-fRED

mercredi 30 avril 2014

[1er Mai 2014]

Ce Premier Mai 2014 doit, encore plus que d’habitude, être considéré comme une importante journée de lutte du monde du travail.
Depuis plus de vingt-cinq ans, la classe dominante est à l’offensive pour détruire nos droits sociaux et  nos conquêtes démocratiques.
Depuis plus de vingt-cinq ans, elle peut compter pour cela sur la collaboration sans faille de la social-démocratie.
Après les élections du 25 mai, une chose est sûre : avec ou sans le PS, le patronat et les riches voudront continuer et amplifier leurs attaques. Pour résister, le mouvement ouvrier ne peut compter que sur  son nombre, ses luttes, son unité.
Assez d’actions sans lendemains, assez de marches Nord-Midi rituelles: il va falloir se battre pour de bon.  Assez de concertation sur le programme de l’adversaire : il nous faut des revendications à la hauteur de la situation.

Marcher sur ses deux jambes
Face à ce système qui n’a plus rien à offrir que la régression sociale et la destruction écologique, il ne suffit pas de se défendre. Le mouvement ouvrier doit marcher sur ses deux jambes : politique et syndicale. Nous avons besoin d’une alternative de société.

Les valeurs de gauche sont incompatibles avec le pacte budgétaire européen, la réforme du chômage et le blocage des salaires, déclarait récemment Daniel Richard, secrétaire régional de la FGTB de Verviers. Le PS et Ecolo ne sont plus un relais. Il nous faut un nouveau prolongement politique, ancré dans nos organisations, fondé et contrôlé par celles et ceux qui luttent à la base.

Le combat sera long. Plantons des jalons, traçons un chemin pour avancer. Gauches syndicales et politiques, ensemble, prenons nos responsabilités  dans le respect de l’indépendance de chacun.

Le Premier Mai 2012, la FGTB de Charleroi a appelé à rassembler toutes les forces pour créer une alternative politique anticapitaliste, à gauche du PS et d’ECOLO.  Elle exige de tous les partis qui se disent de gauche de se prononcer sur un plan d’urgence anticapitaliste : ses  « 10 objectifs pour changer de cap ». C’est la marche à suivre.

Le débat est ouvert, les lignes bougent en profondeur. Dans toutes les organisations, comme l’ont montré les positions courageuses de la CNE.

Le rassemblement PTB-GO (Gauche d’Ouverture), avec le PTB, des intellectuel-le-s, des syndicalistes, la LCR et le PC, est un premier pas dans la bonne direction. Pour la première fois depuis longtemps, les revendications sociales sont au cœur d’une élection et des représentant-e-s de gauche ont une chance d’être élu-e-s.
En ce jour de Premier Mai, la LCR s’adresse à  toute la gauche
Le FMI a fixé l’objectif du prochain gouvernement : 13 milliards d’économies en quatre ans. De durs combats nous attendent. Travailleurs, travailleuses, allocataires sociaux, jeunes, seniors, demandeurs d’asile : tous sont menacés. Les droits des femmes sont attaqués. Le mouvement syndical lui-même est dans le collimateur. Sans compter la catastrophe climatique qui est en marche, et dont les pauvres sont d’ores et déjà les premières victimes.

A nos partenaires au sein de PTB-GO, nous disons : « les continueurs sont les gagneurs ». Face au PS et à ses soutiens dans l’organisation syndicale, continuons à miser sur le rassemblement et l’ouverture à la gauche de gauche, c’est notre force. Evitons les routines d’organisation, les réflexes sectaires et le repli sur soi.

Aux autres organisations de gauche, nous disons : bannissons les débats d’une autre époque. Nous sommes séparés dans cette élection, mais devrons nous parler ensuite, et lutter ensemble, dans l’intérêt des 99% et de la planète.

Surtout, nous nous adressons à la gauche syndicale, aux syndicalistes de combat. Nous leur disons : merci, camarades, pour vos luttes et vos appels au rassemblement politique sur base de ces luttes. Ensemble, continuons dans cette voie.

Ensemble, fixons-nous pour but de donner à nos résistances un prolongement digne de ce nom : un nouveau parti des exploité-e-s et des opprimé-e-s. Un parti divers, qui dépasse les « piliers » et les chapelles. Un parti transparent, vivant et actif, qui débat et qui se bat. Un parti aussi fidèle aux travailleurs et travailleuses que les partis traditionnels sont fidèles aux patrons.



dimanche 27 avril 2014

[Appelle-moi camarade]

avec HK au steenrockfestival devant le centre fermé 127bis






Combattant, résistant, militant indomptable
Insurgé, insoumis, rebelle infatigable
Esprit libre, vagabond ou nomade
Si tu penses que le monde est crade
Appelle moi camarade!

