samedi 4 janvier 2014

[Aussi faux que la terre est ronde...]





900 millions de dollars par an...



L’étude publiée à la mi-novembre[1] par le sociologue américain Robert Brulle sur l’origine des fonds qui financent  les climato-sceptiques commence à faire un peu de bruit... L’auteur a passé son temps à « tracer » l’origine des milliards de dollars qui se sont déversés sur des « chercheurs », des « journalistes », des « chroniqueurs », pour alimenter une campagne systématique de négation de la catastrophe climatique qui nous pend au nez. « Une action organisée et délibérée pour induire le débat public en erreur et distordre la représentation que se fait l'opinion du changement climatique » souligne le rapport. Et donc aussi pour peser sur les décisions politiques qui doivent impérativement être prises et qui menacent leurs intérêts ?

L’étude révèle ainsi que près de 7 milliards$ (900 millions$ par an) ont été récoltés par une nébuleuse de fondations entre 2003 et 2010. « Souvent on voit que ce sont des fondations financées par des conservateurs qui sont actives par exemple dans le climato-scepticisme, mais aussi pour lutter contre le droit à l’avortement. Le climato-scepticisme rejoint toute une série d’autres positions politiques, généralement dans la sphère ultraconservatrice du champ politique" estime François Gemenne, chercheur en sciences politiques à l'ULg, coauteur du livre "Controverses climatiques", cité par la RTBF[2]. Ces fondations sont souvent issues de grandes familles qui ont fait fortune dans l'industrie minière, la banque ou encore le pétrole. On peut citer parmi elles la fondation Lynde et Harry Bradley, la fondation Koch[3], la fondation Exxon-Mobil, ou encore la fondation Scaife.
Mais ce phénomène ne se limite pas aux Etats-Unis. Déjà en 2010, le Climate Action Network[4] avait révélé que les européennes EON, BP, BASF, Bayer, Solvay, Arcelor-Mittal, Lafarge et GDF-Suez avaient versé 306.000 dollars à des élus œuvrant contre un projet de loi favorisant l'émergence des énergies propres pour lutter contre le réchauffement climatique.
Au fil du temps, les « généreux donateurs » qui ont investi dans cette campagne ont mis au point un véritable camouflage de leurs opérations. « De 2003 à 2007, les Fondations Koch ou la Fondation Exxon-Mobil étaient lourdement impliquées dans le financement des organisations du contre-mouvement sur le changement climatique, écrit M. Brulle. Mais depuis 2008, elles ne font plus de contributions publiques. De manière concomitante, note-t-il, le Donors Trust (qui collecte les dons de fondations philanthropiques pour les redistribuer de manière opaque) prend une place centrale dans le dispositif. Les trois quarts environ des sommes perçues par la galaxie climato-sceptique américaine sont désormais intraçables »
fRED

[3] Les frères Charles et David Koch sont des industriels américains milliardaires qui utilisent une partie de leur argent (la quatrième fortune des Etats-Unis) à financer des fondations au service de leurs idées d’extrême-droite. Ces milliardaires sont aux côtés des élus du Tea Party et leurs institutions militent notamment contre l’Obamacare, le système d’assurance-santé mis en place par le président Obama.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Patrice : J'aurais intitulé cet article: " aussi faux que l'existence des chambre à gaz"

RED a dit…

Je tiens à préciser que la Terre n'est pas ronde mais sphérique (ou presque). Ceci-dit le climato-scepticisme n'est pas un scepticisme (un doute : "Il ne s'agit pas de rejeter la recherche, mais au contraire de ne jamais l'interrompre en prétendant être parvenu à une vérité absolue") mais une attitude militante contre ceux qui alertent l'opinion sur les conséquences, bien réelles, de la course aux profits dégagés par l'exploitation des matières fossiles...