samedi 4 février 2012

Crise humanitaire sans précèdent en Grèce

Crise humanitaire sans précèdent en Grèce

 Par Sonia MITRALIAS 


Discours prononcé devant la Commission Sociale de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe le 24 janvier 2012 à Strasbourg sur le thème : « Les mesures d’austérité - un danger pour la démocratie et les droits sociaux".

Presque deux ans après le début du traitement de choc imposé par la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fonds Monétaire International à la Grèce, son bilan est catastrophique, révoltant et inhumain.
Tout d’abord, même les inspirateurs de ces politiques admettent maintenant ouvertement non seulement leur échec patent, mais aussi que leurs recettes étaient dès le début totalement erronées, irréalistes, inefficaces et même contre-productives. En voici une illustration qui concerne non pas une question secondaire mais le cœur du problème, la dette publique grecque elle-même : Selon tous les responsables du désastre grec, si leurs politiques (d’austérité plus que draconienne) résultent efficaces à 100%, ce qui est d’ailleurs totalement illusoire, la dette publique grecque sera ramenée en 2020 à 120% de PIB national, c’est-à-dire au taux qui était le sien …en 2009 quand tout ce jeu de massacre a commencé ! En somme, ce qu’ils nous disent maintenant cyniquement c’est qu’ils ont détruit toute une société européenne… absolument pour rien !
[Mais, comme si tout ça ne suffisait pas], ils persistent à imposer aux Grecs –mais aussi pratiquement à tout le monde- exactement les mêmes politiques qu’eux-mêmes admettent qu’elles ont déjà fait faillite. C’est comme ça qu’on est désormais en Grèce au septième « Mémorandum » d’austérité et de destruction de services publics, après que les six premiers aient fait preuve d’une totale inefficacité ! Et c’est aussi comme çà qu’on assiste au Portugal, en Irlande, en Italie, en Espagne et un peu partout en Europe à l’application de ces mêmes plans d’austérité draconienne qui aboutissent partout au même résultat, c’est-à-dire enfoncer les économies et les populations dans une récession et un marasme toujours plus profonds.
En réalité, des expressions telles que « austérité draconienne » sont absolument insuffisantes pour décrire ce qui est en train de se passer en Grèce. Ce n’est pas seulement que les salariés et les retraités soient amputées de 50% ou même, dans certains cas de 70%, de leur pouvoir d’achat dans le secteur public et un peu moins dans le secteur privé.
C’est aussi que la malnutrition fait déjà des ravages parmi les enfants de l’école primaire ou que même la faim fasse son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des dizaines des milliers des SDF misérables, affamés et en haillons. C’est que le chômage atteint désormais 20% de la population et 45% des jeunes. (49,5 pour les jeunes femmes).
Que les services publics soient liquidés ou privatisés avec comme conséquence que les lits d’hôpitaux soient réduits (par décision gouvernementale) de 40%, qu’il faut payer très cher même pour accoucher, qu’il n’y ait plus dans les hôpitaux publics même des pansements ou médicaments de base comme des aspirines.
Que l’État grec ne soit pas encore –en ce janvier 2012 !- en mesure de fournir aux élèves les livres de l’année scolaire commencée en septembre passé.
Que des dizaines des milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrants des maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance après que l’État grec leur a coupé les subsides et les médicaments.
Que les tentatives de suicide (réussies et pas) s’accroissent à une vitesse hallucinante comme d’ailleurs les séropositives et les toxicomanes abandonnés désormais à leur sort par les autorités…
Que des millions de femmes grecques se voient maintenant chargées en famille des taches normalement assumées par l’État à travers ses services publics avant que ceux-ci soient démantelés ou privatisés par les politiques d’austérité. La conséquence en est un véritable calvaire pour ces femmes grecques : non seulement elles sont les premières a être licenciées et sont contraintes d’assumer les taches des services publics en travaillant de plus en plus gratuitement a la maison, mais elles sont aussi directement visées par la réapparition de l’oppression patriarcale qui sert comme alibi idéologique au retour forcé des femmes au foyer familiale.
On pourrait continuer presque à l’infini cette description de la déchéance de la population grecque. Mais, même en se limitant à ce qu’on vient de dire on constate qu’on se trouve devant une situation sociale qui correspond parfaitement à la définition de l’état de nécessite ou de danger reconnu depuis longtemps par le droit international. Et ce même droit international permet et même oblige expressément les États à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de ses citoyens et non pas au remboursement de ses dettes.
Comme le souligne la Commission du droit international de l’ONU à propos de l’état de nécessité : « On ne peut attendre d’un État qu’il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu’il abandonne les services publics de telle sorte qu’il livre sa communauté au chaos et à l’anarchie simplement pour ainsi disposer de l’argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu’on peut raisonnablement attendre d’un État, de la même façon que pour un individu. »
Alors, notre position, qui est d’ailleurs la position des millions de grecs, est claire et nette et se résume au respect de l’esprit et la lettre du droit international. Les Grecs ne doivent pas payer une dette qui n’est pas la leur pour plusieurs raisons.
Primo, parce que l’ONU et les conventions internationales -signées par leur pays mais aussi par les pays de leurs créanciers- intiment à état grec de satisfaire en toute priorité non pas ses créanciers mais plutôt ses obligations envers ses nationaux et les étrangers qui se trouvent sous sa juridiction.
Secundo, parce que cette dette publique grecque ou au moins une part très importante d’elle semble réunir tout les attributs d’une dette odieuse et en tout cas illégitime, que le droit international intime de ne pas rembourser. C’est d’ailleurs pourquoi il faudrait tout faire non pas pour empêcher (comme l’état grec le fait maintenant) mais plutôt pour faciliter la tache de la Campagne grecque pour l’audit citoyen de cette dette afin d’identifier sa part illégitime qu’il faudrait annuler et ne pas payer.

