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mercredi 9 janvier 2013

12

de 11 à 12 en 13...
"Il semble hautement probable que le taux de chômage dépasse clairement les 12% au cours de 2013" dans la zone euro, estime Howard Archer, économiste d'IHS Global insight 
Record de chômage dans la zone euro, le pire est à venir
Le taux de chômage continue de voler de record en record dans la zone euro, où il a atteint 11,8% en novembre et touche particulièrement les pays soumis aux plus fortes cures d'austérité, comme l'Espagne et la Grèce, et rien ne semble indiquer un inversement de tendance. 
Ce niveau record se traduit par le fait que 18,82 millions de personnes étaient au chômage dans la zone euro en novembre, soit une hausse de 113.000 par rapport à octobre, selon les chiffres publiés mardi par l'office européen de statistiques Eurostat. C'est aussi 2,015 millions de chômeurs de plus qu'en novembre 2011. Au niveau des 27, le nombre de chômeurs dépasse 26 millions. (Le Vif - 8/01/13)

vendredi 16 novembre 2012

[Next Stop Lampedusa]


Next Stop Lampedusa from radioazioni on Vimeo.

Next Stop Lampedusa

Lampedusa, Avril, 2011. Hommes, femmes et enfants de la Tunisie, un pays libéré de quelques mois de la dictature de Ben Ali, en fuite d'une situation politique instable et toujours à la recherche d'un avenir meilleur en Europe, sont détenus sur l'île. Lampedusa devient par la volonté du gouvernement italien un "confinement" pour les migrants et les Tunisiens et pour ses propres habitants.
Les visages des survivants à la traversée du Méditerranée, le système d'accueil, les manifestations de Tunisiens qui crient en italien «Vive la liberté», tandis que les insulaires dans la solidarité difficile avec ces hommes et ces femmes qui fuient la pauvreté et la répression.
Les images nous entraînent dans le drame de ceux qui ont dû faire à un voyage, trop souvent, cependant, s'est vite transformée en cauchemar de la détention et la déportation.
Marwen, un garçon tunisien dit: « Au milieu de la mer, le bateau est devenu lourd, les gens se sont battus les uns les autres et se sont poussés dans l’eau, j’en ai vu mourir devant mes yeux, j’ai commencé à pleurer et j’étais triste parce que je n’arrivai pas à les regarder. J’ai commencé à pleurer et je me suis mis au marges ; j’ai vu des gens mortes ».
Abbas, un jeune homme dit: « Chaque jour, entre 8 e 10 bateaux partent de Tunis, mais seulement 3 ou 4 arrivent à destination, tous les autres disparaissent. Les autres meurent tous. »
Un pêcheur de l'île, un membre de Askavusa, explique très bien ce qui se passe sur l'île et l'Afrique du Nord: « Il y a deux problèmes principaux: l’un est certainement la vie d’une île et d’une population qui repose sur la pêche et le tourisme et voit menacé la saison; de l’autre il y a une intervention que nous ne pouvons pas ignorer... il y a un Maghreb qui évolue, qui change l’histoire et à ce point, dans un classement des priorités, il faut peut-être penser que nous sommes citoyens du monde et non pas seulement à notre portefeuille... ce serait bien. Il y a un vent qui vient du sud, il est inévitable. Le temps est gentilhomme et il envoie les factures... nous l’avons utilisé: le Maghreb est notre lieu de vacances, le lieu où nous avons fait les arrangements, le pétrole, nous baisons la main des dictateurs et maintenant les gens viennent frapper à la porte et il faut l’ouvrir »

samedi 27 octobre 2012

[Elargissons la brèche vers la grève générale en Europe !]


https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-GkWpqz8kqpHmWCm95IrI_AmyV_4GuvzN9kS5l6DRLS-WFyvaz1YTJFJTKobRLX-W2PWpwdRqR-qFlA6PjumrATuIj2RDSlaw6VSdXvaxEisW0RmYVASOdg9tyjmhEOwhwJhfOAl27cnJ/s1600/austerite2.jpgOn sait que les deux principaux syndicats en Espagne, CCOO et UGT, ont appelé à une grève de 24 heures le 14 novembre pour s’opposer à l’austérité d’une brutalité inouïe imposée par le gouvernement Rajoy. Ce sera la deuxième grève de ce genre cette année. Elle est soutenue par des centaines d’associations de toutes sortes.
Le même appel a été lancé au Portugal par la CGTP. Pour rappel, le Portugal a connu récemment les manifestations les plus massives depuis la Révolution des Oeillets, en 1974-75.
De son côté, le principal syndicat du secteur privé en Grèce, la GSEE, appelle également à un arrêt de travail le 14 novembre. Ce sera la quinzième grève interprofessionnelle des travailleurs et travailleuses de ce pays contre les diktats de la troïka BCE/FMI/Commission.
Face à cette coordination horizontale de la riposte, la Confédération Européenne des Syndicats a finalement appelé à une journée d'action européenne le 14 novembre, sous "diverses formes : grèves, manifestations, rassemblements et autres actions".
La CES n’est pas un syndicat mais un groupe de pression qui accompagne la construction de l’UE capitaliste, fait du lobbying auprès de la Commission et organise de temps en temps une manifestation européenne sans lendemains. La dernière, à Bruxelles en 2010, avait pour slogan « pour l’emploi et la relance »…
Selon certaines informations, la décision chèvrechoutiste de la CES concernant le 14 novembre aurait été arrachée très péniblement, au terme de plusieurs heures de tractations.
Le décalage entre la dispersion nationale des luttes, d’une part, et la coordination européenne de l’offensive capitaliste, d’autre part, est une des raisons majeures qui poussent le mouvement ouvrier dans les cordes. Il est grand temps de réagir ensemble, car la classe dominante ne se contente plus d’attaquer les acquis sociaux : avec le Pacte budgétaire européen (TSCG, que la Belgique doit adopter prochainement !), elle est en train de mettre en place un régime européen despotique, dans lequel les parlements élus n’ont plus rien à dire. Dans ce régime, les syndicats seront soit broyés, soit transformés définitivement en courroies de transmission du néolibéralisme.
Il faut donc tout faire pour que les « diverses formes » évoquées par la CES se traduisent par les actions les plus radicales possibles, en fonction des rapports de forces : grèves et assemblées de sensibilisation dans le maximum de pays, de secteurs et d’entreprises, et manifestations combatives. Toute radicalisation du pseudo « mot d’ordre » de la CES sera un pas en avant vers une lutte européenne de plus en plus indispensable.
En Belgique, les directions interprofessionnelles de la FGTB, de la CSC et de la CGSLB discutent d’une manifestation de militant-e-s à Bruxelles devant les institutions européennes, couverte par un préavis de grève (en tout cas pour les affiliées et affiliés FGTB). Mais la section régionale de la FGTB (interprofessionnelle) de Liège-Huy-Waremme a décidé d’une grève de 24h, rejoignant ainsi les camarades espagnols, portugais et grecs. La CGSP-ALR de Bruxelles (secteur des administrations locales et régionales au sein de la Centrale des services publics de la FGTB) a fait de même. Les Jeunes FGTB et les Métallos Walllonie-Bruxelles appellent les travailleurs-ses à se mobiliser pour organiser une grève générale le 14 novembre (communiqué ci-dessous) ! Des groupes de gauche proposent une manifestation unitaire de lutte à Bruxelles. Bravo !