Si comme moi tu penses qu'il faut se radicaliser
Contre l'ordre établi, refuser d'obtempérer
Si t'en as marre de ressembler à un mouton
Si t'as l'audace de Rosa Parks et si t'as compris Frantz Fanon
Appelle moi camarade si tu sais pas rester dans le rang
Si t'as la flamme, l'espoir et le couteau entre les dents
Si t'enrages quand un flic te dévisage
Si t'étouffes comme un taulard dans sa cage
Appelle moi camarade si t'as capté les mécanismes
Les rouages du système comment ils neutralisent
Comment ils manipulent, désinforment et nous divisent
Reste lucide parce qu'il est l'heure qu'on se mobilise
Si tu pense qu'on est du même coté de la barrière
Du même côté du mur, du côté lanceur de pierre
Du côté des larmes du côté de la misère
Du côté palestinien, tu peux m'appeler mon frère!

mardi 22 avril 2014

[Le joli mois de mai n’est pas si loin -3-]




La machine Elio est lancée…
En quelques jours, le premier ministre s’est transformé en machine à faire des voix. Sourire par-ci, serre-pince par-là, quelques larmes en bonus (en direct du Rwanda), il passe même une nuit blanche pour « aller à la rencontre des travailleurs de la nuit ». C’est ce qui s’appelle descendre sur le terrain. La presse ne manque jamais une de ses sorties à croire que le phénomène « fait vendre ». Sud-Presse lui consacre quatre pages « à la recherche de ses ancêtres » (pas les auteurs de la Charte de Quaregnon, n’ayez crainte). La Libre a calculé « depuis le mois de février, il a cumulé environ deux heures de temps d’antenne »[1] pour marteler son discours sur le « sauvetage de la Belgique ». Et c’est sans compter sur l’opération de marketing pour  le jackpot boursier d’Eric Domb avec les pandas chinois…
Sadam
Ce métier est éreintant. A force de sourire et parfois seulement à la pensée de ne pas avoir souri assez et au bon moment, le stress gagne l’homme politique. Il n’en faut pas plus pour se choper un S.A.D.A.M. (Syndrome Algo Dysfonctionnel de l’Appareil Manducateur -ou mâchoire-). Et c’est la crampe. Les électeurs potentiels perçoivent dans ce sourire figé la marque d’un certain dédain à leur égard. Ils en restent sans voix et ça c’est une vraie catastrophe, nom d’une pipe !


À la Saint-Didier, soleil orgueilleux, nous annonce un été joyeux
« Haricot semé à la saint-Didier, en rapporte un demi-sentier », confiant en ce dicton, DJ Reynders accepta un jour la mission que lui confia le bon Roi Flip d’aller remettre un pin’s à un chanteur de musique légère. Cela ne pouvait pas faire de tort à sa récolte d’aller se faire voir en bonne compagnie. C’est que la « grand-mère à moustache » comme le surnomme les guignols, allait chanter devant 6000 personnes. DJ y voyait déjà pousser ses haricots… Certes, DJ avait tapé le nom du gars (« Cabrel, c’est ça ? ») dans google-search et il connaissait donc cette fameuse réponse sur les hommes politiques « Je trouve qu’en politique, il y a beaucoup de vanité. Je n’en aime aucun. Il suffit que quelqu’un veuille devenir politique pour que je le déteste par avance » mais son instinct lui disait que sa seule apparition soulèverait les foules et donnerait un peu de relief à un concert assez raplapla.
C’était sans compter sur cette poignée d’agitateurs qui profitèrent de sa montée sur scène muni du diplôme portant le sceau royal, pour exprimer bruyamment leur colère contre le chanteur… L’autre partie des spectateurs leur criait de se taire mais cela eu pour résultat d’amplifier le chahut dans la salle. Bien entendu, la presse gauchiste, toujours aux aguets, en tira la conclusion que c’était le planteur de haricots qui était visé !
Triste soirée…

fRED

paru sur  www.lcr-lagauche.org
ou vous retrouverez aussi  [Le joli mois de mai n’est pas si loin -2-]

[1] http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/di-rupo-se-repete-pour-mieux-vous-seduire-535269303570d35ee3f2226a

mercredi 16 avril 2014

[vidéo de campagne...]


Freddy Mathieu, LCR, 18e eff. PTB-GO! à La Chambre, en Hainaut
Freddy a 63 ans. Il est prépensionné et ancien responsable syndical FGTB. Plus d'infos: http://www.lcr-lagauche.org/?p=4027

Le 25 mai 2014, contre l'austérité et la misère, votez PTB-GO (Gauche d'Ouverture)! Pour une alternative anticapitaliste, écosocialiste et féministe, choisissez les candidat-e-s LCR!
Découvrez l'ensemble des candidat-e-s LCR sur les listes PTB-GO!, nos onze priorités et notre matériel de campagne sur notre site: http://www.lcr-lagauche.org/category/belgique/elections-2014
Rendez-vous aussi au meeting de la LCR/SAP le dimanche 11 mai, à 14h30, à La Tentation (rue de Laeken, 28) à Bruxelles avec la participation d'Olivier Besancenot, porte-parole du NPA et signataire de l'appel de soutien aux candidat-e-s LCR/SAP sur les listes PTB-GO!.
Contact: 0476/91.41.21, info@lcr-lagauche.org - Suivez-nous sur: facebook.com/lcr.sap.4, twitter.com/LcrSap4

[wood]


vendredi 11 avril 2014

[le joli mois de mai n’est pas si loin]



Matthieu 5:1
Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui.

En ces temps-la, Elio dit à ses apôtres  « bougez-vous le popotin, pour gagner le scrutin, faut être sur le terrain ». Munis d’un appareil photo, ils partirent aussitôt.
Est-ce l’effet du printemps qui arrive -le joli mois de mai n’est pas si loin-  ou du changement d’heure récent, voilà les cigales subitement reconverties en fourmis laborieuses. Elles sont en service commandé, comme des salutistes aux ordres du grand timonier.



Attention au cholestérol !
Cela vous arrive, vous, d’aller souper chez des potes et de vous éclipser dix minutes plus tard pour aller chez d’autres potes, et là, rebelote, vous filez prendre le fromage à une troisième adresse ? Et bien moi j’en connais qui, pour le moment, font cela tous les vendredis soir et les samedis aussi.  Le dimanche matin ils paient des pintes à d’autres potes et se taillent en vitesse ; « on m’attend au concert apéritif de la philharmonie ». Ils se font musicaux quand il faut, solennels devant l’éternel et sérieux chez les vieux.
Je me demande si c’est bon pour la santé ce style de vie. D’autant plus qu’ils n’ont pas que cela à faire. Ils courent d’un bout à l’autre de la région –oui, ils courent, même que les photographes n’arrivent pas toujours à les suivre- posant une première pierre par-ci, buvant une dernière bière par-là. C’est fou le nombre de soupers, de premières pierres, de concerts annuels et de portes-ouvertes qui s’organisent ces temps-ci. Alors que ces messieurs-dames ont tant de boulot avec cette campagne qui commence.

fRED

paru sur www.lcr-lagauche.org

mardi 1 avril 2014

[Miracle à Mons ?]


Depuis deux ans l’enseignement provincial du Hainaut tient salon au Lotto Mons Expo[1]. Ça fait tourner le garage à Zeppelins et donne l’impression que la capitale interstellaire est sans conteste le centre de la galaxie. Dès la première édition, en 2013, partant d’un constat assez noir « La conjoncture économique est mauvaise, on le sait. Partout, des entreprises ferment, restructurent, « dégraissent »… Que vont devenir les personnes touchées par un licenciement ? Tout va dépendre de leur qualification… », l’objectif affiché était de promouvoir la formation et la qualification. Si l’on écoute la bonne parole provinciale, l’Itinéraire Métiers « est destiné à ouvrir aux jeunes et aux gens qui souhaitent réorienter leur carrière des portes insoupçonnées » car « Il y a, d’un côté, des gens en recherche d’emploi et, de l’autre, des postes qui restent vacants. La faute à la qualification ».
Passons sur ce raccourci un peu rapide qui laisse croire que la question de l’emploi se résume aux problèmes des qualifications et pourrait, oh miracle, se régler en mettant plus de jeunes « qualifiés » sur le marché de l’emploi… Parlons plutôt d’un autre miracle qui selon de nombreux témoins se serait produit dans cette édition 2014.

