mercredi 30 novembre 2011

[Un réel appauvrissement des pensionnés, des travailleurs et des chômeurs]

 Un réel appauvrissement des pensionnés, des travailleurs et des chômeurs
Par Peter Veltmans
 
Après plus de 500 jours, il se peut qu’il n’y ait toujours pas de gouvernement. Après les questions communautaires, c’est maintenant le budget qui agite les trois familles politiques traditionnelles. Les négociations traînent en longueur depuis des semaines. Au moment d’écrire ces lignes (1), on nous annonce une énième journée « cruciale » de négociation. On attend de voir si le PS, le SPa, le CD&V, le CDh, l’Open VLD et le MR réussiront à arracher un accord. Une chose est sûre pourtant : la classe des travailleurs va payer le prix fort pour ce budget.
Le cadre européen
Ce budget a pour cadre « L’Europe » en lieu et place des rapports de forces politiques belges. Le Traité de Maastricht (1993) a tracé le cadre d’une Union économique et monétaire (la future « Zone euro ») qui allait de pair avec l’imposition d’une discipline budgétaire aux Etats-membres. En 1997, on y a ajouté le Pacte de Stabilité et de Croissance. Un jugement de la Cour européenne de Justice du 13 juin 2004 stipule que les Etats-membres qui transgressent les normes de ce Pacte de Stabilité peuvent se voir imposer une amende par la Commission européenne. Une telle amende trouve encore son meilleur point de comparaison avec les réparations que le Traité de Versailles a imposées à l’Allemagne après la Grande Guerre.

jeudi 10 novembre 2011

LA FGTB CENTRE MOBILISE

COMMUNIQUE DE PRESSE 
LA FGTB CENTRE MOBILISE 
DES CE LUNDI 14 NOVEMBRE 2011




La FGTB Centre mobilise plusieurs centaines de militants ce 14 novembre 2011 pour contrer les plans d’austérité annoncés.
Nous refusons que les dérives du néo-libéralisme soient une nouvelle fois payées par les travailleurs et les allocataires sociaux qui sont les victimes d’une crise provoquée par la politique, irresponsable, du tout au profit. Cela signifie que nous disons non à l’AUSTERITE pour les travailleurs et les allocataires sociaux. Parce que l’austérité fait partie du problème, pas de la réponse. 
En effet, les mesures annoncées toucheront dans une large mesure les pensionnés au travers des non assimilation, les prépensionnés (les conditions de départ vont rendre celles-ci impossibles), les chômeurs au travers d’une dégressivité de leurs allocations, les jeunes au travers du stage d’attente, les services publics par des risques de privatisations qui auront un coût pour les utilisateurs. 
La remise en question de l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales figure également à l’agenda. En ce qui concerne les responsables de la crise, aucun effort n’est envisagé. Au contraire, ils continueront à bénéficier et profiter : 
- des intérêts notionnels pour 4,5 milliards 
- des subsides fiscaux pour 10 milliards 
- de la fraude fiscale : 20 milliards Outre les 24 milliards payés par la collectivité pour sauver les banques 
Une politique qui organise l’inégalité entre les citoyens, entre les revenus, cause inévitablement des injustices. 
Nous ne voulons pas d’une société dans laquelle seuls les plus forts auraient des chances, alors que le risque de pauvreté parmi les plus faibles est très élevé. 
Actuellement, la Belgique limite les dégâts dans ce domaine et nous ne voulons pas qu’une politique antisociale remette ceci en cause comme ce fût le cas en Grèce. 
La FGTB Centre clamera haut et fort ce lundi 14 novembre 2011 au siège des partis qui négocient pour la formation du gouvernement fédéral qu’elle n’acceptera pas et qu’elle combattra l’appauvrissement général des citoyens. 
Plusieurs centaines de militants partiront de Soignies et de La Louvière vers Bruxelles : Départs à 8 h 30 : - Chaussée de Jolimont à Haine-Saint-Paul (face Maison du Peuple à la FGTB/Centre) - Parking du Cora à La Louvière

samedi 5 novembre 2011

[Tunisie : un électeur potentiel sur deux n’est pas allé voter]