[Notre conclusion est catégorique] : la tragédie grecque n’est ni fatale ni insoluble. La solution existe et la répudiation, l’annulation et le non paiement de la dette publique grecque en fait partie en tant que premier pas vers la bonne direction. C’est-à-dire, vers le salut de tout un peuple européen menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix…

Sonia Mitralias

mercredi 1 février 2012

[Quand le faux Di Rupo fait un tabac...]

Mons, 30 janvier, le faux Di Rupo fait un tabac...
[En ce lundi] de grève générale, une image a fait le tour des rédactions. Celle d'un gréviste se gelant les couilles devant un brasero dans un zoning industriel? Celle d'un SDF, aussi frigorifié que lui, renfrogné dans un recoin d'une gare? Non, pardi! Simplement celle de François le "faux Di Rupo". Tous les journaux belges (pratiquement), un média russe, le Courrier (Genève), la Voix du Nord (France), ont publié sa tronche.
Moi ce sont d'autres images qui m'ont frappé : celle de tous ces journalistes qui sont accourus quand l'homme d’État en carton pâte est entré dans l'espace de sécurité qui bordait la demeure du vrai. Et celle du policeman qui gardait la barrière, lui ouvrant un large passage... Comme la vérole sur le bas clergé, tous, ils se ruèrent pratiquement à ses pieds. Pavlov quand tu nous tiens... 
Et ce n'était que François, notre camarade saltimbanque. J'étais à quelques pas de lui et j'ai d'un seul coup mieux compris la complicité, la connivence, la soumission, oserais-je dire la servilité dont tous ces médias font preuve d'habitude...
fRED
photo : Freddy Mathieu

vendredi 27 janvier 2012

[C’est l’année du Dragon]

