dimanche 15 mars 2009

Après la Guadeloupe, victoire aussi pour les travailleurs de Martinique!


Après le combat victorieux des travailleurs de la Guadeloupe, voici un nouveau camouflet pour le gouvernement et le patronat!



à voir : le site du "Collectif du 5 février"

mercredi 11 mars 2009

Appel unitaire pour le 19 mars : la victoire des Guadeloupéen-ne-s en appelle d’autres. Face à Sarkozy et au MEDEF amplifions la mobilisation!

90.000 chômeurs de plus le mois dernier, 350.000 supplémentaires déjà pronostiqués par les statistiques officielles, pas une semaine sans l’annonce de nouveaux plans de licenciements…
Chaque jour qui passe confirme l'ampleur et la gravité de la crise qui pèsent sur la population à commencer par les salariés du public et du privé, les chômeurs et les retraités.
Chaque jour qui passe confirme aussi le danger qu'il y aurait à laisser se poursuivre la mise en œuvre des choix du gouvernement actuel qui, loin de combattre les racines de cette crise, continue au contraire de l'alimenter, continue de nous la faire payer et s'enfonce dans une dérive autoritaire pour imposer ses choix !
L'argent, par milliards d'euros, continue de circuler à sens unique : tout pour les financiers et les grands patrons, les miettes pour le monde du travail !
Les robinets sont grands ouverts pour éponger les pertes des Caisses d'Epargne et des Banques populaires sur les marchés financiers spéculatifs et financer leur fusion en nommant un PDG sous contrôle de l'Elysée. Ils le sont encore pour renflouer les groupes automobiles en les laissant continuer à licencier et à développer le chômage partiel (20 000 suppressions d’emplois annoncées !). Mais ils sont fermés pour l'université et la recherche, l'hôpital et la santé, le logement social, les salaires et les retraites, l’ensemble des services publics
Cela suffit! C'est socialement intolérable, économiquement inefficace et politiquement inadmissible.
Ce n'est pas au monde du travail, à la population de payer la crise! La journée du 29 janvier comme le mouvement aux Antilles, en Guyane et à la Réunion portent clairement ce message et l'exigence d'un changement de cap, notamment sur les questions des salaires, de l'emploi et des services publics.
Les mobilisations imposent de premiers reculs au gouvernement.
Nous saluons la victoire des Guadeloupéens notamment sur l'augmentation de 200 euros pour les bas salaires et sur les mesures contre la vie chère. Nous saluons le mouvement à l'université qui a obtenu le gel, pour deux ans, des suppressions de postes d'enseignants-chercheurs.
Plus légitime que jamais, l'exigence de choix politiques, économiques, écologiques et sociaux différents grandit dans le pays, en Europe et dans le monde. Elle conteste et combat les logiques de la mondialisation capitaliste, les appétits de profits et de rendements financiers exorbitants et la mise en concurrence basée sur le dumping social et fiscal.
Des mobilisations importantes continuent de se déployer et de se renforcer. C’est vrai dans l'université, la recherche, la santé, la poste et d’autres secteurs publics. C’est vrai dans de très nombreuses entreprises privées où les plans de licenciement, de chômage partiel et de compression salariale frappent quotidiennement. Tout cela confirme le besoin d’unité pour construire le rapport de force le plus large.
Si la grève en Guadeloupe a fini par être entendue, la surdité du Président de la République, du gouvernement et du Medef à l’égard des revendications que la journée d'action unitaire du 29 janvier et les grèves dans l’ensemble des Antilles et à l’ile de la Réunion ont portées, continue.
Dans ces conditions, les organisations syndicales ont unanimement confirmé la tenue d'une grande journée de grèves et de manifestations le 19 mars prochain.
Conscientes que l'unité est une force essentielle face à l'obstination gouvernementale et patronale, comme le montre le mouvement des Antilles, les organisations de gauche signataires de ce texte appellent à soutenir et à amplifier ces mobilisations, à réussir le 19 mars une très grande journée de protestation et de propositions, plus forte encore que celle du 29 janvier.
Elles souhaitent contribuer, dans la diversité de leurs positions, à amplifier dans ces mouvements, le débat et l'action sur les nouveaux choix politiques alternatifs aux logiques actuelles nécessaires et utiles pour répondre aux mobilisations sociales.
Cela concerne notamment l’opposition aux suppressions d’emplois et à la précarisation, dans le privé comme dans le secteur public, l'augmentation des salaires, du SMIC, des minimas sociaux et des retraites. La défense et le développement des services et de l'emploi publics ; la réorientation des richesses du pays vers le développement de productions et de services susceptibles d'engager notre pays dans un tout autre mode de développement fondé sur la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.

