samedi 25 février 2012
[Nous sommes tous grecs]
mardi 20 juillet 2010
samedi 16 mai 2009
[Un printemps de Prague]

Prague 16 mai 2009.
Il est 14h, la manifestation vient de se terminer face au château. Dans une brasserie à proximité de l’abbaye de Strahof, les mines sont réjouies : 35.000 participants, plus du double des espérances… A vrai dire c’est la première manifestation syndicale de masse à Prague depuis bien longtemps ! Parmi les dirigeants de ČMKOS (qui organise cette manifestation avec la CES), peu ont connu les évènements du printemps 68, dernière grande effervescence populaire qui fut réprimée par les chars russes. Avant cela, du temps des apparatchiks communistes, les tanks encadraient les défilés ronflants du 1er mai. Et puis une longue apathie… La crise capitaliste a réussi à (re)mettre dans la rue des dizaines de milliers de travailleurs.
Il est 13h35, les discours ont enfin commencé sans attendre la fin du cortège qui est toujours bloqué deux places plus loin. On annonce 100.000 manifestants à Berlin ; une immense ovation salue les allemands, fait notoire quand on sait les tensions que la guerre et le nazisme ont laissées en héritage entre les deux peuples.
Il est presque midi. Le soleil perse trois jours de nuages. C’est le printemps. La manifestation démarre.
jeudi 26 mars 2009

60 millions de syndicalistes, c’est un chiffre qui fait rêver… Et combien la CES compte t’elle en mettre dans la rue en mai? 60.000 ? 100.000 ? C’est en tout cas ce que semble « espérer » les dirigeants de la CES.
Car encore une fois, ce sont des manifestations « contingentées » qui sont mises sur pied. Contingenter - limiter - rationner - borner - circonscrire - restreindre - délimiter - démarquer - arrêter - réduire - localiser - plafonner - entourer - cerner - cantonner… Prenons l’exemple de la manifestation de Bruxelles, elle reposera essentiellement sur les syndicats belges et hollandais. On connaît déjà les quotas : 6000 pour la CSC, 6000 pour la FGTB, 6000 pour les libéraux… Et ainsi de suite jusqu’au niveau régional de chaque syndicat. Les syndicats des pays voisins seront eux-mêmes limités par les difficultés de transports (coûts, distances,…).
Ce type de « mobilisation » aboutit à écraser la réelle mobilisation à la base, on crée une couche de « manifestants professionnels » (au bout de la 12ème, une casquette gratuite), dont la sincérité n’est pas à mettre en cause, mais qui ne s’ancre pas dans aucune conscientisation des autres 59,900 millions de syndicalistes qui n’ont pas eu « la chance » de gagner le voyage, à Bruxelles, Madrid, Berlin ou Prague. Les « autres » militants ne sauront peut-être même pas qu’il ya une manif… Tout au plus les différentes organisations se « mesurent » entre-elles au nombre de drapeaux, quand elles prennent la peine de se déplacer. Et on est bien loin des 10 millions de manifestants qui sont descendus dans les rues de France, Espagne, Italie, Grèce ces six derniers mois.
Dans le même temps les principales organisations nationales programment des actions à leur niveau. Pourquoi l’Exécutif de la CES dans lequel elles siègent n’est-il pas capable de décider une date commune de mobilisation pour (au moins) un paquet significatif de pays ? Pourquoi ne pas avoir tenté de synchroniser les mouvements en Espagne (éparpillés sur tout le mois de mars), en Grèce (grève Générale le 2 avril), en Italie (grèves régionales en mars et big manif le 4 avril à Rome), en France ? Pourquoi la CES ne répercute t’elle pas des échos des mobilisations en cours dans différents pays ? Alors qu’ils les critiquent souvent les dirigeants de la CES font tout pareil à leurs gouvernements nationaux qui ne sont jamais responsables des décisions européennes qu’ils prennent pourtant ensemble dans différents sommets, l’Europe sert alors d’éteignoir aux revendications.
Et pourtant nous avons besoin d’un syndicalisme de combat au niveau européen, un syndicalisme de réseaux qui enrichit les luttes d’entreprises dont les contours dépassent tellement souvent les frontières nationales. Les « nouveaux » pays européens ont besoin de l’expérience des grandes organisations, les plus « faibles » ont besoin de la force des plus « forts ».
Un vrai contre-pouvoir syndical européen reste à construire dans les luttes car toutes les politiques de recul social sont élaborées au niveau européen, ce n’est pas pour rien que ces 30 dernières années, celles de la dérégulation, sont aussi celles de l’approfondissement de l’Europe du capital, celle qui écrase les petites gens.
Pour empêcher la destruction de millions d’emplois à cause de la crise capitaliste qui elle s’est propagée à travers toute la planète, il faut bâtir un front des luttes au niveau européen.
fRED