lundi 7 juin 2010

[votez pour vous]


Le texte d’un message que j’ai diffusé auprès de mes amis syndicalistes

Nous nous connaissons. Je suis sûr qu’on s’est déjà croisé dans une manif,
une réunion où un piquet de grève. Vous savez que j’ai occupé longtemps des responsabilités syndicales. Je me présente aux élections du 13 juin mais ce n’est pas pour vous appeler à voter pour moi que je vous envoie ce message. En fait j’ai surtout envie de parler de vous : des travailleurs, avec ou sans emploi, qui triment ou qui cherchent; des pensionnés et prépensionnés qui désespèrent, des jeunes qui galèrent. Qui s’occupe de vous ? Les patrons, les banques, les spéculateurs et même les pollueurs ont leurs partis. Mais vous, qui porte vos craintes, vos revendications, vos espoirs ? Avec ses crises -économique, écologique, alimentaire, politique- le capitalisme a démontré toutes ses limites, toute sa barbarie, mais la « gauche molle » a renoncé à le combattre énergiquement, préférant administrer ses dernières volontés. Bref, les travailleurs sont orphelins.
Faites le compte du nombre de fois où l’on vous a raconté des carabistouilles : « sans nous ce serait pire », « il faut voter utile », « sans nous ce sera le bain de sang », « dans un gouvernement on n’est pas seuls », « l’Europe n’est pas de notre côté », … Et chaque fois, cela a justifié des reculs, des renoncements, des défaites : index santé, salaires bloqués, plan global, pacte social, norme de compétitivité, lois liberticides, chasse aux chômeurs, pacte des générations, coupes budgétaires, privatisations et libéralisations,… !
Vous n’avez pas fini d’entendre ces phrases : déjà la publication d’un rapport du Bureau du Plan prévoyant des mesures budgétaires drastiques
(64 milliards en 5 ans !) prépare le terrain pour après les élections. L’austérité, les emplois détruits ou bradés, les jeunes sacrifiés, l’augmentation de la pauvreté et la précarité à toutes les sauces, voilà l’agenda des « gros » partis.
Voilà pourquoi j’ai décidé de continuer sur le plan politique le combat que j’ai mené avec vous toute ma vie militante. Avec d’autres camarades, nous nous attelons à faire émerger une lecture commune de la gravité de la situation et la nécessité de résister. Même si le tempo est rapide et le chemin difficile, les élections anticipées ont permis l’émergence du Front des Gauches qui rassemble des militants syndicaux ou associatifs et six organisations de la gauche radicale : le Parti Communiste (PC), le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP), la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), le Parti Humaniste (PH), le Comité pour une Autre Politique (CAP) et Vélorution. Sur le chemin de la recomposition de la gauche c’est une étape importante. A partir de là il est possible de créer une nouvelle dynamique porteuse d’espoir pour ceux qui, comme vous, refusent de capituler. Dans vos combats quotidiens avec les travailleurs, vous comprenez l’importance du « tous ensemble », alors «Tous ensemble contre leurs crises!»

vendredi 4 juin 2010

[Je ne suis pas candidat]


 Par Al@in Van Praet

Je ne suis pas candidat aux prochaines élections législatives du 13 juin ! Je ne viens donc pas solliciter votre appui pour obtenir un mandat parlementaire. Mais je n'ai toutefois pas rejoint la confrérie de celles et ceux qui appellent à ne pas aller voter dans quelques jours, et qui oublient un peu vite que le sang a coulé partout dans le monde pour la conquête du suffrage universel!
Il est au contraire plus nécessaire que jamais de s'impliquer et de prendre parti, car le capitalisme est entré dans une crise profonde, durable et multiforme ( financière, économique, sociale, environnementale, …). Les possédants veulent présenter la facture de cette crise structurelle aux travailleurs et aux citoyens. En quelques années, ce sont en effet  22 milliards € qui devront être trouvés pour faire face aux difficultés croissantes des finances publiques découlant de la récession. Sans doute même beaucoup plus, en fonction de l'évolution des événements actuels…
Ni le MR, ni le CDH, ni le PS, ni Ecolo ne préconisent une autre voie. Parce qu'ils ne remettent pas en cause le désordre existant. Parce qu'ils ne sont pas disposés à rompre avec ce mode de production/consommation pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux du plus grand nombre et rencontrer leurs aspirations à une meilleure qualité de vie. Parce qu'ils veulent éviter une confrontation avec la classe dominante, celle des patrons et des banquiers.
Un changement de cap est pourtant urgent. Aujourd'hui, il est indispensable d'être radical pour pouvoir prendre les problèmes à la racine. Aujourd'hui, il ne faut plus hésiter à s'engager dans la voie de mesures anticapitalistes fortes, afin de briser la spirale de la régression sociale permanente et de la destruction méthodique des conditions d'existence sur notre planète. 
Plusieurs formations de la gauche de gauche ont décidé d'unir leurs efforts et de constituer un front dans le but de pouvoir défendre ensemble un programme politique alternatif, et afin de proposer des solutions à la hauteur des défis de l'époque. C'est d'ailleurs un événement qui ne reçoit pas suffisamment d'écho dans les « grands » médias, alors que ce processus destiné à dépasser de vieilles divisions est prometteur pour l'avenir. C'est pourquoi, je vous invite à soutenir clairement le Front des Gauches, le 13 juin et… au delà.
Al@in Van Praet

jeudi 27 mai 2010

[Alerte au Tsunami Social]