Miracoli, Miracolo
C’était  vendredi, jour de la grande prière. De tout le Borinage et plus loin encore de la province entière, on avait amené des dizaines, des centaines de jeunes en quête d’emploi. Il y en a qui furent sortis de leur classe à la dernière minute et invités à suivre leurs professeurs pour une traversée pédestre de la belle ville. C’est ainsi que le hall, transformé en Mecque de la qualification, se remplit d’une foule de pèlerins pour assister au programme concocté en haut lieu : « démonstrations, manipulations, animations »[2].
Et soudain IL apparut, IL fût là ! IL semblait flotter, porté par une lumière intense. Toute vie s’arrêta, l’espace d’une microseconde. Et tout changea de sens. Et tous furent changés en hommes bons, à l’éternelle jeunesse. Tout le mal qui les hantait, subitement dissipé, IL le remplaça par du bonheur et de l’allégresse. Voilà ce qui s’appelle tenir ses promesses : animations, démonstrations, manipulations…
Nous n’avons malheureusement pas de traces de cette apparition. Tous les appareils qui ont tenté de saisir l’image du Tout Puissant, numériques ou argentiques, furent frappés de cécité. Le Vénéré toucha les mains de ses nouveaux fidèles et, laissant la jeunesse se rassasier aux Jardins du délice, IL s’en fut pour porter la bonne parole au souper des pensionnés socialistes, deux villages plus loin. Et IL leur tint ce discours : « bienheureux les pauvres car ils mourront vieux ». A moins que ce ne soit l’inverse…
fRED

 publié sur LCR-LA GAUCHE

[1] Itinéraires métiers 2014, Treize établissements de l’Enseignement provincial à découvrir  et 3000 m² de découvertes didactiques et interactives, plus de 60 métiers à apprendre dès le niveau secondaire.
[2] http://www.swotee.be/events/6676/Itin%C3%A9raires-M%C3%A9tiers-2014

jeudi 27 mars 2014

[La LCR salue la Charte de Quaregnon devant le domicile de Di Rupo]



La LCR salue la Charte de Quaregnon devant le domicile de Di Rupo

Alors que le PS s'est depuis longtemps détourné des valeurs de sa charte fondatrice, la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) a tenu à rappeler devant le domicile d'Elio Di Rupo l'actualité de la Charte de Quaregnon qui fête cette année son 120e anniversaire.
Le 26 mars 2014, plusieurs candidat-e-s et soutiens de la LCR sur les listes PTB-GO! ont commenté quelques paragraphes de la Charte en regard avec l'actualité.
S'en est suivi un débat avec François D'Agostino (PC), Céline Caudron (LCR), Sfia Bouarfa (députée bruxelloise), Jean-François Tamellini (secrétaire fédéral FGTB) et Marco Van Hees (PTB) dont un compte-rendu est disponible ici: http://www.lcr-lagauche.org/action-et-reflexion-autour-de-la-charte-de-quaregnon/.
Plus d'infos: 0476/91.41.21, info@lcr-lagauche.org, lcr-lagauche.org, facebook.com/lcr.sap.4, twitter.com/LcrSap4

lundi 24 mars 2014

[L’affiche politique est à Mons ce que le béret basque est à la baguette]

Les élections approchent. On va donc voir se monter les panneaux d’affichage. Le printemps va faire fleurir des tonnes de numéros et des tronches photoshopées. Il n’y a pas de mal à ça : c’est un cadeau de la démocratie. Bien sûr il faudra se battre pour avoir sa petite place sur ces panneaux. Il y en a qui mesurent l’engagement politique aux quantités de colle qu’ils déversent dans la campagne et, accessoirement, au nombre d’affiches des « adversaires » arrachées...
Et puis il y a aussi les mastodontes qui n’ont pas besoin de ces petits coins d’expression, ils seraient plutôt dans le gigantisme. Aidés de leurs communicateurs, sponsorisés par de généreux bailleurs de fonds, ils ne condescendent pas à poser leur nœud-papillon sur un ticket de tram.

Spécialistes
A Mons on est des spécialistes de l’affichage politique. Depuis 1978 on y organise même une « Triennale Internationale de l’Affiche Politique ». Du monde entier nous parviennent des affiches qui ont coloré ses murs. Et nos autorités ne manquent pas, à chaque édition de la Triennale, de faire remarquer combien nous faisons preuve d’ouverture. Car dans beaucoup de pays, ces affiches n’auraient, tout simplement, aucune chance d’être... affichées ![1] On édite donc un joli catalogue, on organise un sympathique vernissage (où il est chic d’être vu -chips et boissons à volonté-). On laisse les affiches jaunir quelques mois dans l’expo. Et puis on attend la prochaine édition, le prochain vernissage, le prochain discours sur la démocratie. En espérant qu’il y aura beaucoup de remue-ménage dans le monde pour inspirer les militants politiques et les graphistes.
Que se passe-t-il entretemps à Mons? Rien de bien bandant ! On jette des gens à la rue, on ferme des boîtes, on expulse des chômeurs, des sans-papiers. On maltraite les femmes, on insulte les étrangers. Les écoles tombent en ruine, on ferme les bureaux de poste, les routes sont défoncées, les trains sont toujours en retard. Les commerces se vident. Et il y a des travaux partout. On espère que tout sera terminé « pour 2015 » !
Bref le train-train quoi. Pas de quoi se mettre à rouspéter. Pas la peine de faire un tract ou de coller des affiches appelant à la mobilisation... D’ailleurs vous allez la coller où votre affiche ? Le 26 mai on retire les panneaux et avant c’est interdit.