Elargissons la brèche, en Belgique et en Europe ! A l’exemple des syndicalistes espagnols, portugais et grecs, prenons des contacts de syndicat à syndicat, de secteur à secteur, d’entreprise à entreprise, entre filiales au sein des groupes ! Organisons la mobilisation !
Nous répétons notre invitation aux délégations syndicales à organiser des arrêts de travail dans les entreprises et à tenir des assemblées générales sur le lieu de travail pour informer sur l'offensive d'austérité tant en Europe du Sud qu'en Belgique et pour réfléchir, sans attendre, à un plan d’action coordonné vers une grève générale en Europe. C’est indispensable pour que la colère contre la misère et le chômage se transforme en lutte consciente pour une alternative.
Il ne s’agit pas seulement de solidarité avec les travailleurs et travailleuses du Sud de l’Europe, mais de lutte commune contre une même politique de destruction de l’emploi et des acquis sociaux, des services publics, des salaires. Une politique de classe délibérée, téléguidée par le patronat, en particulier par les sangsues du capital financier. Une politique qui sème la misère, le racisme, le sexisme, le nationalisme et fait le lit de la droite-extrême, voire de l’extrême-droite la plus nauséabonde.
Dans notre pays, plus de 10.000 licenciements se décident en un jour avec la fermeture de Ford Genk, de Dow à Tessenderlo, les licenciements chez HP ou Du Pont, ... En même temps, des mesures d’austérité ont déjà été imposées à la hussarde par le gouvernement Di Rupo, à hauteur de onze milliards d’Euros. Dès le mois de novembre, des milliers de chômeurs et de chômeuses commenceront à basculer dans une pauvreté encore plus insupportable. 4,5 milliards de mesures sont encore annoncées pour le budget 2013. Et ce n’est pas tout : alors que la collectivité a perdu 17 milliards dans le sauvetage des banques, la recapitalisation de Dexia menace d’encore alourdir la facture… Tout cela alors que les grandes entreprises ne paient pratiquement pas d’impôt !

Se laissera-t-on abattre un par un, ou nous battrons-nous ensemble, ici et avec le reste de la classe des travailleurs en Europe? Au-delà de la solidarité indispensable avec nos frères et sœurs d’Espagne, du Portugal, de Grèce et d’ailleurs, voilà nos raisons de nous battre à leurs côtés. Pas pour la « relance » du capitalisme (ce serait la destruction sociale et écologique), mais pour un programme anticapitaliste basé sur le partage des richesses, le partage du travail (sans perte de salaire), l’annulation de la dette illégitime, l’extension du secteur public par la création massive d’emplois socialement utiles et écologiquement responsables! Nous appelons également les salariéEs de la Poste en grève dans plusieurs régions, ceux de la SNCB dont le gouvernement vient d’amputer l’enveloppe de 72 millions d’euros et qui luttent contre la casse du service public, comme ceux de Ford, mais aussi d’Arcelor et les autres victimes de la violence capitaliste à unifier leurs luttes et à descendre dans la rue le 14 novembre pour montrer leur colère et leur détermination.
Entreprise par entreprise, secteur par secteur, pays par pays… nous sommes faibles, touTEs ensemble nous serons fortEs. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que la peur change de camp. Ensemble, saisissons la chance qui s’offre le 14 novembre de commencer à modifier le rapport de forces. Ensemble, entamons le combat pour une autre Europe : sociale, généreuse, écologiste, démocratique.



Pour la Direction Nationale de la LCR-SAP,
Céline Caudron, porte-parole

lundi 11 juin 2012

Appel unitaire de la gauche belge en solidarité avec le peuple grec contre l'austérité de la Troïka

Appel unitaire de la gauche belge en solidarité avec le peuple grec contre l'austérité de la Troïka

Par le biais des élections du 6 mai, le peuple grec a confirmé ce qu’il hurle depuis bientôt trois ans: « nous refusons de payer la crise des banques et des élites politiques ». Les deux partis traditionnels, Nouvelle Démocratie (droite) et PASOK (« socialiste »), ont été lourdement sanctionnés pour leur soutien et leur mise en oeuvre des mesures d’austérité extrêmement violentes imposées par la « Troïka » (FMI, UE, BCE). Loin de « sauver » la Grèce, ces mesures ne servent qu’à renflouer les banques allemandes, françaises, belges,… qui risquent gros en cas de défaut de paiement du gouvernement grec.
Mais ces mesures ont surtout servi à imposer des politiques antisociales au peuple grec : baisse drastique des salaires (plus de 25% en deux ans), fermetures d’hôpitaux et privatisations en tout genre, baisse de toutes les allocations sociales. Tout cela sans toucher aux fortunes des armateurs, de l'armée et de l'Eglise Orthodoxe. Pendant ce temps, le chômage a explosé pour atteindre 25%, et même 50% chez les jeunes. Aujourd’hui les suicides dus à la crise se multiplient et les cas d’enfants mal nourris qui s’évanouissent à l’école sont fréquents.
Le peuple grec a exprimé massivement et démocratiquement son refus de cette politique, en accordant près de 30% de ses voix à la gauche anti-austérité. Pourtant, l’UE et les médias ont accusé sur tous les tons les dirigeants de SYRIZA de bloquer une solution politique «raisonnable», qui consisterait à former un gouvernement d’union nationale pour prolonger et donc accentuer la politique de misère que la Troïka proclame être la seule possible ! les classes dominantes européennes sont maintenant inquiètes : la Grèce devient « ingouvernable », cela veut dire en fait qu’aucun gouvernement prêt à se soumettre aux exigences de la Troïka ne bénéficierait d’une majorité au parlement ! Les dirigeants du PASOK et de ND, et leurs collègues européens, notamment du gouvernement allemand mais aussi le belge Karel de Gucht (Open VLD), commissaire européen au commerce, ont lancé une campagne de propagande tous azimuts pour maintenir le pillage de la société grecque en faveur de la « bancocratie » européenne et mondiale. La menace d’expulser la Grèce de la zone euro se fait de plus en plus concrète.
Tous ces apôtres de l’austérité démontrent donc que la volonté du peuple leur importe peu. C’est la dictature des marchés à tout prix qui règne. Pour satisfaire leurs maitres européens et banquiers, le PASOK et ND ont déjà matraqué, gazé et enfermé des milliers de Grec-que-s qui tentent de leur rappeler ce que signifie le mot démocratie. C’est à coups de matraques et dans le sang qu’on pousse les Grec-que-s à la misère. Ces politiques et la répression qu’elles entrainent font aussi le lit du racisme et du fascisme. Les résultats du parti nazi Aube Dorée et de l’extrême droite renforcent encore le besoin de soutenir le peuple grec dans sa résistance pour des solutions justes et solidaires. Les « bancocrates » sèment la haine et la peur mais le peuple refuse de céder à leur répression.
C’est en Grèce que se joue l’avenir des peuples européens, la Commission et les banques essayent déjà d’imposer les mêmes « solutions » à l’Italie, à l’Etat Espagnol et au Portugal. Si nous ne les arrêtons pas, la Belgique suivra. Toute l’Europe se voit confrontée à des degrés divers à ce même diktat de l’austérité, chez nous menée par le gouvernement Di Rupo (PS). C’est pourquoi une victoire contre cette politique en Grèce donnera du courage et de l’espoir à tous les peuples européens dans leur lutte contre l’Austérité.
Nous, militantes et militants en Belgique, issus des mouvements sociaux, des syndicats, de partis politiques de la gauche, déclarons soutenir le peuple grec dans ce moment historique, contre le chantage indigne des dirigeants européens.
- Nous refusons de laisser le peuple grec isolé face aux attaques d'austérité.
- Nous sommes solidaires de la lutte du peuple grec contre les politiques d'austérité ainsi que de son aspiration à un gouvernement qui appliquera ses revendications, comme l'annulation immédiate des programmes d'austérité de l'UE et le FMI, l'audit de la dette et l'annulation de la dette illégitime.
- Nous condamnons l'attitude et le chantage de l'UE et des gouvernements qui dénie au peuple grec son droit démocratique de choisir sa politique sociale et économique, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de l'eurozone.
- Nous appelons dans ce sens à une convergence des résistances au-delà des frontières, pour rejeter l'austérité et le défaitisme, pour triompher de la droite extrême et pour construire une autre Europe au service des besoins sociaux de toutes et tous et des nécessités environnementales.
Sur base de ces mots d'ordre, nous appelons, comme plusieurs organisations
[1], à la manifestation « Ni en Grèce, ni en Belgique, ni nulle part! » de ce mercredi 13 juin, au départ de la Bourse de Bruxelles à 18h, vers l'ambassade de Grèce 


