lundi 15 juillet 2013

[Ils ne verront pas les beaux chapeaux]

Ils ne verront pas les beaux chapeaux

En deux semaines 400.000 enfants sont morts de faim dans le monde
Depuis le 2 juillet, les médias ont investi les environs de St Mary, l'hôpital londonien où doit accoucher Kate Middleton.
Des dizaines de journalistes, leurs assistants, leur matériel et toute la logistique nécessaire pour couvrir un évènement planétaire : la naissance d’un(e) « Royal Baby »…
Ca se passe en Angleterre mais la fièvre de monarquolâtrie a traversé la Manche et envahi aussi notre plat pays en vue de l’accession au trône d’un grand adolescent.
Heureusement car en juillet il n’y a jamais rien à la télé, à part le Tour de France…
Mais savez-vous que depuis le 2 juillet, plus de 400.000 enfants sont morts de faim ou de soif dans le monde ?

fRED

mercredi 12 juin 2013

[Grèce : Pour que l’ERT reste grande ouverte !]

  • Le gouvernement grec vient d’annoncer la fermeture immédiate de l’organisme de l’audiovisuel public (ERT) sous prétexte d’«assainissement et de restructuration». Toute émission devrait cesser ce soir, mardi 11 juin, à minuit. Cette décision prise en catimini et appliquée par simple décret ministériel entraine le licenciement direct de 2 656 travailleurs et la suppression de presque 4 000 postes au total. L’assemblée générale des travailleurs d’ERT a décidé l’occupation du siège et des studios de l’organisme, ainsi que la poursuite du programme afin d’en informer la population. Ils appellent au soutien et à la solidarité. Voici leur appel. 

Pour que l’ERT reste grande ouverte !

par l’Assemblée Générale des journalistes d’ERT

L’ERT doit rester ouverte à la société ; aux contradictions, aux problèmes, aux angoisses, aux idées et aux actions de la société.
L’ERT doit rester ouverte à la culture ; aux gens, aux différentes tendances, aux aspirations et à la dynamique de la culture.
L’ERT doit rester ouverte à tous les citoyens du monde, en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, en Australie.
Les employés de la Radio et la Télévision publique ont le pouvoir et la volonté de préserver le bien commun de l’information, de la culture, du sport. Ils ont l’audace et la volonté de se battre pour que l’ERT cesse d’être manipulée par le ou les partis politiques au pouvoir.
Nous, les travailleurs, nous sommes encore debout et nous serons à la hauteur des circonstances. Nous allons nous battre pour un cadre institutionnel de fonctionnement de l’ERT qui établira et garantira l’indépendance de l’audiovisuel public et qui coupera, enfin, le cordon ombilical avec tout gouvernement et tout centre de décisions et d’interventions politiques ou clientélistes.
ERT doit rester ouverte en tant que bien public et propriété de tous les citoyens grecs. Ceux qui élaborent les plans de fermeture d’ERT ne font que servir d’autres intérêts. Ils sont dangereux.
Nous, journalistes de l’audiovisuel public, affirmons de la manière la plus catégorique que nous allons maintenir l’ERT ouverte par tous les moyens.
Nous appelons tous les citoyens, de Gavdos à Evros, à annuler ce plan cauchemardesque. À annuler toute tentative ayant comme but d’étouffer l’organisme d’audiovisuel public du pays.
Ceux qui font des cauchemars, qu’ils restent dans la béatitude de l’histoire à la méchante sorcière ou qu’ils se réveillent avant qu’il ne soit pas trop tard.
Quant à nous, nous restons éveillés.
Nous sommes en Assemblée Générale permanente et nous invitons tous les citoyens, les acteurs sociaux et politiques, les scientifiques, les hommes de lettres et les artistes au siège d’ERT à Agia Paraskevi.
Nous ne reculons pas. L’ERT est ouvert et le restera.