Tunisie : un électeur potentiel sur deux n’est pas allé voter
 
par Hassane ZERROUKY (*)
3 novembre 2011

Plus de 51 % 
des Tunisiens en âge de voter sont restés à la maison. Sur 7,5 millions d’électeurs potentiels, seuls 3,7 millions se sont rendus aux urnes. De quoi relativiser 
le triomphalisme des islamistes d’Ennahda.
« Le taux de participation pourrait dépasser les 60 %  », s’enthousiasmait Kamel Jendoubi, le président de la commission électorale, dimanche 23 octobre, à la mi-journée. Les reportages de la presse et des télés arabes, françaises et anglo-saxonnes, montrant de longues files d’attente devant les bureaux de vote, accréditaient l’image d’un engouement populaire massif pour ces premières élections libres, neuf mois après la chute du dictateur Ben Ali. Un succès populaire loué par Barack Obama, pour qui ce scrutin «  a changé le cours de l’histoire  ».
La réalité est tout autre. En fait, la participation n’a été que de 48,91 %. Plus de 51 % des Tunisiens en âge de voter sont restés à la maison. Sur un nombre total d’électeurs potentiels de 7 569 824, seulement 3 702 627 électeurs se sont rendus aux urnes. 
les files : surtout le résultat de la désorganisation...
De ce fait, les 1 535 000 voix obtenues par le parti islamiste Ennahdha lui accordant 90 sièges sur les 217 à pourvoir ne représentent que 20,28 % de l’électorat. Autrement dit, l’ampleur du succès électoral des islamistes est à relativiser. «  Il y a un peuple qui a voté et un autre, celui qui a fait la révolution, a boycotté les urnes  », résume l’avocat Jalal Zoghlami. «  Les 18-35 ans, la frange jeune, politisée des quartiers populaires de Tunis et des villes de l’intérieur, celle qui a occupé la place de la Casbah en janvier-févier, n’a pas voté. Pour ces jeunes, la Constituante n’était pas la priorité. Il fallait consolider les acquis de la révolution, ils n’ont pas été écoutés, mais ce n’est que partie remise. Quant à l’usage du religieux par Ennahdha, les progressistes le savaient. Au lieu d’axer leur message sur les problèmes des Tunisiens, ils se sont focalisés sur la seule menace islamiste  », ajoute-t-il.
Les partis de gauche – Congrès pour la république (CPR, 30 sièges, 13,82 %), Ettakatol (Forum pour le travail et les libertés, 21 sièges, 9,68 %), le Parti démocrate progressiste (PDP, 19 sièges, 8,76 %), le Pôle démocratique moderniste (5 sièges, 3 %), le PCOT (3 sièges, moins de 3 %), le Mouvement des démocrates socialistes (MDS, 2 sièges moins de 3 %), le Mouvement des patriotes démocrates (2 sièges) – totalisent 80 sièges, soit 1,4 million de voix.
L’universitaire et économiste Salah Hamzaoui, proche du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT), n’est pas surpris. «  Plus de 115 partis et listes, avec des numéros différents selon les circonscriptions, des promesses de toutes sortes, ont créé un désarroi chez des gens qui n’ont jamais voté librement. Le bulletin de vote était une vraie affiche avec une multitude de noms et de sigles divers. Alors, ils ont renoncé.  » Selon lui, «  c’était voulu. En accordant l’agrément à autant de partis et de listes, le ministère de l’Intérieur, aux mains d’un ancien du régime de Ben Ali, a fait délibérément dans la confusion. Au lieu de refuser ce fait, les progressistes ont sombré dans le démocratisme sous prétexte qu’on ne peut refuser que des Tunisiens créent des formations ou se présentent aux élections sous l’étiquette d’indépendants, arguant qu’à l’issue du scrutin, n’émergeront que cinq à six formations politiques  ».