Premiers signataires :
Baptiste Argouarc'h - Freddy Bouchez (coordinateur de l’ASBL CEPRé, militant FGTB Centre) - Yannick Bovy (réalisateur, militant syndical et associatif) - Céline Caudron (Ligue Communiste Révolutionnaire) - Alixe Constant (Théâtre des Rues) - Marie-Françoise Cordemans  - Jean Delval (Théâtre des Rues)- Nuray Dogru - Guy Fays (secrétaire régional, FGTB Namur) - José Garcia (syndicat des locataires) - Sophie Heine (politologue a l'ULB et à l'Universite d'Oxford) - Dalila Larabi (animatrice au Bureau wallon des Femmes du CEPAG) - Mattheu Lietaert (docteur en sciences politiques et co-réalisateur de "The Brussels Business") - Herman Michiel (Ander Europa) - Silvio Marra (ex-délégué FGTB aux Forges de Clabecq) - Céline Moreau (Jeunes FGTB) - François Polet (Centre Tricontinental –Cetri) - Hamel Puissant (animateur-formateur en Education permanente) - Jean-François Ramquet (secrétaire régional interprofessionnel FGTB Liège-Huy-Waremme) - Gérald Renier (section bruxelloise des Etudiants FGTB) - Danièle Ricaille (Théâtre des Rues) - Herman Van Laer (afgevaardigde ABVV Evonik Degussa) - Felipe Van Keirsbilck (secrétaire Général de la CNE) - Jean Vogel (professeur ULB) - Thomas Weyts (Socialistiche Arneiderspartij)
[1] Ander Europa ; Attac ULB ;  Centrale Nationale des Employés (CNE) ;  Centre Tricontinental (CETRI) ; Comité Mapuche Belgica (COMABE) ; Comac ; Comité d'Action contre l'Austérité de l'asbl Cepré (Centre d'Education Populaire Régional) ; Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) ; Comités Action Europe ; Egalité ; Etudiants FGTB Bruxelles ; Etudiants de Gauche Actifs - Actief Linkse Studenten (EGA - ALS) ; Fédérations bruxelloise et liégeoise du Parti Communiste ; Initiative de Solidarité à la Grèce qui Résiste ; Jeunes Anticapitalistes (JAC) ; Jeunes FGTB ; Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) ; Ligue Communiste Révolutionnaire / Socialistische Arbeiderspartij (LCR-SAP ; Parti Humaniste ; Parti Socialiste de Lutte - Linkse Socialistische Partij (PSL - LSP) ; Rood! ; Socialisme 21 ; Syriza Belgique ; Théâtre des rues ; Vie Féminine Bruxelles ; Vonk/Unité Socialiste ; Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) ; Links en Ecologisch Forum (LEF) ; PTB/Pvda ; ATTAC Bruxelles 2 ; Vrede VZW ; Section du Parti de la Rifondazione Comunista de Bruxelles "E. Berlinguer" ; Parti Communiste Wallonie-Bruxelles ; Ligue Communiste des Travailleurs (LCT) ; ZINTV ; Izquierda Unida Bélgica

samedi 25 février 2012

[Nous sommes tous grecs]


Nous sommes tous grecs

Le capitalisme veut sortir de sa crise profonde par une offensive sans précédent contre les peuples. Ce qui se passe en Grèce, jours après jours, est un véritable laboratoire qui permet de tester jusqu’où la violence de ces attaques peut être supportée.
Sitôt les mesures imposées par la Troïka (FMI, BCE, UE), adoptées pour la forme par le parlement grec au cours d’une nuit d’enfer où l’offensive d’austérité se doubla d’une répression féroce contre la population et transforma Athènes et Thessalonique en « chambres à gaz » pendant des heures, les « serviteurs » du capital s’empressent de mettre la barre encore plus haut, et les agences de notation la note encore plus bas… « Il l’a bien cherché » continue-t-on à entendre du petit peuple grec. On s’apitoie surtout sur le sort des créanciers privés, banques et fonds d’investissement qui auraient « perdu de l’argent » en concédant un effacement partiel de la dette de la Grèce mais on passe sous silence les plantureux et scandaleux bénéfices qu’ils en ont tiré au cours des dernières années en plongeant la Grèce dans une dette abyssale.
Les « marchés » ont définitivement cadenassé la  « démocratie ». Les chefs des deux partis de la coalition au pouvoir, le PASOK (socialiste) et Nouvelle Démocratie ont même été obligés de s’engager par écrit à respecter les promesses faites d’économies budgétaires et de réformes y compris après les élections législatives anticipées, prévues sous peu.
Mais ce n’est pas encore assez. Les « experts » n’ont pas attendu une minute pour reprendre leur travail de sape : les calculs n’étaient pas bons, il faudra de nouvelles coupes sombres. Le fruit doit être pressé jusqu’au bout.
Dans cette spécialité, notre ancien premier ministre libéral, Guy Verhofstadt, montre ses crocs : « Le seul moyen de nettoyer les écuries d'Augias et de faire entrer les Grecs dans la modernité à laquelle ils aspirent est de provoquer une grande vague de libéralisation visant à découpler le travail de l'Etat. C'est tout le marché du travail qu'il faut donc réformer dans un premier temps, ainsi que supprimer les barrières administratives et règlementaires restreignant l'activité économique, puis il faudra privatiser les entreprises publiques, sitôt la situation économique suffisamment stabilisée pour éviter le bradage des biens nationaux à vil prix. (…)La stabilité des finances publiques n'est qu'un des éléments d'une politique globale qui doit aussi conjuguer la solidarité et la croissance. Une perspective dont la Grèce n'est d'ailleurs pas seule à avoir besoin. » (Le Soir – 22/02/12)
Voilà qui est clair, non seulement pour les grecs mais aussi pour tous les travailleurs européens dont le sort se joue aussi en Grèce, en Espagne, au Portugal. Chaque attaque où qu’elle apparaisse, est une attaque contre tous.

