Affichage des articles dont le libellé est Berlusconi. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Berlusconi. Afficher tous les articles

mercredi 8 juillet 2009

[le G8 à l'Aquila]





Vérité et Justice

”Nous répétons que cette retraite aux flambeaux est une occasion pour la communauté toute entière de commémorer ses victimes, pour demander la vérité sur ce qui s’est passé, et que soient présentés à la justice ceux qui sont responsables de manquements et de spéculation. Nous ressentons l’urgence de nous réapproprier notre deuil et voulons le faire de manière collective pour reconstruire ensemble le futur de notre communauté et lui redonner un sens. Des valeurs mises en crise par la violence du séisme, d’abord, et ensuite par l’arrogance du pouvoir. Mémoire vérité et justice, sobrement, le plus loin possible de la clameur des grandes kermesses, en opposition ouverte aux parades du régime” (comité 3e32)

vendredi 3 juillet 2009

[Quand la terre se rebelle contre les puissants…]

[le G8 de Berlusconi] Ce vendredi la terre a tremblé. Plusieurs secousses sismiques ont encore ébranlé L’Aquila, dont la plus importante à 13h03’ avait une amplitude de 4.1 sur l'échelle ouverte de Richter.
Aux alentours 50.000 personnes vivent dans des camps de fortunes. Après le froid et les pluies du printemps c’est maintenant la chaleur torride de l’été qui écrase les malheureux. Ils sont révoltés contre le sort qui s’acharne sur eux mais surtout ils ont entendus parler des précédentes expériences de tremblements de terre en Italie, après lesquels les sinistrés ont dû attendre des années avant d'être relogés, quand ils l'ont été. Le cas des victimes du tremblement de terre du Belice, en 1968 en Sicile, fait encore scandale. Et un reportage télévisé a même pu montrer des baraques, dans lesquelles vivent encore des familles de sinistrés... du tremblement de terre qui a détruit Messine en 1908 !
Et pourtant ces temps-ci on travaille beaucoup à L’Aquila. Sous leurs yeux se déroule « des drôles de choses » : la caserne de l'école de la gendarmerie financière (Guardia di finanza) seul bâtiment d’envergure qui ait résisté au tremblement de terre du 7 avril a été réquisitionné pour y tenir le sommet du G8. Le journal LE MONDE du 29.06.09 décrit l’effervescence : « Dans l'enceinte de la caserne, 500 ouvriers travaillent jour et nuit depuis trois semaines. Le chantier est parcouru d'hommes casqués transportant des kilomètres de câbles, de tuyaux. Ici, un ouvrier redonne un coup de peinture sur un mur après qu'un monte-charge l'a un peu éraflé. Ailleurs, un jardinier déroule des mètres carrés de pelouse. On repeint en vert le trottoir devant la caserne. On plante des arbres. On taille les mauvaises herbes le long de la route. Barack Obama aura son terrain de basket ; Nicolas Sarkozy, son parcours de jogging. La piscine couverte, en revanche, est inaccessible : un plancher a été posé sur le bassin pour abriter le centre de presse. Idem pour les tennis et le terrain de foot. La salle plénière ? L'ancien gymnase. Coût du réaménagement : 50 millions d'euros. » (1)
50 sur les 400 millions d’euros que coûtera l’organisation du sommet du G8 qui se tient durant la semaine qui vient à l’Aquila. Dans les campements, la pilule est dure à avaler et dans toute l’Italie les critiques fusent. Les blogs et les groupes facebook répercutent l’information et la mobilisation que la presse de Berlusconi tente d’occulter.(2)
Des comités se créent et passent à la moulinette les «arguments » officiels qui prétendent que la venue du G8 pourra aider la ville : « Le sommet ? Une opération de communication géante pour dire au monde que le séisme sera vite un mauvais souvenir. Un aéroport agrandi ? Il y en a déjà trois dans un rayon de 80 kilomètres, disent-ils. A une route luisante d'asphalte fraîchement posé où circuleront les voitures officielles, ils opposent les centaines de maisons réduites à un tas de pierres.» relate Le Monde. (1)
« Dans un mois la moitié des maisons seront reconstruites » avait dit Berlusconi en avril…
Les habitants de la région le lui rappelleront le 10 juillet (dernier jour du G8) par des manifestations dans toutes les communes touchées par le séisme. Faisant le lien entre la politique désastreuse de Berlusconi sur à la reconstruction dans les Abruzzes et sa politique pour faire face à la crise du capitalisme, depuis le 2 juillet une multitude d’initiatives les plus diverses donnent un écho à ce mécontentement partout en Italie.
Dans les milieux universitaires, on ne comprend pas pourquoi le site de 55 hectares et la caserne peuvent accueillir tous les invités de prestige du G8 et pas l’Université qu’on est incapable de faire refonctionner. Les étudiants sont éparpillés dans toute la province pour terminer l’année académique. Surtout éviter que cette communauté remuante, gravement touchée par le séisme- un grand nombre de victimes fut retiré de la Maison des Étudiants-, ne s’additionne aux autres mécontentements. Du côté des ONG c’est le coût total de l’opération qui heurte : Flavio Lotti, coordinateur de Tavola della Pace (3) rappelle que ce montant dépassant les 400 millions pour réunir les puissants du monde (« qui pondront un communiqué final vide et feront une belle photo de famille avec en arrière fond les décombres de la ville ») est largement supérieur au budget annuel total de l’Italie pour l’aide au développement et la lutte contre la pauvreté et la faim dans le monde (321 millions).Ce vendredi la terre a tremblé, rappelant qu’elle aussi a son mot à dire.
fRED