L’Assemblée Générale des journalistes d’ERT
Agia Paraskevi, le 11 juin 2013

mardi 4 juin 2013

[Aujourd’hui, nous sommes Un]

Lettre ouverte des protestataires d’Istanbul au peuple de Tunisie

à l'occasion de la visite de Tayyip Erdoğan, premier ministre turc en Tunisie

Nos cher/ère frères et sœurs de Tunisie,
Il n’y a pas très longtemps, vous avez créé une étincelle dans votre région qui s’est répandue partout rapidement, devenant le flambeau qui guide non seulement votre pays, mais aussi beaucoup d’autres vers un chemin où les régimes oppressifs ne sont plus tolérés. Cet essor a été fait au nom de la démocratie, de la liberté et des droits dont vous étiez privés. Vous avez été une inspiration et le monde vous a regardé mener votre pays vers un demain plus humain, plus digne et plus libre.

Aujourd’hui, en Turquie, nous vivons des moments très importants, marqués par la solidarité entre les gens qui se révoltent de manière pacifiste contre un gouvernement oppressif. La police, en qui nous faisons confiance, que nous appelons quand nous avons besoin d’aide, qui a juré de nous protéger nous attaque avec des armes chimiques qui brulent la chair, différents types de gaz qui nous empêche de respirer, de l’eau à haute pression, des balles plastiques qui sont tirées directement sur la tête des gens. Pourquoi ? Parce que nous avons agi comme notre constitution nous permet d’agir : nous avons protesté.
Il y a cinq jours, les habitants du quartier de Taksim à Istanbul ont commencé à protester contre un projet de construction d’un centre multi-fonctionel au lieu du seul parc restant du quartier. Ils étaient des écologistes qui voulaient simplement faire arrêter la construction donc ils ont pris leurs tentes et commencé à y faire un camp. Un jour à 5 heures du matin, la police a lancé une opération et a pulvérisé les gens avec le gaz poivre et l’eau à haute pression alors qu’ils dormaient sous leur tentes.
Cette opération contre une simple manifestation qui se faisait en paix a eu une importante réponse de toute la Turquie. Aujourd’hui, des centaines de milliers de personnes sont venues à İstanbul, et il existe des mouvements de résistance dans de nombreuses autres villes qui dénoncent la violence de la police qui est complètement arbitraire et qui va contre tout principe démocratique. La foule est devenue immense, pourtant ils restent ensemble et calmes, ils s’avertissent les uns les autres pour pouvoir rester calmes aux moments de tension et pour éviter tout acte de violence en dépit de l’utilisation disproportionnée de la force de la part de la police. Du coup, aujourd’hui, nous sommes unis. Aujourd’hui, nous ne nous battons plus. Aujourd’hui, nous résistons.
Chaque jour, il devient plus clair que nous sommes des pacifistes qui n’essayent que de se protéger, tandis que la réponse de la police devient de plus en plus brutale. Une recherche rapide apportera devant vos yeux des milliers d’images atroces, des vidéos et des histoires personnelles des manifestants. Vous verrez des images d’une fille seule, battue et insultée par 10 policiers. Vous verrez les policiers jeter les bombes de gaz dans des immeubles d’habitation et verrouiller les portes afin que les gens ne puissent pas sortir. Vous verrez les policiers pulvériser par les gaz des mosquées où les jeunes volontaires réalisent les premiers secours pour sauver les blessés. Pourtant, cela va vous montrer une solidarité qui n’a jamais été vue jusqu’à ce jour en Turquie. Nous sommes devenus un peuple qui se sent coupable quand il va se coucher, quand il n’est pas dans les rues avec ses amis, à respirer le gaz chimique constamment pulvérisé sur eux. Le soir, nous devenons des chimistes, des pharmaciens, des infirmiers, des agents de renseignement et des journalistes; et simplement des amis. Or, à travers la même recherche, dans les rues vous verrez des gens se faire des boucliers humains pour protéger des inconnus. Vous verrez des gens qui protègent et se soutiennent les uns des autres par tous les moyens possibles.