Cette confusion a probablement favorisé l’arrivée surprise en troisième position d’une liste indépendante, El Arridha Chaabia (Pétition populaire pour la justice et le développement) de Hachemi Hamdi, avec 19 sièges. Ce milliardaire, surnommé le Berlusconi tunisien, propriétaire de la chaîne télévision satellitaire Al Mustaqila, est un ancien d’Ennahdha, entré en conflit avec son chef, Rached Ghannouchi. C’est, dit-on, un proche de Leila Ben Ali. «  Hachemi Hamdi est l’homme des Saoudiens, alors que Ghannouchi est celui des Qatariens. L’Arabie saoudite et le Qatar se livrent une guerre d’influence via Ennahdha et Al Arridha  », soutient un observateur.
«  Ennahdha, proche de l’AKP turc. C’est du pipeau  !  » assure Fateh, militant associatif. En effet, le premier ministre turc, lors de sa visite à Tunis en juin dernier, a quelque peu refroidi les nahdhaouis en se prononçant pour le respect de la laïcité en vigueur en Turquie. «  Il existe une tendance pro-AKP au sein d’Ennahdha. Mais elle est minoritaire. Pour la faire émerger, il faudrait un puissant mouvement de la société civile  », assure une universitaire pour qui c’est la tendance ultra-conservatrice proche des Frères musulmans égyptiens qui domine. Quant à Souad Abderahim, l’élue non voilée d’Ennahdha, «  ce n’est qu’un alibi moderniste  », prévient-elle. Âgée de quarante-sept ans, Souad Abderahim, pharmacienne et femme d’affaires, est la représentante type de ces milieux néo-libéraux auxquels Ennahdha, sous l’influence du Qatar, a voulu donner des gages. «  Pas que le Qatar  », s’insurge Jalal Zoghlami. «  Trois mois avant les élections, sous l’égide de la Banque mondiale, des marchés financiers, de Washington et Paris, un projet dénommé Programme du jasmin (al moukhatat el yasmin, en arabe) a été mis au point, avec un volet politique prévoyant un partage des pouvoirs après les élections, accepté par Ennahdha. Ce plan prévoit de confier la présidence de la République à Beji Caid Essebsi (actuel premier ministre), les ministères de l’Économie, des Finances, de la Défense, la direction de la Banque centrale de Tunisie, à des technocrates. À charge pour Ennahdha de s’entendre avec d’autres partis pour les autres ministères.  »
Reste que le Congrès populaire pour la république (CPR) de Moncef Marzouki qui, selon les sondages ne devait arriver qu’en quatrième position, n’était pas prévu dans ce plan. Il risque, de ce fait, de jouer les trouble-fête et fausser les calculs établis. À l’évidence, en dépit de la victoire d’Ennahdha, l’avenir politique de la Tunisie semble plus compliqué qu’il n’y paraît.
Hassane Zerrouky

