lundi 16 mars 2009
dimanche 15 mars 2009
Après la Guadeloupe, victoire aussi pour les travailleurs de Martinique!

Après le combat victorieux des travailleurs de la Guadeloupe, voici un nouveau camouflet pour le gouvernement et le patronat!
à voir : le site du "Collectif du 5 février"
mercredi 11 mars 2009
Appel unitaire pour le 19 mars : la victoire des Guadeloupéen-ne-s en appelle d’autres. Face à Sarkozy et au MEDEF amplifions la mobilisation!

Chaque jour qui passe confirme l'ampleur et la gravité de la crise qui pèsent sur la population à commencer par les salariés du public et du privé, les chômeurs et les retraités.
Chaque jour qui passe confirme aussi le danger qu'il y aurait à laisser se poursuivre la mise en œuvre des choix du gouvernement actuel qui, loin de combattre les racines de cette crise, continue au contraire de l'alimenter, continue de nous la faire payer et s'enfonce dans une dérive autoritaire pour imposer ses choix !
L'argent, par milliards d'euros, continue de circuler à sens unique : tout pour les financiers et les grands patrons, les miettes pour le monde du travail !
Les robinets sont grands ouverts pour éponger les pertes des Caisses d'Epargne et des Banques populaires sur les marchés financiers spéculatifs et financer leur fusion en nommant un PDG sous contrôle de l'Elysée. Ils le sont encore pour renflouer les groupes automobiles en les laissant continuer à licencier et à développer le chômage partiel (20 000 suppressions d’emplois annoncées !). Mais ils sont fermés pour l'université et la recherche, l'hôpital et la santé, le logement social, les salaires et les retraites, l’ensemble des services publics
Cela suffit! C'est socialement intolérable, économiquement inefficace et politiquement inadmissible.
Ce n'est pas au monde du travail, à la population de payer la crise! La journée du 29 janvier comme le mouvement aux Antilles, en Guyane et à la Réunion portent clairement ce message et l'exigence d'un changement de cap, notamment sur les questions des salaires, de l'emploi et des services publics.
Les mobilisations imposent de premiers reculs au gouvernement.
Nous saluons la victoire des Guadeloupéens notamment sur l'augmentation de 200 euros pour les bas salaires et sur les mesures contre la vie chère. Nous saluons le mouvement à l'université qui a obtenu le gel, pour deux ans, des suppressions de postes d'enseignants-chercheurs.
Plus légitime que jamais, l'exigence de choix politiques, économiques, écologiques et sociaux différents grandit dans le pays, en Europe et dans le monde. Elle conteste et combat les logiques de la mondialisation capitaliste, les appétits de profits et de rendements financiers exorbitants et la mise en concurrence basée sur le dumping social et fiscal.
Des mobilisations importantes continuent de se déployer et de se renforcer. C’est vrai dans l'université, la recherche, la santé, la poste et d’autres secteurs publics. C’est vrai dans de très nombreuses entreprises privées où les plans de licenciement, de chômage partiel et de compression salariale frappent quotidiennement. Tout cela confirme le besoin d’unité pour construire le rapport de force le plus large.
Si la grève en Guadeloupe a fini par être entendue, la surdité du Président de la République, du gouvernement et du Medef à l’égard des revendications que la journée d'action unitaire du 29 janvier et les grèves dans l’ensemble des Antilles et à l’ile de la Réunion ont portées, continue.
Dans ces conditions, les organisations syndicales ont unanimement confirmé la tenue d'une grande journée de grèves et de manifestations le 19 mars prochain.
Conscientes que l'unité est une force essentielle face à l'obstination gouvernementale et patronale, comme le montre le mouvement des Antilles, les organisations de gauche signataires de ce texte appellent à soutenir et à amplifier ces mobilisations, à réussir le 19 mars une très grande journée de protestation et de propositions, plus forte encore que celle du 29 janvier.
Elles souhaitent contribuer, dans la diversité de leurs positions, à amplifier dans ces mouvements, le débat et l'action sur les nouveaux choix politiques alternatifs aux logiques actuelles nécessaires et utiles pour répondre aux mobilisations sociales.
Cela concerne notamment l’opposition aux suppressions d’emplois et à la précarisation, dans le privé comme dans le secteur public, l'augmentation des salaires, du SMIC, des minimas sociaux et des retraites. La défense et le développement des services et de l'emploi publics ; la réorientation des richesses du pays vers le développement de productions et de services susceptibles d'engager notre pays dans un tout autre mode de développement fondé sur la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.