C’est interdit
Coller des affiches, c’est d’un autre siècle ça, Monsieur. Aujourd’hui la Ville doit être propre, excusez-nous pour les travaux, mais c’est pour votre bien. Vous avez bien attendu des années pour avoir une piscine, vous attendrez bien un peu pour avoir cette magnifique gare Bar-à-Tapas?

Affiches de la 12ème Triennale
 Et pour vos affiches et vos tracts, on vous conseille de lire attentivement les règlements communaux. Ils disent notamment ceci : « Toute manifestation publique en plein air, tout rassemblement ou toute  distribution organisés sur la voie publique, avec ou sans véhicule, de nature à encombrer la voie publique ou à diminuer la commodité et la sécurité de passage ne peuvent avoir lieu sans l'autorisation préalable et écrite du Bourgmestre ; toute manifestation publique se déroulant dans un lieu clos et couvert, et ce compris sous tentes et chapiteaux ne peuvent avoir lieu sans déclaration préalable et écrite au Bourgmestre. (...) La demande ou déclaration doit être adressée par écrit au Bourgmestre au  moins 20 jours calendrier avant la date prévue ».
« Afin d’éviter toute entrave à la circulation ainsi que l’émergence  d’encombrement et de manière à ne pas nuire à la propreté des rues, aucune personne ne pourra se livrer à la distribution d’imprimés, écrits, gravures, annonces, tracts d’opinion ou philanthropique, tracts publicitaires...à la vente d’autocollants ou à la réalisation d’une enquête sur la voie publique sans en avoir fait la déclaration préalable au Bourgmestre. (...) Cette déclaration sera faite au moins 48 heures avant la distribution. (...) Ces documents ne peuvent être distribués que de la main à la main aux passants qui les acceptent. Toute distribution à la volée est interdite. »[2]
Il y a des dispositions du même type pour les affichages et de plus les endroits qui le permettent sont pratiquement inexistants.
Voilà. Si vous êtes graphiste ou simplement révolté par quelque chose que vous aimeriez porter à la connaissance du plus grand nombre il ne vous reste plus qu’à attendre la publication du règlement de la prochaine Triennale de l’Affiche Politique, à envoyer votre contribution, espérer être sélectionné. Ne comptez pas trop sur l’écho que votre affiche aura auprès des invités au vernissage, ils ne viennent pas pour les affiches.

–fRED

Paru sur www.lcr-lagauche.org/category/nos-blogs/fred-edgard-et-cie/

[1] Morceau choisi, voici ce que nous dit la farde de presse de la 12ème édition : « Véritables odes à la diversité et à la tolérance, ces créations mettent en exergue les grandes problématiquesde ces trois dernières années telles que l’hyper-communication, les crises financières et l’urgence environnementale pour faire émerger les immuables questionnements de notre société »
[2] Plus précisément c’est la « Charte du respect de l'autre » qui  règlemente le sujet. Le texte qui n’hésite pas à se définir comme «  un projet de ville pour faire de Mons 2015 la capitale des idées et du cœur »  nous précise néanmoins « Pour rappel, jeter un mégot de cigarette ou un papier de bonbon en pleine rue à Mons est répréhensible... Les amendes actuelles pour les incivilités de tout ordre peuvent aller de 80 à 250 euros. »

mardi 18 mars 2014

[Edgard s’efface…]


Hier, Edgard m’a appelé.
« Alors mon gars, il parait que tu te présentes ? » me lance t’il [1]. « Maintenant que c’est officiel, je pense que tu devrais arrêter de m’utiliser pendant la campagne électorale ».
Moi qui fais habituellement des efforts pour dépeindre Edgard comme un type un peu stupide, là, j’étais scié ! Et d’une certaine manière un peu flatté.
« Réfléchis, me dit-il, tu as tout intérêt à utiliser l’espace que tu occupes sur ton blog sur le site www.lcr-lagauche.org pour faire des articles plus intéressants ».
Ça se tient. Je pourrais par exemple parler un peu plus des politiques d’austérité du gouvernement Di Rupo. Un peu moins de foot, un peu plus du quotidien des travailleurs – avec ou sans emploi. Tiens, là, cette semaine, je pourrais donner mes impressions sur la sortie de Paul Magnette à propos des « limites » qu’il fixe à la description de la « classe moyenne », une manière détournée de gommer les vrais antagonismes de classes qui caractérisent la société capitaliste d’aujourd’hui. En gros, selon Magnette, il n’y a plus que, dans l’ordre,  des « malheureux », la « classe moyenne » et loin au-dessus des « très riches ». Bref, ceux qui ne travaillent pas (des fainéants ?), ceux qui travaillent dur et ceux « qui font tourner l’économie et qui créent des emplois ». Les mécanismes d’exploitation, ça n’existe plus ! Qui produit la richesse ? Pourquoi et comment certains se l’accaparent ? Le Président f.f. du PS escamote tout cela.
Deux mois avant les élections, il se risque à faire quelques propositions « de gauche » : 1% d’impôt sur les fortunes (c’est pas PTBiste ça ?), la suppression des intérêts notionnels et une lutte contre la fraude fiscale… Mais si vous lui demandez pourquoi depuis les 25 ans que son parti est « aux affaires » – je n’ai pas dit « dans des affaires » – rien de cela n’a été appliqué, il va vous répondre que c’est la faute aux libéraux qui ne veulent pas les suivre ! Un peu comme sa copine Laurette qui va attendre le prochain gouvernement pour remettre en cause les mesures d’exclusion du chômage… Et comme le rapport de forces, il et elle le limitent à l’intérieur du gouvernement et que la lutte de classe a disparu dans le chapeau du magicien Magnette en même temps que les travailleurs, ces revendications resteront fermement enfermées dans le catalogue des bonnes intentions !
Bon là, vous allez me dire que, comme d’habitude, je décroche mes flèches à « la gauche » (du gouvernement) alors qu’elle est « attaquée » par la droite. Mais je suis simplement comme beaucoup d’électeurs : quand je regarde ce qui s’est passé depuis des années je ne perçois plus aucune différence entre cette pseudo gauche et cette vraie droite.
Et voilà pourquoi il y a tant d’Edgard sur les routes qui ne s’y retrouvent plus…
–fRED


[1] Edgard est bien informé : je pousserai la liste PTB-GO ! à la Chambre pour le Hainaut -18ème place-

mardi 11 mars 2014

[Le cimetière des éléphants]


[Patatras Calatrava]


Vous vous rendez compte ? Cette fameuse gare si capitale à Mons 2015, c’est une fausse couche ! L’érection de cette belle queue (de dragon !) dressée vers le futur, est reportée à une date ultérieure, en 2018. Son génial géniteur sera à la pension depuis trois ans… Les travaux ne seront donc pas finis à temps pour recevoir les millions de touristes japonais, bruxellois, congolais, piétrebaisiens et pandalandais attendus en 2015. Du coup (si on peut dire), le coût de la mise au monde de la dragon-station sera revu à la hausse. Déjà en 2010 et 2012, le prix initial (2007) de 37 millions d’euros avait été revu sérieusement à la hausse. Eurogare[1] annonçait alors 150 millions[2]. Et aujourd’hui le SPF Mobilité et Transports parle de 272 millions d’euros, sept fois plus que le montant initial! A titre de comparaison, en novembre 2011 une nouvelle gare a été ouverte à Rome, qui a coûté 170 millions d’euros (elle accueille quotidiennement 140.000 passagers là où Mons -la quinzième en Belgique et la cinquième en Wallonie- en accueille chaque jour ouvrable de l’ordre de 20 000[3].

Mais qui cala ces travaux-là ?
Selon les responsables du projet mammouth, ces dépassements seraient dus aux retards provoqués par les recours déposés par les opposants sur différents thèmes (destruction de l’ancienne gare, sauvegarde de la tour St-Georges). Pourtant la première estimation déjà revue à la hausse (environ 155 millions d’euros) date de début 2010[4] soit bien avant les premiers recours. De plus il est quand même prévisible que des citoyens, des institutions, des associations exercent leur droit démocratique en recourant à la justice. Et l’expérience précédente à Liège, elle aussi gratifiée d’un jolie gare « Calatrava » (36.000 passagers par jour) qui a coûté 312 millions d’euros (et même +/- 437 millions, si on y ajoute les modifications des infrastructures ferroviaires que sa construction a entraînées) au lieu des 3,9 milliards de francs (quelque 100 millions d’euros) prévus en 2002, aurait pu nous éclairer…
« Gouverner, c’est prévoir », nos responsables ne semblent pas avoir fait leur la formule d’Émile de Girardin ! A moins que cette « inflation » n’ait été voulue dès le départ, comme dans beaucoup de chantiers publics, afin de faciliter les décisions au point de départ et ensuite trouver tous les bons prétextes pour justifier les dépassements ?

lundi 3 mars 2014

[Je suis patraque]



