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lundi 21 février 2011

[Non, le NPA n'est pas mort !]


Par Philippe Corcuff (sociologue),
Sandra Demarcq (membre du Conseil Politique National du NPA)
et Willy Pelletier (sociologue)

Valenciennes - 23.09.2010
Le « microcosme » bruisse d'une folle rumeur : le Nouveau Parti Anticapitaliste serait mort...alors qu'il réunissait seulement son premier congrès (11-13 février 2011, Montreuil). Certains murmurent : « enfin ! ». De jeunes gens pressés, éblouis par les caméras, confondent, dans leur enthousiasme neuf pour le Front de Gauche, ouverture politique et promesses de postes.
Certes, le NPA n'a pas tout à fait répondu aux ambitions de son congrès fondateur de février 2009. De nombreux adhérents sont partis, mais 6000 sont encore là (nettement plus que le Parti de Gauche). La très grande majorité des partants n'a d'ailleurs pas manifesté par là son désaccord avec une stratégie électorale. Plus prosaïquement, trouver sa place dans une organisation politique n'est pas si simple. Ce qui interroge les modalités prises par la forme « parti », les contraintes du militantisme, ce en quoi il peut être utile pour nourrir la dignité des opprimés et améliorer leur condition. Le NPA est un lieu contradictoire, avec des faiblesses et des atouts. De multiples débats le traversent, le déstabilisent, l'enrichissent, à l'image de nos vies ordinaires. Bref, c'est un lieu vivant, bien vivant ! 
Il faut être asservi au culte de l'immédiat pour diagnostiquer la fin irrémédiable d'un parti qui n'a que deux ans d'âge. Sur le marché politico-médiatique, les produits semblent se périmer aussi vite qu'ils naissent. Contre cette absorption dans l'immédiateté, le regretté Daniel Bensaïd appelait à trouver un « point de suture entre passé et futur » (dans Une radicalité joyeusement mélancolique, Textuel, 2010), en puisant dans la mémoire critique comme dans les ouvertures inédites de l'à venir. Pas pour fuir le présent, dans la nostalgie ou le rêve, mais pour s'y confronter : « le présent, et lui seul, commande le faisceau des "peut-être" », ajoutait-il. 
De ce point de vue, l'inédit historique ne se confond pas avec la mode, comme nous le montrent encore une fois les processus révolutionnaires en Tunisie et en Egypte. Nous avancerons alors plus prudemment que le NPA est encore à naître. Car le NPA n'est pas un parti « clé en main » : c'est un processus en cours. Une aventure originale a été lancée : celle de l'émergence d'un paradoxal parti libertaire, qui combine et met en tension les nécessités de l'organisation et celles de la non-professionnalisation politique. 
Une telle initiative questionne les évidences de la politique officielle : une politique anticapitaliste et non-professionnelle est-elle possible ? Pour qui rêve d'être ministre, député ou conseiller général, certes non ! La carrière politique et le capitalisme sont des conditions de leur activité, aussi invisibles et nécessaires que l'air qu'ils respirent. Pour qui croit que la politique est, avant tout, affaire d'engagement citoyen et d'activité populaire, oui ! Après les déconvenues du XXe siècle du point de vue des logiques de monopolisation des pouvoirs, des formes soft de la représentation politique professionnalisée aux barbaries bureaucratiques, comment envisager une autre politique qui ne s'adosserait pas à un autre rapport à la politique ? 
Car même nos démocraties représentatives, réglées par la concurrence entre professionnels de la politique, sont bien peu démocratiques. Le TCE fut ratifié  à Versailles et la loi sur les retraites votée contre la mobilisation de millions de citoyens. La gauche de l'avenir ne peut reproduire ces formes politiques traditionnelles. Il faut inventer une manière radicalement différente de pratiquer la politique à l'école des mouvements sociaux. 
C'est dans cette perspective que le NPA, avec des erreurs, des tâtonnements et des doutes, a commencé à ouvrir un chemin. Olivier Besancenot a su incarner cette timide possibilité d'une gauche de la rue qui ne déserte pas pour autant le terrain des élections. Mais en faisant de l'auto-organisation populaire le roc, et non la passive délégation aux divers hommes providentiels dont les médias abusent et qu'ils usent tout aussi rapidement. Pour que « la politique autrement » ne soit pas seulement un slogan marketing de plus pour des aspirants à la carrière politique en mal de « créneaux porteurs ». 
Faire de la politique en refusant les codes étriqués de la politique instituée : il y a peu d'endroits où une telle expérience fut tentée. C'est pourquoi, malgré le flot des bavardages funéraires, le NPA n'a pas dit son dernier mot. 

mercredi 27 octobre 2010

[PROPAGANDE]