MES ?
Les parlements nationaux sont muselés. Il en va de même partout en Europe ou se joue actuellement le sort du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) : au sein de ce mécanisme, les décisions seront prises par le Conseil des gouverneurs composé exclusivement des ministres des finances de la zone euro. Aucun veto, ni aucune autorité des parlements nationaux n’est prévu sur ces ministres lorsqu’ils agissent au titre de gouverneurs. De plus, ils jouiront en cette qualité d’une immunité totale leur permettant d’échapper à toute poursuite judiciaire. Qui a fait la moindre publicité à ces discussions qui nous engagent sur le long terme ?
« Négation des compétences fiscales et budgétaires des parlements nationaux, déni des principes de base de la démocratie, impossibilité d’opposer un veto, immunité judiciaire totale, opacité des documents… Autant de procédés antidémocratiques qui m’amènent aujourd’hui à vous demander d’adopter une position claire quant à ce traité. Allez-vous l’accepter ou le rejeter ? Il va sans dire que je prendrai en compte votre réaction sur cette question cruciale la prochaine fois que je serai appelé(e) aux urnes » c’est le texte d’une lettre que le CADTM propose d’adresser aux parlementaires belges sur cette question. Ils ne semblent pas presséEs de répondre. Sur les douze parlementaires qui ont répondu au CADTM, seuls deux ont indiqué vouloir voter contre, sept « ne se prononcent pas »…

Ni pour, ni contre…
…bien du contraire ! C’est l’attitude adoptée par le PS français dans les votes à l’Assemblée comme au Sénat. « Le MES devrait finir sans être inquiété son petit bonhomme de chemin parlementaire. Ce nouveau fonds de soutien aux pays de la zone euro en difficulté, le «Mécanisme européen de stabilité», a été adopté, mardi à l’Assemblée, la droite et le centre l’approuvant, tandis que les socialistes se sont abstenus à l’exception d’un quinzaine d’entre eux » conclut Libération (23/02/2012).
En Grèce, comme partout en Europe, seule la rue pourrait imposer une alternative aux politiques d’austérité qui s’installent dans un vide démocratique absolu.

Que font les syndicats ?
C’est dans ce contexte que la Confédération Européenne des Syndicats (CES) appelle à une journée européenne d’action le 29 février. La CES cerne les vrais enjeux : la pauvreté qui gagne du terrain, l’emploi qui sombre, le sauvetage des banques préféré à celui des peuples, le drame du peuple grec,… mais se trompe de réponses et de moyens d’action. Peut-on croire que la relance (du système capitaliste) va stopper ses attaques constantes contre les conquêtes des travailleurs que sont les systèmes de Sécurité Sociale, le Droit du Travail, la Démocratie ? Et qui peut penser que, malgré leur simultanéité, quelques milliers de manifestants éparpillés dans chaque pays, au bon vouloir de leurs directions syndicales nationales, auront plus de poids que les millions de travailleurs qui ont affronté l’offensive capitaliste de la Grèce à l’Espagne en passant par la Belgique, la Roumanie, le Portugal et tant d’autres pays ? Oui, il est temps de porter le combat au niveau européen, mais de manière bien plus déterminée, sur des objectifs bien plus radicaux. Une autre voie est possible : celle qui, s’appuyant sur les larges mobilisations dans de nombreux pays, modifiera le rapport de forces en faveur des travailleurs.

Freddy Mathieu – 23/02/12

samedi 4 février 2012

Crise humanitaire sans précèdent en Grèce

Crise humanitaire sans précèdent en Grèce

 Par Sonia MITRALIAS 


Discours prononcé devant la Commission Sociale de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe le 24 janvier 2012 à Strasbourg sur le thème : « Les mesures d’austérité - un danger pour la démocratie et les droits sociaux".

Presque deux ans après le début du traitement de choc imposé par la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fonds Monétaire International à la Grèce, son bilan est catastrophique, révoltant et inhumain.
Tout d’abord, même les inspirateurs de ces politiques admettent maintenant ouvertement non seulement leur échec patent, mais aussi que leurs recettes étaient dès le début totalement erronées, irréalistes, inefficaces et même contre-productives. En voici une illustration qui concerne non pas une question secondaire mais le cœur du problème, la dette publique grecque elle-même : Selon tous les responsables du désastre grec, si leurs politiques (d’austérité plus que draconienne) résultent efficaces à 100%, ce qui est d’ailleurs totalement illusoire, la dette publique grecque sera ramenée en 2020 à 120% de PIB national, c’est-à-dire au taux qui était le sien …en 2009 quand tout ce jeu de massacre a commencé ! En somme, ce qu’ils nous disent maintenant cyniquement c’est qu’ils ont détruit toute une société européenne… absolument pour rien !
[Mais, comme si tout ça ne suffisait pas], ils persistent à imposer aux Grecs –mais aussi pratiquement à tout le monde- exactement les mêmes politiques qu’eux-mêmes admettent qu’elles ont déjà fait faillite. C’est comme ça qu’on est désormais en Grèce au septième « Mémorandum » d’austérité et de destruction de services publics, après que les six premiers aient fait preuve d’une totale inefficacité ! Et c’est aussi comme çà qu’on assiste au Portugal, en Irlande, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe à l’application de ces mêmes plans d’austérité draconienne qui aboutissent partout au même résultat, c’est-à-dire enfoncer les économies et les populations dans une récession et un marasme toujours plus profonds.
En réalité, des expressions telles que « austérité draconienne » sont absolument insuffisantes pour décrire ce qui est en train de se passer en Grèce. Ce n’est pas seulement que les salariés et les retraités soient amputées de 50% ou même, dans certains cas de 70%, de leur pouvoir d’achat dans le secteur public et un peu moins dans le secteur privé.
C’est aussi que la malnutrition fait déjà des ravages parmi les enfants de l’école primaire ou que même la faim fasse son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines des milliers des SDF misérables, affamés et en haillons. C’est que le chômage atteint désormais 20% de la population et 45% des jeunes. (49,5 pour les jeunes femmes).
Que les services publics soient liquidés ou privatisés avec comme conséquence que les lits d’hôpitaux soient réduits (par décision gouvernementale) de 40%, qu’il faut payer très cher même pour accoucher, qu’il n’y ait plus dans les hôpitaux publics même des pansements ou médicaments de base comme des aspirines.
Que l’État grec ne soit pas encore –en ce janvier 2012 !- en mesure de fournir aux élèves les livres de l’année scolaire commencée en septembre passé.
Que des dizaines des milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrants des maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance après que l’État grec leur a coupé les subsides et les médicaments.
Que les tentatives de suicide (réussies et pas) s’accroissent à une vitesse hallucinante comme d’ailleurs les séropositives et les toxicomanes abandonnés désormais à leur sort par les autorités…
Que des millions de femmes grecques se voient maintenant chargées en famille des taches normalement assumées par l’État à travers ses services publics avant que ceux-ci soient démantelés ou privatisés par les politiques d’austérité. La conséquence en est un véritable calvaire pour ces femmes grecques : non seulement elles sont les premières a être licenciées et sont contraintes d’assumer les taches des services publics en travaillant de plus en plus gratuitement a la maison, mais elles sont aussi directement visées par la réapparition de l’oppression patriarcale qui sert comme alibi idéologique au retour forcé des femmes au foyer familiale.
On pourrait continuer presque à l’infini cette description de la déchéance de la population grecque. Mais, même en se limitant à ce qu’on vient de dire on constate qu’on se trouve devant une situation sociale qui correspond parfaitement à la définition de l’état de nécessite ou de danger reconnu depuis longtemps par le droit international. Et ce même droit international permet et même oblige expressément les États à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de ses citoyens et non pas au remboursement de ses dettes.
Comme le souligne la Commission du droit international de l’ONU à propos de l’état de nécessité : « On ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour ainsi disposer de l’argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu’on peut raisonnablement attendre d’un État, de la même façon que pour un individu. »
Alors, notre position, qui est d’ailleurs la position des millions de grecs, est claire et nette et se résume au respect de l’esprit et la lettre du droit international. Les Grecs ne doivent pas payer une dette qui n’est pas la leur pour plusieurs raisons.
Primo, parce que l’ONU et les conventions internationales -signées par leur pays mais aussi par les pays de leurs créanciers- intiment à état grec de satisfaire en toute priorité non pas ses créanciers mais plutôt ses obligations envers ses nationaux et les étrangers qui se trouvent sous sa juridiction.
Secundo, parce que cette dette publique grecque ou au moins une part très importante d’elle semble réunir tout les attributs d’une dette odieuse et en tout cas illégitime, que le droit international intime de ne pas rembourser. C’est d’ailleurs pourquoi il faudrait tout faire non pas pour empêcher (comme l’état grec le fait maintenant) mais plutôt pour faciliter la tache de la Campagne grecque pour l’audit citoyen de cette dette afin d’identifier sa part illégitime qu’il faudrait annuler et ne pas payer.

[Notre conclusion est catégorique] : la tragédie grecque n’est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l’annulation et le non paiement de la dette publique grecque en fait partie en tant que premier pas vers la bonne direction. C’est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix…

Sonia Mitralias

jeudi 1 décembre 2011

[Plan d’action syndical : apprendre le grec!]


Plan d’action syndical : apprendre le grec!

Ce 15 novembre, au Heysel, les organisations syndicales ont donné le coup d’envoi de la mobilisation contre les plans concoctés par les partis qui négocient la formation d’un gouvernement. Six à sept mille participants: le Front Commun se félicite de ce succès mais, s’agissant en majorité de délégués et du cadre permanent des trois organisations, il est bien difficile d’en tirer déjà des indications de la mobilisation réelle que les dirigeants sont prêts à poursuivre. Anne Demelenne a annoncé une grande manifestation le 2 décembre et "n’a pas exclu" une grève générale fin décembre (le 19?).
A plusieurs reprises, la question grecque est venue sur le tapis. Il est vrai que nous avons quelques similitudes avec la Grèce: 10 millions d’habitants, un parti social-démocrate (le PASOK) au pouvoir menant une offensive contre les classes populaires et appelant la droite à terminer le boulot avec lui (en Grèce c’est même l’extrême-droite, qui a voté tous les plans d’austérité au parlement!)… Il n’est sans doute pas inutile pour nous d’essayer de tirer des leçons de ce qui s’est passé là-bas.

Mobilisation sans précédent
Ce jeudi 1er décembre devant le parlement
Depuis les manifestations et les émeutes de décembre 2008 – qui faisaient suite à la mort d'un adolescent de 15 ans tué par balle par la police, mais étaient surtout révélatrices du désenchantement de toute une jeunesse, la "génération 600 €," la Grèce a connu de grands mouvements: pratiquement un arrêt de travail généralisé tous les deux mois, des manifestations de plus en plus nombreuses (15 en 18 mois, dans plus de 70 villes), une radicalisation de la jeunesse et de pans entiers de la société. Les 19 et 20 octobre, il s’agissait du cinquième arrêt de travail généralisé depuis le début de l’année, et du deuxième arrêt de 48 heures depuis la fin juin. Poussées par cette dynamique, les directions syndicales, malgré leurs lourdeurs et leurs liens avec le PASOK, ont contribué à ces mobilisations, tout en espérant s’en servir pour "négocier" avec le pouvoir quelques "aménagements" des mesures d’austérité.
Cette mobilisation croissante n’a pourtant pas suffi (pour le moment) à contrecarrer l’offensive coordonnée de l’UE, du FMI et de la BCE. Pour quelles raisons?

vendredi 24 juin 2011

[Grèce : 28 et 29 juin : « Ou nous, ou eux ! »]


Résolution de l’Assemblée de la Place Syntagma (Athènes) du 22 juin
48 heures dans les rues !
Tout le pays à la Place Syntagma. Le Mémorandum ne passera pas !

Appel à toute la Grèce à rejoindre la Place Syntagma pour empêcher le programme d’austérité

Pendant un mois, nous avons inondé les places du pays en luttant pour prendre nos vies entre nos mains. À la fin du mois de juin, notre combat arrive à un tournant. Le gouvernement qui a zéro soutien social tente de faire passer le “Mémorandum” [Ensemble des mesures d’austérité en échange du versement d’un nouveau prêt]. Ce plan ne doit pas passer. Nous ne pouvons pas permettre le pillage de la richesse sociale, nous ne sommes pas prêts de tolérer la misère des plus nombreux pour garantir les profits de quelques-uns. Les manœuvres des médias, les remaniements bidons et les chantages du gouvernement, du FMI, et de l’UE, ne nous trompent pas. Maintenant, nous savons que le dilemme n’est pas entre le “Mémorandum” et la “faillite” parce que le “Mémorandum” mène avec une précision mathématique à la dévastation de la société.
Les syndicats ont appelé à une Grève Générale de 48 heures pendant les deux jours du processus de débats et de vote du Mémorandum au Parlement. Pendant ces deux jours, personne ne doit travailler, consommer ou soutenir la moindre tentative de briser la grève. Dans la matinée du premier jour de la grève, nous nous rassemblerons sur la Place de la Constitution (Syntagma), avec les assemblées populaires de toutes les régions du pays et de tous les quartiers d’Athènes.
Le jour du vote du Mémorandum, nous encerclerons le Parlement et nous enverrons le message qu’il est rejeté par le peuple !
Pendant un mois nous avons montré qu’il n’y a pas d’“impasse” et que nous avons le pouvoir de tracer une voie nouvelle pour la société. Il est maintenant temps de passer à la prochaine grande étape. Maintenant notre heure est venue, maintenant nous parlons !
Ou nous, ou eux - Démocratie directe maintenant !