Ce qui est en train de se préparer en Europe ressemble bien à une énorme vague de droite qui va projeter en arrière, bien loin, une des conquêtes majeures du mouvement ouvrier au 20ème siècle : la Sécurité Sociale. Car que ce soit en s'attaquant aux pensions (France, Belgique, Grèce, Espagne, ...) ou aux dépenses de soins de santé, aux allocations de chômage, et de manière générale à toutes les formes de dépenses sociales financées par des mécanismes de solidarité, le front qui se dresse contre les travailleurs essaie de reconquérir ce que les luttes nous ont apporté. Un front où le monde patronal est aux manettes, relayé par toute la droite mais aussi par la gauche molle, rose ou verte. Faut-il évoquer DSK, Zapatero et Papandreou? Ou souligner la remarquable unanimité (des libéraux à Javaux) pour emboiter le pas aux revendications patronales (cf Le Soir ce 27/05).
En fait ce que la droite et les patrons veulent nous reprendre c'est une partie de notre salaire (=salaire différé) que nous avons décidé de mutualiser pour pouvoir faire face ensemble aux aléas de la vie.
Pour ceux qui pensent que la lutte de classes n'existe plus, envoyez vos dernières cartes postales et accrochez vous à vôtre transat, c'est bientôt fini les congés payés...
fRED

[le JT de TeleMB sur la liste Front des Gauches

mardi 25 mai 2010

[j'avais 18 ans en 68]











Freddy Mathieu – ancien Secrétaire Régional Interprofessionnel de la FGTB Mons-Borinage – 
candidat d'ouverture, dernier sur la liste à la Chambre

Originaire de Quaregnon, je suis né en 1950. On prétend que dans le ventre de la mère le bébé perçoit les nuances de la musique… Moi c’est la rumeur des luttes –la question royale- qui me berçait et les effluves de la Charte qui devaient encore flotter par là.
A 17 ans, je travaillais à la RTT. Poser des lignes, planter des poteaux, creuser des tranchées, installer des téléphones ; le travail était éreintant, mais j’ai appris à jouer aux cartes et j’ai visité plein de chouettes gens. Ma première paie (15 jours de boulot) a été engloutie totalement dans l’achat d’un anorak et d’une paire de godasses. Le quotidien m’a greffé la conscience de classe.
Mai 1968 fleurissait et y ajoutait le sens de la révolte, l’envie de tout mettre en doute.
Le 1er mai 2008 j’écrivais : « Quarante ans plus tard, c’est le premier mai. C’est le quarantième après mai 68. Et c’est le premier depuis longtemps où j’n’ai rien à foutre. Je me repose. Et je me repose cette question qui m’avait fait basculer, un peu avant 68, dans le camp des révoltés : en ces quarante ans qui m’en séparent, la société est-elle plus juste, plus fraternelle, plus tendre, plus démocratique ? »
Je suis sûr que vous avez une réponse à cette question. La mienne est : « cette société c’est de la merde. Et j’ai bien fait de la combattre sans relâche. Et j’ai bien envie de continuer encore plus fort. N’en déplaise à ceux qui vous expliqueront que tout ça c’est dépassé, qu’on ne peut rien y faire, que grâce à eux c’est moins pire,… »
Aujourd’hui, quelques ennuis de santé plus loin, je suis prépensionné. Mais ma tête et mes tripes vont bien, merci. Le capitalisme se charge de démontrer à quel point il est destructeur pour l’homme - qu’il asservit - et la nature - qu’il détruit. Mais des joueurs de flûte nous ont ensorcelés pendant tellement longtemps que la lutte a du mal à refleurir.
Alors je lance ces quelques mots à l’assaut de la citadelle… 

"Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre."
Δεν ελπίζω τίποτα. Δε φοβούμαι τίποτα. Είμαι λεύτερος
Nikos Kazantzakis
sur facbook : http://www.facebook.com/freddy.mathieu

dimanche 23 mai 2010

[les paris sont ouverts : austérité ou pas?]

Je viens d'écouter le débat à la RTBF avec les petits partis. Un gros candidat se sentait offusqué par les propos de notre tête de liste, Céline Caudron qui accusait le PS d'avoir accepté toutes les mesures antisociales des gouvernements successifs depuis des années. Céline mettait en garde contre les mesures d'austérité budgétaire qu'on nous prépare. 
"Grands Dieux", lui répond l'agent 22, "vous n'allez quand pas prendre pour argent comptant les chiffres du Bureau du Plan"! Comme si cette officine gouvernementale n'avait pas choisi son moment, pour sortir ce "rapport technique incontournable", afin de conditionner l'opinion publique à qui on mitonne de bons petits plats à la grecque...
Physiquement je n'irais pas jusqu'à comparer ce rondouillard aux longilignes Papandreou et Zapatero. Mais j'ai en mémoire la longue liste des mesures, lois et règlements de régression sociale que la "gauche de pouvoir" a mis en œuvre ou accepté dans tous les pays européens. Cela commence d'ailleurs au niveau du parlement européen dans lequel les groupes "socialiste" et "verts" votent à l'identique de la droite de Berlusconi, Sarkozy et consorts (PPE) dans 90% des cas.
Se laisser tenter par les arguments du style "le vote utile", "sans nous ce sera le bain de sang" c'est le meilleur moyen d'accepter de nouveaux reculs. Mieux vaut encore être accusé d'éternels minoritaires.
fRED

"On a eu raison d’avoir tort  la formule n’est pas une revendication dogmatique, c’est une protestation contre l’idée selon laquelle en politique ou en histoire, la victoire aurait valeur de preuve. Dans certaines circonstances, être en minorité, voire en intimité, n’est pas ce qui invalide ou vérifie une politique" Daniel Bensaïd