Je ne sais pas si c’est l’âge, mais je ne comprends rien à rien. Tenez, l’Ukraine, vous comprenez ce qu’il s’y passe ? On ne sait plus qui est qui. Il y a des types de tous les extrêmes qui se battent : l’extrême-droite, bien sûr ; l’extrême-gauche, c’est normal et même l’extrême-centre ! Nous on voudrait bien sortir de cette foutue Europe et eux ils veulent y entrer. Les « Démocraties » européennes soutiennent les nostalgiques du fascisme et les nostalgiques de l’Union Soviétique vantent les mérites de Poutine qui est tout sauf un gauchiste et encore moins un démocrate... Ça doit être les retombées de Tchernobyl!
Vu d’ici (par l’intermédiaire d’RTL) on a l’impression qu’on n’a le choix qu’entre le borgne et le bossu. Je me dis qu’on en a de la chance de vivre dans un petit pays tranquille où il n’y a finalement aucun problème. Un pays accueillant. On est bien gouvernés. N’en déplaise à tous ceux qui passent leur nuit à râler sur la toile. Ici, il n’y a pas d’oligarques, pas trop de politiciens pourris. Et on ne sort pas de prison pour se faire applaudir sur la place de Bruxelles.
Je vous le dis, je suis dans la plus totale confusion. Le matin, après un café bien serré, je me sens parfois un peu bizarre. J’ai l’impression qu’on essaie de me manipuler. Mais ça passe vite, ça doit être le café... J’allume la radio, tout ce qui parle de politique rentre par une oreille et ressort par l’autre. Je me réveille réellement quand on parle de foot. Et je suis en superforme quand mon club  gagne. Pas souvent, je vous le concède...

-Edgard

mardi 25 février 2014

[Notre club, c’est notre vie]

Ce n’est pas à vous que je dois expliquer combien je suis fanatique quand on parle de foot. La semaine passée, j’étais encore en pleine effervescence. Mon club va mal. Déjà qu’on est derniers, voilà maintenant que notre patron semble baisser les bras ! Il a pourtant déjà tellement investi dans ce club, des millions… Vous en connaissez beaucoup, vous, des gens prêts à claquer leur fortune, gagnée honnêtement à la sueur de leur front, dans une boîte locale ? Car mon club, en plus d’être une grande famille, c’est une véritable entreprise. De deux choses l’une : le boss, ou bien il s’est complètement trompé dans sa stratégie d’investissement ou alors il a été saboté. Quand il compare avec les autres clubs wallons, il pencherait plutôt pour la deuxième solution : « Quand on voit l’investissement de Roland Duchâtelet au Standard, il a mis 32 millions, il a déjà repris 20 millions et va revendre le club 60 millions. Moi, j’ai mis un montant important et le jour où je pars, je partirai avec rien. Dans les conditions actuelles, je ne peux plus continuer comme cela. S’il n’y a pas un geste fort de la Ville et si elle ne renoue pas le dialogue avec moi pour trouver des solutions et faire avancer le stade et retrouver les sponsors qui sont partis, moi je ne reste pas ».
En tout cas, il a bien raison de se sentir trompé : de pareils sacrifices pour si peu de résultats, cela n’obéit à aucune loi économique. En plus il y en a qui émettent des doutes, qui prétendent que l’origine des fonds n’est pas claire, que « le foot c’est une grande machine à laver le fric douteux », que « les appels d’offres pour les travaux du stade seront truqués ». Et d’autres qui se demandent pourquoi achever le stade alors qu’il n’y a que quelques centaines de spectateurs à chaque match.  Bref les éternels rouspéteurs. Comme si notre Président pouvait se permettre de tremper dans de telles combines alors que tous les projecteurs sont braqués sur la région en raison des « personnalités » qui en font la réputation ?
D’ailleurs le leader du club a bien montré son indépendance par rapport aux autorités à qui il reproche leur attentisme. Les supporters sont venus spontanément pour manifester sur la place de la Ville et soutenir les efforts de leurs dirigeants, même s’ils sont assez mécontents des résultats sportifs. Le Président déclarait  le soir même à la RTBF[1] « Quand j’ai vu les problèmes avec les supporters du Standard, j’ai vu les hommes politiques se réunir et essayer de trouver des solutions », abondant ainsi dans leur sens et les remerciant de leur pression sur la Ville.
Notre club, c’est notre vie.
—Edgard


paru sur : http://www.lcr-lagauche.org/notre-club-cest-notre-vie/

[1] http://www.rtbf.be/sport/football/belgique/jupilerproleague/detail_leone-si-on-me-donne-l-outil-je-reste-meme-en-d2?id=8203379

lundi 24 février 2014

[Ma petite entreprise…]