[Les raffineries ne redémarreront pas]
Quel surprise d’entendre sur France inter « Trois raffineries ont suspendu le mouvement et vont reprendre l’activité ».
Alors que la veille, lors d’une visite aux gréviste de la raffinerie de Donges, la détermination était là, et aussi pour toutes les autres. Renseignement pris auprès d’un délégué CGT de la raffinerie de Donges, il s’avère que ca n’est pas prêt de repartir.
Petite explication... Il y en effet trois raffineries qui ont suspendu le mouvement.
La raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin), de la compagnie helvétique Petroplus, qui venait d’annoncer sa volonté de fermer définitivement le site pour le transformer en simple terminal pétrolier, supprimant au passage 253 emplois sur 255. Le mouvement a été suspendu suite à la garantie de la part de la direction de ne plus fermer le site ! La raffinerie est alimentée en pétrole brut par un pipeline qui viens du port pétrolier de Fos-sur-mer qui lui est en grève et lâche rien. La raffinerie ne peut donc pas redémarrer !
Deux raffineries du groupe Exon une à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et une a Port-Jérôme (Seine-Maritime). Elle ont toutes les deux suspendu le mouvement après que la direction est mis le paquet sur la table et leur ait proposé le paiement intégral des jours de grève !! Tous sachant quelle ne pourrait pas redémarrer aussi. En effet celle de Fos est alimentée par le même terminal pétrolier de Fos-sur-Mer. Celle de Normandie est alimentée par l’entreprise SIM qui est également en grève et ne lâche rien également !!
Les 9 autres raffineries (6 du groupe Total, 1 Petroplus, 2 Basell) sont toujours dans le mouvement contre la mise en place de la réforme des retraites !!
[La pénurie de pétrole ne s’éloigne pas] L’approvisionnement par bateau ne suffira pas a couvrir les besoins quotidiens. Ce n’est pas le moment de se faire duper par une presse mal renseignée et démobilisatrice !!
Continuons à généraliser la grève, à durcir le ton et à soutenir les grévistes. Des caisses de solidarité circulent un peut partout, pour celle de Donges on en est a 30 000€.

paru sur http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5310

vendredi 22 octobre 2010

[Les casseurs]


Pour une fois je suis d'accord avec Sarko : il faut arrêter les casseurs. Et les punir lourdement.
Et lui en premier. Et toute sa bande.
Regardez bien cette photo. Ce que vous voyez là ce sont les casseurs de Sarko. Ne vous laissez pas séduire par l'autocollant "Je lutte de classes", baissez le regard et vous rencontrerez la matraque télescopique qui équipe les flics en civil.
Mais surtout regardez bien derrière ces casseurs. Non pas seulement un rang, un peu plus loin, tout au dessus : le pouvoir, le fric, la finance. Qui ont besoin de ces larbins pour tenter de discréditer le mouvement qui prend de l'ampleur.
Cette photo a été prise ce 21 octobre 2010 à Paris, place Denfert-Rochereau mais vous auriez pu retrouver la même à Athènes un an plus tôt. Et aussi la même à Bruxelles le 29 septembre.

mardi 19 octobre 2010

[RETRAITE : LA JOINT-VENTURE DES FRERES SARKOZY CONTRE LES REGIMES PAR REPARTITION]


par Laurent Mauduit
MEDIAPART


[Dans le tumulte actuel] de la réforme des retraites, syndicats et opposition font à Nicolas Sarkozy d'innombrables reproches. Tout particulièrement celui de faire porter le poids de l'effort quasi exclusivement au monde du travail et presque pas au capital. Mais, dans le flot des griefs, il en est un qui est rarement adressé au chef de l'Etat: celui de vouloir déstabiliser le système de retraite par répartition – l'un des pivots du modèle social français –, et de faire le jeu du système individuel de retraite par capitalisation – l'un des ressorts du capitalisme anglo-saxon.

mardi 21 septembre 2010

APPEL


Pour le retrait du projet de loi sur les retraites et pour nos revendications

Syndicalistes pour la grève générale


Syndicats de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de la CNT, de la CDMT, de la CTU, du STC, …

Ensemble, nous construisons la grève générale pour le retrait du projet de loi sur les retraites!

Ensemble, pour un syndicalisme de lutte plus fort et plus efficace.

Le projet de loi sur les retraites est encore une preuve que la lutte des classes existe, et que la classe sociale qui n'est pas la nôtre la mène activement. Les annonces catastrophistes à coup de milliards qui manqueraient pour nos retraites ont pour seul but de masquer la réalité : patrons et gouvernement veulent nous faire travailler plus longtemps et nous payer moins, pour dégager encore plus de profits sur notre travail.

Pourtant, de l'argent il y en a … dans les poches du patronat et des actionnaires.

Sur seulement 3 ans, de 2007 à 2009 (année de crise !), les entreprises françaises du CAC 40 ont fait 212 milliards de bénéfice. En 2009, ces mêmes entreprises ont distribué 39 milliards d'euros à leurs actionnaires. Les « niches fiscales » réservées aux 1% les plus riches représentent 3 milliards par an, les cadeaux au patronat sous forme d'exonérations de charges sociales, 15 milliards chaque année.

Largement plus que les sommes, parfois fantaisistes, qu'on nous dit nécessaires dans 40 ans !

  • Avant la fin du travail des enfants, les patrons expliquaient « ce n'est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant la journée de 8 heures, les patrons expliquaient « ce n'est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant les 40 heures, les patrons expliquaient « ce n'est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant les 35 heures, les patrons expliquaient « ce n'est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant la retraite à 65 ans, les patrons expliquaient « ce n'est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».
  • Avant la retraite à 60 ans, les patrons expliquaient « ce n'est pas supportable économiquement, on ne peut pas ! ».