C’est l’année du Dragon
Albert l’intempérant…

C’était un vieil homme, je pense que je l’ai toujours connu vieux. Chaque nuit il recomptait les étoiles, son monde… Il trainait sa moustache dans le quartier. Et se réchauffait là où il pouvait. Sur une bouche de métro, dans l’entrée d’un grand magasin, dans un musée, aux vernissages d’expo et aux bons vœux des politiciens. Un jour de janvier il y fit la rencontre de gens qui se plaignaient de l’exploitation, de la précarité, de l’austérité. Sur cette belle place, leurs paroles faisaient « tâche ». J’ai entendu sa voix qui surmontait le brouhaha : « Dans la mesure où le contrat de travail est « libre », ce que l’ouvrier reçoit est déterminé, non pas par la valeur réelle des biens qu’il produit, mais par le minimum de ses besoins et par le rapport entre le nombre d’ouvriers dont le capitaliste a besoin et le nombre d’ouvriers qui sont à la recherche d’un emploi. Il faut comprendre que même en théorie le salaire de l’ouvrier n’est pas déterminé par la valeur de son produit » lança-t-il au petit employé de Banque coincé dans son gros nœud (de cravate), un certain Rudy je crois, qui voulait lui couper la parole. Mon pépère ne se laissa pas démonter et enchaîna : «  je crois qu’il faut absolument veiller à ce que les jeunes puissent prendre part au processus de la production. Il le faut. Les vieux doivent être exclus de certains travaux – je nomme cela le travail sans qualification – et recevoir en compensation une certaine rente, puisque jadis, ils ont fourni, assez longtemps, un travail productif reconnu par la société ».
Ces mots un peu décalés eurent le don de fouetter la verve du guichetier noué  qui l’apostropha à nouveau : « … je peux comprendre par moment l’intempérance, ou la colère, l’indignation… ».
On le traitait d’ivrogne ? Dans son petit Littré (Emile) il a compris la définition de l’intempérance : « Intempérance de langue, trop grande liberté qu'on se donne de parler, soit en disant ce qui ne devrait pas être dit, soit en attribuant aux autres des actes ou des discours qui peuvent nuire à leur réputation. » L’e-Rudy et son accent pincé lui rappelaient quelqu'un…  un politicien qui s’était fait parachuter récemment dans le village ! Il voyait rouge, mon Albert.

[Sous les pavés, la grève] La semaine suivante il se rendit au village voisin, une grosse bourgade où un Dragon faisait régner la rigueur. A l’entrée du bourg il avisa un hangar à Zeppelin et s’y hâta pour se réchauffer. Des notables étaient là, attendant que la réception se termine pour se ruer sur le mousseux et ramasser les miettes du buffet. Dehors des gens dignes se serraient pour ne pas subir la morsure du froid. Ils menaçaient de se mettre en grève après le nouvel-an chinois si on ne les écoutait pas.  Albert leur tint à peu près le langage suivant : « Le capital privé tend à se concentrer dans quelques mains... Le résultat de ces développements est une oligarchie du capital privé dont la puissance colossale ne peut être réellement contrôlée même par une société politiquement organisée de façon démocratique. Ceci est vrai puisque les membres des organisations législatives sont choisis par des partis politiques, financés en grande partie, ou, en tout cas, influencés par des capitalistes privés qui, pour des raisons d’ordre pratique, séparent l’électorat de la législature. Ceci a pour conséquence que les représentants de la population ne protègent pas suffisamment efficacement les intérêts des parties sous privilégiées de celle-ci. De plus, dans certaines conditions, les capitalistes privés contrôlent inévitablement, directement ou indirectement, les sources principales d’information (presse, radio, enseignement). Il est donc extrêmement difficile, et, en réalité dans la plupart des cas tout à fait impossible, pour un individu de parvenir à des conclusions objectives et d’utiliser intelligemment ses droits politiques. »
Le Grand Dragon qui ramenait sa queue par là, se sentit visé et cracha sa colère : « Il est scandaleux de penser que les socialistes ont cédé. Penser cela, c’est créer une dégradation du climat au sein de la gauche. À force de dire des choses excessives, vous conduisez les citoyens vers l’abîme. » Intempérance, se dit Albert.
Eh oui ! nous en étions arrivés là : il était désormais scandaleux de penser…  et encore plus scandaleux de s’exprimer.
De ces deux expériences Albert se dit qu’il y avait des relations entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Et il observa les étoiles toute la nuit.

