mercredi 4 décembre 2013

[Attention, un Bodson peut en cacher un autre]

CECI EST UN FAUX

Attention, un Bodson peut en cacher un autre
Erreur grossière ou manipulation éhontée ? Ce lundi 2 décembre, le journal Le Soir a fait fort en attribuant à Thierry Bodson, le Secrétaire Général de la FGTB wallonne, les déclarations recueillies auprès de son homonyme Philippe Bodson, ancien patron de Glaverbel, Tractebel, et de la FEB, ancien sénateur MR, anobli comme baron en 2000  (il parait  que sa devise est Veritas et Perseverantia, tout un programme).
Une petite erreur me direz-vous ? Sinon que le sujet, les conditions d’un vote à l’issue d’une assemblée syndicale aux TEC (qui avait débouché sur un mouvement de grève) et les réactions, très rapides et bien orchestrées, en font une des nombreuses illustrations des campagnes de dénigrement dont les travailleurs et les syndicalistes sont la cible.
Le premier à réagir à la fausse « interview express » de Thierry Bodson fut Paul Magnette, Président FF du PS (dans la même édition du Soir) : « Paul Magnette a salué la proposition de Thierry Bodson dans nos pages, de préférer le vote à bulletin secret qui « donnerait une vision plus juste des sentiments des uns et des autres ». Le président du PS a enfin rappelé que le droit de grève était « un droit sacré ». « Mais il y a une exploitation de ce droit. Abuser du droit de grève, c’est le fragiliser »[1].
Notons au passage, qu’une fois la vérité rétablie sur l’identité de l’interviewé, le « socialiste » Magnette donne raison au « patron libéral »… Quand nous parlons de social-libéralisme !
Le lendemain, c’est la RTBF qui en a remis une couche dans son émission « populaire » « C’est vous qui le dites », qui proposait à ses auditeurs de réagir aux propos faussement attribués au syndicaliste : « Dans la foulée de la grève des TEC Liège vendredi, vous pouvez commenter la petite phrase de Thierry Bodson, le secrétaire général de la FGTB wallonne. Il dit clairement dans Le Soir que « le vote à main levée n’est pas une bonne manière de voter dans les assemblées de personnel ». Le Soir avait pourtant publié un petit « rectificatif » en page 5 le jour-même[2].
René revient « m’a-t-on dit »…
Il parait que dans les assemblées syndicales, ce sont les « extrémistes » qui manipulent, dixit Bodson-Patron : «  Sur 100 personnes, m’a-t-on dit, 20 étaient pour la grève, 20 étaient contre et 60 étaient indécises. Le vote a eu lieu à main levée, ce qui n’est pas une bonne manière de voter, car les extrémistes sont là pour influer sur les décisions. » Voilà le genre de niaiseries que l’on répercute en page 2 du « très honorable » Soir ! Quelques jours auparavant le même journal n’avait pas hésité à ressusciter feu René Piron, ancien président des métallos de la FGTB Liégeoise, décédé en 1997 qui selon la gazette en question, le 1er mai 2012 était revenu souffler sur les braises… à Charleroi, sur les terres de Magnette! « René Piron, patron de la FGTB, y avait organisé son propre cortège, sa manifestation, indépendamment du PS, en rupture même avec lui)[3].
Bref du grand n’importe quoi, fabriqué avec des « m’a-t-on dit », des faux, des « erreurs » et un peu de persévérance. Veritas et Perseverantia…

 4 décembre 2013 - Freddy Mathieu


[1] Le Soir – lundi 2 décembre 2013
[2] « Un quiproquo nous a fait prêter à Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne des propos tenus par  Philippe Bodson, administrateur de sociétés. » Le Soir – mardi 3 décembre 2013 p.5
[3] Le Soir Vendredi 29 novembre 2013 p.6

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