L’assemblée populaire de la Place de la Constitution (Syntagma),
Athènes, 22 juin 2011

samedi 6 juin 2009

[Le dire ou le faire ?]

En cette période électorale, on est habitué à voir se parer les candidats des plus beaux discours. Ils répondent généralement « oui » à la moindre de vos demandes… Ainsi par exemple, je reçois du MOC, un grand dépliant qui reprend toutes les réponses des 4 partis traditionnels à ses 23 questions. Vous avez déjà calculé, cela fait 92 réponses… et bien il y a 78 réponses positives. Dès lors je m'interroge : est-ce que tous les partis ont la même ligne politique (avec quelques nuances mineures) ? Et quand certains se fâchent (tout rouge) est-ce sincérité ou faux-semblant ? Je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute sur les choix du MR même s’il fête le 1er mai et s’est accolé un petit « social »…
Mais les autres, là ? Pour illustrer mes doutes sur leur volonté d’agir, je vais prendre quelques exemples.
[Secret bancaire et Paradis Fiscaux et Juridiques…] Suite aux recommandations de la Commission d'enquête sur la grande fraude fiscale, les socialistes déposent une proposition de loi pour lever le secret bancaire en Belgique. « Aujourd'hui, l'administration fiscale ne peut forcer une banque à dévoiler ses informations que dans des conditions tellement strictes qu'on peut parler sans crainte d'un véritable secret bancaire. En 2007 par exemple, seules 11 demandes de levée du secret bancaire en matière d'impôts sur le revenu ont été adressées aux directeurs régionaux de l'AFER (Administration de la Fiscalité des entreprises et des revenus). L'ISI, l'inspection spéciale des impôts, quant à elle n'a eu aucune levée du secret bancaire. » argumente assez justement le PS.
Voilà pour ce qui est du domaine du « dire ». Mais dans le domaine du « faire » ? Le PS est aujourd’hui dans le gouvernement, et à ce titre a participé à ses décisions concernant Fortis, cédée à BNP-Paribas. L'Etat belge a obtenu 121 millions d'actions BNP Paribas en échange de l'apport d'environ 75% de Fortis Banque, ancienne filiale bancaire belge du géant belgo-néerlandais de la bancassurance Fortis, démantelé après avoir frôlé la faillite à l'automne. Le résultat de cette opération c’est que l’Etat belge (et donc son gouvernement) détient une « minorité de blocage » dans le groupe français. L'Etat belge détient 9,83% du capital de BNP Paribas et 11,59% des droits de vote au terme de l'acquisition de Fortis Banque par l'établissement français, selon l'Autorité des marchés financiers (AMF). Or BNP-Paribas a créé pas moins de 189 filiales dans des paradis fiscaux (23% du total). Devinez pour faire quoi… De même pour le groupe Dexia : sur les 6,5 milliards d’augmentation de capital, 3 sont à la Charge des Belges, 3 des Français et 0,5 du Luxembourg. Effectuée à travers une augmentation de capital, cette aide passera par une nationalisation de fait, les pouvoirs publics belges et français détenant désormais plus de la moitié du capital de Dexia. Or pour le groupe Dexia, ce sont 33% des filiales (15) qui ont été créées dans des paradis fiscaux… La présence de la Belgique sur la liste grise de l’OCDE des pays non coopératifs en matière d’échange de renseignements, interpelle le PS : « Outre l’image désastreuse que cela donne de notre pays, la Belgique apparait ainsi comme à la traîne de la lutte mondiale contre les paradis fiscaux. Les paradis fiscaux sont un fléau pour l’économie réelle et les finances publiques, déjà durement touchées par les effets de la crise libérale. La lutte contre les paradis fiscaux suppose une volonté politique forte qui semble faire défaut en Belgique. Pour le PS, la Belgique doit donner l’exemple plutôt que d’être à la traîne. » Alors dès lundi, le PS va t’il agir et s’empresser de mettre la question sur la table du gouvernement ? Avec un tel niveau de pouvoir dans le Capital de ces deux banques (on verra pour les autres après), en principe il ne devrait pas être trop difficile d’exiger de faire toute la lumière sur les fabuleux montants d’argent douteux qui circulent dans ces 200 filiales de groupes renfloués avec nos sous. (1)
[Les Sans-papiers] Ecolo, le PS, le CDH se plaignent souvent de ne pouvoir régler cette question de manière humaine à cause de la droite… Le 18 juin 2008 le Parlement Européen a accepté, à la majorité, la proposition de Directive « Retour ». Ce jour-là, notre valeureuse euro-députée, Giovanna Corda, fit une brillante intervention devant le Parlement Européen à propos de … « l'avenir de la filière ovine et caprine en Europe ».
Rappel sur les dispositions scandaleuses de cette directive :