Aujourd'hui, c'est pareil ! Mais le rapport de forces entre classes sociales étant ce qu'il est, gouvernement et patrons ne luttent plus contre la réduction du temps de travail mais pour le rallonger.

2 ans de plus pour avoir droit à la retraite, c'est comme nous reprendre 24 années de congés payés, comme s'il fallait les rembourser avant de partir en retraite !

Il faut arrêter ça ! Retrait du projet de loi, annulation des contre-réformes des retraites qui se succèdent depuis 1993, prise en compte des revendications syndicales sur les travaux pénibles et dangereux, l'égalité professionnelle entre femmes et hommes, etc. Soyons à l'offensive ! Nous sommes légitimes à vouloir récupérer le fruit de notre travail, à vouloir en décider l'utilisation pour le bien être collectif.

Les journées de grève et manifestations interprofessionnelles de ces derniers mois, et aussi plusieurs luttes sectorielles, confirment que les travailleurs et travailleuses veulent se battre. L'expérience montre que face à des enjeux comme le projet de loi sur les retraites ou pour obtenir satisfaction sur nos revendications, la répétition de journées isolées ne permet pas de gagner.

En 2009, la grève générale a débouché sur des acquis en Guadeloupe et en Martinique.

En France, la même année, les journées d'action de janvier, mars, avril, mai n'ont rien donné et se sont terminées par une mobilisation affaiblie en juin. Tirons le bilan de nos expériences, ne recommençons pas la même chose en 2010. Mars, mai, juin, septembre, nous étions des millions dans la rue ; cela crée un rapport de forces, mais il faut maintenant l'utiliser, assumer l'affrontement social … c'est ce qui nous permettra de gagner.

Nos collectifs syndicaux CGT, FSU, Solidaires, CNT, CDMT, CTU, STC déclarent travailler ensemble à construire un mouvement d'ampleur, la grève générale pour le retrait de ce projet de loi sur les retraites et pour la satisfaction de nos revendications !

Au-delà de cet important enjeu, nos sections syndicales, syndicats, unions interprofessionnelles, fédérations, réfléchissent ensemble aux moyens à mettre en œuvre pour renforcer le syndicalisme de lutte : réunissons-nous à la base, dans les entreprises, les services, les villes … opposons-nous solidairement aux méfaits du patronat … échangeons sur nos pratiques … travaillons ensemble nos revendications … dégageons des axes revendicatifs précis et unifiants … faisons connaître les luttes …

Maintenant, il faut agir !

C'est au nom de « la crise » que gouvernement et patronat veulent nous imposer de nombreux reculs sociaux. Le projet de loi sur les retraites est l'attaque frontale et générale ; mais l'offensive patronale se traduit aussi par les licenciements, la précarité, les salaires bloqués, des conditions de travail exécrables, etc.

Mais cette crise, c'est celle de leur système économique : le capitalisme qui repose sur l'exploitation de la grande majorité (salarié-e-s en activité, au chômage, en retraite, en formation) par une minorité (patrons et actionnaires).Cette crise, c'est celle de leur système politique. Celui des services rendus contre quelques légions d'honneur, celui des conseils aux milliardaires pour se soustraire à la loi pendant qu'est prônée la « tolérance zéro » contre la délinquance, celui qui nie le droit à l'autodétermination des peuples, qui attise le racisme, les discriminations. Celui où la démocratie est remplacée par l'élection de politicien-ne-s professionnel-le-s qui considèrent n'avoir aucun compte à rendre de leur mandat.

Patronat, banques, institutions internationales (FMI, Banque mondiale, …) sont autant de relais du capitalisme engagé dans une offensive globale contre la classe ouvrière : destruction des services publics, gel ou baisse de salaires, démantèlement des garanties sociales, répression antisyndicale … les recettes du capitalisme sont internationales. Le syndicalisme doit aussi répondre à ce niveau, avec une détermination bien plus grande que cela ne se fait actuellement.

Syndicalistes, nous pensons que c'est l'action directe et collective des travailleurs et des travailleuses qui fait changer les choses. Notre démarche n'est pas proclamatoire mais soucieuse de construire la grève générale nécessaire. Il ne s'agit pas d'exiger des structures syndicales nationales d'agir en dehors des mandats décidés dans le cadre de leur fonctionnement interne.

Nous voulons :

  • Rassembler, coordonner, les nombreux collectifs syndicaux de lutte. Pour cela nous appelons toutes les structures, tous les syndicalistes qui se reconnaissent dans cet appel à provoquer des réunions locales afin d'en faire l'outil d'un débat syndical renouvelé à la base.
  • Unir nos efforts, entre sections syndicales, syndicats, unions interprofessionnelles, fédérations,
  • Construire un réseau syndical utile à toutes celles et tous ceux qui veulent défendre et pratiquer un syndicalisme de lutte, un syndicalisme qui affirme que nos intérêts sont opposés à ceux de nos exploiteurs.
  • Gagner sur les retraites !

Syndicats de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de la CNT, de la CDMT, de la CTU, du STC, …

Ensemble, nous construisons la grève générale pour le retrait du projet de loi sur les retraites !