[L’abîme…] Albert dormait sur des cartons. Et des journaux. Mais il ne les lisait plus, ça lui donnait des aigreurs. Quand Laurette, lâcha une information assez étonnante : « La ministre des Affaires sociales Laurette Onkelinx a quant à elle souligné que le budget de la sécurité sociale (75,6 milliards d'euros) s'est clôturé avec un boni de 632 millions d'euros par rapport aux prévisions initiales. Grâce à cette amélioration, le gouvernement a pu réduire le montant de la dotation spéciale versée par l'Etat pour aider la sécurité sociale de 693 millions d'euros », elle lui passa sous le nez,  plus précisément sous le cul.
Il ne connut donc pas la bonne nouvelle. Quoi ? La Sécu était en Boni en 2011 et l’Etat avait même récupéré du fric de ce côté-là.  La sécu en équilibre ce n’est pas ce que prétendait le papillonnant Dragon… « Vous savez, je reste persuadé que les réformes que nous avons entreprises sont absolument indispensables. Objectivement, si on ne fait pas ça, il y a le danger… Un : le danger que les forces centrifuges l'emportent sur les forces centripètes. Deux : en termes de sécurité sociale, si vous voulez préserver les soins de santé, préserver notre jeunesse, lui donner un avenir, éviter que demain, les gens ne doivent cotiser à des niveaux insupportables… C'est notre responsabilité de réformer. » Un leitmotiv.
En 2007, le petit employé picard qui était alors Ministre des Affaires Sociales – je devrais le préciser à Albert- se félicitait aussi de la bonne santé de la Sécu. Il donnait donc de bons conseils à ses successeurs : "Grâce à notre gestion, le prochain gouvernement disposera d'un bon budget pendant deux ans au moins. Il peut donc maintenir la norme de croissance des soins de santé et la liaison des allocations au bien-être sans mettre les finances de la Sécu en péril. S'il touche à ces grands équilibres, ce sera un signe important. Les citoyens devront alors commencer à craindre ce gouvernement de centre-droit."
Ce ne fut pas un gouvernement Orange Bleue mais un gouvernement intérimaire (Verhofstadt III) dans lequel se retrouvaient notamment les socialistes… et puis la première « Crise des banques ». Et la dégradation économique généralisée. Des licenciements à la pelle, le nombre de chômeurs admissibles sur base d’un travail à temps plein a augmenté de près de 33.000 unités entre 2008 et 2010 (+11%). La Sécu accusait le coup mais gardait néanmoins le cap.

Dis-moi, Albert, tu crois que c’est raisonnable dans cette période de crise, quand on a tant besoin de la Sécu, de diminuer sans cesse ses recettes ? La diminution des « charges sociales » des entreprises est passée de 756 millions € en 1994, 1,325 milliards € en 1996, 6,3 milliards d'euros en 2008, 9,254 milliards € en 2010… Ce sont des milliards de salaires indirects qui sont passés de la poche (collective) des travailleurs dans celle des actionnaires/spéculateurs. Et la Sécu, contrainte à l’équilibre budgétaire, a du limiter ses dépenses. Tu comprends pourquoi les allocations décrochent et pourquoi ta pension est si basse ?
Allez Albert, réponds, nom de Dieu. Réveille-toi ! Albert…

                  L'esprit intempérant, dans le désir de tout savoir, va rechercher ce qu'il y a de plus secret 
                  dans la nature (SAINT-ÉVREMOND dans RICHELET)
fRED

samedi 14 janvier 2012

[Tunisie, un 14 janvier...]