(1) http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/06/29/secousses-a-l-aquila-en-vue-du-g8_1212958_3214.html
(2) parmi cette abondante production souterraine j’ai pointé pour vous quelques exemples :
Sur facebook
L'AQUILA: SE POSSONO OSPITARE IL G8, PERCHE' NON L'UNIVERSITA'?
http://www.new.facebook.com/profile.php?id=1634643779&ref=ts#/group.php?gid=75692203993
Trasparenza per gli aiuti al terremoto in Abruzzo 2009
http://www.new.facebook.com/profile.php?id=1634643779&ref=ts#/group.php?gid=67726046830
Giù le mani dall'Aquila!
http://www.new.facebook.com/profile.php?id=1634643779&ref=ts#/group.php?gid=187631400713
pour ce qui est des blogs
- l’excellent - http://miskappa.blogspot.com/
- epicentro solidale - http://www.epicentrosolidale.org/?p=9923
- en français - http://futurrouge.wordpress.com/2009/06/10/italie-ambiance-a-laquila-un-mois-avant-le-g8/
(3) voir http://www.perlapace.it/index.php?id_article=2700&PHPSESSID=2229c56c6e5b7f3fc5ed3084eceb26f9

jeudi 9 avril 2009

Humeur tectonique et politique

Je peste. Encore un fois je peste. Contre les plaques tectoniques qui n’arrêtent pas de s’entrechoquer, toujours aux mauvais endroits et toujours aux mauvais moments. Je peste aussi contre l’autre là qui vient survoler le théâtre des opérations et larguer ses grosses bêtises habituelles. S’il existait une échelle de Richter de la connerie je crois qu’il aurait déjà crevé le mur du con plus d’une fois.
Mais j’en veux un peu aussi aux médias qui accordent finalement plus d’importance à ses pitreries qu’à la vie, aux joies et aux peines, de son peuple.

>0<

Un jour avant le tremblement de terre de l’Aquila, c’est le sol de Rome qui a tremblé sous les pas de plus de 2,5 millions de manifestants. Après celle de mars 2002 contre le terrorisme, c’est la plus grande manifestation d’après guerre en Italie. D'après la CGIL organisatrice (5 millions d’affilés), quelque 40 trains, deux bateaux et 4.800 autocars avaient été affrétés afin que des habitants de tout le pays puissent participer à la manifestation de Rome. Pour vous donner une idée de cette mobilisation c’est comme si la FGTB et la CSC rassemblaient 1,2 millions manifestants -50% de leurs affiliés- à Bruxelles.
Qui en a dit un mot en Belgique ?