Ensemble, pour un syndicalisme de lutte plus fort et plus efficace.

Signer en ligne à : Syndicalistes pour la grève générale

dimanche 28 mars 2010

[L'adieu au PCF de l'historien Roger Martelli]


L'historien Roger Martelli, une des figures du courant interne dit des "refondateurs" quitte le PCF avec plusieurs de ses amis dont le député Patrick Braouezec ou le philosophe Lucien Sève. Il en explique les raisons dans La fin d'une époque. Un grand texte.

L'enjeu communiste me paraît pouvoir s'exposer de façon lapidaire : la démocratie est malade ; elle ne va pas bien faute de dynamique de politisation populaire ; cette carence s'explique parce qu'il n'y a pas, face à la crise systémique du capital de projet crédible d'alternative fondée sur l'émancipation et la promotion des classes populaires ; ce projet est dans les limbes, parce que n'existe pas d'espace politique partagé, capable d'agréger les attentes, en les mettant en cohérence, en les portant dans les luttes sociales et en les articulant à une perspective politique à vocation transformatrice majoritaire.

Tel est l'enjeu ; telle est l'urgence. Les récentes régionales en ont été l'illustration éclatante : abstention massive, persistance du vote FN, éclatement de la gauche de gauche. Cette situation, installée depuis 2007, est intenable : il est inimaginable que l'on laisse le terrain politique à gauche, d'un côté au « réalisme » attribué au parti socialiste et, de l'autre côté, à « l'innovation » qui serait la marque d'une Europe-écologie, complexe, non homogène, mais terriblement ambiguë.

Il y a urgence à rompre cette mécanique. S'il y a urgence, c'est que le temps est compté ; s'il est compté, il n'y en a pas à perdre. De ce point de vue, je n'irai pas par quatre chemins : la structure actuelle du PCF est aujourd'hui fossilisée, malgré la richesse inestimable de ses militants et de ses élus. Que le patrimoine communiste soit en déshérence est un drame : pour les communistes d'abord, pour la gauche d'alternative ensuite ; pour la gauche tout court, enfin. Le déclin à ce jour inexorable du PCF n'a été compensé par aucune force ; ce manque à gagner se paie au prix fort. Mais la structure actuelle du parti est telle, que l'on ne peut espérer de l'intérieur la révolution sans laquelle le communisme politique est anémié.

Il y a maintenant plus de vingt ans, je me suis lancé avec beaucoup d'autres dans l'aventure des « refondateurs ». D'autres avaient essayé, avant nous, de persuader l'organisation de la nécessité du mouvement ; dénigrés, agressés, meurtris, ils y ont renoncé. Nous avons longtemps persisté (la « dissidence » la plus tenace de l'histoire du parti...). Nous avons toujours su que la tâche était difficile et qu'elle relevait d'un pari. Nous avons estimé que ce pari était raisonnable, parce que le PCF était historiquement marqué par une contradiction : à la fois un appareil fermé, de souche « bolchevico-stalinienne » (les deux termes n'étant pas superposables au demeurant...) et une tradition de rapport au réel qui permettait de métisser le parti pris de la radicalité et le sens de la construction politique à vocation majoritaire. À plusieurs reprises, dans le passé, alors même que le PC était enfermé dans une culture ouvertement stalinienne, il avait su prendre des tournants politiques qui l'avaient sauvé de l'isolement sectaire et l'avaient même placé au cœur de l'espace politique national (1934-1936, début des années 60, période de l'eurocommunisme). Nous pensions pouvoir jouer de cette contradiction pour plaider en faveur d'un sursaut salvateur.

Cette démarche a buté sur un obstacle ultime en décembre 2006, au moment du choix de la candidature de Marie-George Buffet à la présidentielle. Il était acquis que cette candidature déboucherait sur un cataclysme électoral pour le PC et sur une atomisation de la gauche « antilibérale » ; or, en toute connaissance de cause, la direction a choisi la voie du suicide électoral. Depuis, elle confirme son ancrage dans une gestion à courte vue, dans laquelle les choix tactiques incertains (alliance derrière le PS ou « Front de gauche ») n'obéissent qu'à une seule logique : la préservation d'un appareil resserré, replié sur lui-même. Le PCF de la grande époque était à la fois stalinien jusqu'à l'intransigeance et ouvert sur l'expérience populaire et sur les grandes évolutions politiques nationales ; le PC actuel est, tout à la fois, formellement moins stalinien et davantage replié sur lui-même et donc « sectarisé ». La logique interne d'appareil (l'éradication des dissidences et les règlements de compte) l'emporte sur le sens du réel et sur l'ambition de sa transformation dans les faits et non dans les mots. L'appareil du parti est aujourd'hui une machine à diviser les communistes, alors que l'urgence serait de les rassembler dans leur diversité.

Il faut ainsi tenir compte de la rupture historique que la dernière période a installée. Il existe toujours un appareil politique, qui délivre des cartes et qui conserve légalement le sigle de « PCF » ; mais le Parti communiste français historique, avec sa contradiction fondamentale, n'existe plus. Dont acte. Nous avons jusqu'à ce jour considéré que notre projet politique devait continuer de se mener au sein de la structure historique du Parti communiste français ; pas exclusivement dans cette structure, mais d'abord en son sein. L'expérience de ces trois dernières années montre que cette tentative est maintenant inefficace (sur quoi s'appuyer, quand ne pèse plus la rationalité du réel ?), qu'elle est épuisante et que, in fine, elle tend à rendre illisible le projet refondateur lui-même.