Signataires : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le PG, le PS, le MRC La Fédération, la CNCU, ADS, Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire .
Nous saluons la victoire des Guadeloupéens notamment sur l'augmentation de 200 euros pour les bas salaires et sur les mesures contre la vie chère. Nous saluons le mouvement à l'université qui a obtenu le gel, pour deux ans, des suppressions de postes d'enseignants-chercheurs.
Plus légitime que jamais, l'exigence de choix politiques, économiques, écologiques et sociaux différents grandit dans le pays, en Europe et dans le monde. Elle conteste et combat les logiques de la mondialisation capitaliste, les appétits de profits et de rendements financiers exorbitants et la mise en concurrence basée sur le dumping social et fiscal.
Des mobilisations importantes continuent de se déployer et de se renforcer. C’est vrai dans l'université, la recherche, la santé, la poste et d’autres secteurs publics. C’est vrai dans de très nombreuses entreprises privées où les plans de licenciement, de chômage partiel et de compression salariale frappent quotidiennement. Tout cela confirme le besoin d’unité pour construire le rapport de force le plus large.
Si la grève en Guadeloupe a fini par être entendue, la surdité du Président de la République, du gouvernement et du Medef à l’égard des revendications que la journée d'action unitaire du 29 janvier et les grèves dans l’ensemble des Antilles et à l’ile de la Réunion ont portées, continue.
Dans ces conditions, les organisations syndicales ont unanimement confirmé la tenue d'une grande journée de grèves et de manifestations le 19 mars prochain.
Conscientes que l'unité est une force essentielle face à l'obstination gouvernementale et patronale, comme le montre le mouvement des Antilles, les organisations de gauche signataires de ce texte appellent à soutenir et à amplifier ces mobilisations, à réussir le 19 mars une très grande journée de protestation et de propositions, plus forte encore que celle du 29 janvier.
Elles souhaitent contribuer, dans la diversité de leurs positions, à amplifier dans ces mouvements, le débat et l'action sur les nouveaux choix politiques alternatifs aux logiques actuelles nécessaires et utiles pour répondre aux mobilisations sociales.
Cela concerne notamment l’opposition aux suppressions d’emplois et à la précarisation, dans le privé comme dans le secteur public, l'augmentation des salaires, du SMIC, des minimas sociaux et des retraites. La défense et le développement des services et de l'emploi publics ; la réorientation des richesses du pays vers le développement de productions et de services susceptibles d'engager notre pays dans un tout autre mode de développement fondé sur la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.
Signataires : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le PG, le PS, le MRC La Fédération, la CNCU, ADS, Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire .
lundi 9 mars 2009
Manif anti-crise à la Bourse

Au niveau européen, les syndicats plaident notamment pour l'introduction d'une taxe sur la spéculation financière, une meilleure harmonisation de la fiscalité européenne et un plan de relance européen.L'action de lundi à Bruxelles consistait surtout "à lancer un message en vue des prochaines manifestations qui sont à l'agenda, notamment celle de Londres le 28 mars et celle de Bruxelles le 15 mai". (Belga)
dimanche 8 mars 2009
Royaume-Uni : la grande peur de la lutte des classes

La BBC est sans aucun doute la meilleure télévision au monde. Ses programmes sont dans l’ensemble de qualité et sa ligne éditoriale est plutôt pluraliste et centriste. C’est un fait rarissime dans un monde de médias bêtifiants et de droite. Cependant, trois sujets échappent à ce modus operandi. Sur les ondes de la BBC, il n’est guère permis de critiquer la famille royale, la politique étrangère de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis ou la marche capitaliste du monde. Des événements récents ont concerné le troisième de ces interdits majeurs.
Début février, des "grèves sauvages" (Wildcat strikes) ont éclaté dans les raffineries Total et dans des centrales électriques à travers le pays. Les travailleurs britanniques protestaient contre le recours à une main-d’œuvre italienne et portugaise (employée à des salaires inférieurs aux normes locales), qui entraînait leur mise au chômage, puisque les emplois étaient réservés aux travailleurs étrangers.
Gordon Brown et Peter Mandelson sont montés au créneau pour dénoncer la nature "xénophobe" de ces grèves.