Vous verrez les manifestants résister, main dans la main, pendant toute la nuit et nettoyer les rues qui ont vu leur combat de la veille pendant la journée – à nouveau main dans la main. Vous verrez un flux irrépressible d’informations entre les manifestants à travers les médias sociaux et les émetteurs-récepteurs, malgré les restrictions sur les moyens de communication adoptées par le gouvernement pour nous empêcher d’utiliser notre droit démocratique de citoyens dignes, pour protester et se faire entendre.
Nos chaînes d’information opprimée par le gouvernement refusent de montrer ce qui se déroule sous leurs yeux, c’est pour ça que vous voyez les gens s’organiser pour que tout le monde soit au courant de cette férocité à la fois en Anatolie et dans le monde entier. Cette violence contre les générations qui sont l’avenir de notre beau pays n’est plus tolérable. Nous ne sommes pas des terroristes, et nous refusons d’être perçus comme tel.
Aujourd’hui, nous sommes unis. Aujourd’hui, nous sommes Un. Nous refusons d’être associés à un parti politique ou une idéologie. Notre idéologie est la liberté et la démocratie. Nous sommes des personnes de tous âges, de toutes religions, de toutes minorités ethniques, de toutes idéologies qui, épaule contre épaule, se révoltent contre un gouvernement qui ne respecte pas les principes d’une véritable démocratie.
Nous nous révoltons contre notre Premier ministre, qui a répondu à nos appels en nous rappelant qu’il détenait 50% de la population de la Turquie qui ont voté pour lui et s’il le veut, il pourra rassembler un million de personnes pour aller dans la rue et se révolter contre nous. C’est très dommage, car nous ne sommes pas contre une partie de notre population; nous sommes contre la mentalité qui perçoit le pourcentage de ses votes comme une source de légitimité pour ses actions arbitraires. Or, ceci n’est pas comment une démocratie est définie; une démocratie est polyphonique pendant et après les élections.
Nous nous révoltons donc contre ce même système dont chaque communauté a souffert dans différentes périodes de l’Histoire de la Turquie moderne; la communauté islamique, laïque, kurde, arménienne et plusieurs autres. Nous revendiquons aujourd’hui, le droit d’être entendu et respecté par le gouvernement qui a la fonction de nous protéger et de nous rendre le droit de vivre comme des êtres humains dignes de respect dans notre pays que nous aimons. Nous voulons que notre Premier ministre arrête les forces de police et nous laisse nous exprimer. De cette façon, il va voir que c’est ses propres jeunes qu’il est en train d’attaquer et personne d’autre.
La raison pour laquelle nous vous écrivons cette lettre est que cette semaine, notre Premier ministre Tayyip Erdoğan va visiter votre pays au lieu de rester en Turquie et de régler la situation qui est arrivée au point de causer les morts de nos amis. Cela nous indique que malheureusement, il ignore tous ceux qui sont morts et blessés par suite de l’application brutale de ses directives par les forces de la sécurité. Cette lettre est notre cri, notre appel à vous, à nous aider, à nous rejoindre dans notre protestation en vous-même protestant son arrivée en Tunisie.
S’il vous plait, montrez-lui que nous ne sommes pas seuls. Montrez-lui que les manifestants pacifiques et démocratiques gagnent toujours, comme vous l’avez montré au monde entier.
Au nom de la paix, de la liberté et de l’expression.
Vos frères et sœurs en Turquie

jeudi 14 mars 2013

[Nom d'un pape]