Signataires : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, le PG, le PS, le MRC La Fédération, la CNCU, ADS, Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire .

lundi 9 mars 2009

Manif anti-crise à la Bourse

Selon la police et les syndicats, quelque 2.000 militants CSC, CGSLB et FGTB se sont réunis lundi en fin de matinée sur la Place de la Bourse à Bruxelles dans le cadre d'une action dénonçant les conséquences de la crise."Nous ne sommes pas responsables de la crise et pourtant nous l'avons payée. Maintenant nous avons aussi notre mot à dire", a déclaré Rudy De Leeuw, président de la FGTB.
Au niveau européen, les syndicats plaident notamment pour l'introduction d'une taxe sur la spéculation financière, une meilleure harmonisation de la fiscalité européenne et un plan de relance européen.L'action de lundi à Bruxelles consistait surtout "à lancer un message en vue des prochaines manifestations qui sont à l'agenda, notamment celle de Londres le 28 mars et celle de Bruxelles le 15 mai". (Belga)

dimanche 8 mars 2009

Royaume-Uni : la grande peur de la lutte des classes

En préparation d’une série d’article sur les mouvements sociaux en Europe, je voudrais revenir sur des grèves au Royaume-Uni début février qui ont été présentées comme des manifestations de racisme. Je vous livre l’analyse de Philippe Marlière qui contredit cette interprétation.

La BBC est sans aucun doute la meilleure télévision au monde. Ses programmes sont dans l’ensemble de qualité et sa ligne éditoriale est plutôt pluraliste et centriste. C’est un fait rarissime dans un monde de médias bêtifiants et de droite. Cependant, trois sujets échappent à ce modus operandi. Sur les ondes de la BBC, il n’est guère permis de critiquer la famille royale, la politique étrangère de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis ou la marche capitaliste du monde. Des événements récents ont concerné le troisième de ces interdits majeurs.
Début février, des "grèves sauvages" (Wildcat strikes) ont éclaté dans les raffineries Total et dans des centrales électriques à travers le pays. Les travailleurs britanniques protestaient contre le recours à une main-d’œuvre italienne et portugaise (employée à des salaires inférieurs aux normes locales), qui entraînait leur mise au chômage, puisque les emplois étaient réservés aux travailleurs étrangers.
Gordon Brown et Peter Mandelson sont montés au créneau pour dénoncer la nature "xénophobe" de ces grèves.
Une interview tronquée
La BBC, toujours servile en pareil cas, leur a emboîté le pas. Une interview de gréviste diffusée sur la BBC1 a été tronquée. On pouvait succinctement entendre un gréviste affirmer: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens." Le même reportage a été retransmis en intégralité sur la BBC2. Cette fois-ci, on pouvait entendre: "On ne peut pas travailler avec des Portugais et des Italiens; on est complètement séparés d’eux, ils viennent avec leurs propres compagnies." Les éditeurs du programme de la BBC ont tronqué une réponse de gréviste pour en altérer radicalement le sens. Dans le premier cas, la réponse apparaît motivée par le rejet de l’étranger et la fermeture à l’immigration. Dans la vraie version, il n’en est rien: le gréviste rapporte des faits, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible de côtoyer les travailleurs étrangers, car ils arrivent avec l’entreprise qui les emploie et qu’on les tient volontairement à l’écart de la main-d’œuvre locale. La BBC, confrontée à une question politiquement sensible, est devenue le porte-parole d’un gouvernement hostile aux droits des travailleurs. Car ce que craint Gordon Brown, c’est le renouveau de la combativité salariale et syndicale.
Tony Blair et Gordon Brown n’ont en effet pas défait la législation du travail thatchérienne. Dans le monde occidental, la Grande-Bretagne est le pays qui restreint toujours le plus sévèrement le droit de grève.
Derek Simpson, le coleader du syndicat Unite, a dit les choses clairement : "Ces grèves n’ont rien à voir avec le racisme ou l’immigration. C’est une question de classe."
Il est tentant de préciser le propos : ces grèves britanniques sont une question de lutte des classes. Karl Marx considérait que la lutte des classes s’organisait autour d’une classe capitaliste qui détenait le capital, dirigeait et gérait la production et, enfin, s’appropriait la plus-value correspondant à l’exploitation du labeur des travailleurs. Depuis l’époque victorienne, rien de nouveau sous le soleil de l’exploitation capitaliste! En décembre 2007, la Cour européenne de justice (CEJ) avait abondé dans ce sens avec deux arrêts qui avaient fait beaucoup de bruit. L’arrêt Laval avait interdit aux syndicats d’agir contre les entreprises qui refusent d’appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays communautaire, les conventions collectives applicables dans ce pays. L’arrêt Viking avait estimé que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté d’établissement garantie par le droit européen. La CEJ en avait conclu que la lutte des syndicats contre ces pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale.
De la xénophobie imaginaire
"Les emplois britanniques aux travailleurs britanniques": c’est un vieux slogan du British National Party (BNP), une formation d’extrême droite. Il a récemment été repris par Gordon Brown, le très néolibéral Premier ministre, jamais à court de promesses démagogiques. Ces mots empoisonnés ont été lancés au visage du démagogue par les grévistes qui ont demandé avec ironie qu’il tienne sa promesse! La xénophobie dénoncée par le New Labour et la BBC était imaginaire. Les grévistes n’ont exercé aucun chantage sur les travailleurs italiens et portugais non-syndiqués, sous-contractés, sous-payés, ni n’ont exigé leur rapatriement. Les cibles de leurs critiques ont été les employeurs et leur course au dumping social, ainsi que le gouvernement qui les soutient dans cette entreprise. Les militants du BNP qui avaient tenté d’infiltrer les grèves à la raffinerie de Lindsey dans le Lincolnshire ont été éconduits et on a même vu une affiche portant l’inscription suivante: "Travailleurs dans le monde, unissez-vous!" Dans la centrale électrique de Plymouth, les grévistes ont revendiqué les mêmes droits pour tous les travailleurs –britanniques et étrangers– dénoncé l’exploitation d’une main-d’œuvre étrangère, et exigé que les travailleurs britanniques ne soient pas écartés du marché du travail. Gordon Brown, dont la politique économique a amené le pays au bord de la faillite, a répété le mot d’une interview à une autre: "Protectionnisme!" Une majorité de Britanniques considèrera que c’est la parade désespérée d’un gouvernement incapable de raisonner en dehors des mots d’ordre des années 80 et 90: "Dérégulation! Libre entreprise! Flexibilité!"
Le New Labour agonise, mais ces travailleurs en lutte ont décidé de prendre leur destin en main. Bien leur en a pris. A Lindsey, les grévistes se sont vus accorder le double du nombre d’emplois que Total avait initialement offert; ceci sans qu’aucun travailleur italien ne soit renvoyé.
Philippe Marlière Maître de conférences à Londres 11/02/2009

samedi 7 mars 2009

Crise : la fête aux femmes...

Alors que le chômage monte en flèche partout dans le monde, la question de l'égalité professionnelle semble être reléguée au placard. Mais la Journée mondiale de la Femme du 8 mars replace le sujet sous les projecteurs. Un rapport du BIT (Bureau international du travail) publié à cette occasion tire la sonnette d'alarme. "L'impact de la crise économique mondiale (...) en termes de taux de chômage risque d'être plus néfaste pour les femmes que les hommes dans la plupart des régions du monde", indique l'étude. L'organisation chiffre à 22 millions le nombre de femmes qui pourraient perdre leur emploi en 2009 sur les 52 millions de chômeurs supplémentaires attendus. Le taux de chômage des femmes est passé de 6% en 2007 à 6,3% en 2008. Il devrait atteindre "au moins 6,5% selon le scénario le plus optimiste, et 7,4% pour le plus pessimiste", et même 7,8% dans les pays développés, détaille le rapport consacré aux tendances globales de l'emploi des femmes 2009. Le scénario "le plus optimiste" repose sur les prévisions de croissance mondiale de 0,5% formulées par le Fond monétaire international (FMI) en janvier.

mercredi 4 mars 2009

Guadeloupe - LKP - Au 43eme jour de la grève, Rosan Mounien fait le point....