jeudi 23 octobre 2008

Berlusconi va envoyer la police et l’armée à l’école

«Nous ne permettrons pas que les écoles et universités soient occupées car l'occupation des lieux publics n'est absolument pas démocratique et constitue une violence faite aux autres étudiants, aux familles et à l'Etat»
M. Berlusconi a annoncé qu'il allait appeler le ministre de l'intérieur Roberto Maroni pour lui «donner des instructions détaillées sur les modalités d'intervention de la police».
Réforme de l’école et de l’université en Italie : la contestation est en marche
Depuis un mois à présent descendent sur les places élèves, parents, instituteurs, professeurs, personnel technique et administratif, précaires de l’enseignement. La mobilisation est forte également dans les universités : la protestation d’étudiants, doctorants, précaires de la recherche, s’étend de Turin à Palerme, en passant par Milan, Gênes, Pise, Florence, Bologne, Rome (et bientôt Bergame, Parme, Venise, Padoue, Ferrare, Pérouse, Bari, Salerne, Cagliari, Reggio Calabria, Catane)... Certaines facultés sont occupées, dans d’autres les cours ont été interrompus, l’année suspendue.

Voilà ce que prévoit la loi Tremonti-Gelmini (selon les DOCTORANTS ET CHERCHEURS DES UNIVERSITÉS DE NAPLES) qui mobilise tant de gens en Italie…
Blocage des recrutements : dans les trois prochaines années est prévue une seule embauche pour cinq départs en retraite. Ce qui signifie une réduction dramatique du « turn over » et un conséquent vieillissement de la classe enseignante, déjà aujourd’hui parmi les plus vieilles d’Europe. Ceci marquera l’impossibilité pour les plus jeunes d’accéder à la recherche et à l’enseignement, en allongeant de façon insoutenable les échéances de recrutement. Seront intégrés seuls ceux qui peuvent patienter sur de longues et fastidieuses « listes d’attente » : pour les autres qui ne viennent pas d’une famille aisée c’est la résignation ou l’exil. Un abandon qui appauvrit toute la société, étant donné que l’instruction et la recherche ne sont pas des dépenses superflues, mais ce sur quoi se joue le futur d’un pays.
Coupe claire dans le budget ordinaire : Jusqu’en 2013 est prévue une suppression de 1441 millions d’euros, soit 20% en moins du bilan budgétaire de 2008. Bilan du reste dérisoire, étant donné que 90% des universités sont déjà contraintes de dépasser les plafonds de dépense. Ces coupes aboutiront à une augmentation des frais et du nombre d’étudiants par enseignant, et à une ultérieure dégradation de la qualité de la pédagogie, de la recherche et de tous les services, avec la réduction des bourses d’étude, dégradation ou fermeture de cantines, bibliothèques, laboratoire, secrétariats, résidences universitaires...
Possibilité de transformer les Universités en Fondations de droit privé : pour se financer et jouir au mieux de leur « autonomie » (mais autonomie de quoi ? des liens sociaux que la collectivité abandonne aux intérêts sans limites du marché !), les universités ouvriront à des sujets privés, comme des mécènes particuliers ou des entreprises, l’accès aux instances de direction des Facultés. Personne n’offre gratuitement, et ainsi ce qui appartenait à tous sera aliéné. Conséquences : adéquation des programmes aux intérêts des entreprises, contrôle majeur de la recherche (seront en effet financés seulement les programmes qui entrent dans des critères déterminés par le gouvernement ou l’UE), jusqu’à la revente matérielle du patrimoine immobilier pour récupérer des fonds.
En tant que doctorants, boursiers, précaires de la recherche, chercheurs contractuels, à temps partiel, « à discrétion », et toujours « à disposition », nous jugeons cette réforme, plus encore que les précédentes, comme une véritable sauvagerie. En consonance avec la restructuration néo-libérale du marché du travail, nous sommes fragmentés en une myriade de contrats et statuts divers, sous-payés ou sans aucune rétribution, sans droits ni reconnaissance d’aucun type, assimilés à des logiques baronales et de cooptation.
fRED

jeudi 25 septembre 2008

Alitalia : vol au dessus d’un nid de rapaces.