* Paru dans l’Humanité : http://www.humanite.fr/monde/un-ele...

mercredi 26 octobre 2011

[Tunisie : Que dire ? Que faire ?]

[Tunisie : Que dire ? Que faire ?]
expo face à l'ambassade de France - Tunis
 Pour la deuxième fois en 9 mois le peuple tunisien a surpris les « commentateurs » de la vie sociopolitique tunisienne. Si les sondages donnaient Ennahdha (1), le parti islamiste, arrivant en tête aux élections pour l’Assemblée Constituante, personne n’avait prévu l'ampleur de ce succès. Et surtout, personne n’avait prévu une telle déroute pour les listes qui, se réclamant du « modernisme » tels le PDP et le Pôle Démocratique et Moderniste, s’étaient érigés en « rempart » contre l’islamisme…  Comment expliquer ces résultats ?

Premier constat : les chiffres. Les grandes tendances des résultats sont constatées partout dans des proportions relativement identiques, tant à l’intérieur de la Tunisie -dans les grandes villes comme dans les régions les plus reculées- que dans les votes à l’étranger.
Deuxième constat : le  religieux. L’ampleur du résultat d’Ennahdha ne peut pas être dissocié des bons résultats (du moins si on tient compte des prévisions) d’autres listes. Ceux du CPR et de  Ettakatol/ FDTL qui tous deux ont toujours ménagé Ennahdha quand le PDP et le PDM en faisaient leur cible privilégiée. Mais il faut aussi classer dans la même veine les résultats surprenants d’une deuxième liste marquée comme « islamiste », celle d’ Hechmi Hamdi, ancien dissident d’Ennahdha, tête de liste d’Al Aridha Al Chaabia. Il se paie même le luxe de se classer devant Ennahdha dans la circonscription de Sidi Bouzid et deuxième à Kasserine, villes symboles de la révolution ! Propriétaire de Al-Mostakilla, chaîne de télévision émettant par satellite depuis Londres où il réside, l’homme a des moyens. Il y a quelques mois encore, Hechmi Hamdi ne cachait pas son admiration pour Leila Ben Ali ; sur sa télé il ventait ses mérites : « elle fait sa prière 5 fois par jour et son livre de chevet est le coran ». Au final son parti emporterait 25 sièges, même si des contestations sont encore pendantes en raison de suspiscion de financements « occultes » de sa campagne…
On voit donc se dessiner un arc de forces politiques dont l’épicentre est Ennahdha mais qui n’est pas uniquement composé de partis faisant référence à la religion. Leurs traits commun : ils ne remettent pas en cause le cadre de l’économie libérale et ils étaient peu ou pas présents dans la phase révolutionnaire de décembre 2010/janvier 2011. Des caractéristiques qui les rendent « fréquentables » pour l’Europe et les Etats-Unis. En fait, ils bénéficient de leur réputation d’opposants réprimés par Ben Ali.
Troisième constat : le langage. À la différence des « partis d’intellos » se réclamant de la modernité, les forces qui sortent en tête du scrutin ont su tenir un langage simple, populaire. On peut ne pas aimer ces méthodes souvent populistes, mais elles ont parlé au quotidien des citoyens. Bien plus que des concepts qui restent éloignés et abstraits… Hechmi Hamdi promet des soins gratuits et deux cents dinars (100 euros) pour chacun des 500.000 chômeurs du pays en contrepartie de jours de travail communautaire. C’est de la démagogie mais cela parle aux plus démunis.
L’essentiel de la gauche radicale, elle, a mis les luttes sociales entre parenthèses pour se consacrer à la lutte électorale, désincarnée du quotidien, et a été incapable d’unir ses forces…
Quatrième constat : les mecs.  Malgré la règle de la parité totale pour la présentation des listes électorales, l’Assemblée constituante sera celle des hommes. Sur 1517 listes présentées, seulement 110 étaient menées par des femmes. A noter également que la moyenne d’âge chez les candidatEs est moins élevée que chez les hommes, Etant donné l’éparpillement, les femmes auront donc peu d’occasions de faire entendre leur voix. Paradoxe, c’est Ennahdha qui relève la moyenne grâce à ses élus en nombre suffisant dans chaque circonscription. L’Assemblée constituante sera néanmoins majoritairement masculine et agée à 95% de plus de 30 ans dans un pays qui compte 50% de femmes et 55% de moins de 30 ans.
Cinquième constat : le fric. Même habitués aux campagnes coûteuses en Europe, on ne pouvait qu’être frappés par la démesure des moyens développés par certains partis. Tracts en surabondance,  meetings et shows à l’américaine, caravanes de voitures « customisées », bus aux sonos gonflées,  distributions de gadgets, de fleurs, d’autocollants, et de colis alimentaires dans les régions les plus pauvres, tout y est passé. La campagne officielle, relativement courte, a été précédée d’une déferlante de publicités sur toutes les chaînes de télévision, au point que les annonceurs commerciaux traditionnels se sont mis à « faire dans l’électoral » pour vendre leur camelote.
Question flouze, Ennahdha avait déjà fait fort, dès fin avril : trois mois à peine après sa sortie de l’illégalité elle s’offrait un siège rutilant à Tunis, un bâtiment précédemment occupé par Tunisie Télécom, au loyer estimé à 20.000dt mensuels (2).
Mais d’où vient tout cet argent ? Visiblement ce n’est pas le financement public des partis (7500 dt -3800€- dont la deuxième moitié sera libérée sur présentation de pièces probantes…) qui permet de telles frasques ! Une hypothèse parmi tant d’autres : le monde des affaires recycle dans la « démocratie »(3)  l’argent qu’il « concédait » précédemment aux mafieux qui gardaient les portes de son gigantesque casino… Et par ailleurs la Tunisie, de par sa position géostratégique est fort convoitée par des pays et des milieux influents…

