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jeudi 1 décembre 2011

[Plan d’action syndical : apprendre le grec!]


Plan d’action syndical : apprendre le grec!

Ce 15 novembre, au Heysel, les organisations syndicales ont donné le coup d’envoi de la mobilisation contre les plans concoctés par les partis qui négocient la formation d’un gouvernement. Six à sept mille participants: le Front Commun se félicite de ce succès mais, s’agissant en majorité de délégués et du cadre permanent des trois organisations, il est bien difficile d’en tirer déjà des indications de la mobilisation réelle que les dirigeants sont prêts à poursuivre. Anne Demelenne a annoncé une grande manifestation le 2 décembre et "n’a pas exclu" une grève générale fin décembre (le 19?).
A plusieurs reprises, la question grecque est venue sur le tapis. Il est vrai que nous avons quelques similitudes avec la Grèce: 10 millions d’habitants, un parti social-démocrate (le PASOK) au pouvoir menant une offensive contre les classes populaires et appelant la droite à terminer le boulot avec lui (en Grèce c’est même l’extrême-droite, qui a voté tous les plans d’austérité au parlement!)… Il n’est sans doute pas inutile pour nous d’essayer de tirer des leçons de ce qui s’est passé là-bas.

Mobilisation sans précédent
Ce jeudi 1er décembre devant le parlement
Depuis les manifestations et les émeutes de décembre 2008 – qui faisaient suite à la mort d'un adolescent de 15 ans tué par balle par la police, mais étaient surtout révélatrices du désenchantement de toute une jeunesse, la "génération 600 €," la Grèce a connu de grands mouvements: pratiquement un arrêt de travail généralisé tous les deux mois, des manifestations de plus en plus nombreuses (15 en 18 mois, dans plus de 70 villes), une radicalisation de la jeunesse et de pans entiers de la société. Les 19 et 20 octobre, il s’agissait du cinquième arrêt de travail généralisé depuis le début de l’année, et du deuxième arrêt de 48 heures depuis la fin juin. Poussées par cette dynamique, les directions syndicales, malgré leurs lourdeurs et leurs liens avec le PASOK, ont contribué à ces mobilisations, tout en espérant s’en servir pour "négocier" avec le pouvoir quelques "aménagements" des mesures d’austérité.
Cette mobilisation croissante n’a pourtant pas suffi (pour le moment) à contrecarrer l’offensive coordonnée de l’UE, du FMI et de la BCE. Pour quelles raisons?

mercredi 30 novembre 2011

[Un réel appauvrissement des pensionnés, des travailleurs et des chômeurs]

 Un réel appauvrissement des pensionnés, des travailleurs et des chômeurs
Par Peter Veltmans
 
Après plus de 500 jours, il se peut qu’il n’y ait toujours pas de gouvernement. Après les questions communautaires, c’est maintenant le budget qui agite les trois familles politiques traditionnelles. Les négociations traînent en longueur depuis des semaines. Au moment d’écrire ces lignes (1), on nous annonce une énième journée « cruciale » de négociation. On attend de voir si le PS, le SPa, le CD&V, le CDh, l’Open VLD et le MR réussiront à arracher un accord. Une chose est sûre pourtant : la classe des travailleurs va payer le prix fort pour ce budget.
Le cadre européen
Ce budget a pour cadre « L’Europe » en lieu et place des rapports de forces politiques belges. Le Traité de Maastricht (1993) a tracé le cadre d’une Union économique et monétaire (la future « Zone euro ») qui allait de pair avec l’imposition d’une discipline budgétaire aux Etats-membres. En 1997, on y a ajouté le Pacte de Stabilité et de Croissance. Un jugement de la Cour européenne de Justice du 13 juin 2004 stipule que les Etats-membres qui transgressent les normes de ce Pacte de Stabilité peuvent se voir imposer une amende par la Commission européenne. Une telle amende trouve encore son meilleur point de comparaison avec les réparations que le Traité de Versailles a imposées à l’Allemagne après la Grande Guerre.

mercredi 27 juillet 2011

[La dictature des marchés, la monarchie belge et le nationalisme flamand]

La dictature des marchés, la monarchie belge et le nationalisme flamand
par Daniel TANURO  - 27 juillet 2011

Le roi de la galette...
[Le discours télévisé que le roi Albert II ] a prononcé à l’occasion de la fête nationale n’a pas reçu, à gauche, l’attention qu’il méritait. Le monarque est sorti de son rôle constitutionnel pour se camper en « dernier recours » et appeler la population à se mobiliser avec lui pour faire pression sur la classe politique, incapable de résoudre les problèmes. Quelques mois auparavant, Albert II, inversant les rôles au sein de l’exécutif, avait chargé le gouvernement Leterme, pourtant en affaires courantes, de confectionner un budget 2011 allant plus loin que les injonctions européennes sur la voie de l’assainissement budgétaire. La couronne intervient de plus en plus directement sur le champ politique, en faveur d’une politique d’austérité dure pilotée et coordonnée au niveau fédéral. Le nationalisme flamand ultra-libéral et séparatiste incarné par la NVA n’est pas le seul danger qui plane sur les acquis sociaux et sur les droits démocratiques.
Albert II a justifié sa sortie au nom du droit de la monarchie de « mettre en garde ». La constitution ne l’autorise pas à « mettre en garde » publiquement, en s’adressant directement à la population, par-dessus le gouvernement. Tous ses actes doivent être couverts par le Premier Ministre. De plus, théoriquement, le roi ne peut user de ce droit de mise en garde que dans le cadre de ses entretiens avec les responsables politiques, dans le cadre de ce qu’on appelle le « colloque singulier ». Mais, en période de crise politique, comme en période de guerre, le pouvoir de la monarchie est considérable. Albert II en use et en abuse dans le cadre de la crise de régime ouverte qui dure maintenant depuis plus d’un an. Prononcé le 20 juillet, son discours très militant, appuyé par des gestes impératifs, révèle à quel point la monarchie est un instrument aux mains de la classe dominante, ou d’une partie de celle-ci.
L’instrument d’un pouvoir fort
Sur le fond, la partie la plus significative du discours est celle dans laquelle Albert II appelle à des « réformes structurelles », tant dans le domaine institutionnel que dans le domaine socio-économique. Emballés dans de belles paroles sur le bien-être des citoyens et la démocratie (un chef d’Etat non élu qui parle de démocratie !), ces appels ne font pourtant pas illusion. Albert les justifie et les cadre explicitement dans la nécessité de continuer « l’aventure européenne » et de la mener à bien, contre les menaces de repli nationaliste. Or, à l’heure où l’Union Européenne met bas le masque et joue ouvertement son rôle d’instrument du capital, à l’heure où la troïka Commission européenne-Banque centrale européenne-FMI impose partout une austérité drastique pour garantir les profits d’une poignée de spéculateurs, chacun sait ce que « l’aventure européenne » signifie : blocage des salaires, privatisations, démantèlement de la sécurité sociale, allongement de la carrière professionnelle, flexibilité de la main-d’œuvre, pertes d’emploi dans la fonction publique… on en passe, et des meilleures.
Le discours musclé du souverain s’inscrit ainsi dans la tendance galopante à l’instauration en Europe d’une féroce dictature du capital, dont les seuls buts sont de sauver à tout prix les profits des banques et d’aider les entreprises du vieux continent dans leur guerre de concurrence contre leurs rivales américaines et asiatiques. Cette tendance a fait des bonds de géant ces derniers mois, avec l’instauration du « semestre européen » et de la « gouvernance économique européenne », des dispositifs qui reviennent tout simplement à mettre les parlements nationaux sous la tutelle des marchés et des agences de notation. Autrement dit à liquider ce que la démocratie parlementaire bourgeoise pouvait encore avoir de « représentatif » des populations, via le suffrage universel.
Dans notre pays, les voies d’instauration de cette dictature du grand capital divisent la classe dominante. La plus grande partie du patronat flamand, rassemblée dans le VOKA, considère que les rapports de forces politiques au Nord du pays lui permettent d’aller plus vite à l’objectif. La condition pour ce faire est une autonomie accrue de la Flandre, notamment en matière fiscale et sociale. Cette fraction de la classe dominante se reconnaît et s’exprime à travers la NVA de Bart De Wever, dont le nationalisme n’est que l’enveloppe populiste d’un ultra-libéralisme de combat, dirigé contre le mouvement ouvrier.
Une autre fraction, soutenue par la technocratie européenne et les grandes puissances, mise sur l’Etat fédéral, et utilise les craintes des conséquences d’une scission du pays – notamment de la sécurité sociale – pour faire avaler l’austérité au monde du travail, au nom du « moindre mal ». Principal parti au Sud du pays, le PS est l’instrument clé de cette stratégie, dont la note Di Rupo constitue l’expression la plus claire. Nul ne sait si les négociations politiques qui reprendront après le 15 août déboucheront ou non sur un gouvernement de plein exercice, avec le CD&V et sans la NVA. Mais une chose est certaine : si ces pourparlers devaient aboutir, ce serait au prix d’attaques encore plus dures que celles qui sont déjà planifiées dans le texte du formateur.
Tout en dénonçant l’incapacité du politique et en jouant sa propre carte – celle de la sinécure qui permet à sa famille de royaux parasites de vivre aux crochets des contribuables, Albert II vient clairement en appui de cette fraction. Quoique la NVA ne soit pas opposée au fédéralisme européen, on retrouve ici, mutatis mutandis, les tensions entre le grand capital pro-UE et les forces de droite qui, à l’instar du FN français, exploitent démagogiquement le mécontentement face à la mondialisation néolibérale. Pas étonnant que le discours du 20 juillet ait été interprété comme un coup de pouce aux efforts du Président du PS – dont l’ambition personnelle à devenir le Premier Ministre de Sa Majesté ne doit pas être sous-estimée. Pas étonnant que le PS, par la bouche de Laurette Onkelinx, ait salué la tirade bonapartiste du Chef de l’Etat. Tout cela montre le degré de dégénérescence de la social-démocratie, déjà illustré par les rôles de Papandréou en Grèce, de Zapatero en Espagne et de Socrates au Portugal – sans parler de DSK, l’ex-futur Président des Français. Quant à la NVA, elle a fustigé l’intervention du roi. Mais il ne faut pas s’y tromper : tout en misant sur le pourrissement des institutions de la Belgique, Bart de Wever est preneur de tout ce qui fait avancer l’austérité et reculer les droits démocratiques, car cela cadre avec son projet ultra-libéral. C’est pourquoi celui qui avoue sans ambages que « le VOKA est (son) patron », a soutenu l’extension des pouvoirs du gouvernement en affaires courantes, notamment lors de l’élaboration du budget 2011…
Le mouvement syndical craint De Wever, à juste titre. Mais il ferait une erreur terrible s’il se résignait à la stratégie du « moindre mal » de la social-démocratie et de ses alliés. La seule issue pour lui est d’élaborer son propre programme de réformes anticapitalistes. D’exiger un audit de la dette publique, afin de mettre en lumière les dettes illégitimes, produit de la manière dont les banques se sont enrichies en prêtant des capitaux fictifs. De réclamer l’abrogation des « baisses de charges » patronales ainsi qu’une gestion de la Sécurité sociale par les seuls représentant-e-s du monde du travail. De revendiquer une réduction radicale du temps de travail, sans perte de salaire, avec embauche proportionnelle et baisse des cadences. Etc… Il va de soi que ce programme, à la fois social, écologique et démocratique, n’a de sens que s’il va de pair avec une mobilisation en profondeur des travailleurs et des travailleuses – avec ou sans emploi – ainsi que des pensionné-e-s, des jeunes et de tou-te-s les laissé-e-s pour compte de ce système injuste, Belges et immigré-e-s.
Cette mobilisation ne peut gagner que si elle rassemble les forces, par-delà la frontière linguistique… et celles des appareils. Dans la mesure où cette mobilisation libèrera l’énergie et la créativité des exploité-e-s et des opprimé-e-s, elle permettra non seulement de sauvegarder les acquis sociaux mais aussi de réinventer la démocratie par en-bas, comme les Indigné-e-s ont commencé à le faire en Espagne et en Grèce. C’est alors seulement que les problèmes de la coexistence entre les peuples flamands et wallons pourront trouver une solution fédérale conforme aux intérêts du monde du travail. Une solution sans monarchie, dans le cadre d’une autre Europe, écosocialiste. Pour la gauche –la vraie- il n’y a tout simplement pas d’autre voie.
Daniel Tanuro