Une interview tronquée
La BBC, toujours servile en pareil cas, leur a emboîté le pas. Une interview de gréviste diffusée sur la BBC1 a été tronquée. On pouvait succinctement entendre un gréviste affirmer: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens." Le même reportage a été retransmis en intégralité sur la BBC2. Cette fois-ci, on pouvait entendre: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens; on est complètement séparés d’eux, ils viennent avec leurs propres compagnies." Les éditeurs du programme de la BBC ont tronqué une réponse de gréviste pour en altérer radicalement le sens. Dans le premier cas, la réponse apparaît motivée par le rejet de l’étranger et la fermeture à l’immigration. Dans la vraie version, il n’en est rien: le gréviste rapporte des faits, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible de côtoyer les travailleurs étrangers, car ils arrivent avec l’entreprise qui les emploie et qu’on les tient volontairement à l’écart de la main-d’œuvre locale. La BBC, confrontée à une question politiquement sensible, est devenue le porte-parole d’un gouvernement hostile aux droits des travailleurs. Car ce que craint Gordon Brown, c’est le renouveau de la combativité salariale et syndicale.
Tony Blair et Gordon Brown n’ont en effet pas défait la législation du travail thatchérienne. Dans le monde occidental, la Grande-Bretagne est le pays qui restreint toujours le plus sévèrement le droit de grève.
Derek Simpson, le coleader du syndicat Unite, a dit les choses clairement : "Ces grèves n’ont rien à voir avec le racisme ou l’immigration. C’est une question de classe."
Il est tentant de préciser le propos : ces grèves britanniques sont une question de lutte des classes. Karl Marx considérait que la lutte des classes s’organisait autour d’une classe capitaliste qui détenait le capital, dirigeait et gérait la production et, enfin, s’appropriait la plus-value correspondant à l’exploitation du labeur des travailleurs. Depuis l’époque victorienne, rien de nouveau sous le soleil de l’exploitation capitaliste! En décembre 2007, la Cour européenne de justice (CEJ) avait abondé dans ce sens avec deux arrêts qui avaient fait beaucoup de bruit. L’arrêt Laval avait interdit aux syndicats d’agir contre les entreprises qui refusent d’appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays communautaire, les conventions collectives applicables dans ce pays. L’arrêt Viking avait estimé que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté d’établissement garantie par le droit européen. La CEJ en avait conclu que la lutte des syndicats contre ces pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale.
De la xénophobie imaginaire
"Les emplois britanniques aux travailleurs britanniques": c’est un vieux slogan du British National Party (BNP), une formation d’extrême droite. Il a récemment été repris par Gordon Brown, le très néolibéral Premier ministre, jamais à court de promesses démagogiques. Ces mots empoisonnés ont été lancés au visage du démagogue par les grévistes qui ont demandé avec ironie qu’il tienne sa promesse! La xénophobie dénoncée par le New Labour et la BBC était imaginaire. Les grévistes n’ont exercé aucun chantage sur les travailleurs italiens et portugais non-syndiqués, sous-contractés, sous-payés, ni n’ont exigé leur rapatriement. Les cibles de leurs critiques ont été les employeurs et leur course au dumping social, ainsi que le gouvernement qui les soutient dans cette entreprise. Les militants du BNP qui avaient tenté d’infiltrer les grèves à la raffinerie de Lindsey dans le Lincolnshire ont été éconduits et on a même vu une affiche portant l’inscription suivante: "Travailleurs dans le monde, unissez-vous!" Dans la centrale électrique de Plymouth, les grévistes ont revendiqué les mêmes droits pour tous les travailleurs –britanniques et étrangers– dénoncé l’exploitation d’une main-d’œuvre étrangère, et exigé que les travailleurs britanniques ne soient pas écartés du marché du travail. Gordon Brown, dont la politique économique a amené le pays au bord de la faillite, a répété le mot d’une interview à une autre: "Protectionnisme!" Une majorité de Britanniques considèrera que c’est la parade désespérée d’un gouvernement incapable de raisonner en dehors des mots d’ordre des années 80 et 90: "Dérégulation! Libre entreprise! Flexibilité!"
Le New Labour agonise, mais ces travailleurs en lutte ont décidé de prendre leur destin en main. Bien leur en a pris. A Lindsey, les grévistes se sont vus accorder le double du nombre d’emplois que Total avait initialement offert; ceci sans qu’aucun travailleur italien ne soit renvoyé.
Philippe Marlière Maître de conférences à Londres 11/02/2009
Début février, des "grèves sauvages" (Wildcat strikes) ont éclaté dans les raffineries Total et dans des centrales électriques à travers le pays. Les travailleurs britanniques protestaient contre le recours à une main-d’œuvre italienne et portugaise (employée à des salaires inférieurs aux normes locales), qui entraînait leur mise au chômage, puisque les emplois étaient réservés aux travailleurs étrangers.
Gordon Brown et Peter Mandelson sont montés au créneau pour dénoncer la nature "xénophobe" de ces grèves.
