En France, les chiffres de mobilisation du 1er mai sont incontestablement en recul par rapport à ceux des 29 janvier et 19 mars. Mais plusieurs lectures peuvent en être faites. Car c’est à la fois moins en nombre que le 19 mars mais plus que bien des défilés de premiers mai depuis longtemps. Et il n’ya pas de commune mesure entre un défilé en semaine, soutenu par des grèves, où des entreprises entières défilent et le début (chômé) d’un week-end prolongé. Il faut sans doute tenir compte d’un mix de plusieurs sentiments diffus parmi les travailleurs : un manque d’adhésion à un plan d’action qui n’en est pas un, tant il manque de tempo ; l’envie de profiter d’un belle journée de soleil et d’un long week-end avant que le stress du boulot (ou de sa cruelle absence) nous reprenne dès lundi ; une certaine usure aussi car les luttes qui ont éclaté partout dans le pays, n’ont pas trouvé, auprès des bonzes syndicaux, la chambre d’écho dont elles avaient besoin. Dans tous les cas la responsabilité des dirigeants de la gauche réformiste (syndicale ou politique) est lourde. Mais notre volonté de poursuivre et d’approfondir la riposte à la crise est tenace.
[Et demain ?] Les grands veulent nous faire payer la crise qu’ils ont provoquée. Cela ne nous laissera pas de répits : dès demain les plans sociaux vont continuer, chaque jour ce sont pratiquement 3 .000 camarades qui perdent leur boulot en France, 5.500 en Espagne,…
Chacun va devoir faire le choix : la lutte ou la résignation.
Il est possible de gagner en s’en donnant les moyens, mais il faudra pour cela plus qu’une journée de grève tous les deux mois. Nous y mettons, à chaque fois, toutes nos forces, nous sommes déterminés et nombreux, mais si elles restent sans lendemain, les journées d’action, aussi réussies soient-elles, finissent par épuiser et démoraliser.
[Refuser de payer la crise.] La seule voie possible pour redonner espoir à tous ceux qui ont été éjectés des entreprises c’est d’imposer l’interdiction des licenciements, de faire rembourser aux entreprises les subsides publics et les réductions de cotisations qu’elles ont empochées.
Les mobilisations doivent se concentrer sur cet axe principal. Pour les prochaines échéances (manifs européennes des 14, 15 et 16 mai) pourquoi ne pas mobiliser en tête des manifs toutes les victimes des licenciements consécutifs aux plans sociaux? Pourquoi pas des marches des entreprises visées par les licenciements et le chômage partiel qui convergent vers les capitales de tous les pays européens le même jour, en organisant l’accompagnement et la solidarité à chacune des étapes ?
fRED
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire