mardi 25 mai 2010

[j'avais 18 ans en 68]











Freddy Mathieu – ancien Secrétaire Régional Interprofessionnel de la FGTB Mons-Borinage – 
candidat d'ouverture, dernier sur la liste à la Chambre

Originaire de Quaregnon, je suis né en 1950. On prétend que dans le ventre de la mère le bébé perçoit les nuances de la musique… Moi c’est la rumeur des luttes –la question royale- qui me berçait et les effluves de la Charte qui devaient encore flotter par là.
A 17 ans, je travaillais à la RTT. Poser des lignes, planter des poteaux, creuser des tranchées, installer des téléphones ; le travail était éreintant, mais j’ai appris à jouer aux cartes et j’ai visité plein de chouettes gens. Ma première paie (15 jours de boulot) a été engloutie totalement dans l’achat d’un anorak et d’une paire de godasses. Le quotidien m’a greffé la conscience de classe.
Mai 1968 fleurissait et y ajoutait le sens de la révolte, l’envie de tout mettre en doute.
Le 1er mai 2008 j’écrivais : « Quarante ans plus tard, c’est le premier mai. C’est le quarantième après mai 68. Et c’est le premier depuis longtemps où j’n’ai rien à foutre. Je me repose. Et je me repose cette question qui m’avait fait basculer, un peu avant 68, dans le camp des révoltés : en ces quarante ans qui m’en séparent, la société est-elle plus juste, plus fraternelle, plus tendre, plus démocratique ? »
Je suis sûr que vous avez une réponse à cette question. La mienne est : « cette société c’est de la merde. Et j’ai bien fait de la combattre sans relâche. Et j’ai bien envie de continuer encore plus fort. N’en déplaise à ceux qui vous expliqueront que tout ça c’est dépassé, qu’on ne peut rien y faire, que grâce à eux c’est moins pire,… »
Aujourd’hui, quelques ennuis de santé plus loin, je suis prépensionné. Mais ma tête et mes tripes vont bien, merci. Le capitalisme se charge de démontrer à quel point il est destructeur pour l’homme - qu’il asservit - et la nature - qu’il détruit. Mais des joueurs de flûte nous ont ensorcelés pendant tellement longtemps que la lutte a du mal à refleurir.
Alors je lance ces quelques mots à l’assaut de la citadelle… 

"Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre."
Δεν ελπίζω τίποτα. Δε φοβούμαι τίποτα. Είμαι λεύτερος
Nikos Kazantzakis
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