Jodila kanmawad, certains d’entre nous se posent La question : Où en sommes-nous ? Pourquoi ne sommes-nous pas encore parvenus à signer un protocole ? Ne faisons-nous pas trop traîner les choses ? Ne faisons-nous pas trop durer le plaisir ? Nous répondons non.
Comme nous l’avons toujours dit dans le cadre de ce mouvement (LKP), si l’Etat et si les responsables de l’Etat au plus haut niveau s’étaient hissés au niveau de leurs responsabilités, cette grève aurait été suspendue dès le 9 février et le travail aurait repris le 10 février.
Si les négociations ont échoué, c’est parce qu’ils ont tenté de nous faire des crocs en jambe, de glisser des peaux de bananes sous nos pieds... Et chaque fois que l’on pensait avoir trouvé un point d’accord avec eux, le lendemain ils changeaient ou pratiquaient la chaise vide.
Ils ont cru que le mouvement aurait faibli, que le peuple se serait démobilisé. Ils ont cherché par tous les moyens à affaiblir le mouvement et à nous provoquer : Ils ont tenté de nous frapper : nous n’avons pas répondu... Ils ont tenté de nous emprisonné : mais ils se sont rendu compte que leurs geôles étaient trop petites pour contenir 60, 70000, 100000 personnes... ils se sont organisé pour que, comme tout au long de l’histoire de notre peuple, arrivé à un certain niveau de notre mouvement, que nous perdions un de nos un fils, une de nos filles, par le sang. Ils ont cru que le décès de Jacques BINO aurait été un moyen susceptible d’arrêter le mouvement de grève.
Mais ce qu’ils ignorent c’est que lorsqu’un peuple se lève, lorsqu’il prend conscience, lorsqu’il sait qu’il a raison dans ses actions... il n’y a rien qui puisse l’arrêter. Il balaye tous les obstacles placés sur sa route, comme un cyclone charrie et nettoie toutes les malpropretés d’un pays.
C’est pourquoi camarades, nous avons mené ces négociations avec méthode. Et à chaque fois que par leur propagande ils tentaient de faire croire que nous ne voulions pas sortir de ce conflit, nous tous pouvions constater que les seuls à vouloir sortir de ce conflit, c’est précisément nous. Vous voyez bien que dans toutes nos réunions et rencontres, nous avons mis en place un secrétariat. Une camarade chargée de prendre des notes et de transcrire tout ce qui se dit et fait sur un ordinateur portable. Et vous constatez que dans toutes les réunions, le seul ordinateur portable observable sur la table des négociations, c’était celui du LKP. Pour noter point par point ce qui sortait des échanges.
A notre arrivée aux négociations, le samedi 28 février dernier, nous leur avons demandé de mettre en place un secrétariat : parce qu’il s’agissait d’acter un certain nombre de points. L’Etat français, un pays de 56 millions d’habitants, sinon plus, un grand pays, qui se fait passer pour une puissance mondiale, était incapable de mettre en place un secrétariat en mesure de produire à la fin d’une réunion un texte reprenant tous les points d’accord. Il n’était pas capable de faire cette simple chose!
Et quand à 4 heures du matin, nous leur avons dit : voilà, nous sommes prêts, où est donc le protocole qu’ils proposaient ? Nous avons alors eu à constater leurs mines défaites par 10 heures de négociations. Alors que nous nous étions préparés pour négocier durant 3 jours, non stop, si nécessaire [1] . Parce que nous avons été missionné par un peuple en lutte et que nous ne pouvions faillir à nos responsabilités. Eh bien, non seulement ils n’avaient aucun projet de protocole d’accord à proposer à la fin de la réunion, mais en plus, dimanche dernier, où étaient-ils donc ? Nous, nous travaillions ! Nous, nous nous préparions. Nous leur avons redemandé le projet de protocole.
Or pendant que les négociations se poursuivaient le préfet glissait une nouvelle fois par une porte dérobée... Pour faire une conférence de presse pour annoncer la fin d’un mouvement ! Comme si c’est lui qui avait lancé le mouvement et que c’est lui qui décidait de sa fin ! Nous voyons là aussi l’incompétence, l’irresponsabilité et la méchanceté dans le comportement dans leur comportement.