Il ne sert à rien de rester dans une structure, si l'on a la conviction que rien ne peut bouger sérieusement en son sein ; il ne sert à rien de partir, si l'on n'agit pas pour que du nouveau émerge qui assume, dans des conditions nouvelles, les fonctions de l'ancien. Le départ ne doit être rien d'autre que le signe d'une volonté de voir émerger du neuf. J'ai longtemps plaidé pour un combat refondateur au sein du PCF ; je garderai mon estime pour celles et ceux qui, au sein du PCF, affirment la nécessité d'une métamorphose et se battent pour elle ; affectivement, je ne peux me situer que dans la vaste cohorte des communistes, dont beaucoup d'ailleurs, depuis longtemps, se sont éloignés du Parti communiste français. Mais je considère que le combat de l'intérieur ne peut plus avoir de force propulsive. Je pars, non sans le déchirement que l'on devine. Je ne le fais pas « contre » ; je le fais « pour » quelque chose. Ce « quelque chose » est un double engagement, dont aucun des deux termes ne peut être séparé de l'autre.

1. Un engagement communiste, tout d'abord. Je me sépare d'un appareil, pas du communisme, pas des communistes. Si l'appareil divise les communistes, rien n'est plus décisif que de travailler à les rassembler, sans exclusive, où qu'ils se trouvent. Pour l'instant, il n'existe pas encore de lieu pleinement reconnu comme une maison commune où tous ceux qui, quelle que soit leur attache organisationnelle (ou leur absence d'attache), estiment avoir à faire avec le communisme peuvent se retrouver pour réfléchir et agir en communistes. L'Association des communistes unitaires veut travailler en ce sens. Faut-il œuvrer à ce qu'elle puisse jouer mieux son rôle ? Peut-on aller plus loin et bâtir avec d'autres un lieu qui soit véritablement pluriel et partagé ? Nous verrons ; l'essentiel est l'existence et le contenu de ce que nous bâtirons. Un lieu communiste partagé est utile s'il travaille à énoncer une visée communiste moderne, post-bolchevique, qui soit une contribution originale à une gauche d'alternative pluraliste ; une visée adossée à des repères contemporains, capable de faire vivre une culture, en état de proposer, de critiquer, d'inventer. Le communisme politique ne doit plus être une nostalgie ou un appareil tourné sur lui-même, mais un projet et un ferment d'initiative. Nous voulons le faire ; d'autres veulent le faire, dans le PCF, dans le NPA, dans le Front de gauche, à Europe-écologie : sommes-nous en état de le faire ensemble ?

Il y a quelques années, plusieurs d'entre nous avaient lancé l'idée d'États-généraux du communisme ; c'était une belle idée. Ne devrions-nous pas la reprendre, fût-ce dans d'autres formes ?

2. Le second engagement est dans l'espace politique de la gauche. La gauche de gauche est épuisée ; elle est en morceaux. Chacune de ses composantes exprime un pan de ce que devrait être une gauche d'alternative ; aucune ne l'exprime dans son entier. Aucune n'est en état de dire : c'est autour de moi que se reconstruira une gauche digne de ce nom. Il ne suffit plus aujourd'hui de le proclamer ; il faut en tirer ensemble des conséquences. Pourquoi la gauche de gauche a-t-elle échoué ? Parce que la logique boutiquière l'a emporté ? Bien sûr. Mais il faut voir plus profond. La gauche de gauche a échoué, pour au moins quatre raisons.

Elle n'a pas suffisamment travaillé à se forger un projet indentifiable. Elle a travaillé parfois à des propositions communes, et elle a montré qu'elle était en état de le faire dès l'instant où elle en avait la volonté politique. Mais les propositions, même bien léchées, ne font pas en elles-mêmes un projet ; elles ne donnent pas du sens à la critique et à la lutte ; elles ne suffisent donc pas à stimuler de la dynamique collective et populaire.

En second lieu, elle n'a pas poussé jusqu'au bout l'articulation nécessaire du social et du politique. L'exigence de ce raccord nouveau, sans subordination ni séparation, s'est fortement exprimé de 1995 à 2005. Des pas en avant ont été faits ; l'apogée a été atteinte dans la bataille contre le traité constitutionnel européen ; depuis cette date, c'est le recul, le repliement de chacun, association, syndicat et parti, sur son espace propre. De ce fait, une source de richesse s'est quelque peu tarie.

En troisième lieu, la gauche de gauche n'a pas réussi l'agrégation de toutes les sensibilités et les générations de la critique. Les héritiers du mouvement ouvrier ne sont pas durablement métissés avec ceux des autres formes de la critique contemporaine, comme les Forums sociaux en esquissaient portant la concrète possibilité. Faute de ce métissage, chacun a fini par retourner à ses habitudes, à son pré carré, in fine à sa boutique d'origine. C'est une déperdition pour tout le monde.