Que la compagnie aérienne italienne aille mal, ce n’est pas neuf. Que des rapaces se pressent autour de sa (future) dépouille, finalement non plus. Mais il y a pourtant beaucoup d’innovation dans la manière qu’utilise le cartel Berlusconi/grands patrons pour ce qui pourrait s’avérer (pour eux seulement) « l’affaire du siècle »…

Un peu d’histoire
Point de départ : fin des années 1920, Alitalia fut créée par la société Fiat et, connue sous le nom de « Società Area Avio-Linee Italiane » avant de devenir, après la Seconde Guerre mondiale, Alitalia grâce au soutien de British European Airways, Trans World Airlines et les appareils d'aviation Fiat de l'armée de l'air italienne. C'est donc plus tard, en 1957 qu'Alitalia devint la compagne aérienne nationale italienne Aujourd’hui, l'État italien détient 49,9% d'Alitalia. La compagnie n'a pas gagné d'argent depuis 1999 et croulait en juillet sous une dette de près de 1,2 milliard d'euros.
Alitalia emploie 11.100 personnes dans le transport aérien, tandis que 8.300 autres travaillent dans les services de maintenance. Cette scission en deux sociétés est le résultat des restructurations antérieures, au cours des gouvernements Berlusconi. En 2004 les syndicats étaient parvenus à limiter la casse à 3.500 pertes d’emplois (1/3 de personnel navigant et 2/3 de personnel au sol) au lieu des 5.000 prévues.
Aujourd’hui, toute la presse, largement aux mains du « Cavaliere », se déchaine contre les syndicats et en particulier la CGIL (gauche), accusés de précipiter la faillite de la société par leur intransigeance.
Il suffit pourtant de recoller les fragments d’informations que livrent chaque jour cette même presse pour comprendre que ce sont les milieux d’affaires proches de Berlusconi qui ont minutieusement préparé la mise en coupe d’Alitalia.

1er acte : en avril, une offre de rachat d'Alitalia par Air France-KLM, qui avait la bénédiction du gouvernement de centre-gauche au pouvoir à l'époque, avait échoué faute d’accord avec les syndicats sur le nombre de pertes d’emplois. Silvio Berlusconi, alors dans l'opposition, avait clairement annoncé qu’il bloquerait ce scénario s'il gagnait les élections.

2ème acte : fin août, Berlusconi fait sa rentrée politique. Le 27 août La Stampa, quotidien du groupe Fiat, titre «Berlusconi est aux anges. L'opération nouvelle Alitalia, qui sera approuvée par le Conseil des ministres demain, est prête. Finalement, le groupe d'entrepreneurs de chez nous, sur lequel le centre gauche a ironisé pendant des mois, est prêt».
Au même moment sort le projet, baptisé "Phénix" qui prévoit de scinder Alitalia en deux sociétés. L'une viable intégrerait les activités rentables, et l'autre, lestée de toutes les dettes, (car Les nouveaux investisseurs ont refusé de prendre en charge la dette d'environ 1,2 milliard d'euros d'Alitalia qui devra être assumée par l'Etat –c’est le tiers des coupes dans le budget de l'école prévues par la loi de finance-) serait mise en faillite. C’est de nouveau près de 7.000 emplois qui pourraient disparaître si on tient compte des 4.000 contrats précaires/temporaires qui ne seront pas renouvelés.
Ce scénario contrevient à la loi Marzano sur la restructuration des grandes entreprises en crise. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a tout prévu : le jeudi 28 août, il prend un décret-loi pour lever cet obstacle et ouvrir la voie à la CAI.
Dans ce pool d'investisseurs, on retrouve les grands noms de la finance et de l'industrie italiennes (les groupes industriels Piaggio, Air One, Benetton, Ligresti, Riva, Aponte, les fonds d'investissement -Findim, Clessidra, Equinox). Ils ont répondu présents à l'appel patriotique de M. Berlusconi qui, en pleine campagne électorale, avait refusé, pour des motifs plus politiques qu'économiques, le scénario d'une reprise du transporteur transalpin par Air France-KLM, sur laquelle travaillait le précédent gouvernement Prodi.
Le consortium envisage également une fusion avec Air One puis la recherche d’un partenaire étranger. Air France KLM s’était déjà identifié comme actionnaire minoritaire potentiel « si la profitabilité de la nouvelle compagnie était assurée ».
Ce plan de redressement concocté par Intesa Sanpaolo (dont les accointances avec Berlusconi sont évidentes, San Paolo appartient à la famille Agnelli) prévoit que la nouvelle Alitalia devrait renouer avec les bénéfices en 2011, c’est la principale condition émise par ses 16 nouveaux actionnaires qui ne pourraient se désengager de la société avant 2013. Un risque, sans doute, mais savamment calculé. . .
Et pour cela il faut frapper fort : le décret-loi du 28 août définit le cadre permettant aux grandes entreprises en difficulté placées sous administration extraordinaire d'accélérer certaines procédures, telles que les cessions d'actifs, de contrats et les suppressions de personnel. C’est une version très nettement améliorée de « la faillite assistée » inventée en Belgique au moment des problèmes de Verlica. En gros on purge tout le passif social et on socialise les pertes afin de mettre un tremplin sous les investissements des repreneurs, favorisant ainsi des plans sans lendemains. Ce scénario était fort bien résumé par un pilote « la Cai voleva fare l’affare del secolo, fare cassa sulle spalle dei lavoratori e su quelle dei contribuenti italiani » (La CAI veut faire l’affaire du siècle sur le dos des travailleurs et des contribuables italiens).