. la détention peut atteindre 18 mois (32 jours au maximum en France actuellement),
. l’interdiction de retourner sur le territoire européen pendant cinq ans est systématique,
. les migrants illégaux peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine mais aussi vers un pays de transit même s’ils n’ont aucun lien avec ce pays,
. la détention et l’éloignement des mineurs accompagnés ou isolés est permise,
. l’obligation de délivrer des titres de séjour aux personnes gravement malades est supprimée.
Comment ont voté les députés européens du CDH ? Pour la directive ! Dans le groupe PPE, il n’y a eu qu’un seul vote négatif et ce n’était pas un belge. Côté socialiste on estimait ceci : « En l'état, la proposition de directive de la Commission européenne comporte donc toujours un important volet répressif qui vient d'être confirmé et même, à certains égards, durci par les Ministres européens majoritairement de droite. La présence des socialistes belges au gouvernement fédéral a toutefois permis que la Belgique résiste au rouleau compresseur de cette droite européenne soudée dans un mouvement de rejet de l'autre et de repli sur soi consternant, en émettant de sérieuses réserves sur cette proposition de directive ». Au nom du groupe PSE Martine Roure déclarait « le groupe socialiste a déposé un nombre limité d'amendements visant à établir le volet humain de ce texte »… Et pourtant dans le groupe PSE, 82 des 184 présents n’ont pas voté contre la « directive de la honte » (33 pour, 49 abstentions)… Le groupe des verts ne fit guère mieux, peu d’amendements et un vote résigné : à 95% contre, presqu’à regret, la porte-parole des verts déclarant « bien que nous ne soyons pas opposés en théorie à une telle directive, il est certain qu'elle ne répond pas aux normes que nous avions fixées au départ. Et pourquoi n’est-ce pas le cas? Parce que, pour nous, elle empiète sur bon nombre des problèmes avec lesquels nous sommes aux prises dans nos propres pays. »
Voilà bien où est le problème : les différents partis invoquent souvent les « obligations européennes » pour expliquer leurs renoncemens. Sur cette question des Sans-papiers, faut-il rappeler que socialistes, écolos et cathos ont participé à des gouvernements qui ont construit les camps de rétention pour enfermer des hommes, des femmes et des enfants qui n’ont commis aucun délit… Et si sur cette problématique ils ont voté négativement au Parlement Européen, dans la majorité des cas les tenants de la social-démocratie (rouge, orange ou verte) ont voté avec la droite des textes qu’on traduit en lois nationales, régionales, … qu’ils regrettent ne pas pouvoir contredire « à cause de l’Europe ».
[Quelle Europe ?] C’est l’Europe du Capital, du libre marché, de la dérégulation, du nivellement par le bas. « L’Union européenne que nous subissons, qui généralise les emplois précaires, qui organise la concurrence de tous contre tous, qui favorise le tout nucléaire, le tout camion, le tout OGM, l’agrobusiness, l’atlantisme, c’est autant l’Europe de la social-démocratie que l’Europe de la droite, UMP et Modem confondus. C’est aussi l’Europe des Verts qui ont défendu avec vous le traité constitutionnel et qui approuvent comme vous le traité de Lisbonne, un traité qui rassemble toutes les causes des souffrances présentes. Un traité dont le PS a permis qu’il s’inscrive dans la Constitution de la République si par malheur il est ratifié par les 27. » écrit Raoul Marc Jennar à Martine Aubry. Petit rappel pas inutile pourtant, au Parlement européen, la droite, UMP et Modem, CDH, MR réunis, le PS et les Verts, soutiennent sans réserve la Commission européenne et le Conseil des Ministres en ce qui concerne les politiques de l’OMC et les négociations qui s’y déroulent. Une récente résolution a confirmé ce soutien. Et le PS promet (encore !) l’Europe sociale, en tentant de minimiser sa coresponsabilité dans la construction de cette Europe libérale et capitaliste ? En difficulté sur le terrain européen, il reprend donc la vieille antienne du vote utile (contre Sarkozy en France, contre le MR en Belgique), avec le succès que lui prédisent les sondages. Mais quelle est l’utilité de voter pour un PS dont les votes au Parlement européen en 2008 sont à 97% communs avec la droite ? On comprend mieux pourquoi tous les partis occultent les débats européens au cours de cette campagne.
Changer de cap implique aussi de combattre résolument l’Europe du capital. Pour cela nous devons refonder l’anti-capitalisme radical au niveau européen.
fRED

(1) 50% des flux financiers internationaux transitent par les paradis fiscaux et judiciaires (PFJ), parmi eux des capitaux licites ou illicites qui représentent une véritable hémorragie financière pour les économies des pays en développement. Cette fuite des capitaux n’est pas nouvelle : selon les Nations unies, dans les pays africains de 1960 à 1990 elle a représenté près de deux fois le montant de la dette du continent. Pour chaque euro d’aide au développement versé au continent africain, environ 5 euros en provenance du continent s’abritent sur des comptes off-shore. [voir http://www.argentsale.org/]

dimanche 12 avril 2009

Une interview de Ken Loach....

Entretien avec le célèbre réalisateur britannique Ken Loach : « Je soutiens absolument le travail d’Olivier Besancenot et de ses camarades en France et dans d’autres pays comme la Belgique. »

dimanche 15 juin 2008

Après le non irlandais


Banderolle de remerciement à L'Irlande pour son "NON" au traité de Lisbonne. A Quimper lors de la manifestation le 14 juin 2008 contre la fermeture de services dans les hôpitaux du Finistère. - Photothèque Rouge/esteban




"Si les Irlandais votent non, il n'y a plus de Traité de Lisbonne, c'est clair"

François Fillon, premier ministre français, la veille du référendum

« C’est un revers pour l’Europe mais ce résultat souligne le besoin urgent d’introduire un volet plus social et plus populaire dans les politiques européennes. Depuis beaucoup trop longtemps, l’Europe n’accorde pas assez d’importance aux attentes et aux droits des travailleurs et des autres citoyens qui se sentent menacés par la mondialisation et la rapidité des changements. Ce message lancé par l’Irlande tout comme celui lancé par la France et par les Pays-Bas il y a quelque temps, doit être pris en compte de façon urgente » a déclaré le Secrétaire Général de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), John Monks.
Dès le non irlandais on a entendu beaucoup de commentateurs discourir sur le fait « qu’une petite minorité » bloquerait le processus européen. Il n’en reste pas moins que chaque fois que les projets de Traité Constitutionnel (le TCE, ou le Traité de Lisbonne) ont été soumis à un peuple par référendum, ils ont été rejetés… Et il y a gros à parier que si d’autres pays avaient consulté leur population, le non aurait aussi obtenu de forts résultats. Il y a de quoi se poser des questions en haut lieu !
Au lieu de cela, ces gouvernements, dont la Belgique, ont préféré consulter une autre « petite minorité » en limitant le débat aux parlementaires : si vénérables et représentatives soient les assemblées parlementaires, cela réduit considérablement le débat. Et le risque de « désinformation » évoqué une nouvelle fois dans le référendum irlandais, argument qu’on ne sert d’ailleurs qu’aux partisans du non, ne peut pas être contourné en supprimant toute information…
Déjà en mars, je publiais dans ce blog une lettre ouverte de Georges Debunne et ses amis, aux parlementaires qui disait notamment : « Une Constitution n’est pas un document de plus que l’on peut facilement jeter à la poubelle. Par ailleurs, dans notre démocratie, le citoyen pouvait s’attendre à ce que le gouvernement ait assuré une large diffusion de ce texte fondamental et que les autorités politiques aient organisé des débats politiques à grande échelle. Or, non seulement il n’a jamais été question d’une consultation populaire mais, de plus, le débat politique est en dessous de tout. Le débat parlementaire lui même risque d’être au niveau zéro à en croire la discussion hâtive et sans esprit critique qui a eu lieu au Sénat, la chambre de réflexion de notre pouvoir législatif.»
En l’absence de débat sérieux, approfondi, identifiant les enjeux, la démocratie se vide et il ne faut pas s’étonner de l’éloignement des populations de la chose politique. A force de se passer de leur avis, car pas assez intelligentes pour comprendre les briques qu’on leur sert (volontairement illisibles ?), on en revient à une sorte de vote censitaire(1) qui ne dirait pas son nom : une minorité de gens riches et instruits a plus de poids et de valeur que tout le peuple.
Cette nouvelle situation de blocage pour l’Europe appelle de nouvelles initiatives pour le monde du travail : d’abord un grand débat démocratique sur l’Europe que nous voulons, la définition d’objectifs sociaux, environnementaux et de démocratie mais aussi des avancées concrètes pour les travailleurs (un salaire minimum européen, un recours contre les restructurations et délocalisations et un socle commun de droits pour les travailleurs qui en sont victimes,…)
A cette sauce-là on redonnera envie aux populations européennes de construire notre Europe.
FRED

