vendredi 10 février 2012

[Catastroïka]

Catastroïka

Un nouveau documentaire est en préparation en Grèce : « Catastroïka » (voir ici pour soutenir le projet).
Dans le cadre de ce documentaire, une interview de Naomi Klein a été réalisée dont voici un extrait :

Συνέντευξη: Η Naomi Klein για την κυβέρνηση Παπαδήμου from ThePressProject on Vimeo.

Transcription : « Ce qui se passe actuellement en Grèce, ressemble en quelque sorte à ce qui s’est passé en Corée du sud durant la crise asiatique, dans le sens où il y a eut cette guerre évidente avec la démocratie. La Corée du sud était en pleine période électorale quand le FMI a obligé tous les candidats à la présidence à signer l’accord passé avec le FMI. En réalité le FMI a annulé le sens même des élections.
Et peu importe le résultat des élections, l’accord reste inchangé parce qu’ ils redoutaient que celui qui négocie avec le FMI, n’aura pas une grande influence politique pour imposer l’accord et perdra les élections.
C’est le moment ou le masque tombe complétement et où le système des marchés est en guerre avec la démocratie. Les projets du néolibéralisme sont de discréditer la démocratie et de faire en sorte que les élections deviennent une course au candidat le plus populaire. Les marchés veulent de la sécurité. La sécurité que les élections n’amènent aucun changement au statu quo des affaires.
Et il y a beaucoup de mécanismes pour assurer ce statu quo. La soit-disant indépendance de la banque centrale  est un de ces mécanismes avec lequel ils disent : « les hommes politiques ne peuvent pas toucher à nos jouets ».
Dans « la Stratégie du Choc » je raconte que c’est ce qui s’est passé au Chili durant la période transitoire  vers la démocratie. La fin de la dictature de Pinochet est survenue comme le régime Pinochet l’a voulue. C’était une transition contrôlée. Les « Chicago boys » (groupe d’économistes qui ont travaillé avec Pinochet) disaient ouvertement qu’ils allaient réinventer le sens, la définition de la démocratie, vers une démocratie technocratique.
Dans la réalité il s’agit d’une démocratie où l’économie est hors d’atteinte des politiques. Ils ont utilisé des mécanismes constitutionnels, de sorte que tout changement des règles du jeu économique devienne impossible ou illégal. Les programmes de restructuration sont  une des manières d’atteindre leurs buts. Les accords du libre échange en est une autre.
Il y a plusieurs manières de raconter l’histoire du néolibéralisme, comme l’histoire du « comment lier les mains de la démocratie », de sorte qu’elle ne puisse pas inciter le pouvoir à changer l’économie.
La Grèce est considérée comme une nation peuplée d’enfants à qui il faut retirer des mains les clés de la voiture. »

Nous y sommes. La stratégie est bien en place en Grèce depuis quelques années. Le dernier article de Panagiotis Grigoriou, qui revient sur 2 années de choc total, montre bien la ligne de conduite utilisée.
Briser le mécontentement. Assurer "qu’il n’y a pas d’autre solution" quitte à s’asseoir sur la constitution grecque. Laisser la population dans l’incertitude en changeant les règles chaque semaine. Le match d’hier semble terminé. A moins que…

publié sur http://www.okeanews.fr/strategie-choc-grece-interview-naomi-klein/
(transcription : remerciements très chaleureux Panayota pour son aide)

10 février 2012
 Les banques prennent le pouvoir...  

"le FMI a imposé son plan pour ce qui est de la récolte de l'impôt. Plus de 200 centres des impôts fermeront durant 2012, les trois quarts du pays. Désormais, l'impôt et sa perception (ex-élément régalien d'un État qui n'est plus souverain), sera transféré aux banques..."

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