Une interview tronquée
La BBC, toujours servile en pareil cas, leur a emboîté le pas. Une interview de gréviste diffusée sur la BBC1 a été tronquée. On pouvait succinctement entendre un gréviste affirmer: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens." Le même reportage a été retransmis en intégralité sur la BBC2. Cette fois-ci, on pouvait entendre: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens; on est complètement séparés d’eux, ils viennent avec leurs propres compagnies." Les éditeurs du programme de la BBC ont tronqué une réponse de gréviste pour en altérer radicalement le sens. Dans le premier cas, la réponse apparaît motivée par le rejet de l’étranger et la fermeture à l’immigration. Dans la vraie version, il n’en est rien: le gréviste rapporte des faits, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible de côtoyer les travailleurs étrangers, car ils arrivent avec l’entreprise qui les emploie et qu’on les tient volontairement à l’écart de la main-d’œuvre locale. La BBC, confrontée à une question politiquement sensible, est devenue le porte-parole d’un gouvernement hostile aux droits des travailleurs. Car ce que craint Gordon Brown, c’est le renouveau de la combativité salariale et syndicale.
Tony Blair et Gordon Brown n’ont en effet pas défait la législation du travail thatchérienne. Dans le monde occidental, la Grande-Bretagne est le pays qui restreint toujours le plus sévèrement le droit de grève.
Derek Simpson, le coleader du syndicat Unite, a dit les choses clairement : "Ces grèves n’ont rien à voir avec le racisme ou l’immigration. C’est une question de classe."
Il est tentant de préciser le propos : ces grèves britanniques sont une question de lutte des classes. Karl Marx considérait que la lutte des classes s’organisait autour d’une classe capitaliste qui détenait le capital, dirigeait et gérait la production et, enfin, s’appropriait la plus-value correspondant à l’exploitation du labeur des travailleurs. Depuis l’époque victorienne, rien de nouveau sous le soleil de l’exploitation capitaliste! En décembre 2007, la Cour européenne de justice (CEJ) avait abondé dans ce sens avec deux arrêts qui avaient fait beaucoup de bruit. L’arrêt Laval avait interdit aux syndicats d’agir contre les entreprises qui refusent d’appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays communautaire, les conventions collectives applicables dans ce pays. L’arrêt Viking avait estimé que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté d’établissement garantie par le droit européen. La CEJ en avait conclu que la lutte des syndicats contre ces pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale.
De la xénophobie imaginaire
"Les emplois britanniques aux travailleurs britanniques": c’est un vieux slogan du British National Party (BNP), une formation d’extrême droite. Il a récemment été repris par Gordon Brown, le très néolibéral Premier ministre, jamais à court de promesses démagogiques. Ces mots empoisonnés ont été lancés au visage du démagogue par les grévistes qui ont demandé avec ironie qu’il tienne sa promesse! La xénophobie dénoncée par le New Labour et la BBC était imaginaire. Les grévistes n’ont exercé aucun chantage sur les travailleurs italiens et portugais non-syndiqués, sous-contractés, sous-payés, ni n’ont exigé leur rapatriement. Les cibles de leurs critiques ont été les employeurs et leur course au dumping social, ainsi que le gouvernement qui les soutient dans cette entreprise. Les militants du BNP qui avaient tenté d’infiltrer les grèves à la raffinerie de Lindsey dans le Lincolnshire ont été éconduits et on a même vu une affiche portant l’inscription suivante: "Travailleurs dans le monde, unissez-vous!" Dans la centrale électrique de Plymouth, les grévistes ont revendiqué les mêmes droits pour tous les travailleurs –britanniques et étrangers– dénoncé l’exploitation d’une main-d’œuvre étrangère, et exigé que les travailleurs britanniques ne soient pas écartés du marché du travail. Gordon Brown, dont la politique économique a amené le pays au bord de la faillite, a répété le mot d’une interview à une autre: "Protectionnisme!" Une majorité de Britanniques considèrera que c’est la parade désespérée d’un gouvernement incapable de raisonner en dehors des mots d’ordre des années 80 et 90: "Dérégulation! Libre entreprise! Flexibilité!"
Le New Labour agonise, mais ces travailleurs en lutte ont décidé de prendre leur destin en main. Bien leur en a pris. A Lindsey, les grévistes se sont vus accorder le double du nombre d’emplois que Total avait initialement offert; ceci sans qu’aucun travailleur italien ne soit renvoyé.
Philippe Marlière Maître de conférences à Londres 11/02/2009
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