Tous les grands problèmes restent
La victoire d'Ennahdha ferme une séquence, celle dans laquelle les classes dominantes ont mené une « contre-révolution démocratique » afin de se doter d'une alternative politique : moins encombrante et moins vorace que l'ex-dictateur en fuite, ayant une légitimité « populaire » et surtout l’aval des puissances impérialistes.
Mais rien n’est joué. Le remembrement opéré ne règle aucun des grands problèmes qui ont conduit le peuple tunisien dans le tourbillon révolutionnaire. Au contraire même, il les rend plus aigus : comment le nouveau gouvernement, malgré sa confortable majorité, pourra t’il tenir les innombrables promesses que ses leaders ont faites ? Les bailleurs de fonds, les puissances étrangères et les dépeceurs qui rodent autour de l’économie Tunisienne vont réclamer des « retour sur investissement (3)» qui se traduiront inévitablement par plus de disparités régionales, plus de précarité, plus de pauvreté… Et il ne suffira plus de répondre « ce n’est pas le moment de… »
Les luttes sociales qui n’ont pas cessé depuis décembre 2010, même si elles sont fort éparpillées, pourraient reprendre de plus belle. Au lendemain des élections, le Président du bureau politique d’Ennahdha déclarait « Si la Constituante n’honore pas ses engagements le peuple y répondra par le slogan ‘ Dégage !’». Son parti et le gouvernement qu’il va former pourraient en faire les frais…
Au sein de l’UGTT, qui tient un congrès crucial en décembre, les militants de gauche doivent se doter d’un objectif commun : la faire rompre de manière radicale avec la politique de « collaboration » avec le (nouveau) gouvernement et  retrouver ses réflexes de classe. Appuyer résolument les luttes auxquelles la bureaucratie avait mis une sourdine pendant la campagne pour la Constituante. Tracer des convergences entre les travailleurs pour améliorer leurs conditions de travail et les jeunes chômeurs pour leur garantir une protection sociale digne.

Freddy MATHIEU

(1)     Pour ne pas alourdir ce texte limitons-nous aux sigles des partis et reportons-nous au dossier « Qui sont les (nombreux) partis politiques tunisiens » sur le site Tunisie Libre de Rue 89 - http://blogs.rue89.com/tunisie-libre/2011/09/06/qui-sont-les-nombreux-partis-politiques-tunisiens-220493
(2)     100000 dinars pour connecter 26 sites d’Ennahdha à la fibre optique ? http://hazemksouri.blogspot.com/2011/05/100000-dinars-pour-connecter-26-sites.html
(3)     En référence à l’appel des milieux d’affaires « Invest in democracy »… (investindemocracy.net/)

[Tunisie : voter rue Lénine...]