Enfin, la gauche de gauche n'a pas assez travaillé à la novation audacieuse de ses contenus, de ses mots, de ses figures et de ses formes. Sans doute a-t-elle été échaudée par tant de capitulations opérées au nom de la « modernité », depuis près de trente ans. Sans doute a-t-elle raison de rappeler que la modernité ne vaut que si elle contredit les vieilleries de la « rentabilité » du capital. Mais si, d'une manière ou d'une autre, l'alternative politique s'identifie à la répétition, fût-ce pour ne pas courir le risque du reniement, elle est vouée à la marginalité. Qu'il y ait tant de têtes grises ou blanches (je sais de quoi je parle...) dans nos réunions n'est pas considéré comme si grave, par rapport à la primauté du « Contenu » (avec une majuscule) ; qu'il y ait avant tout des hommes et des bons Européens n'est pas davantage considéré comme discriminant. À ne pas suffisamment porter d'attention à la novation, on en laisse le monopole à d'autres. Pour le plus grand mal de la modernité vraie de la transformation sociale.

C'est la volonté de surmonter collectivement ces limites qui devrait nous identifier positivement. Si nous partons, c'est aussi parce qu'il faut du temps pour porter, à la gauche du PS, un discours qui soit celui de l'unité, mais pas seulement celui de l'unité. Il faut bien sûr une force politique rassemblée, pluraliste mais cohérente à la gauche du Parti socialiste ; non pas des fronts ponctuels, ou des coalitions de petites formations politiques, mais une force politique visible, capable de concurrencer les grandes machines politiques. Pour rassembler dans la diversité, cette force doit trouver des formes d'agrégation viables et souples qui n'existent pas. Attention, au passage, à ne pas nous enfermer dans des discours un peu byzantins qui, selon les cas, encensent à l'excès ou vilipendent les partis. Une force politique ne peut être un simple « mouvement » et elle doit donc assumer les fonctions jusqu'alors réservées aux partis traditionnels ; mais elle ne peut pas assumer ces fonctions en calquant sa forme sur celles, verticales et hiérarchiques, de l'État. Les partis politiques sont utiles et la forme parti est dépassée : les deux affirmations sont vraies en même temps et pas séparément...

À mes yeux, nous devons porter plus haut et plus fort l'exigence de cette force politique, dans laquelle un courant communiste existera dans son originalité et son autonomie. Et, toujours à mes yeux tout au moins, nous devons accompagner cette affirmation d'une conviction : si la gauche de gauche veut peser dans l'espace politique, si elle ne se contente pas d'être une roue de secours ou un aiguillon du Parti socialiste, elle doit assumer positivement toutes les fonctions qu'elle n'a pas assez assumées dans les toutes dernières années. Projet, redynamisation populaire, rassemblement politique et novation des formes : rien ne doit se penser séparément.

Pour la première fois de ma vie, j'amorce un départ politique. Je continue de rêver. À ce qu'aurait pu être un PCF refondé quand il en était encore temps, quand il n'était pas encore une formation politique marginalisée. À ce qu'aurait pu être une gauche de gauche politiquement rassemblée, quand elle en avait les moyens après 2005. Je continue de rêver à ce qui était un possible, malheureusement non advenu. Il n'y a pas de vie sans rêve. Toutefois, en politique, le rêve se construit et se reconstruit. Les matériaux ne manquent pas. En nous éloignant d'un appareil, veillons à nous donner les moyens de continuer d'agir concrètement en communistes : en rêvant... mais les yeux grands ouverts.

Roger Martelli


Publié par Velveth sur Médiapart et sur le blog de Raoul Marc Jennar

lundi 5 octobre 2009

[Votation sur la Poste : plus de 2 millions de participants]


Ce qui vient d’avoir lieu avec cette consultation est énorme. A cette heure (5 oct. 2009) 2.123.717 personnes, résultats comptabilisés et validés par les comités locaux et départementaux se sont rendues aux urnes pour donner leur avis dans une dizaine de milliers de points de vote. Le résultat du vote est sans appel. Plus de 90% des électeurs disent NON au changement de statut de la Poste et à l'ouverture de son capital et donc à sa privatisation. Cette initiative inédite, à l'échelle du pays, témoigne de l'attachement profond de la population au service public de la Poste qui au-delà de son rôle économique joue un rôle de lien social indispensable et irremplaçable. Le comité national remercie les 2 millions de votants et tient à saluer les milliers de bénévoles qui se sont mobilisés pour assurer l'immense succès de cette votation. Ils ont réalisé quelque chose d'incroyable. Ce succès est aussi le résultat de l'unité des 62 organisations syndicales, politiques et associatives. Ce rassemblement historique réalisé autour de la défense du service public a démontré sa force et sa légitimité. Cette unité au sein du comité national et des comités locaux doit se poursuivre. La mobilisation conjuguée des postiers, des usagers et des élus conditionne la mise en échec du projet gouvernemental. Le président de la République et son gouvernement doivent entendre ce verdict sans appel et renoncer définitivement à cette loi. La Poste appartient à toutes et tous, aucune modification du statut de la Poste ne peut se faire sans l'organisation d'un référendum. Forte de ce succès, la mobilisation se poursuit pour l'organisation d'un véritable débat public pour l'amélioration et le développement du service public. Le comité national appelle les comités locaux à : - rencontrer immédiatement les sénateurs et les députés de leur département et circonscription pour exiger du gouvernement le retrait du projet de loi. - prendre des initiatives en direction des préfectures pour communiquer les résultats de cette votation. Le comité national demande à être reçu par le président de la République ainsi que par les présidents du Sénat et de l'Assemblée Nationale. Le comité national met immédiatement en débat dans les comités locaux avec la population les suites à donner à la votation : forum citoyen, journée nationale de manifestations, nouvelle votation et il fera connaître dans les jours qui viennent les initiatives nationales qu'il compte prendre contre la privatisation et pour la défense du service public.
Paris, le 5 octobre 2009