Vous connaissez Liu Yingxia ? Moi je ne savais rien d’elle jusqu’il y a quelques jours quand j’ai lu quelque part qu’elle avait des ennuis. Plus précisément elle vient de se faire virer par la CCPPC. On est en Chine continentale. La CCPPC (Conférence consultative politique du peuple chinois) est un organe de débat sans pouvoir de décision qui se réunit une fois par an, en même temps que la séance plénière de l’Assemblée nationale populaire.
Que reproche-t-on à Liu Yingxia ? D’avoir été désignée comme « plus belle membre de la CCPPC en 2010 » ? Rien d’officiel mais il semble que ce soit plutôt ses liens avec Jiang Jiemin, ex-directeur de l’agence nationale supervisant les groupes d’État et aujourd’hui sous le coup d’une enquête pour « violations de la discipline et de la loi » (bref, pour corruption), qui soit au cœur de cette révocation.
Mme Liu Yingxia est une « self-made-woman » de 41 ans, elle est entrée à l’école militaire de l’APL à 15 ans, puis a suivi ses études à l’Institut des équipements lourds à Harbin. À l’âge de 20 ans, « elle est diplômée de l’Université de Beijing et lance sa « petite entreprise », qui a prospéré dans les secteurs de l’immobilier et des travaux publics »[1] .
Depuis elle a fait du chemin, « à la force des poignets »… Elle est devenue une des 45 femmes les plus riches de Chine. Ceci ne l’empêchant pas d’être « proche du peuple ». En tant que membre de la CCPPC, Liu Yingxia avait déclaré aux médias qu’elle ne pouvait pas « parler uniquement en faveur des riches. Les responsabilités sociales d’une entreprise doivent toucher tous les domaines, mais la chose plus fondamentale est de se concentrer sur l’existence et le développement d’une entreprise propre, et surtout de respecter et prendre soin de ses employés ».
Elle est actuellement présidente et directrice de la SARL du groupe Xiangying au Heilongjiang »[2].
En 2012, un de ses fonds avait investi dans un projet d’oléoduc de 110 milliards de yuans, aux côtés du géant pétrolier public CNPC et de deux autres groupes d’État, a précisé le quotidien Xiaoxiang Chen Bao. Jiang Jiemin, alors à la tête de CNPC, avait présidé aux négociations.
C’était selon les médias chinois la première fois qu’une firme privée était autorisée à participer à un projet de construction d’oléoduc en Chine.
En Chine, les pandas sont mieux traités que les entrepreneurs…
fRED

lundi 17 février 2014

[Dimanche matin au marché avec Edgard]




- Edgard, tu ne sais pas quoi ? Les socialistes descendent dans la rue !
- Quoi ? Ils sont dans l’opposition ?
- Non ! Ils essaient de ne pas y aller. Faut dire qu’ils ne savent plus ce que c’est, la plupart des élus actuels n’étaient pas nés quand ils sont « montés » au pouvoir.
- Ouais, ça fait un sacré bail qu’ils sont au pouvoir... Je ne me souviens plus si c’est 25 ou 30 ans. Bon, et ils réclament quoi dans la rue, les socialistes ?
- Rien, ils distribuent des gadgets, une fois c’est des capotes, et une autre fois des pralines.
- Ils ne pourraient pas distribuer du boulot ? Des bons salaires ? Des pensions dignes ? Ça serait plus « socialiste », tu ne crois pas ?
- Tu n’y penses pas, c’es la crise, ils essayent de préserver l’essentiel.
- Et du boulot pour les jeunes, des salaires décents et une bonne pension, tu ne crois pas  que c’est essentiel ?
- Bien sûr, mais pour cela il faut des moyens et l’Etat est déjà bourré de dettes... L’Etat c’est comme un ménage, il ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens. Tout le monde doit faire un effort, travailler un peu plus longtemps, faire des économies.
- Tu crois que distribuer des pralines ça aide à faire des économies ? Et les cadeaux qu’on fait aux entreprises en réduisant les cotisations sociales, tu ne crois que c’est à cause de cela qu’on ne sait plus payer le chômage et les pensions ? Tu trouves normal que les entreprises ne paient pratiquement pas d’impôts, qu’elles reçoivent des aides publiques et qu’au bout du compte elles se barrent en laissant leurs travailleurs à charge de la collectivité. Et leurs sites pollués aussi d’ailleurs !
- Edgard, je pense que tu ne comprends rien à la politique. Depuis que Fred t’as emmené à Charleroi pour écouter une conférence de gauchiste, tu parles comme eux : des slogans vides...
- T’aurais mieux fait de garder ta capote pour te protéger l’esprit et de ne pas bouffer cette saloperie de praline avec laquelle ils essaient de t’endormir. Ouvre les yeux, l’essentiel pour eux c’est de garder leur place !