Dimanche donc, rien. Pas de document. Nous avons alors pensé que lundi matin un document nous aurait été transmis : nous les avons appelé. Pas de document. Nous avons attendu. Nous avons reçu le document à trois heures de l’après-midi. En parallèle des camarades chargés des négociations sectorielles ayant débuté le lundi 02 mars, nous avons mis en place une équipe et travaillé sur le projet de protocole qui nous a été adressé et qui comporte 10 pages, et 125 articles.
Nous l’avons lu en long et en large puis avons travaillé dessus article par article de 3 heures de l’après-midi à 9 heures du soir.
Qu’avons-nous constaté ?
Un : qu’il est rédigé dans un mauvais français. Deux : qu’ils y ont fait figurer ce que bon leur semblait, tout en oubliant plus de 50 articles. Trois : qu’ils y ont inclu des centaines de clous rouillés destinés, si l’un venait à vous piquer, à vous fourguer le tétanos.
Nous avons alors pris le protocole pour le dépoussiérer, le nettoyer, le désinfecter et nous leur avons fait une contre-proposition : de 125, nous sommes passés à 177 articles. Pourquoi ? Parce que pour chaque réunion, nous avons les relevés de décisions ; nous avons tout ce qui a été dit par chacun des participants ; et ce qui a été arrêté dans les réunions.
A 21 heures 30 nous avons renvoyé le document au préfet. Mis en difficulté par ce notre document exhaustif, il a alors proposé la mise en place d’une commission de lecture et d’harmonisation. C’est ainsi que nous avons envoyé en préfecture une délégation à Basse-Terre composée de Elie DOMOTA et de Gaby CLAVIER, accompagnées de la secrétaire du LKP, Nathalie. En parallèle, un groupe d’experts a été chargé de travailler ici même sur le protocole pour effectuer les dernières corrections, en lien avec les trois camarades présents à la préfecture.
Et pas à pas, nous avançons... Ce travail, camarades se poursuit et devrait s’achever ce soir. Et demain, quand nous arriverons à 11 heures au port autonome de Pointe à Pitre, (où nous proposons que les négociations se poursuivent, puisqu’elles y ont commencé), ce sera pour une seule chose : signer !
Sortis d’on ne sait où, ces messieurs on cru, parce que nous étions des petits nègres, parce nous parlons créole, qu’ils pourraient faire ce qu’ils veulent de nous. Nous avons dit non ! Notre force c’est le liyannaj, cette union qu’il y a entre nous et le peuple. Car ce peuple, notre peuple a déjà trop souffert, il a déjà trop porté et supporté des profitants. Et lorsqu’on observe ceux à qui il confie les rênes du pouvoir, ceux-ci ne font pas face aux responsabilités confiées par le peuple.
Nous disons que pour une fois, pour une fois dans un pays comme la Guadeloupe où tout le peuple est debout, mobilisé et sait ce qu’il veut, il faut qu’il trouve en face de lui des hommes et des femmes capables de le guider dans le combat ; mais de ne pas prendre sa place et surtout de ne pas faire n’importe quoi lorsqu’on prétend parler en son nom !
C’est pourquoi camarades, toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que nous remportions une grande victoire dans ce combat. Et faisons en sorte, de la même manière que le combat mené par Obama aux Etats-Unis a servi d’exemple pour tous les Noirs de la planète, que le combat mené par le peuple de Guadeloupe serve d’exemple pour tous les travailleurs et tous les peuples de la Terre luttant contre les pwofitasyon.
Ce n’est pas un hasard : si pendant un mois la presse internationale s’est rendue en Guadeloupe, c’est qu’elle s’est rendue compte qu’il y avait quelque chose qui s’y produisait, et qui ne ressemblait à rien de ce qui s’est déjà produit en quelque autre point de la planète.
Aujourd’hui, nous devons avoir la fierté d’être Guadeloupéen. Le peuple guadeloupéen est un peuple debout ! Ils cesseront de nous mépriser et de nous tourner en bourrique ! Et ceux qui croyaient pouvoir nous mener où bon leur semble, et bien aujourd’hui, il faudra qu’ils aillent se cacher. Car lorsque le peuple se lèvera ils auront des comptes à lui rendre !
Désormais, plus rien ne se fera comme avant ! C’est fini ! Nous nous sommes rendu compte que lorsque nous sommes ensemble, nous sommes plus forts ! Alors il ne nous reste qu’une chose à faire : rester ensemble !
Jou nou ké mété a jounou, péké vwè jou !
Nou ké gannyé konba !

mardi 03 mars 2009