vendredi 26 juin 2009

[chiens de garde…]

[Ah ! les ouvriers de Bridgestone] Ils énervent Jacqueline Galant. Un communiqué et une interpellation à la Chambre des représentants, la présidente d’arrondissement du MR est indisposée. Elle « déplore les actions entamées par les ouvriers depuis deux semaines, à la suite de l'annonce du licenciement de huit agents du magasin, délocalisé à Zeebruges. « Quelle belle image notre région donne encore d'elle… Le noyau dur des grévistes a-t-il conscience des conséquences irrémédiables que ces événements pourraient générer ? » Elle ajoute : « Le MR de l'arrondissement espère que les ouvriers retrouveront la raison et reprendront le travail dans les plus brefs délais pour sauver le site de Frameries.».
[Les ouvriers de Bridgestone ont-ils perdu la raison ?] Récemment, j’évoquais déjà cette fâcheuse tendance à inverser les rôles : « voici les coupables (coupables, notamment, d’une violence sociale qui considère les travailleurs comme de vulgaires objets jetables) qui se transforment en victimes… Et ceux qui se battent pour défendre leur droit à vivre dans la dignité, transformés en voyous ! » (1)
Les voici maintenant devenus fous. Oui la solidarité est une forme de folie. Contre laquelle Jacqueline Gala est immunisée, elle est tombée dans une autre marmite dès sa plus tendre enfance. Mais la potion magique ne semble pas avoir eu d’autres effets, elle parle visiblement de choses qu’elle ne connait pas.
Quelques exemples :
1. Dans son interpellation de la Ministre Milquet, elle s’insurge : « on me parle de huit personnes et vous en évoquez neuf, (…) les huit personnes concernées se sont vu octroyer des indemnités de rupture plus correctes puisque dépassant de un ou deux mois le minimum légal…Je ne suis donc pas d'accord de parler de licenciements secs. ».
Que disent les travailleurs ?
« Ce mouvement de solidarité a démarré suite au licenciement brutal et injustifié de 8 ouvriers décidé le jour même par la Direction de Bridgestone. En agissant de la sorte, cette direction a "renié" sa signature puisqu'elle ne respecte pas la dernière convention collective de travail conclue sur le plan de l'entreprise pour les années 2007-2008 et 2009. En effet, cette CCT prévoit dans son article 1 intitulé "sécurité d'emploi" que : « l’entreprise mettra tout en œuvre en vue d'éviter des licenciements pour raisons économiques et techniques. Si des difficultés surviennent en la matière, il est préalablement instauré un régime de chômage partiel, si possible par roulement »(…) Pas de reclassement possible au sein de ce service a décrété le Sieur Clarinval! Pourtant, il y a 24 prépensionnables dans le service "production" et ce dans les 12 mois qui viennent, il y a une quinzaine de CDD dont le contrat se termine prochainement, on pourrait faire du crédit-temps, et bien entendu organiser le chômage partiel comme exigé par la CTT d'entreprise. »
Il s’agit bien de licenciements secs puisque qu’aucune des alternatives évoquées par la Convention n’a été acceptée par la Direction. Et c’est bien de 9 licenciements dont il est question puisque qu’au delà des 8 licenciements « secs », il y a aussi celui d’un « travailleur protégé », Secrétaire du Conseil d’Entreprise, membre du CPPT, délégué syndical de la FGTB (licenciement qui nécessite une procédure particulière, visiblement Mme Gland ne sait rien de cette procédure…)
2. « depuis le 12 juin, un piquet de grève est organisé devant l'usine, qui bloque tout et qui empêche tout travailleur de pénétrer dans les installations (…) je peux vous dire que la direction est démoralisée en raison de la violence et de l'agressivité dont il est fait preuve à son égard. »
Mme J. Galante est à nouveau à côté de la plaque : la grève a éclaté le 11 juin après-midi, le 12 au soir, une intervention policière démesurée a écarté le piquet « pacifique » et « libéré » la direction : depuis lors on ne l’a plus revue à Frameries (pas plus que Mme J. Argent), on ne voit pas très bien quand et comment elle aurait pu être victime d’une telle « agressivité », d’une telle « violence »…
[Image] Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, Mme J. Galant n’aime pas les ouvriers qui ne sont pas « sages comme des images », elle n’aime pas les « fous » qui sont révoltés par l’injustice. Elle est libérale (mon petit doigt me dit que, plus petite encore, elle aurait voulu être n’importe quoi, mais que personne n’a voulu d’elle – ouf !-).
Je n’ai qu’un conseil à lui donner : à propos d’IMAGE, occupez-vous de la vôtre, y’a encore du boulot.
fRED

2 commentaires:

damiounche a dit…

Justement, j'ai lu un article sur Mme Galant il y a 2 jours dans Le Soir : elle y est présentée comme une enfant de la région qui connaît tout le monde et patati et patata. Belle image de marque et puis il y a la réalité. Apparemment ses origines chrétiennes ne l'ont pas aidé à être charitable.

damiounche a dit…

C'est tellement habituel que cela en devient lassant : tout le monde ouvrier sait très bien que ces libéraux sont d'indécrotables individualistes et d'affreux égoïstes. Mais ils persistent à nous faire croire le contraire. Ils nous prennent pour des demeurés ou quoi?