vendredi 21 janvier 2011

[sur la "manif" du 23 janvier...]


Largement médiatisée, la manifestation de ce dimanche 23 janvier « pour la formation d'un gouvernement » va sans doute rassembler du monde. Il est bien sûr positif que la population exprime enfin son ras-le-bol face au blocage politico-institutionnel et son inquiétude pour l'avenir qui s'annonce pour le moins obscur. Mais, comme le rappelle Félix De Clerck, l'un des organisateurs et par ailleurs fils du Ministre de la justice (CD&V), « ce n'est pas à nous de faire de la politique ».
En conséquence, cette manifestation se veut « neutre » et « apolitique ». Elle vise simplement à adresser un « signal » aux professionnels de la politique pour qu'ils « fassent enfin leur travail » et reprennent en main la gestion du pays. Pour quoi faire ? Soigneusement, la question n'est pas évoquée. Elle entraînerait d'ailleurs des réponses sans doute bien contrastées de la part des différentes organisations qui soutiennent l'initiative (Jeunes CSC, Jeunes Socialistes, Jeunes CD&V, PTB, Parti Populaire, …).
La LCR n'appelle pas à cette manifestation d'où se dégagera un message pour le moins confus et ambigu. Selon nous, l'urgence est ailleurs, comme nous l'exprimons dans le tract que nous publions ici (LCR-Web)

mardi 27 avril 2010

[la carte de Belgique qui résoud tout]

TF1 a mis à l'écran une carte de Belgique un peu particulière où la Wallonie est au nord du pays, entourant Bruxelles, et la Flandre au Sud...
On peut se demander pourquoi nos démineurs, dénoueurs, facilitateurs, dépeceurs, dépuceleurs, toréfacteurs, démerdeurs et retourducoeurs n'y ont pas pensé plus tôt : la voilà la solution à tous nos problèmes!
Vous imaginez : finies les "facilités" pour les Bruxellois qui se retrouvent en Wallonie, cette Wallonie qui hérite d'une côte, d'une manche, de plages, de parcs à moules, de moulins, de Sunparks, et d'un taux de chômage à un chiffre....
Et la Flandre qui se rapproche des Ardennes où les militants du Vlaams Belang pourront aller s'entraîner à prendre le maquis au cas où des gens de bien parvenaient à rattacher cette Flandre profonde à la France.
C'est le Luxembourg grand-ducal voisin qui doit s'inquiéter qui risque d'être inscrit sur la liste des territoires à scinder, si petit déjà...
fRED