Je voudrais faire taire certaines critiques.
Un pape nouveau et tout de suite j'entends ces moqueries : argentin, 76 ans, il a des lunettes,...
Argentin? Alors quoi Ernesto là, le sous-commandant pape de toute une jeunesse il était aussi argentin et cela ne l'a pas empêché de devenir ministre à Cuba.
76 ans? Vous savez quel âge il aurait le Che? 85 ans! (il est né le 14 juin 1928 à Rosario de Santa Fe alors que Jorge lui il est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires. 
17 décembre? Tout un symbole non? C'est la date de naissance de Claude Nougaro, point cardinal de la chanson. Et surtout la date de l'immolation de Mohamed Bouazizi...
Les lunettes? Il vient un âge où il faut assumer son âge... Et puis le Che français qui est devenu Président de République Socialiste de France lui aussi il a des lunettes. Et tu entends quelqu'un le critiquer?
Je vais vous dire, moi, vous êtes ridicules. Et vous êtes jaloux que notre sainte église vous batte sur votre propre terrain.
fRED

mardi 12 mars 2013

[Humeur macabre]

Un camarade est décédé il y a quelques jours. Je décide de me rendre à ses funérailles à Herseaux (Mouscron). Je pars donc à la recherche, sur internet du cimetière de Herseaux... Je trouve le site de la Ville de Mouscron, quoi de plus simple? Dans les onglets, à première vue il n'y a pas de cimetière : "Vivre à Mouscron", "Jeunesse", "Petite enfance", "Logement", "Sports", "Enseignement", "Tourisme", "Culture"...
Je vais donc utiliser l'outil de recherche. En haut à droite j'introduis "Cimetière" dans la case blanche. Un clic plus loin une fenêtre m’annonce qu'il y a 7 occurrences pour ce terme. Un clic encore et me voici enfin au cœur du sujet : je dois choisir entre ces différentes possibilités, Tourisme & Festivités ; Histoire - Fête de la Main ; Archives ; Bureaux ; Environnement.
Mais il est où ce cimetière?
Je clique sur Environnement, en me disant qu'on n'enterre pas les gens dans les archives, dans les bureaux, qu'on ne les envoie pas faire du Tourisme et qu'on peut difficilement classer les funérailles dans les festivités.
http://www.laprovince.be/sites/default/files/imagecache/pagallery_450x300/111058178_ID6499802_crprgejdelplan_honnelles__H36HG9_0.JPGUn clic, donc. "Déchets / Collectes... A Mouscron, les citoyens peuvent bénéficier de 3 collectes en porte à porte, à savoir : les déchets ménagers, les PMC et les papiers/cartons."
Serge, camarade, s'il te plait attends-moi, je suis perdu!
fRED 

http://www.mouscron.be/622.asp

 

 

jeudi 7 mars 2013

[Région arabe : une « Ola » révolutionnaire]

Région arabe : une « Ola » révolutionnaire

par Luiza Toscane 

Le processus enclenché le 17 décembre 2010 en Tunisie n’est pas retombé ; il n’est pas non plus en perte de vitesse et se poursuit dans nombre de pays arabes. Après la Tunisie, l’Egypte, puis le Yémen, Bahreïn, Libye, Maroc, Oman, Syrie. En 2012, la Ola s’est étendue au Soudan, à l’Arabie saoudite, à la Cisjordanie, au Koweït et à la Jordanie.

Des processus révolutionnaires ?

On assiste à deux sortes de dynamiques : l’une franchement révolutionnaire qui se fixe l’objectif de la fin des régimes, comme c’est le cas dans la majorité des pays qui ont connu des manifestations de rue, et une seconde, réformatrice, qui demande au régime d’entreprendre des réformes. Mais il s’agit de réformes, pour certaines, tellement substantielles et contradictoires avec l’essence même des régimes qu’une dynamique révolutionnaire pourrait s’enclencher dans ce processus. Reste qu’au Maroc, les revendications encore minoritaires « le peuple veut la chute du régime » ou « La République est la solution » progressent, et à Koweït on a entendu parfois « le peuple veut la chute du tyran ». Le seul pays où le slogan « le peuple veut la réforme du régime » n’a pas été transformé depuis deux ans est le Sultanat d’Oman.