http://www.appelpourlaposte.fr

mardi 29 septembre 2009

[France : Déclaration unitaire]

A l’initiative du Nouveau Parti Anticapitaliste s’est tenue lundi 28 septembre une première réunion de la gauche antilibérale et anticapitaliste en vue des régionales. L’ensemble des partis et des mouvements présents ont rappelé que face à l’offensive accélérée du pouvoir contre l’ensemble des droits sociaux et démocratiques de la population, il y avait urgence de soutenir et de contribuer aux mobilisations et aux luttes les plus larges et les plus unitaires possible dans la perspective d’une confrontation politique et sociale avec le pouvoir et le patronat Dans cette même logique, l’ensemble des partis et mouvement de la gauche radicale confirme qu’il y a aussi urgence de construire une alternative au système capitaliste et productiviste, de battre la droite et de mettre en œuvre un programme alternatif dans les régions. C’est pourquoi, face à la constitution d’un bloc de centre gauche Modem/PS/Verts, le NPA a réaffirmé sa proposition d’un accord national pour des listes communes de toute la gauche radicale dans les 21 régions. A l’issue de cette première réunion, un cadre national de discussion commun s’est constitué et une prochaine réunion aura lieu le mercredi 7 octobre.

[Déclaration unitaire FASE, GU, Alternatifs, NPA, PCF, PCOF, PG]
Les partis et mouvements réunis ce jour, lundi 28 septembre, dans le cadre d’un groupe de travail sur les Régionales ont fait la déclaration suivante :
Dans une situation marquée par une offensive accélérée de la droite et du patronat contre l’ensemble des droits sociaux et des droits démocratiques, nous appelons à soutenir et à contribuer aux mobilisations et aux luttes de façon les plus larges et les plus unitaires possible dans la perspective d'une confrontation politique et sociale avec le pouvoir et le patronat. L’enjeu est de faire subir, enfin, une défaite à ce pouvoir réactionnaire. Les sujets ne manquent pas : la privatisation de la Poste, la multiplication des plans de licenciements, le travail du dimanche, la précarisation du travail et des conditions de vie, la remise en cause du droit aux études pour tous et toutes, l’augmentation du forfait hospitalier, la mise au pas des libertés publiques, les expulsions massives de travailleurs immigrés… Beaucoup de manifestations, d’initiatives sociales et politiques, se mettent en place en cette rentrée. Nous les soutenons ensemble comme la votation citoyenne contre le changement de statut de la Poste, la manifestation pour le droit des femmes du 17 octobre, les marches pour l’emploi, contre la précarité et les licenciements ou les initiatives en riposte au sommet « climat » de Copenhague…
La crise du capitalisme, économique et écologique, continue ses ravages démentant les discours trompeurs sur la reprise et la moralisation de celui-ci. Les États ont distribué des centaines de milliards d’euros ou de dollars aux responsables de la crise financière. Ils demandent maintenant à la population et au monde du travail de payer cette facture, de payer l’addition pour les banques, de payer à la place des pollueurs. La crise écologique s'accentue, alimentée par la logique productiviste du capitalisme : réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles et des terres cultivables, pollutions. Cette crise conduit à la mise en danger des moyens d'existence de millions d'être humains et menace gravement la biodiversité. Il y a urgence et les belles déclarations des gouvernants ne sont pas suivies d'actes conséquents. Nous voulons rompre avec cette logique toujours plus folle du capitalisme productiviste. Nous voulons une politique qui remette en cause la logique du profit pour satisfaire les besoins élémentaires et durables de la population.
Face à un capitalisme de plus en plus brutal et sauvage et à un gouvernement bien décidé à accélérer le rythme de ses attaques, rien ne doit détourner de la nécessaire construction d’une alternative à logique du système capitaliste et productiviste. Sur cette base, il faut œuvrer à gagner la majorité des travailleurs et des citoyens aux perspectives ouvertes par une gauche de combat. Voilà nos priorités.
Or, face à la détermination du pouvoir Sarkozyste, nous assistons au contraire à un nouveau glissement à droite de la gauche d’accompagnement avec la tentative de construction d’une coalition de centre-gauche PS/MODEM/Europe Ecologie et le projet de primaires. C’est à dire d’une gauche qui va toujours plus vers la droite et risque de favoriser ainsi les futures victoires électorales de cette dernière comme le prouve malheureusement la situation italienne.
Dans ce contexte, les forces qui composent la gauche antilibérale et anticapitaliste ont le devoir de tout faire pour battre la droite et offrir une autre voie : un débouché politique qui permette de mettre en œuvre un programme traduisant dans les régions les exigences populaires issues des mobilisations, un programme régional véritablement alternatif au libéralisme et au productivisme.
Il s’agit, ensemble, non seulement de contrecarrer l’offensive politique de la droite et du libéralisme pour défendre les exigences du monde du travail, encourager les résistances mais plus fortement inverser le rapport de forces dans les urnes et dans les luttes.
A ce stade, nous savons que des approches différentes existent entre nous sur plusieurs points. Ils sont connus et nous n’avons pas cherché à les esquiver au cours de notre rencontre.
Nous ne pouvons préjuger des décisions souveraines de chacun de nos partis.
Mais nous décidons de constituer un cadre politique national de discussion commun en vue de vérifier la possibilité d'aller ensemble aux régionales.
C’est pourquoi les partis et courants politiques réunis ce jour se sont mis d’accord pour une prochaine réunion de notre groupe de travail sur les Régionales le mercredi 7 octobre. Il aura pour première tache d’élaborer un calendrier qui permettra d'organiser les discussions sur tous les points à régler afin de trouver un accord
C’est un premier pas mais il est important car les enjeux de ces élections sont non seulement régionaux mais nationaux. Ensemble, nous pouvons contribuer à inverser le rapport de force entre la droite, le patronat et les classes populaires dans les luttes et dans les urnes.