3ème acte : mi septembre, il faut faire passer la pilule. D’abord tenter d’obliger les syndicats à accepter un maximum de pertes d’emplois sous la menace de la faillite totale et aussi convaincre l’Union Européenne que la couverture par l’Etat Italien de la dette de 1,2 milliards n’est pas une aide déguisée à l’entreprise. Une nouvelle fois la presse se déchaine contre les syndicats (la CGIL en particulier, étant donné que la Cisl et la Uil avaient déjà accepté le plan), accusés d’être manipulés par la gauche dans l’opposition et de défendre les intérêts de « privilégiés » du système…

Il faut bien reconnaître que ce battage médiatique réussit partiellement et il est clair aussi que dans une société de l’envergure d’Alitalia (près de 20.000 employés) certaines catégories de personnel se positionnent sur des avantages corporatistes au détriment de l’intérêt de tous.
Mais peut-on reprocher à un syndicat de travailleurs d’avoir comme principale préoccupation de sauver le maximum d’emplois, les meilleures conditions de travail et de salaires pour ses adhérents? Que font-ils d’autre les nouveaux actionnaires quand ils montent des plans pour se garantir les meilleurs retours sur investissements ?
Et en matière d’avantages exorbitants, les proches de Berlusconi feraient bien de se taire. Ce n’est sans doute que quelques gouttes d’eau dans l’océan alitalien, mais les exemples cités par la presse italienne laissent rêveurs…
Les responsables politiques se sont toujours sentis chez eux chez Alitalia. Pilote à ses heures perdues, le député Luigi Martini –ancien footballeur de la Lazio dont le nom fut cité dans les scandales des paris truqués- (Alleanza Nazionale, droite extrême alliée de Berlusconi) avait besoin de faire 3 décollages et 3 atterrissages tous les 90 jours pour conserver sa licence. Alitalia le lui consentit... et lui paya un salaire par la même occasion.
Ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Berlusconi, Claudio Scajola a obtenu la création d'une ligne Rome-Villanova D'Albenga, son collège électoral, qui se caractérise par le taux de remplissage le plus bas d’Europe!
Plus fondamentalement, la compagnie souffre d’une taille trop petite, d’une situation excentrée de l’Italie pour les lignes transatlantiques et de l’éclatement de ses activités sur deux plates-formes principales, Milan-Malpensa et Rome-Fiumicino, cette bipolarisation d’Alitalia à laquelle tiennent farouchement les milieux d’affaires milanais et la Ligue du Nord, alliée de Berlusconi.
Le plan de gestion de toute l’affaire est aux mains de Mediobanca. La fille de Berlusconi vient d’entrer dans son Conseil d’Administration !
Bref l’Italie, et pas seulement sa société d’aviation, est aujourd’hui dans la panade et va (ré)apprendre dans la douleur ce que donner une majorité à Berlusconi veut dire.
D’autant plus que la gauche semble s’être dissoute, émiettée, évaporée, envolée. Elle ne se rappelle même plus son nom, pensant qu’en diluant ses couleurs elle ramasserait les miettes que la droite arrogante lui laisserait. Mais la droite ne partage pas. Elle vole (au dessus de tout ça).

fRED