14/01/2011 : grève générale, rassemblement Avenue Bourguiba
Il y a un an, le 14 janvier 2011, Ben Ali prenait la fuite après un mois de révolte populaire. Le mot d’ordre de grève générale lancé par l’UGTT pour cette journée du 14 janvier fut déterminant dans le processus révolutionnaire initié par l’acte de désespoir de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid.
L’UGTT vient de tenir son 22ème congrès. Nous livrons ici deux analyses sur les résultats de ce congrès : celle de notre camarade Nizar Amami, syndicaliste dans les PTT et militant de la Ligue de la Gauche Ouvrière,  ainsi qu’un compte-rendu du syndicat Union syndicale Solidaires (France). Nous y reviendrons.

Tunisie : 22ème congrès de l’UGTT
Par Nizar Amami

14/01/2011 : devant le siège de l'UGTT
Le 22e congrès de l’UGTT s’est réuni du 25 au 28 décembre 2011. Une grande partie de celui-ci a été consacrée à l’élection de la nouvelle direction nationale.
Le nouveau Bureau exécutif (BE) est nettement mieux que l’ancien. Il repose sur de véritables militants impliqués dans les luttes, et qui ne sont pas corrompus.
Une liste concurrente avait été constituée autour de proches de l’ancien numéro 2 de la centrale. Elle comportait des soi-disant indépendants, dont certains étaient en réalité proches des islamistes actuellement au pouvoir.

vendredi 13 janvier 2012

[On solde!]

[On solde!]

 « Prépensions : liquidation totale », « Travailleurs au rabais », «  Jeunes Chômeurs : tout doit partir ! », « -50% sur les pensions » ; ce 3 janvier avec l’ouverture des soldes, le gouvernement du papillon bleu, aurait pu installer ces affichettes dans sa vitrine…

Le contrat déchiré
On glisse, au fil du temps, d’un système d’assurance sociale vers un système d’assistance ; les allocations baissent et perdent leur liaison avec les salaires. De nombreuses allocations sont au minimum, dans des montants forfaitaires et il est difficile d’en bouger.
A titre d’exemple, aujourd’hui en moyenne, les pensionnés perçoivent seulement 32% du salaire moyen et les travailleurs qui tombent en chômage ne touchent que 26% de ce salaire moyen.
Dans le présent article nous essaierons de retracer les évolutions récentes sur trois thèmes qui constituent les attaques les plus flagrantes contre le caractère solidaire de la Sécurité Sociale : les prépensions, les pensions, et le chômage des jeunes. Et surtout de comprendre « le pourquoi et le comment » afin de mieux combattre cette offensive d’austérité. [1]

mercredi 4 janvier 2012

[Tunisie. Une bataille décisive face aux salafistes]


Tunisie. Une bataille décisive face aux salafistes
Par Monia Halioui*

Tunis, février 2011...
La Faculté des lettres de Manouba  est actuellement occupée par des salafistes qui veulent imposer le port du niqab dans les cours et ont agressé le doyen, l’historien Habib Kazdaghli… Les autorités tardent à intervenir.

Rappel des faits… C’est à la fin octobre que la question du niqab fait son apparition à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de Manouba (environs de Tunis), autour du refus d’une jeune étudiante de dévoiler son visage en cours.
Le 2 novembre, le doyen réunit les membres élus du conseil scientifique, représentants aussi bien les étudiants que les professeurs. Le règlement intérieur qui est alors adopté interdit le niqab dans les salles de cours et lors des examens, mais permet ainsi de le porter dans tous les autres espaces de la faculté.
L’université propose par ailleurs de mettre à disposition des étudiants, à une très courte distance de la faculté, un espace de prière décent, commun à tous les établissements universitaires de Manouba.

Bousculades et menaces verbales et physiques
Rien n’y fait, les évènements s’enchaînent et la situation se dégrade...
Le 28 novembre, un groupe d’une centaine de personnes – pour la plupart non inscrites à la faculté – interrompt bruyamment les cours et empêche la tenue des examens.