[Signataires] Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), Gauche unitaire, Les Alternatifs, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de gauche (PG).
Ont également assisté à cette réunion au titre d'observateurs, des délégations du Forum social des quartiers populaires (FSQP) et de Lutte ouvrière (LO).
Paris le 28 septembre 2009.

jeudi 18 juin 2009

[le chiffre de la semaine]

1
[Un an], c’est la durée d’inéligibilité à laquelle a été condamné l’industriel milliardaire Serge Dassault, maire UMP de Corbeil-Essonnes (Essonne), par le Conseil d’Etat pour avoir acheté les voix de certains de ses électeurs. L’élection municipale de mars 2008 mise en cause a été invalidée. Il est accusé « de pratiques de dons en argent d’une ampleur significative à destination des habitants de la commune […] pouvant affecter la libre détermination des électeurs » et de « vicier les résultats ». Le milliardaire a acheté des voix en payant des caddies au supermarché, en faisant des prêts, en finançant une mosquée. Son opposant, Bruno Piriou (PCF), a également été condamné à la même peine, mais pour simplement avoir omis de déclarer la location d’une salle !

samedi 2 mai 2009

[2 mai 2009]

En France, les chiffres de mobilisation du 1er mai sont incontestablement en recul par rapport à ceux des 29 janvier et 19 mars. Mais plusieurs lectures peuvent en être faites. Car c’est à la fois moins en nombre que le 19 mars mais plus que bien des défilés de premiers mai depuis longtemps. Et il n’ya pas de commune mesure entre un défilé en semaine, soutenu par des grèves, où des entreprises entières défilent et le début (chômé) d’un week-end prolongé. Il faut sans doute tenir compte d’un mix de plusieurs sentiments diffus parmi les travailleurs : un manque d’adhésion à un plan d’action qui n’en est pas un, tant il manque de tempo ; l’envie de profiter d’un belle journée de soleil et d’un long week-end avant que le stress du boulot (ou de sa cruelle absence) nous reprenne dès lundi ; une certaine usure aussi car les luttes qui ont éclaté partout dans le pays, n’ont pas trouvé, auprès des bonzes syndicaux, la chambre d’écho dont elles avaient besoin. Dans tous les cas la responsabilité des dirigeants de la gauche réformiste (syndicale ou politique) est lourde. Mais notre volonté de poursuivre et d’approfondir la riposte à la crise est tenace.
[Et demain ?] Les grands veulent nous faire payer la crise qu’ils ont provoquée. Cela ne nous laissera pas de répits : dès demain les plans sociaux vont continuer, chaque jour ce sont pratiquement 3 .000 camarades qui perdent leur boulot en France, 5.500 en Espagne,…
Chacun va devoir faire le choix : la lutte ou la résignation.
Il est possible de gagner en s’en donnant les moyens, mais il faudra pour cela plus qu’une journée de grève tous les deux mois. Nous y mettons, à chaque fois, toutes nos forces, nous sommes déterminés et nombreux, mais si elles restent sans lendemain, les journées d’action, aussi réussies soient-elles, finissent par épuiser et démoraliser.
[Refuser de payer la crise.] La seule voie possible pour redonner espoir à tous ceux qui ont été éjectés des entreprises c’est d’imposer l’interdiction des licenciements, de faire rembourser aux entreprises les subsides publics et les réductions de cotisations qu’elles ont empochées.
Les mobilisations doivent se concentrer sur cet axe principal. Pour les prochaines échéances (manifs européennes des 14, 15 et 16 mai) pourquoi ne pas mobiliser en tête des manifs toutes les victimes des licenciements consécutifs aux plans sociaux? Pourquoi pas des marches des entreprises visées par les licenciements et le chômage partiel qui convergent vers les capitales de tous les pays européens le même jour, en organisant l’accompagnement et la solidarité à chacune des étapes ?
fRED