Le 16 avril dernier, un mouvement de grève et de manifestation d’ampleur historique a eu lieu à Monaco, ce « paradis patronal, pas salarial », comme on a pu le lire sur certaines banderoles. Le cortège, fort de 3000 personnes, était privé d’animation, tout usage de véhicule à moteur ayant été interdit par les autorités. Mais ce défilé à lui seul a bien constitué une sacrée animation, dans ce paradis fiscal recroquevillé sur ses richesses, sur le bien-être de ses multi-millionnaires et de ses entreprises.
L’occasion pour les travailleur-se-s de manifester leur inquiétude face à une situation sociale qui se dégrade, pour revendiquer notamment une amélioration des conditions d’emploi et de salaire. En effet, comme le note la secrétaire syndicale Angéle Braquetti : « Nous nous opposons au recul social imposé par le patronat en principauté. A Monaco, il n’y a toujours pas d’obligation de motiver un licenciement, et le recours à l’intérim et au CDD est illimité. Nous demandons aussi la parité des salaires avec la France ». Les salaires seraient équivalents à ceux en vigueur en France, à ceci près qu’ils correspondent à 39 heures de travail à Monaco contre 35 heures en France, juste à côté. Et que les loyers et le coût de la vie sont nettement supérieurs. L’appel à se « réapproprier les fruits de leur travail » et à se mobiliser « contre le recul social enregistré au cours des 30 dernières années » a donc fédéré en nombre.
Etaient partie prenante de ce mouvement, des salarié-e-s du privé, mais aussi, ce qui est exceptionnel à Monaco, du public qui s’associait pour la première fois à ce type d’action depuis des décennies ! On trouvait ainsi côte à côte des employé-e-s de Carrefour, de BNP Paribas, de l’orchestre philharmonique de Monaco, de différents palaces, de salarié-e-s de l’industrie (sous-traitantes dans le secteur automobile, chimie, métallurgie, des transports urbains (privatisés), des sociétés monégasques des eaux et de l’électricité, du centre hospitalier Princesse Grace, mais aussi des retraité-e-s, des locataires…
Un mouvement fourni, donc, qui fait écho à des mobilisations précédentes : grève à l’usine Sofamo-Biotherm (groupe L’Oréal) en novembre 2008, importante manifestation unitaire de mai 2008, grève chez les salarié-e-s des « bandits manchots » de la Société des Bains de Mers en avril 2008, grève à l’Hôtel Mirabeau en octobre 2007 (un palace 4 étoiles), manifestation syndicale en juin 2005…
(d'après http://www.gauche-anticapitaliste.ch)
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