mardi 22 février 2011

[la révolution tunisienne - R+38 -] 4

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Harraga - mot originaire de l'arabe nord-africain ﺣﺮﺍﻗـة ḥarrāga, ḥarrāg, : "qui brulent" (les papiers) présent aussi en espagnol sous cette forme; migrant clandestin qui prend la mer depuis l'Afrique du nord, la Mauritanie, le Sénégal avec des pateras (embarcations de fortune) pour rejoindre les côtes européennes.
La ville de Zarzis semble être l’épicentre actuel de l’exode des harragas. On y construit de nombreuses embarcations de fortune et on y recycle des bateaux de pêche dont personne ne veut plus. Le commerce du « dernier voyage avant la fortune » (en fait très souvent la mort en mer) se déroule au vu de tout le monde. Jusqu’il y a peu on pouvait acheter le passage pour 2000 à 3000 dinars. Dans la semaine précédente on a dénombré 5400 départs de cette zone.
L’armée a mis fin à l’exode massif vers Lampedusa après la dernière catastrophe survenue en mer et qui a coûté la vie à une trentaine de harragas. Aucune «cargaison» n’a été chargée depuis le 15 février de la côte et du port de Zarzis.
La présence policière et militaire dans et autour de la ville n’a pas empêché les mouvements sociaux de continuer à se développer. Quelques grèves ont été signalées dans certains secteurs, comme celui des finances (les agents de la recette des finances, le mercredi 16 février et les agents de Télécom le jeudi 17 février).
Mais la contestation se développe aussi autour de la problématique des exilés.
Les familles des disparus dans la collision qui a eu lieu le 10 février au large des côtes italiennes, continuent à réclamer les dépouilles de leurs proches. Il y a une semaine, elles se sont rassemblées devant le siège de la police pour faire entendre leurs voix.
D’autres harragas qui n’ont pas eu la chance d’arriver en Italie, à cause du mauvais temps, insistent à être remboursés par l’organisateur du voyage qui les a déposés à Gabès.
L’immigration clandestine a fait de la ville côtière de Zarzis un pôle d’attraction et une destination privilégiée des médias nationaux et internationaux. En effet, on a noté la présence de 40 journalistes italiens, 3 du journal Le Monde, 3 d’Al Jazeera, 3 de France 24, une équipe d’Al Watanya 1, de la chaîne Nessma et de quelques radios régionales.

Ça roule Laurent ?
1.200 voitures ont été saisies dans la famille Ben Ali/Trabelsi. Majoritairement des Ferrari et des Porsche. La police les a stockées à la Caserne El Aouina.
Sur ce coup là, notre petit prince, lui aussi grand amateur de Porsche et Ferrari il est battu.
Calcul approximatif : pour se payer la Ferrari 599 GTB Fiorano du président Ben Ali, le tunisien moyen devrait travailler 79 ans… sans rien dépenser !



Cette Ferrari 599 GTB Fiorano qui fût la propriété du dictateur se trouve dans cette bien étrange posture. Le conducteur de cet énorme chariot élévateur ne s’est visiblement pas embarrassé à chercher les clés du bolide et a ramené son trophée à la maison comme s’il s’agissait d’une vulgaire palette. “Ben quoi ? C’est notre propre argent, après tout…” a-t-il simplement déclaré au journaliste à la fin de la vidéo.

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