(1) En 1830, le vote est censitaire : ne peuvent dès lors voter que les hommes qui pourront payer le cens, ou 'quota d'impôt'. Réservé à une élite qui plus est exclusivement masculine, car on considérait que seuls les individus ayant les capacités (intelligence, niveau économique) d'exercer cette activité peuvent l'exercer : selon cette théorie seuls « les actionnaires de la grande société » seraient suffisamment légitimes pour exercer l'activité de vote. Moins d'un Belge sur cent pouvait voter à cette date.

mardi 18 mars 2008

Lettre ouverte


Communiqué
Des européens convaincus tels que
Georges DEBUNNE, Ancien Président FGTB/ ABVV et Confédération Européenne des Syndicats,
Pierre GALAND, Président Forum Nord-Sud,
Ernest GLINNE, Ancien Ministre et député européen honoraire,
François HOUTARD, Prêtre, sociologue et co-fondateur du Forum Social Mondial,
Lode Van OUTRIVE, Député européen honoraire,
Jef SLEECKX, Député fédéral honoraire ;

se sont regroupés avec des universitaires de l’ULB, de la VUB et de L4U Gent pour écrire cette Lettre ouverte aux membres du Parlement fédéral et des Parlements régionaux et communautaires à propos du Projet de loi portant assentiment au Traité de Lisbonne modifiant le Traité sur l’Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne, et à l’Acte final, faits à Lisbonne le 13 décembre 2007,

Lettre ouverte aux membres du Parlement Fédéral
et des Parlements Régionaux et Communautaires

Objet : Projet de loi portant assentiment au Traité de Lisbonne modifiant le Traité sur l’Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne, et à l’Acte final, faits à Lisbonne le 13 décembre 2007

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Vous allez devoir vous prononcer sur le nouveau projet de Traité de l’Union Européenne.
Ce Traité aura valeur de Constitution Européenne. Il s’agit par conséquent d’un nouveau pas d’envergure dans la construction européenne. Ce Traité jouera un rôle décisif non seulement dans le fonctionnement de notre pays mais également dans la vie quotidienne des citoyens et des familles. Il sera déterminant pour les conditions de vie et de travail de chacun. Une nouvelle fois des compétences vont être transférées du niveau national au niveau européen.

Par la présente lettre ouverte nous voulons attirer l’attention sur le fait que l’on ne peut traiter l’évènement à la légère. Une Constitution n’est pas un document de plus que l’on peut facilement jeter à la poubelle. Par ailleurs, dans notre démocratie, le citoyen pouvait s’attendre à ce que le gouvernement ait assuré une large diffusion de ce texte fondamental et que les autorités politiques aient organisé des débats politiques à grande échelle. Or, non seulement il n’a jamais été question d’une consultation populaire mais, de plus, le débat politique est en dessous de tout. Le débat parlementaire lui même risque d’être au niveau zéro à en croire la discussion hâtive et sans esprit critique qui a eu lieu au Sénat, la chambre de réflexion de notre pouvoir législatif.

En tant que partisans d’une Europe démocratique, sociale et solidaire, nous avons des réticences gravissimes par rapport au texte qui vous est soumis. Ce projet est une occasion ratée si tant est que l’objectif viserait à organiser une Europe soutenue massivement par ses citoyens.

Nous tenons à vous présenter quelques considérations qui, dans le contexte d’une lettre ouverte, devront nécessairement être générales.

Nous restons sur notre faim par rapport au fonctionnement démocratique des institutions européennes. Cinquante ans après la constitution de la CEE et dans le cadre de l’actuelle Union Européenne, le rôle démocratique du Parlement européen reste en-dessous de tout. Le pouvoir réel continue à être assumé par la Commission et le Conseil, qui ne reçoivent que des résolutions et positions insuffisamment contraignantes d’un Parlement qui n’assume essentiellement qu’une tâche de contrôle très relatif et non pas une tâche de décideur politique.

De même, nous n’acceptons pas le principe qui est à la base de la politique sociale menée par l’Union Européenne actuelle et qui est confirmé par le projet de Traité sur lequel vous devrez vous prononcer. La protection sociale est entièrement soumise à la conformité au Traité et aux lois économiques du profit. La responsabilité sociale des entreprises est reléguée à l’arrière –plan et la flexibilité des travailleurs est hissée au premier plan des préoccupations.

Au nom du marché libre et des règles de la concurrence, le travail est entièrement soumis aux intérêts du capital. La question de la démocratie économique est à peine effleurée.

Enfin, encore une réflexion concernant la position de soumission internationale caractéristique de l’Europe actuelle. Le projet de Traité ne défend pas une Europe autonome et adulte qui, sur la scène internationale, serait à même de mener sa propre politique. Le projet confirme la dépendance à l’Otan dont on sait qu’elle n’a pas vocation à développer des relations mondiales de coopération solidaires et respectueuses de l’indépendance de toutes les nations. L’Union Européenne doit développer des relations internationales basées sur le respect mutuel des nations et des cultures, une collaboration solidaire et la réalisation de progrès sociaux décisifs avec la volonté de la protection de l’environnement. Les organisations internationales telles que les Nations Unies et l’Organisation Internationale du travail ont cette vocation. L’Union Européenne doit s’inscrire dans cette perspective plutôt que dans une voie impéraliste.

Vous comprendrez, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, qu’un pareil projet constitutionnel européen, qui, de plus, ne réserve qu’un rôle subordonné aux Droits de l’Homme, ne peut recevoir notre consentement, alors que notre soutien à une Europe démocratique, sociale et progressiste, protection de l’environnement incluse, est hors de doute.

Nous attendons de votre part un débat parlementaire sérieux et fondé, qui ne craigne pas l’esprit critique et qui mette en évidence la nécessité d’une autre Europe, d’une Europe qui veillerait au large soutien de sa population.

Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, l’expression de nos sentiments très distinguées.

Georges DEBUNNE, Ancien Président FGTB/ ABVV et CES
Pierre GALAND, Président Forum Nord-Sud
Ernest GLINNE, Ancien Ministre et député européen honoraire
François HOUTARD, Prêtre, sociologue et co-fondateur du Forum Social Mondial
Lode Van OUTRIVE, Député européen honoraire
Jef SLEECKX, Député fédéral honoraire
Maxime STROOBANT, Professeur émérite du droit du travail VUB

Et/
Mateo ALALUF, Sociologue ULB, Anne DUFRESNE, Chercheuse GRAID ULB, Henri EISENDRATH, Prof VUB, Corinne GOBIN Maître de recherche FNRS, Sophie HEINE Chercheuse ULB, Paul LOOTENS, Secrétaire fédéral Centrale Générale FGTB, Jaak PERQUY, filosoof, Michel VANHOORNE, prof en Ugent, Hendrik VERMEERSCH, 15 december Beweging/Mouvement, Jacques VILROKX, Prof VUB